Ses yeux verts étincelèrent d'un mélange de désir, de chaleur et d'amusement. Et de quelque chose d'autre. Quelque chose qui me coupa le souffle et me fit manquer un battement de coeur.
L'impression de me retrouver face à mon destin.
Et, à cet instant précis, je sus sans l'ombre d'un doute que cet homme jouerait un rôle majeur dans ma vie future.
Enfin, si je réussissais effectivement à avoir une vie future bien sûr.
[...] La colère m'envahit et je le frappai. Je n'étais pas plus partisane des femmes cognant sur les hommes, mais à cet instant précis, avec son petit sourire satisfait et le regard qui disait "je sais quelque chose que tu ne sais pas", je ne pus résister. Il ne vit rien arriver quand de mon poing serré je percutai la pointe de son menton de toutes mes forces. Et ça n'était rien. Sa tête fut projetée en arrière et il perdit connaissance avant même de toucher le sol.
- Joli uppercut, commenta Quinn. Rappelle-moi de ne pas te mettre en colère.
_ Tout ce qu'il faut se rappeler, c'est que cette louve-ci n'aime pas particulièrement qu'on se permette d'essayer de contrôler sa vie.[...]
- Y a-t-il une raison particuliere pour que vous attendiez nu devant ma porte?
J'esperais que c'était le cas. Peut etre une sorte de cadeau.
Certes mon anniversaire n'interviendrait pas avant qq mois, mais on peut rever, non?
J'accrochai le blouson à un piquet de la clôture, puis fis appel à la louve en moi.
Une vague d'énergie m'envahit, troublant ma vision et atténuant la douleur que je ressentais. Mes vêtements disparurent dans le processus magique et mes membres raccourcirent, changeant de forme et de position, jusqu'a ce que la femme laissent place à la louve.
J'ouvris le portail avec mon museau et réussis à mettre de côté toutes les odeurs qui assaillaient mes sesns jusqu'à trouver celle que je cherchais.
La truffe collée au sol, je me mis à la suivre. Le vent glacial afita ma fourrure mais ne parvient pas à dissiper la piste. Liam n'était manifestement pas parti en courant après le meurtre de sa fiancée, si je devais me fier à l'écart entre chacune de ses empreintes. Quand on courait, la distance entre chaque pas - et donc entre chaque empreinte olfactive - était plus longue.
Liam avait marché. Tranquillement, sans se presser. Comme s'il n'avait aucune raison d'être inquiet, malgré le sang dont il était recouvert.
Je suivis la piste dans Rose Street, traversai une autre rue et me retrouvai dans un jardin public. Une ligne d'arbres serpentait jusqu'au centre de celui-ci. Liam n'était pas resté sur l'un des sentiers aménagés, mais s'était dirigé vers un petit bosquet particulièrement touffu.
C'est à cet endroit que je le trouvai.
Sauf qu'il était on ne peut plus mort.
La curiosité est un vilain défaut dont les loups-garous, grands fouineurs devant l'Eternel, ne sont pas exempts. Ou, dans mon cas, les demi-loups-garous.
« Je sentis mes yeux se remplir de larme, mon corps se mit à trembler et mon cœur sembla se briser. Mais je ne trouvai rien à dire, parce qu'il n'y avait rien à dire. Il avait pris sa décision et rien, en dehors de ma démission, ne le ferait changer d'avis.
Je me pris à regretter de ne pas m'être écrasée sur les rochers. Cela aurait certainement été moins douloureux.
Je pris une grande inspiration tremblante et me contentai de dire :
- Va-t'en. juste... va-t'en
- Riley...
- Non, le coupai-je d'un ton sans réplique. Ça suffit. Il n'y a rien que tu puisses dire pour arranger la situation.
Il me regarda pendant un long moment, les yeux pleins de colère et de tristesse, puis me tourna le dos et sortit de ma vie.
La porte se referma sur lui et je laissai enfin libre cours à mon chagrin. De grands sanglots douloureux me déchirèrent, des sanglots qui venaient de cet endroit où reposaient tous mes rêves.
Des rêves qui gisaient désormais à terre, brisés en mille morceaux.
Exactement comme mon cœur. »
Les Aedhs n'étaient pas des romantiques. D'après ma mère et oncle Quinn, ils tiraient leur coup, et taillaient la route.
Il leva le poignet jusqu'à sa bouche et passa sa langue sur la blessure. C'était une caresse si agréable que j'en sursautai en laissant un couinement échapper de mes lèvres. Ses yeux noirs étaient plantés dans les miens, son haleine brûlante caressait ma peau. Il lécha la blessure avec le soin qu'y aurait apporté un chat, rinçant le sang, nettoyant la plaie et l'aidant à cicatriser.
C'était érotique, sensuel et indéniablement exquis.
Je sentis ma gorge se serrer et la fièvre commencer à déborder les barrières de mon self-control..
- Où ira l'âme de la charna quand tu l'auras tuée ? En enfer ?
Azriel me dévisagea.
- Qu'est-ce que te fait penser qu'elle ira en enfer ?
Je haussai les épaules.
- Parce qu'elle a joué avec le mal. Maintenant, elle doit payer, non ?
Il secoua la tête.
- Elle n'a pas joué avec, elle l'a invoqué. Il n'y aura pas de purgatoire pour elle, ni de possibilité de s'amender. Son existence prendra fin.
Jack sourit :
- Il n'y a pas tant de vampires anciens que cela. Peut-être une cinquantaine d'entre eux, dans le monde entier, ont réussi à survivre plus de mille ans. Et pour cela, ils ont dû faire preuve soit d'une extrême puissance, soit d'une intelligence supérieure. Quinn possède les deux.
Et pour un vampire de plus de mille ans, il était sacrément bien conservé.