Accompagné de six autres hommes, j’ai lâchement participé à la torture et au meurtre d’une petite fille de onze ans. La folie avait pris possession de son esprit, aussi nous crûmes qu’il s’agissait là de l’œuvre de Démon et c’est pourquoi nous avons fait à ce point preuve de barbarie. Je suis conscient que rien ni personne ne saura m’excuser, mais je tiens cependant à préciser une chose : si d’autres l’ont déshabillée, je me suis abstenu de participer aux obscénités qu’ils se sont permises
Me voici au bord du vide en cette froide nuit d’hiver. À présent, peu importe l’opinion de Dieu, le remord m’envahit et je ne sais quelle solution choisir. Il est vrai que toutes les bonnes actions que j’ai réalisées me valent l’estime de tous, mais quelles sont-elles face aux atrocités d’autrefois ? J’avoue, la foi m’avait envahi au point de devenir fou en ce temps là, et ma faute n’a rien de pardonnable.
Quant à elle, les questions d’âge ou d’expérience ne la dérangeaient pas : cette jeune fille semblait compétente, cela lui suffisait. Vingt minutes à peine s’étaient écoulées à partir de l’instant où Valentine avait franchi le seuil du salon mais elles avaient été particulièrement fructueuses. L’intuition féminine y était sans doute pour quelque chose, c’était une question de ressenti et d’alchimie.
Le privilège de contrôler la volonté des Saintclair ou de les attendrir n’appartenait à personne en dehors du cercle des intimes. Personne d’autre n’était en droit de contester l’autorité du clan. C’était un mode de vie, une habitude dont ils ne se défaisaient pas. Ce samedi-là en particulier, le naturel revenait au galop car une série d’entretiens allait commencer d’une minute à l’autre.
Elia était une proie facile à manipuler. À cet âge, les adolescents se laissaient facilement entraîner dans de mauvaises combines. Elle préférait que sa nièce reste en-dehors des problèmes. Elle avait mieux à faire que d’aller la récupérer chez les flics après un rappel à la loi pour trouble à l’ordre public. Ou pire…
À six ans on ne sait pas que le monde est mauvais, que la vermine grouille dehors. À vingt-cinq ans, on préfère se mentir et penser que l’on vit dans une petite ville sans problème.
On est toutes pareilles. On a le même diplôme, la même formation, on exécute les mêmes mouvements. La seule chose qui nous différencie, c’est notre personnalité.