Premier recueil de poèmes de Gao Xingjian
La peinture vient de l'endroit où les mots ne peuvent plus s'exprimer.
“La vérité n’existe que dans l’expérience de chacun, et même dans ce cas, dès qu’elle est rapportée, elle devient histoire. Il est impossible de démontrer la vérité des faits et il ne faut pas le faire. Laissons les habiles dialecticiens débattre sur la vérité de la vie. Ce qui est important, c’est la vie elle-même (…) ce qui est vrai, c’est moi-même, c’est la sensation fugitive que je viens d’éprouver, impossible à transmettre à autrui.”
« Les autres sont des miroirs qui nous renvoient notre propre image. »
L'homme appartient à ces espèces d'animaux qui, une fois blessés, peuvent devenir particulièrement féroces.
— Quand un homme et une femme sont ensemble ...
— Le monde n'existe plus ...
— ... Seul le désir demeure.
“Tu es constamment à la recherche de ton enfance, c’est devenu une véritable maladie (…) Que sont en définitive les souvenirs d’enfance ? Comment peut-on en prouver l’existence ? Mieux vaut les garder en soi, à quoi bon les vérifier ?”
L'écrivain est un homme ordinaire, peut être est-il seulement plus sensible, et les hommes trop sensibles sont toujours plus fragiles. L'écrivain ne s'exprime ni en porte-parole du peuple ni en incarnation de la justice ; sa voix est forcément faible, cependant c'est précisément la voix de cette sorte d'individu qui est beaucoup plus authentique.
Lorsqu'on ne considère pas la littérature comme un gagne-pain, mais que l'on écrit de manière à en tirer du plaisir et à oublier pourquoi on écrit et pour qui on écrit, l'écriture devient indispensable, il est impossible de ne pas écrire et la littérature est inéluctable. La littérature est sans utilité, c'est justement une de ses caractéristiques intrinsèques. Que l'écriture littéraire devienne un métier est le résultat malheureux de la division du travail dans la société moderne, et pour l'écrivain, une conséquence extrêmement fâcheuse.
Je ne sais pas si tu as déjà réfléchi à cette chose étrange qu'est le moi. Il change au fur et à mesure qu'on l'observe, comme lorsque tu fixes ton regard sur les nuages dans le ciel, couché dans l'herbe.
Le murmure du ruisseau qui passait sous le pont de pierre, à la porte du temple, et le murmure du vent du soir semblèrent alors, l'espace d'un instant, s'écouler de mon propre cœur.