Peut-être que ce que nous avons fait de plus important, c'est d'avoir eu cette insolence de faire des choses qui ne se font pas, de dire des choses qui ne se disent pas, de braver cette hypocrisie des gens heureux et de leur jeter à la figure le spectacle désagréable de la souffrance, de la détresse injuste de ceux qui sont malheureux. Qu'on ne me demande pas d'être prudent ou de mûrement réfléchir avant de prendre une décision. Qu'on ne me demande pas non plus d'être sage, comme on dit à un enfant : "Sois sage. Ne bouge plus" Ce n'est pas la peine. Je n'aurais jamais cette sagesse-là. C'est ainsi, je suis bâtie comme cela.
"La vie est plus belle que la prudence." [ Abbé Pierre : "Servir" ]
Pierre: [...] L'Amour est diffusif de soi ; il est source de paix. Quand je vous parle de paix, nous savons bien historiquement que ces valeurs seront continuellement combattues sans être reniées, au nom d'absolus. Elles conduiront à la guillotine, au goulag, à tous les excès possibles au nom des fanatismes qui absolutisent l'idolâtrie.
Albert: Mais j'ai le droit et le devoir de refuser cet absolu qui confisque ma liberté ; j'ai la liberté de le faire.
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Je suis resté six ans chez les capucins. Sans cette expérience de vie cloîtrée, avec ses règles de méditation et d'adoration au beau milieu de la nuit, jamais je n'aurais été de taille à vivre les événements que j'ai vécu plus tard. C'est la Providence qui m'a conduit là.
Chez les scouts, à quatorze ans, j'ai été surnommé "Castor méditatif". C'est assez extraordinaire de réalisme et de prévision, alors que je devais passer tant de ma vie à bâtir, et tant de ma vie à méditer. L'enchevêtrement en moi de la rumination et l'action, le besoin d'agir et le besoin de solitude.
"La vie est plus belle que la prudence."
Pensant à nos jeunes qui vivaient aussi dans la désillusion,et sachant qu'une fois qu'ils auraient atteint le réel de la vie ils pourraient renouer avec l'espérance,je me suis emparé d'un pot de peinture,et j'ai écrit "Emmaüs" en grosses lettres blanches.
On est reconnu socialement par son travail rémunéré.
J’ai appris récemment qu’un psychologue très réputé, Boris Cyrulnik, expliquait cela à propos du développement psychologique de l’individu, montrant que certaines failles et blessures profondes de l’enfance pouvaient permettre une croissance de l’être et donc être considéré comme un « merveilleux malheur » selon le titre de l’un de ses ouvrages. c’est tout à fait ce que je crois pour la vie en général : toute souffrance surmontée est l’occasion d’une croissance d’être, d’un progrès dans la conscience.
Étant débranché de notre véritable source divine, nous sommes devenus bourreau de nous-même. Nous sommes esclaves de nos désirs désordonnés, de notre égoïsme.
En se faisant homme, le Christ est venu nous libérer de nous-même. Il nous offre la possibilité de nous reconnecter avec la source divine. La rançon qui nous libère, c'est à chacun d'entre nous qu'il la donne. La foi chrétienne, c'est savoir que Jésus nous a redonné la possibilité d'aimer en vérité. D'oser dire Notre Père.