AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Kent (44)


L'oreille de l'autre ouvrait la sienne. Seb trouvait a sa musique une tristesse noble, une mélancolie océanique. La nostalgie cachée d'un homme pour une vie manquée. Il n'avait pas dit ces derniers mots, mais c'est ce que Vincent avait perçu en sa présence. Ses mains, courant librement sur les claviers, avaient puisé dans son tréfonds la musique de ses regrets refoulés, cette hypersensibilité sous scellés, inavouable, dont il ne voulait rien entendre. Le mystificateur était démasqué, trahi par lui-même, mais au lieu de tomber, il s'élevait. C'eût été cocasse comme scénario de comédie, avec fin heureuse et baiser d'amour à la clé. Mais celle qu'il devait embrasser n'était plus et il s'était acharné des mois durant à l'accuser de tous les torts.
Commenter  J’apprécie          100
Le vouvoiement. Cela l'a d'abord fait sourire la première fois qu'il y eut droit, avec Kevin et le reste de l'équipe. Ce n'était qu'une politesse convenue dictée par une différence d'âges, mais qui ecartait d'emblée une possible connivence. Il a rapidement imposer le tu à la place du vous. Néanmoins il a dû se rendre à l'évidence qu'il demeurait un vouvoye pour leur entourage élargi.
Commenter  J’apprécie          80
Ta vie, c'est une étagère avec des livres couverts de papier kraft pour en cacher la teneur et des rencontres comme la nôtre pour te servir de marque-page.
Commenter  J’apprécie          70
On se fond dans un personnage pour éluder des questions insolubles et tout le monde est content. C'est tellement plus simple d'avoir affaire à des principes et des certitudes autonomes plutôt qu'à une masse douloureuse de sentiments dont on peut se sentir responsable. On accepte n'importe quoi pour se convaincre que la vie est simple. L'homme vrai, le poilu, le concret, se dit tout le temps qu'il y a des choses qu'il ne faut pas chercher à comprendre. C'est bien comme ça. Il entretient les silences et les zones d'ombre comme un jardin interdit à la promenade. Pas touche, tabou ! On est tous des faussaires de plus ou moins grande envergure. Willy et moi, on a vécu ensemble plusieurs années mais tout ce temps sa vie est restée un mystère pour moi.
- Il n'y a pas de mystère dans les comportements humains, il n'y a que des secrets.
- C'est de vous ?
- C'est de lui.
Commenter  J’apprécie          60
Un fou rire ressemble parfois à un chagrin travesti. Il sert à libérer pudiquement un trop-plein d'émotion mais qu'importe. (p.24)
Commenter  J’apprécie          60
Dans notre société malade, on a davantage honte de la misère étalée que de l'argent planqué. (p.152)
Commenter  J’apprécie          50
Un secret se garde, se livre, se perce ou se partage. c'est une denrée. Libre à celui qui le possède d'en faire ce qui lui plaît. mais personne ne possède un mystère. C'est un mot magique pour cacher une ignorance. (p.21-22)
Commenter  J’apprécie          50
Il ne garderait de Karen que les souvenirs substantiels. Il passait sous silence ce qu'il éprouvait réellement. Il cachait à Ad son ressentiment de s'être fait mener en laisse par Karen.
Commenter  J’apprécie          40
Il ne savait pas encore bien s'habiller sans tomber dans les mêmes choix que Karen. Elle lui avait imprimé ses goûts au fond de la rétine.
Commenter  J’apprécie          40
Karen avait une Austin Mini, l’ancienne, l’originale, coquetterie de fan des sixties. Petite auto toute mignonne, toute fragile. Vincent imagina qu’il n’en restait rien. Karen était morte avant l’arrivée des secours. Il redoutait l’épreuve qui l’attendait à la morgue. Il gara la voiture sur le parking des visiteurs, vérifia que les roues ne mordaient pas sur les lignes peintes au sol et se rendit à l’accueil. Il déclina son nom et la raison de sa visite. On le fit attendre quelques secondes, le temps qu’un responsable arrive et le guide à travers l’établissement. Vincent suivait l’homme en observant les sabots en caoutchouc qu’il avait aux pieds. « J’aurais pu venir en sandales. »
Il fut à deux doigts de tourner de l’œil à la vue de la civière et du corps recouvert d’un drap. On lui parla avec beaucoup de gentillesse. On lui expliqua les circonstances du drame. Il entendit tout cela au travers d’un bourdonnement cotonneux. Il lui sembla qu’on s’adressait à lui dans une langue étrangère, un créole bureaucratique qu’il maîtrisait mal. Il devait se concentrer pour comprendre.
Commenter  J’apprécie          40
Des colonies équatoriales au nirvana hippie, les Occidentaux avaient toujours trouvé des excuses pour s'enrichir de la tête ou du portefeuille en allant faire chier des indigènes.
Commenter  J’apprécie          30
- Tu penses que les gens sont meilleurs aux antipodes?
- Je n'en sais rien et je suis curieux de savoir. Mais si ce n'est pas le cas, ils ont une excuse: ils ont des mômes à nourrir avec les miettes qu'on leur laisse.
Commenter  J’apprécie          30
Je me moque de tout le monde pour agacer mes restes d'altruisme. C'est de la tendresse grimée. (p.33)
Commenter  J’apprécie          30
En me confiant à vous, je fais le point à haute voix sur mes sentiments, sur moi-même. j'y vois plus clair et je me sens mieux. (p.32)
Commenter  J’apprécie          30
Néanmoins les réseaux sociaux ne se prêtaient pas aux épanchements. Les émoticônes réduisaient les états d'âme à des figurines enfantines ; les correspondants se promettaient un échange plus approfondi, remis toujours à plus tard ; personne n'avait plus le temps ou le courage d'écrire et de lire plus de cinq lignes.
Commenter  J’apprécie          20
Vincent avait l'intention de faire le deuil de Karen en renouant avec le libertinage. C'était sa manière de reprendre du poil de la bête. Il n'aimait pas l'homme médiocre qu'il était devenu. Il voulait retrouver sa personnalité d'antan que Karen, il en était convaincu maintenant, avait affadie au fil de leur relation.
Commenter  J’apprécie          20
Il lui avait à son tour offert des vêtements. Il savait qu'on habille l'autre à l'image de son propre désir plutôt qu'au goût de la personne.
Commenter  J’apprécie          20
Ses camarades musiciens subissaient aussi les turpitudes de la concurrence générationnelle. Même s'ils suivaient au plus près les nouvelles tendances, leur opiniâtreté se sentait aspirée au fond d'un sablier.
Commenter  J’apprécie          20
Parce que la vanité rend hypermétrope. Parce qu'on était toujours libre de rester un imbécile.
Commenter  J’apprécie          20
On ne s'entêtait pas à peindre des sentences lapidaires lues par des millions de personnes sans un ego de compétition.
Commenter  J’apprécie          20



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kent (75)Voir plus

Quiz Voir plus

SECONDE GUERRE MONDIALE

Quelles sont les dates de début et de fin de la Seconde Guerre mondiale ?

De 1940 à 1945
De 1914 à 1918
De 1939 à 1945

8 questions
600 lecteurs ont répondu
Thèmes : seconde guerre mondialeCréer un quiz sur cet auteur

{* *}