Citations de Boichi (115)
L’imagination est un droit incontesté et incontestable de l’auteur.
Pour pouvoir dessiner quelque chose, il faut d’abord l’aimer. Aimer et dessiner font partie d’un même processus.
Ceux qui ont perdu la chose à laquelle ils tenaient le plus au monde ne connaissent plus la peur ensuite.
Il y a 20 ans, je faisais mes débuts de mangaka en Corée (à l’âge de 20 ans). J’ai commencé dans un magazine shôjô et dix années durant, j’ai dessiné des mangas pour jeunes filles. Au cours de ces dix années, j’ai vu le gouvernement commencer à réglementer les mangas qu’il jugeaient violents et dépravés. Le marché du manga coréen, alors aussi florissant que celui du cinéma, a fini par s’écouler. Si certains mangakas ne s’en sont jamais remis, j’en ai aussi vu d’autres tenir bon et survivre professionnellement. Tout ça m’a fait comprendre combien la liberté était une chose fondamentale et à quel point la privation de la liberté d’expression pouvait laminer la culture et les mangas. C’est en cherchant cette liberté perdue que je suis arrivé au Japon et que je peux y vivre en exerçant ma passion.
Quand j'étais petit, chaque matin au réveil, j'attendais systématiquement ma mère assise devant le calendrier. On manquait toujours de papier, à la maison. Quand ma mère arrachait la page de la veille, elle me la donnait et je dessinais dessus. Et lorsqu'on arrachait, une fois par mois, une page au calendrier mensuel, je pouvais y faire une grand dessin. Le temps a passé et me voilà avec une série chez Jump et des livres parus à mon nom. C'est vraiment merveilleux. Mais ça n'a rien à voir avec mon talent personnel. C'est l'univers du manga qui est immensément fabuleux. Il a ouvert les portes de Jump à ce garçon de cinq ans qui n'avait d'autre manga que ses pages de calendrier.
Je pense que les créateurs, y compris les mangaka, réfléchissent à l’avenir plus que n’importe qui d’autre. Mais aujourd’hui plus que jamais, la réflexion doit s’étendre à tous, avec la même force et la même intensité, car, selon moi, nous devons désormais être les propres artisans de notre avenir. C’est à nous de prendre en main les destin de nos pays, de l’humanité et de cette planète. Oui, l’avenir ne sera radieux que si le créateur qui est en chacun de nous y pense.
Je suis enfin allé collecter des données en Russie. J’en rêvais depuis longtemps. Avant ce voyage, mes dessins de fusées Soyouz n’étaient jamais satisfaisants, je n’étais pas assez préparé et je le regrettais. Mais à présent, j’ai visité la maison natale de Tsiolkovski et la Cité des étoiles, j’ai vu de vraies Soyouz et j’ai même pu parler avec des cosmonautes. Dans la maison natale de Tsiolkovski, on trouve encore certains outils expérimentaux fabriqués par ses soins. C’est au contact de ces objets qu’il a conçu les plans de nombreuses fusées et stations spatiales.
Je cherche sans cesse à créer un espace où on ressent toute la force et la majesté de la nature, mais j’ai beau avoir des idées très poussées sur la question, je ne parviens toujours pas à les transcrire en dessin. Le problème vient de mon aptitude au dessin. De mon aptitude vient le problème.
Pour ma part, en tant que mangaka et membre de l’espèce humaine, l’avenir occupe une grande partie de mes pensées. Je réfléchis à ce que je dois faire, aux idées que je dois véhiculer. J’ai envie de partager avec vous toutes ces réflexions à travers mes œuvres.
Après le 11 mars 2011 (séisme, tsunami, accident nucléaire), beaucoup d’amis japonais se sont posés la même question. « Pourquoi n’êtes-vous pas rentrés en Corée ? » On a aussi eu beaucoup d’appels de Corée qui nous demandaient de revenir. Il et vrai que nous avons aussi un studio là-bas. J’y ai une voiture. Et un staff que j’adore, retourner en Corée n’aurait donc pas été un problème. Au contraire même, j’aurais pu y travailler dans de meilleurs conditions. Pourtant, on n’a pas pu se résoudre à partir. Une autre question est revenue souvent : « Vous n’avez pas peur ? » Comment leur expliquer ? Il y a quelques dizaines d’années, le monde du manwha coréen que chérissions plus que tout s’est écroulé. Nous avons connu l’amère expérience de perdre nos lecteurs par décision du gouvernement coréen. Lorsque nous avons décidé de nous installer au Japon, c’était dans le but de nous rapprocher de nos lecteurs japonais. Voilà pourquoi dans un moment aussi dramatique, nous ne pouvions pas abandonner le monde du manga et notre lectorat. Que ce soit pour le pire ou le meilleur, nous voulons rester auprès de nos lecteurs.
En tant qu’auteur de science-fiction, mon intérêt pour le manga du futur est infini.
Je remercie de tout cœur les lecteurs qui m’ont donné l’occasion de faire ce métier émouvant qui me remplit de bonheur. Vous m’avez tellement encouragé ! Je dédie mon œuvre à tous les visionnaires, à tous ceux qui attendent, et à ceux qui ont des sentiments enfouis au fond du cœur.
Dans le bouddhisme, on parle de « Virya », un mot sanskrit signifiant « effort », persévérance ». Oui, l’important pour moi n’est pas d’atteindre des sommets, mais de continuer à progresser du mieux possible.
Rien au monde au monde n’est plus puissant que la volonté humaine.
Je suis allé à New York. Je n’ai pas de mot pour décrire les émotions intenses et diverses que j’ai ressenties là-bas. J’ai été ravi de pouvoir rencontrer des acteurs du monde du manga venant de toute la planète, et pas que du Japon, et de débattre avec eux.
Il y a cinq ans, j’ai vu un reportage sur un groupe de quatre cents otaku rassemblés pour un événement dédié au cosplay dans un pays d’Amérique Latine. Ce pays ne produit pas le moindre manga. En voyant que cet événement avait lieu malgré tout, j’ai pensé : « Il doit forcément y avoir au moins quatre cents passionnés qui voudraient devenir mangaka dans ce pays. Mais alors, pourquoi personne ne s’intéresse à ces gens qui ont un rêve, mais aucun débouché ? Comment peut-on détourner les yeux et ne pas voir ces gens qui souhaiteraient devenir mangaka, quand on se dit amoureux et promoteur de cet art ? »
C’est pour ces rêveurs que j’ai débattu à New York. J’aime automatiquement toute personne qui, comme moi par le passé, rêve de faire du manga et qui est prête à faire des efforts pour ça.
J’ai voulu me lancer le défi d’incorporer du « cyberpunk » à la série "Origin" qui est, avant tout, une œuvre orthodoxe mêlant action et SF classique sur le thème de la technologie robotique. J’ai voulu montrer que le cyberpunk, qui est né dans les années 1980, et qui a connu une renaissance dans les années 1990, est devenu une référence de la SF, mais aussi qu’à notre époque, nous sommes entourés d’éléments très proches de ce genre. Le cyberpunk n’a plus vraiment la cote de nos jours. Mais j’ai voulu relever le défit en y amenant mes propres idées et interprétations et en vous en présentant une partie dans le volume 4. C’était, pour moi, une expérience des plus intéressantes et excitantes. J’espère que ça vous plaira, à vous aussi, chers lecteurs.
Je ne veux pas pas qu’un seul de mes dessins manque d’engagement de ma part. Je veux faire tout mon possible ne serait-ce qu’une planche en couleur de plus pour vous. Je veux imprégner chaque coup de crayon de mon profond amour pour mes fans. Les traits que je trace sur le manuscrit contiennent tous une histoire. Une histoire en un seul mort, et ce mot c’est : « merci ».
Il suffit qu’ils aient vu un objet de grande valeur pour que les humains se mettent à se quereller pour le posséder. C’est importe quoi.
- Tu sauras que balancer des saloperies sur quelqu’un ne sert qu’à une chose… Révéler qui on est vraiment !
C’est un robot de 7 ou mètres. Pour pouvoir balancer son bras à une vitesse de 60 km/h tout en gardant l’équilibre, cela prend 3 secondes. N’importe quel humain ayant une bonne vue peut aisément l’esquiver.