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Citations de Les Linguistes atterrées (41)


C'est en abordant sa propre langue comme une langue étrangère qu'on saisit son fonctionnement et qu'on entre véritablement dans ce qu'elle a à nous dire.
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 Le succès d’une communication est gouverné par un seul principe : la pertinence.

Page 46.
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Savoir laquelle de ces variétés utiliser selon les contextes est en revanche un enjeu essentiel, en particulier pour les plus jeunes, qui doivent pouvoir passer, lorsque c’est nécessaire, d’une écriture libre et spontanée à un français plus normé.

Page 38.
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L’orthographe, c’est d’abord le code graphique qui permet de la transcrire. Elle permet à tous et à toutes de partager un code graphique commun, qu’on considère comme le seul acceptable.

Page 28.
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« Pour des raisons historiques, le français fait partie des dix langues les plus présentes sur internet, et des cinq langues les plus parlées, si l’on prend en compte toutes les personnes qui l’emploient à des niveaux différents de maîtrise : cela lui donne un poids énorme au niveau mondial. » (page 12)
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« C’est le cas de toutes les langues du monde : la langue est un pouvoir. Maîtriser la langue, c’est se faire entendre, avoir voix au chapitre. Mais les langues, si elles permettent d’écrire des lois, sont également soumises à des règles. » (page 4)
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Depuis une vingtaine d’années, plusieurs propositions ont été faites de traduire Molière en français contemporain. C’est un signe. Cela avait déjà été fait pour Montaigne, né un siècle avant, et, il est vrai, beaucoup plus difficile à lire. Mais Molière ? Cela a soulevé des protestations, car on touchait au symbole. Pour certains, traduire Molière en français contemporain, ce serait pour ainsi dire traduire du bon français en mauvais français.
En tenant ce type de discours, on entretient une illusion, on fossilise l’image qu’on donne du français. Car on ne lit pas Molière dans la graphie d’origine ! Si on le faisait, on découvrirait des signes étranges pour nous, comme le tilde au-dessus de la voyelle pour indiquer qu’elle est nasale : nous voyõs. Moi s’écrivait moy et français françois, prononcé fransoué. Eh oui, la prononciation aussi a changé. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les lectures reconstituées par Benjamin Lazar sur Youtube. La fameuse « langue de Molière » y apparait presque comme une langue étrangère.
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Souvent, on parle de niveaux de langue, comme s'il existait une hiérarchie naturelle : les linguistes parlent de registre et de style (...) et de variation régionale ou sociale, sans les hiérarchiser.
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Non seulement les abréviations sont une pratique banale (les moines copistes du Moyen Âge en utilisaient bien avant l'invention des smartphones), mais c'est aussi une pratique inoffensive : des chercheurs en psychologie ont pu montrer que les SMS n'ont pas d'influence négative sur l'orthographe des collégiens.
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Le français n'a jamais été homogène. Le standard unique est un mythe.
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S'appuyer sur Molière pour défendre une vision puriste de la langue est donc paradoxal - lui qui a truffé ses pièces de "patois", de "jargons", lui qui a adoré triturer la langue, allant même jusqu'à des inventions délirantes.
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Mais ce qui fait la différence entre une faute et une évolution, c'est la place qu'elle occupera à long terme dans l'usage majoritaire, le vôtre, le nôtre, qui entérine le changement.
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Et si on accordait enfin tous les noms de métiers et fonctions au genre de la personne qui les exerce ? Si l'on réenseignait l'accord de proximité en français à côté de l'accord au masculin pluriel ? Si l'on continuait à tester des techniques pour exprimer le genre, puisque seules les plus plébiscitées resteront dans l'usage ?
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Si l'on retient un mot, c'est qu'il nous apporte quelque chose (une nuance sémantique, un contexte). La langue a le sens pratique, elle emprunte pour s'enrichir. Ainsi, le follower se rencontre sur les réseaux sociaux, mais les clubs de sport ou les magazines ont des abonnés, pas des followers ; faire du shopping n'est pas la même chose que faire des courses.
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Le débat public sur la langue, souvent sclérosé, mérite de placer au centre de l’attention les travaux scientifiques. Il est grand temps de cesser de donner la préeminence à des idées reçues ou à de simples opinons personelles qui obscurcissent les discussions, et de laisser plus de place aux recherches sur la langue française , son histoire et ses dynamiques. Tout le monde y gagneras !
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Si certaines variantes grammaticales, lexicales ou de prononciation sont plus valorisées que d’autres (la langue de la Cour avant la Révolution, celle des élites parisiennes par la suite), c’est pour des raisons de distinction sociale et non pour leur beauté, clarté ou élégance. Ce sont des facteurs sociaux et historiques qui conduisent à valoriser tel accent et à discriminer tel autre. On appelle “glottophobie” l’ensemble des comportements et discours qui visent à rejeter quelqu’un en raison de son langage. Et on sait ce que cela provoque chez les victimes: de l’insécurité linguistique, qui peut se manifester par la peur de parler ou d’écrire, jusqu’au mutisme.
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Si l'on retient un mot, c'est qu'il nous apporte quelque chose (une nuance sémantique, un contexte). La langue a le sens pratique, elle emprunte pour s'enrichir.
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L'orthographe n'est pas la langue.
Il ne faut pas confondre langue et orthographe. L'orthographe, c'est d'abord le code graphique qui permet de la transcrire. Elle permet à tous et à toutes de partager un code graphique commun, qu'on considère comme le seul acceptable. Le mot "orthographe" est issu d'un emprunt au grec "orthos" qui signifie « droit », « correct ». L'orthographe, c'est donc l'écriture « correcte » de la langue. Ce terme ne se répand d'ailleurs qu'au XVIIè siècle, lorsqu'on décide de fixer la graphie du français. Avant cela, tout le monde écrit un peu comme il l'entend. L'orthographe des textes de Montaigne ou Rabelais variait d'un imprimeur à l'autre. C'est l'école de la Troisième République qui va en répandre la pratique et l'assoir par la même occasion comme une norme sociale qu'on va progressivement confondre avec la faculté même d'écrire, voire avec la langue elle-même.
Mais la complexité d'une phrase ou la subtilité d'un mot de vocabulaire n'a aucun rapport avec la difficulté de son orthographe. Sinon, le mot "œuf" serait plus complexe et subtil que le mot paradigme.
Au-delà de sa fonction phonographique (transcrire les sons), l'orthographe peut également servir à marquer la morphologie, à travers les flexions verbales, par exemple. Cette fonction permet de distinguer « ils mangent » de « il mange ».
L'orthographe contemporaine contient enfin des marques étymologiques empruntées à l'histoire du mot. Certaines ont été conservées du latin mais la plupart avaient disparues au Moyen Âge et ont été réintroduites au fil de l'histoire. Ces marques complexifient l'écriture mais permettent de créer des familles de mots ("sang, sanguin, sanguinaire") et de distinguer certains homophones qui pourraient être confondus à la lecture ("sang, sans, cent").
Le problème, c'est que notre orthographe présente aujourd'hui un certain déséquilibre entre ces trois fonctions. A tel point qu'il est devenu pratiquement impossible d'écrire sans faire aucune faute. Et les francophones se toisent du haut de leur maitrise de l'orthographe, ce qui parait tout à fait incongru dans d'autres langues.
Si notre orthographe est devenue si difficile d'accès, c'est parce qu'elle n'a pas été réformée (contrairement à ce qui s'est fait pour la plupart des langues européennes) depuis la sixième édition du Dictionnaire de l'Académie française en 1835. Cela fait presque deux siècles que toutes les tentatives successives de réformes ont échoué et la dernière en date, celle de 1990, peine à s'imposer dans les pratiques, bien qu'elle soit l'orthographe de référence officielle de la plupart des systèmes éducatifs francophones, y compris l'Education Nationale française depuis 2008.
Si notre orthographe ne parvient pas à faire peau neuve, c'est parce qu'elle est devenue un marqueur social extrêmement puissant qui donne l'illusion de pouvoir juger des facultés linguistiques de quelqu'un sans entrer dans la complexité de la syntaxe, du vocabulaire ou de tout ce qui constitue la véritable qualité d'un texte écrit.
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Au XVIIe siècle existaient les féminins autrice et ambassadrice pour une femme auteur ou ambassadeur, mais ces usages se sont perdus ensuite.
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Une langue ne peut pas et n’a pas à être protégée dans un zoo ou dans un musée. Il n’existe donc qu’une seule et unique manière de « massacrer » une langue : c’est de ne pas l’utiliser et de ne plus la transmettre.
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