Revue Dragon Magazine

Une nouvelle couche de peinture rouge s'impose également, car, comme tous les orks le savent, "les rouges vont plus vite". Et les orks adorent la vitesse.

La science historique est aujourd'hui [au 31e siècle] négligée. Il est pourtant indispensable de revenir près de mille ans en arrière pour comprendre les événements actuels. Souvenez-vous qu'en ces temps reculés, l'expansion n'a pas commencé. L'humanité n'occupe qu'une seule planète : l'antique Terra.
2011 : Une sanglante guerre civile déchire l'Union Soviétique. L'Alliance Occidentale, rebaptisée Alliance Terrienne, profite des circonstances pour affirmer son hégémonie.

- Diable ! Enfin, que voulez-vous, on se demande vraiment ce qui peut parfois passer par la tête des personnes du beau sexe. Voyez-vous, si je suis resté célibataire, c'est que je n'ai jamais rien compris à leur raisonnement, si toutefois, il est possible de déceler en ces créatures quelque chose qui puisse ressembler à un soupçon de bon sens !

Beaucoup de personnes auraient été moins magnanimes et m’auraient tenu rigueur de la perte de leur irremplaçable bibliothèque. Sachez que je ne me pardonne pas ce moment de distraction où j’ai malencontreusement approché un peu trop près une bougie de ce grimoire millénaire écrit si petit et au papier si sec… J’espère sincèrement que vous êtes remis de vos brûlures.

- Dragon Magazine : Avez-vous eu à pratiquer d'autres métiers avant de percer dans le monde du dessin ?
- Keith Parkinson : J'ai eu pas mal de boulots : batteur dans un groupe de rock, ouvrier dans le bâtiment, encadreur, chirurgien du cerveau (OK, OK, ce dernier métier je ne l'ai pratiqué que sur mon petit frère, est-ce que ça compte ?)

[Témoignage concernant le donjon]
Karnan, barbare : Donjon ? Trésor ! Tip-top génial super ! Boum ! porte. Crac ! gobelin. Paf ! troll. Ouais, ouais.
Salle au trésor, mmmmm ! Bijoux, pièces d'or, épée MAGIQUE !
Magicien ? Partager ? Crac-boum, plus magicien ! Tout seul, trésor !

Il fut un jour où le dieu créateur était de fort mauvaise humeur. Ce jour-là, il conçut les Orcs, mais pire encore, les Trolls.

Il est assez ironique de constater que le mort-vivant du roman de Stoker apparaît infiniment plus fréquentable que son modèle humain. Le véritable Dracula était en effet un monstre sanguinaire qui trouva dans la guerre contre les Turcs la possibilité de laisser libre cours à la violence qui le rongeait.

- (Intervention d'un dragon à une assemblée de dragons) : Ma déclaration sera plus brève et moins grandiloquente mais tout aussi efficace, je pense. Vous connaissez tous mon cousin Smaug [dragon du roman "Le hobbit"], fauché dans la fleur de l'âge par la flèche magique d'un vulgaire barde. C'est son infection cutanée de type porosythe desquamante, plus connu sous le nom de mal noir, et les bavardages intempestifs d'une grive qui ont permis une telle injustice. Si mon oncle avait pris la peine d'utiliser mon baume revitalisant à la silice et aux extraits de peau de troll il serait encore en vie actuellement. Je me tiens à votre disposition pour prendre note de vos commandes. Pour la livraison et le paie...
- Je vous rappelle que votre intervention doit se limiter au sujet de l'audience, interrompt le Président.

Sur la frontière de la contrée nous sommes tombés en arrêt devant une énorme bouse d'au moins sept pieds de large ! Par ma barbe, je n'ai jamais rien senti d'aussi atroce ! La puanteur faisait fuir même les mouches... L'odeur était si forte qu'elle est restée imprégnée sur nous pendant plusieurs heures. Nous avons aussitôt pensé qu'une créature capable de commettre une telle abomination ne pouvait être qu'un troll.

Les orks et les trolls sont des humains qui ont muté à la puberté. Ils sont devenus des monstres verdâtres et couverts de pustules. Ils sont laids et ont sacrément du mal à s'insérer dans la société.

Notez que les demeures en question ne sont pas vraiment "hantées", un concept qui perd de sa force dans l'univers de Lovecraft. En fait, elles recèlent des créatures si abominables qu'un honnête fantôme refuserait de les fréquenter !

Dans le Hall Interne, l'éclairage vient de milliers de lanternes, feux, chandelles, miroirs et globes magiques. L'effet général est époustouflant et inspire un certain respect.
Le Hall Externe possède un autre genre d'éclairage. Pour commencer, les gnomes ont eu l'idée de placer des barres d'acier tout le long du tunnel et de les chauffer à blanc. Le Hall était fort bien éclairé mais celui qui le traversait était rôti après quelques mètres. On installa alors un système de refroidissement à eau entre les barres. Il faisait moins chaud mais le tunnel était envahi d'un épais brouillard. Enfin, on plaça un ventilateur à l'une des extrémités pour chasser la brume. Maintenant, le Hall Externe est à la fois chaud, froid, humide et venteux mais on y voit très bien, merci.

Une bonne stratégie, c’est à dix contre un, et dans le dos.

Il n'était pas difficile de repérer les quatre chasseurs de trésors, discrets comme des géants à une convention de gnomes.

Mais tant que notre monde cantonnera la femme dans le rôle de créature fragile dénuée d'intelligence ou de créature maléfique vouée à la destruction de l'homme, et refusera de la considérer comme un être libre et différent, composant à égalité l'autre moitié de l'humanité, les bûchers continueront de brûler.

Les géants m'ont toujours passionné : leur puissance paraît infinie. Cependant, il en existe pourvus de gros handicaps. Les cyclopes, par exemple, avec leur œil unique, sont exposés à bien des tracas. Au cours de mes recherches sur cette race, le hasard m'amena à étudier un groupe de ces créatures vivant de manière très isolée dans les montages [...]
Au fil des jours, je remarquais un détail intrigant : tous portaient des lunettes, ou plutôt des monocles ! Quel étrange instrument de civilisation parmi ces monstres. Chaque fin de semaine, ils se rendaient à une grotte, un peu à l'écart de leur antre, pour y déposer toutes sortes de richesses [...]
Un matin, je me décidai à aller voir ce lieu qu'ils semblaient tenir en très haut respect. Au milieu d'un bric-à-brac incroyable, je trouvai un petit homme en train de fabriquer une monture de monocle. [...] il était un peu artisan, un peu magicien. Deux ans auparavant, il s'était fait capturer par les géants. Pour sauver sa vie, il eut l'idée de leur jeter un sort de myopie [...] Depuis lors, il est leur oculiste.

[Edito]
Je vis venir la Mort le long de la route, et j'allais la saluer quand son chariot versa dans le fossé. Ceux qui s'y trouvaient sautèrent sur les pavés et s'enfuirent en riant. Moi, je relevai la Mort, qui semblait bien mal en point. Éprouvée par le choc, elle me confia : "Ces maudits nécromants ne respectent plus rien ! Chaque mort qu'ils ressuscitent, chaque passager qu'ils m'arrachent est une offense à ma dignité." [...] Je l'aidai à tirer son chariot de l'ornière et nous partîmes ensemble vers la frontière crépusculaire. Nous marchions côte à côte devant l'attelage. La Mort, qui boitait fort, devait s'appuyer sur moi. Je voulus la réconforter : "Nul ne peut vous échapper éternellement. Ces nécromants qui vous défient finiront par périr avec leurs œuvres. Tout doit un jour retomber en poussière." "Tout passe, il est vrai dit la mort d'un ton las. Je me demande si moi-même..." Ce disant, elle trébucha sur les pavés disjoints. Je crois qu'elle serait tombée sur sa faux si je ne l'avais pas retenue.

Dans les années cinquante, un bombardier de l'U.S. Air Force fit un amerrissage forcé. Les membres de l'équipage purent gagner leur canot abondamment pourvu de vivres et d'eau. Oui mais voilà, on avait oublié les ouvre-boîtes, et personne n'avait de couteau suisse. Ils dérivèrent moins de deux jours, mais furent retrouvés à moitié morts, le moral tué par l'inaccessibilité de ces victuailles pourtant proches.

Certaines tavernes étaient spécialisées dans la fourniture de personnel : des filles faisaient boire les marins en goguette à volonté. Quand ils n'avaient plus d'argent, un inconnu leur payait complaisamment verre sur verre. Les naïfs ne réalisaient que trop tard qu'ils buvaient leur prime d'engagement, et se retrouvaient en mer pour un an, à pêcher la morue dans les mers froides, très froides. On appelait cela se faire "shangaïser", du nom de la ville de Shanghaï, où cette pratique aurait vu le jour.