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Critiques de Cali (200)
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Seuls les enfants savent aimer

C est un livre troublant sur la mort.On reconnait l écriture de Cali.Un style unique pour évoquer ce qui fait mal.A lire absolument
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Seuls les enfants savent aimer

J'aime bien Cali, sa générosité en concert, sa proximité, sa disponibilité et sa gentillesse avec son public. J'ai comme une tendresse indulgente pour ses outrances, ses maladresses, ses rimes parfois approximatives, parce qu'il me paraît indéniable que derrière tout cela il y a une grande sincérité et une spontanéité presque enfantine. Je le découvre ici auteur d'un premier roman largement autobiographique et j'y retrouve tout ce qui m'agace, m'attendrit et quelquefois me bouleverse dans ses chansons : des images poétiques, tantôt frôlant le cliché, tantôt exprimant bellement des blessures mal cicatrisées ; une simplicité de l'écriture qui ne s'embarrasse guère de procédés narratifs ou stylistiques ; une forme de fraîcheur en jolie adéquation avec l'âge dans lequel se resitue le narrateur.

En racontant cette année qui suit la mort de sa maman, alors qu'il avait 6 ans, il met des mots là où ils lui ont manqué, il tente de rafistoler la présence aimée en s'adressant directement à la disparue, il exprime toute cette souffrance et lui donne de multiples formes. Mais surtout il parvient, me semble-t-il, à décrire ce moment où la mort fait son apparition dans l'existence d'un enfant et toutes les conséquences que peut engendrer cette insaisissable prise de conscience. Pour Bruno, soudainement tout devient mort possible : la sienne, l'abandon d'un ami, un séjour en colonie de vacances, le chagrin d'un père...

Cette chronique d'un deuil qu'un enfant ne peut jamais faire force l'émotion, tant elle est écrite de manière sensible. Mais, elle glisse par instants, un peu trop visiblement à mon goût, vers le pathos. Comment en faire reproche à l'auteur ? On sent, on voit, on perçoit à quel point l'absence est encore intolérable et que ce petit garçon, blotti dans une carcasse d'adulte, n'en finit pas de demander consolation. Comme s'il ne pouvait se résigner à l'inexorable.

Pour résumer, j'aime bien ce roman... mais je n'en ferai pas ma lecture de chevet !

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Seuls les enfants savent aimer

" Tu est revenue. Pour partir à jamais. " 






Bruno a six ans, il vient de perdre sa maman. Commence alors un long chemin vers le deuil, un mot dont il ignore le sens tout comme décédée qu'il a entendu chez son oncle et sa tante. Bruno est un petit garçon perdu dans son chagrin.




“ Personne ne croise mon regard. Ils l'évitent, ce regard d'enfant triste. Un petit garçon de six ans abîmé. ” 






Tout son univers bascule. Et désormais une grande tristesse l'accompagne. Il est trop petit pour cette immense peine.




“ Depuis ton départ, un voile noir a recouvert notre maison. Nous peignons tes silences sur les papiers chagrins des murs. ” 




Même son père est malheureux, méconnaissable, perdu au milieu de ses enfants.




“ Un homme devenu une ombre. Une ombre au visage de fantôme. Une ombre en partance, frappée par la mort, frappée par la vie. Oh je le jure, je le crache maman, ce n'était pas lui. Depuis que tu es partie. »

Seule l'amitié de son meilleur ami parviendra à le consoler un peu.
Seuls les enfants savent aimer..



.
“ Seuls les enfants meurent d'amour. 
Seuls les enfants jouent leur cœur à chaque instant, à chaque souffle. 
À chaque seconde le cœur d'un enfant explose. 
Tu me manques à crever, maman. 
Jusqu'à quand vas-tu mourir ? ” 





À cœur ouvert, Cali se livre à travers ce récit tout en poésie. 
Il couche sa douleur sur le papier, il dévoile ses blessures, son immense chagrin, son désarroi, sa colère. 
Et dans cette tempête qui ravage sa vie, quelques arc-en ciel, les petits bonheurs de l'amitié, les bras réconfortants de la famille qui apaiseront un peu cette tornade de douleur.


Avec pudeur, sans pathos il déclare son amour à sa maman qui lui manquera pour toujours et à jamais. 
Un récit touchant, une plume sensible d'un écorché vif, des mots justes, forts, pour dire " Je t'aime, tu me manques tellement. ” 


Un bel hommage d'un enfant devenu un homme pour celle qui restera toujours sa maman. 



Cali est auteur-compositeur-interprète.




Je remercie Babelio et les Éditions Cherche Midi pour cette belle lecture émouvante. 

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Seuls les enfants savent aimer

Un premier roman pour Cali qu'on ne lâche pas et qu'on peut lire et relire. Une histoire émouvante, attachante qui met en lumière une enfance difficile.



Bruno, âgé de 6 ans, perd sa maman gravement malade. Son jeune âge incite sa famille à le "priver" de l'enterrement de sa mère.



Les mois passent, Bruno se sent seul, abandonné dans une famille qui part en éclats. Cali trace un portrait d'un papa attendrissant, aimant mais également perdu, trainant dans le pub du quartier. Bien qu'ayant du mal à assumer, on sent un respect et un amour envers son père.



Bruno se lie d'une forte amitié d'un petit nouveau de l'école: Alec. Amitié, qui lui permettra de tenir le coup. Entouré de ses proches, Bruno arrivera à avancer non sans difficultés. Il restera toujours une amerture de cet enterrement sans lui.



J'ai beaucoup aimé le style d'écriture direct, poétique et franc. La voix de l'enfant est vraiment fidèle, rien ne trahit l'adulte qui se cache derrière. Un vrai coup de coeur pour moi. J'ai lu ce livre d'une traite et je le relirais avec plaisir.



Cali est définitivement aussi bon écrivain que chanteur. Bravo !
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Seuls les enfants savent aimer

De Cali, je ne connaissais que les chansons, mais grâce à Benoit des éditions du Cherche Midi, j’ai eu l’occasion de découvrir son premier roman. Il s’agit d’un livre largement inspiré de la vie de l’auteur et qui raconte le douloureux deuil du petit Bruno, à peine âgé de six ans lorsqu’il perd sa mère. Dans un style sobre et sans fioritures qui imite le ton de l’enfance, le narrateur raconte les mois qui ont suivi le décès de celle qu’il aimait tant. C’est un récit poignant où l’on perçoit la douleur de l’enfant qui voit son monde se décomposer lentement.



Dans de courts chapitres, le petit garçon nous raconte son quotidien teinté de tristesse, ainsi que les efforts accomplis pour continuer à vivre quand tout n’a plus aucune saveur. Cependant, loin d’être un roman larmoyant, il s’agit surtout d’un témoignage d’amour, un bel hommage à cette mère rayonnante et tant aimée. Par ailleurs, le roman contient également de grands moments de tendresse avec tous ceux qui vont entourer le narrateur et partager sa douleur : son père évidemment, mais également ses frères et sœurs, ses grands-parents, et tous ceux rencontrés en chemin qui vont savoir un moment le délester un peu de sa peine.



Sans qu’il s’agisse d’un réel coup de cœur, j’ai été touchée par ce récit, et j’ai eu le cœur un peu meurtri en pensant à mon tout petit si je disparaissais prématurément. Vous l’aurez compris, ce n’est pas un roman très joyeux mais je crois que ce n’est finalement pas la douleur qu’il faut retenir de cette lecture, mais au contraire tous les beaux moments d’affection échangés.
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Seuls les enfants savent aimer

Cali n'évoquait pour moi que le chanteur. Je n'écoute pas ce qu'il fait mais ce livre m'a interpellé par son résumé, j'ai eu envie d'en connaître plus sur Cali et découvrir un peu ce qui se cachait derrière le chanteur.



Ce livre c'est l'histoire du petit Bruno, 6 ans, qui vient de perdre sa maman mais qui n'a pas le droit d'aller à ses obsèques. Les adultes veulent le protéger car il est trop petit. Pourtant, il en voit une grande partie à travers la fenêtre de chez lui.



C'est le récit très touchant d'un enfant de 6 ans qui vient de perdre sa maman, c'est dur. Nous sommes directement plongé dans les pensées d'un petit bout confronté à la mort. Mais que sait-on de la mort à cet âge-là ? Nous allons donc découvrir comment Bruno se construit avec le manque, l'absence de sa mère.



L'écriture m'a beaucoup touchée car elle retranscrit vraiment bien les pensées d'un petit de cet âge-là. J'ai trouvé cela très poétique, très sensible et très simple.



[...]
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Seuls les enfants savent aimer

Je ne suis pas fan de Cali. Je n'aime pas le personnage médiatique, je n'apprécie pas particulièrement la voix du chanteur, et je connais peu les textes de ses chansons.



Par contre, j'ai vraiment adoré Cali, l'auteur.



Ce roman autobiographique  nous parle de Bruno, un petit garçon de six ans qui vient de perdre sa mère. Dans un style très simple, qui se veut proche de l'enfantin, le roman est écrit à la première personne et nous raconte les émotions qui traversent l'enfant, entre sa mise à l'écart lors de l'enterrement, la dérive de son père, et l'amour fusionnel qu'il porte à Alec, son meilleur ami.



Chacun des personnages de ce livre est attachant et nous prend aux tripes, par sa justesse, mais aussi par le choix des mots. C'est simple, sans fioritures, mais c'est aussi poétique et tendre, direct et authentique. C'est un texte très fort, qui appelle l'émotion pure, mais aucune pitié ou larmichette. Il résonne au fond de chacun de nous.



Un passage m'a particulièrement bouleversée : lorsque Bruno adopte un petit chat et se refuse à l'aimer. Toute la fêlure de cet enfant se trouve dans cette anecdote. Sa vision de la vie et de la mort, étroitement liée à l'amour et à la douleur.



Ce livre a été un véritable coup de cœur pour moi, j'en ai aimé chaque ligne, et je l'ai lu d'une seule traite, en quelques heures. 



Merci à Cali pour ce partage. Et Bravo.
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Seuls les enfants savent aimer

C'est derrière les volets clos de la petite maison de Vernet-les-Bains que le petit Bruno suit la procession qui emmène sa maman vers le cimetière du village. A 6 ans, il a été jugé trop jeune pour assister à l'enterrement de celle qui va lui manquer tout le reste de sa vie. Car la vie continue, triste et vide, au milieu de ses frère et sœurs qui essaient comme ils peuvent de continuer à sourire et à aimer, et d'un papa qui de plus en plus souvent fait une halte au bistro avant de rentrer le soir. Enfant différent, solitaire, Bruno se console comme il peut, dans les bras de ses grands-mères, dans sa nouvelle amitié avec Alec, dans son amour pour le belle Carol. Ravagé par la tristesse, enragé par l'injustice, Bruno garde jalousement au fond de lui les souvenirs de sa jolie maman, pour ne jamais oublier, pour pouvoir affronter un monde qui désormais sera privé de sa présence douce et lumineuse.



Cali, le chanteur écorché-vif, nous raconte Bruno Caliciuri, le petit garçon orphelin de mère. Dans un récit plein de poésie et d'amour, il évoque ses 6 ans et tous les sentiments qui l'ont traversé à la mort de sa maman : tristesse infinie, solitude, manque insondable, rage, colère, refus de continuer à vivre. Mais la vie triomphe toujours et le petit Bruno connaît aussi des joies, l'amitié partagée avec Alec, le nouveau venu, les parties de rugby, les bras consolateurs de Pilar et Stella, ses deux mamies, une danse partagée avec Carol, son grand amour.

Les confidences du chanteur, pleines de peine et de fureur, racontent cette blessure à jamais ouverte, cette fragilité qu'elle a laissé en lui, ce besoin d'amour couplé à la peur de perdre encore une fois l'être aimé.

Une belle déclaration d'amour.
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Seuls les enfants savent aimer

Tout d’abord un grand merci a masse critique de Babelio et au cherche midi pour l'envoi de cet ouvrage.



Outre le fait que j'adore l'artiste et que je vais le voir en concert j'ai été énormément heureuse de recevoir son livre.

Cali nous dépeint son enfance avec tous ces souvenirs de petit garçon.

Souvenirs personnels touchant et cette admiration et surtout cet amour qu'il voue a sa mère.

Cette solitude qui nous assaille quand on perd un être cher, avec des mots simples et sincères ils nous livre son ressenti, sa peine, sa détresse, l'incompréhension ressenti quand on a que 6 ans et que l'on ai confronté a un deuil.

Un manque maternel, une souffrance toujours présente, qui de nous n'as pas ressenti ça ?

Merci a Bruno de nous avoir livrer un moment fort de sa vie.
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Seuls les enfants savent aimer

Tendre, poétique et touchant. Le regard que pose un enfant blessé sur le monde. Tant sur celui des adultes que d'enfants comme lui-même , qui eux, ne portent pas de blessures profondes. Par contre, le lecteur ne sent pas arriver la fin. La "chute" n'est pas "annoncée ". J'ai été surprise de me retrouver à la dernière page.
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Seuls les enfants savent aimer

Un premier roman émouvant, à la plume poétique, sensible, fluide, pleine de douceur, de tendresse mais aussi de révolte, de rage… Bruno n'a que 6 ans, mais il a déjà une vision du monde dans toute sa grandeur, tant pour la beauté de l'amour que dans la cruauté de la vie. Perdre sa maman, c'est une chose, mais vivre sans amour d'une maman c'est une cruauté. On peut brûler des vêtements, des photos, mais on ne peut brûler les souvenirs, le manque de tendresse, le vide sidéral, le froid qui s'installe, jamais un feu si grand soit il ne pourra réchauffer la perte d'un être cher et vital.



Bruno, nous conte, sa souffrance, son manque, son petit monde qui s'écroule, et comment il va pouvoir se raccrocher aux wagons de la vie.



C'est juste, c'est dit avec des mots d'enfant mais avec le vécu qui transpire entre les pages, on ressent cette douleur, ce besoin d'amour, ce voeu de rejoindre les bras de sa maman pour l'éternité.



En tant qu'artiste, il est touchant, il se donne à fond lors de ses concerts, se jetant dans la foule, ses chansons sont à l'image du personnage, et son premier roman est généreux, sans pudeur ni retenue, j'aime Cali en tant qu'artiste, et j'aime encore plus Cali en tant qu'écrivain.



C'est un personnage authentique, sans chichis, qui défend ses opinions : « je serais toujours du côté des perdants » cette phrase résume à elle seule son combat, un être marqué qui reste sensible malgré tout à la beauté de la vie, mais aussi un révolté.



C'est très beau, sans trop ni peu, juste équilibre entre la douleur d'une enfance meurtrie, et le besoin d'être aimer et d'aimer.



A cela s'ajoute des phrases renversantes que je ne peux hélas pas reproduites toutes. Ouvrez ce livre et vous serez transportés.



Si vous avez une petite appréhension de lire un livre d'un artiste connu que vous n'appréciez pas plus que ça, mais que vous aimez les belles plumes, alors je peux vous certifier qu'ici Cali est plus compositeur qu'interprète. Ce n'est pas un artiste de plus qui sort son bouquin, c'est un être humain qui partage un part de lui, un besoin de mettre de la lumière sur cette ombre qui le poursuit. Mettre des mots sur des maux, ça ne résout sans doute pas tout, mais ça peut aider à avancer.



La musique des mots résonne à chaque phrase, la justesse des sons, l'harmonie de l'écriture, l'écrivain-poète est avant tout un musicien, pour ne pas dire un magicien.



Le livre en tant qu'objet est sobre, délicat, j'aime ce genre de livre, tout simple et aérien. Et la photo du petit Bruno enfant sur la banderole, nous aide à nous imaginer ce petit bonhomme qui a souffert, si petit et déjà si marqué par la vie.



Un immense merci à Masse Critique de Babelio de m'avoir sélectionnée, ainsi qu'aux éditions Cherche Midi pour ce partage.

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Seuls les enfants savent aimer

La vie sans elle

« 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » Tout est dit, ou presque.



De Bruno Caliciuri, alias Cali, on connaissait l’habileté à associer des paroles fortes à des musiques pop-rock. De Rage, son livre d’entretien avec Didier Varrod, on sait l’origine de ses engagements, de sa famille italienne et espagnole, de son attachement au pays catalan. De la superbe chanson qui donne aussi son titre à ce premier roman Seuls les enfants savent aimer, on comprend que l’amour dont il est ici question est d’autant plus fort qu’il a la pureté d’une grande étendue blanche:

La neige est tombée cette nuit

La neige c'est l'or des tout petits

Et l'école sera fermée

Seuls les enfants savent aimer

À la fenêtre j'ai chaud au ventre

La neige n'a pas été touchée

Dehors la rue qui se tait

Seuls les enfants savent aimer

Je passerai te prendre

Nous irons emmitouflés

Marcher sur la neige les premiers

Seuls les enfants savent aimer

Nous marcherons main dans la main

Nous marcherons vers la forêt

Et mon gant sur ton gant de laine

Nous soufflerons de la fumée

Nous ne parlerons pas

La neige craquera sous nos pas

Tes joues roses tes lèvres gelées

Seuls les enfants savent aimer

Mon ventre brûlera de te serrer trop fort

De là-haut le village

Est une vieille dame qui dort

La neige est tombée cette nuit

La neige c'est l'or des tout petits

Et l'école sera fermée

Seuls les enfants savent aimer

https://www.paroles.net/cali/paroles-seuls-les-enfants-savent-aimer



Dès les premières lignes, on comprend que la personne à la fenêtre est un petit garçon de six ans qui vient de perdre sa mère. « 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » S’il n’y a pas d’école en ce jour, c’est parce que le défunte était l’institutrice de ce petit village des Pyrénées-Orientales, au pied du Canigou.

À la douleur vient s’ajouter la colère, car Bruno n’est pas autorisé à accompagner les autres membres de la famille à l’enterrement, sans doute histoire pour le préserver.

Mais de la chambre où il est consigné, il voit ou devine presque tout de la cérémonie.

Et comprend qu’il lui faudra désormais apprendre à vivre sans la personne la plus importante de sa vie, même s’il lui reste frères et sœur, même s’il lui reste son père,

Même s’il lui reste Octave et tata Marcelle, leur chienne Diane, même s’il lui reste Arlette Buzan, la très bonne amie, son mari René et leurs enfants Bruno, Lili et Domi.

Il a beau les aimer tous, le vide demeure béant.

Il est où est le bonheur, il est où? Bruno en trouve des miettes dans la compagnie de son frère Aldo, de sa sœur Sandra qui, à douze ans, a pris les rênes du ménage «elle sauve comme elle peut notre famille du naufrage». Il y a aussi les repas du dmanche soir chez les Buzan quand il a droit aux câlins d’Arlette. « S’il reste un peu de joie, nous nous pressons pour la goûter autant que possible. »

Il ya enfin Alec, le vrai copain qui souffre avec lui et la belle Carol, sorte de fée qui rayonne dans toute la cour de l’école. Carol qui lui offrira un sourire quand il dansera avec elle une sardane, la traditionnelle danse catalane. Un instant pendant lequel il peut humer goût du bonheur. Comme quand, avec un ballon improvisé, il parvient à marquer entre le pylône électrique et l’escalier, le terrain de rugby improvisé.

Mais l’absence, la douleur, le mal qui le ronge ressurgissent aussi. Dans le regard des élèves, dans les yeux de son père qui a pris l’habitude de faire un détour pa rle bistrot avant de rentrer et qui veut noyer son désespoir avec le père de Franck Guitard, sans savoir que derrière la vitre Aldo, Bruno et Franck étaient les témoins muets et tristes de leur déchéance. « On se tenait là, tendus, le nez collé à la vitre, face au drame. Unis par la peine de nos pères qui se donnaient en spectacle, deux chiens abandonnés par la vie. »

Une appendicite suivie d’une péritonite ne va pas arranger les choses, pas plus que le colonie de vacances, vécue comme une nouvelle épreuve, même si Patricia, la fille du directeur, avec ses longs cheveux roux bouclés «comme du feu en cascade», ses petites tâches de rousseur et sa poitrine généreuse le divertira le temps d’un rêve éveillé.

Au fil des pages, on sent la fragilité du petit garçon, on aimerait le prendre sous notre aile, l’encourager, lui dire que le temps soignera ses blessures. Toutefois, dans cette longue lettre adressée à sa mère, c’est la sensibilité à fleur de peau qui fait preuve de la plus grande lucidité : « Ton enterrement s’éloigne un peu plus chaque jour. Ce que je sens, ce que je ressens, ce sont ces jours qui glissent les uns sur les autres. Chacun efface le précédent. Pourtant je distingue tout avec précision. Je suis toujours derrière ces volets, me demandant si je passerai toute ma vie caché, à regarder la procession. » Un roman fort, une superbe déclaration d’amour. Un prmier roman très réussi.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Seuls les enfants savent aimer

Seuls les enfants savent aimer, de Cali : juste la fin d'un monde Bruno Caliciuri, alias Cali.




Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Seuls les enfants savent aimer

"7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d'y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer."

Tout est dit, le jour où il voit le cortège funèbre, Bruno voit son monde s'écrouler. Pour le préserver, on l'écarte de la tristesse qui envahit la famille. Le petit garçon affronte ses camarades d'école, curieux ou cruels, et ses frère et sœurs, perdus comme lui. Le sourire de maman, ses habits, le bonheur d'avant lui manquent...

Lorsqu'un nouvel élève nommé Alexandre Jolly arrive à l'école, Bruno se sent immédiatement attiré par lui, ils partagent tout, sont amoureux de la même fille. Cette amitié fusionnelle devient sa planche de salut contre le manque de présence de sa mère et l’alcoolisme dans lequel plonge son père. Le petit garçon qui mûrira trop tôt devra vite apprendre les désillusions.

Dans ce roman d’apprentissage très fort, on suit l’évolution d’un enfant confronté à la mort de sa mère, l’être qui lui est le plus cher au monde que personne ne pourra jamais remplacer. Il refuse de s’attacher à son chat par la crainte de le perdre un jour. Abîmé à vie, il refusera le bonheur qu’on lui offre. Et découvrira la haine. Bruno raconte sa douleur à sa mère disparue, lui fait part de ses souvenirs, de sa méfiance envers les autres et de son amour sans limites qu’il ressent pour elle. Il reste inconsolable dans son deuil, avec le temps, la douleur s’apaise mais ne disparaîtra jamais.



Un texte fort, très émouvant, dépourvu de tout pathos.



Un grand coup de cœur de la rentrée de janvier.



Merci à l'éditeur et à NetGalley pour cette découverte !

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Seuls les enfants savent aimer

Tu commences le livre avec l’enterrement de la maman de Bruno, 6 ans. Jugé trop jeune pour assister aux funérailles, c’est de la fenêtre de la maison familiale qu’il observera le cortège funéraire.

Qu’est ce qu’on comprend de la mort quand on est petit ?

Trop souvent, les adultes pensent nous épargner des peines en taisant ou n’en nommant pas certains chagrins.

Cali avec ses mots/maux d’enfants va te démontrer que lui il a tout compris à la vie, à la mort, mais surtout à l’amour.

Un amour total, sans limites, qu’il voue à sa maman Mireille.

Comme tous les enfants du monde il ne dose pas son amour, il est immense et c’est donc un tsunami dans son univers de petit garçon que la perte de sa maman.



Je ne peux pas te dire que c’est une autobiographie, mais je sais que la maman de l’auteur est décédée quand il était jeune.

Qu’importe roman ou autobiographie cela n’enlève rien à la beauté et la poésie du texte.



Ce qui ressort de ce texte c’est la grande peur de mourir, que lui ressentent, mais aussi la peur de perdre les gens qu’il aime.

Alec, son nouveau meilleur ami, Carole, son premier grand amour, son papa qui se laisse porter par la vie, mais qui ne vit plus ; son frère, ses sœurs, sa petite chatte mimi ; qui au départ il va s’interdire d’aimer ; il lui a donné le même nom que sa maman, Mireille et si c’était une erreur de lui donner ce prénom ?





"Je le vois, maman, il fixe ton dernier lit, la banquette rouge contre le mur où je t'ai dit au revoir pour la dernière fois. La banquette rouge où tu te tenais, si fatiguée ; où tu m'as dit "je t'aime mon petit Bruno". Tes yeux étaient devenus vides. Ceux de papa le sont encore plus."



Il est aussi plein d’amour à donner, en manque d’amour, il recherche sa maman dans d’autres bras, il lui parle très souvent mais n'a plus de réponses, il ne comprend pas pourquoi les adultes effacent si vite toute trace de sa maman, pourquoi ils ont décidé de brûler toutes ses affaires, une seule rescapée : une photo du mariage de ses parents qui ne le quitte plus.



Écrit tout en poésie ; la gorge nouée par les mots de ce petit bonhomme, tu poursuis ta lecture sur un peu plus d’une année.

La colère qui l’emporte, mais qu’il ne comprend pas, ils souffrent de voir les gens qu’ils aiment pleurer, il a l’impression de semer la tristesse partout où il va.



Tu lis l’extinction de la flamme du foyer et la cape sombre jetée dessus.

C’est le petit Bruno, le narrateur, tu as l’impression qu’il te prend la main et te chuchote tous ses secrets dans ton oreille et que tu les accueilles au plus profond de ton cœur et de ton âme de lecteur.



Comme je te le dis, c’est poignant, mais tu lis aussi les bêtises d’un enfant, des enfants de cet âge. Bruno entouré, mais si seul avec son chagrin qu’il ne peut nommer même s’il comprend beaucoup de choses que l’on ne prononce pas devant les enfants comme son papa qui se tait ou qui sent bizarre, son papa qu’il ira chercher en lui donnant la main au bistro d’en face pour l’emmener loin de cet endroit qui ne sent pas bon. Qui est l’adulte ? Qui est l’enfant ? Je ne jette pas la pierre du tout aux adultes, mais la maturité de ce petit garçon de 6 ans est étonnante ; il comprend tellement de choses, mais il ne sait comment les nommer.



Tu l’aimes cet enfant, tu as envie de lui donner la main et de ne jamais la lâcher.

Tu comprends aussi quelle difficulté ce sera pour lui d’aimer.

Tu as envie de répondre aux questions qu’il se pose, mais qu’il ne dit pas.

Un petit cœur de 6 ans avec une tonne d’amour et de tristesse qui parfois déborde et parfois pas, un immense flot d’amour et un profond respect qu’il a pour ses aînés et son papa. Mon père, ce héros.
Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Seuls les enfants savent aimer

La chanteur Cali est de retour sur le devant de la scène avec un livre personnel et intime. "Seuls les enfants savent aimer" est un premier roman autobiographique publié au Cherche-Midi qui raconte le décès de sa mère lorsqu'il avait six ans.
Lien : https://culturebox.francetvi..
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Seuls les enfants savent aimer

Seuls les enfants savent aimer est le premier livre écrit par le chanteur Cali. Pendant quelques mois, nous allons vivre les sentiments, les comportements d’un jeune garçon âgé de 6 ans, juste après le décès de sa mère. Cet enfant se nomme Bruno.
Lien : http://auria.fr/seuls-les-en..
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Seuls les enfants savent aimer

Merci au Cherche Midi qui m’a permis de découvrir en avant-première ce livre qui paraitra le 18 janvier.

Avec ce premier roman, Cali nous plonge dans son enfance. Il y évoque les meurtrissures de ses jeunes années marquées par le décès prématuré de sa mère quand il n’a que 6 ans. Ce drame familial va bousculer sa conception du monde et lui faire perdre très vite l’insouciance de l’enfance.

Il nous raconte la douleur de cet enfant qui grandit sans mère, de l’enfant qui se construit privé d’un des repères les plus fondamentaux. Cali l’enfant solitaire, forcement différent de ses camarades, nous raconte sa rage et la force qu’il lui faut pour revenir à la vie.

Une écriture bouleversante et un texte poignant.

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Brigadistes !

A l'occasion du 80ème anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Editions du Caïman s'associent aux Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER) pour nous offrir un recueil de nouvelles noires, Brigadistes! préfacé par Cécile Rol-Tanguy. Le cahier des charges est le suivant: « L'angle des nouvelles est libre : univers violent de la Guerre d'Espagne, regard tragique et pessimiste, aspect politique, complexité, mais aussi solidarité Internationale, histoires d'amour, collectivisme, vie artistique... tout cela en lien avec les Brigades Internationales ». Les 20 collaborateurs, auteurs comme Patrick Bard, Didier Daeninckx, Michel Embarek, dessinateurs comme Bruno Loth, musiciens comme Cali, nous livrent des histoires personnelles ou non sur ces volontaires venus du monde entier se battre aux côtés des Républicains espagnols.

Brigadistes est un recueil homogène, riche de souvenirs de famille, de rencontres, d'amitiés, de lectures, qui fait revivre pour le lecteur le Bataillon Commune de Paris, le Winnipeg, la compagnie France Navigation, la Retirada…

Brigadistes!, en vingt nouvelles de qualité, rend un bel hommage aux 35.000 volontaires de 53 nationalités, dont beaucoup payèrent au prix fort leur engagement. Elles nous permettent aussi de faire connaissance avec des auteurs moins connus dont on a hâte de lire les ouvrages, je pense à Patrick Fort dont la nouvelle intitulée "Els ombres del coll dels Belistres" m'aura beaucoup touchée. On espère que cette belle initiative trouvera l'écho qu'elle mérite.

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Brigadistes !

Brigadistes! Un magnifique recueil de nouvelles qui ont toutes un même objectif: rendre hommage à ces membres des Brigades Internationales qui voulaient, en dépit de leurs différences idéologiques, lutter contre le fascisme durant la Guerre D'Espagne. De très beaux textes et de belles pépites à découvrir aux Editions du Caïman!
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