Citations de Sara Agnès L. (166)
Ce n’est pas parce que je n’ai pas envie de flirter avec un voisin qui ressemble à un taulard que ça fait de moi une fille coincée !
Avec ma chance, il tenterait de me voler mon sac à main pour le refourguer au premier revendeur du coin. Voilà le genre de voisin avec qui je n’avais pas du tout envie de fraterniser.
Un corps de femme magnifique, chaud… Ça faisait une éternité que je n’en avais pas touché un. Goûté un. Et Gaby était là, enjouée, belle comme le jour…
C’était étrange d’exister pour cette femme et d’être traité en égal, surtout. Lorsqu’elle posa deux verres sur la table basse et qu’elle y versa le liquide ambré, j’affichai un sourire plus franc. Elle allait boire avec moi ? Voilà qui était inespéré ! Dire que je croyais qu’elle allait me laisser la bouteille et retourner au lit. La plupart des gens se contentaient de me refiler des sous et repartaient en se dépêchant d’oublier mon existence. Même dans les centres pour sans-abri, j’avais rarement le droit à plus de trois minutes : on me donnait une couverture, un coupon-repas et hop ! Au suivant !
Il est plus facile de s’accoutumer au confort que d’en perdre l’habitude, paraît-il.
D’habitude, à chaque fois que j’entrais dans un restaurant le regard des gens se posait aussitôt sur moi. Les hommes vérifiaient que leur portefeuille était bien en place, et les femmes serraient leur sac à main contre elles. Comme si le fait de vivre dehors faisait de moi un voleur ! Alors pourquoi cette jeune femme me faisait-elle si aisément confiance ?
Cette fille me traitait comme un être humain. Pourtant, elle était passée devant moi sans même me jeter un regard, un peu plus tôt, ce soir. Ce n’était pas la seule, évidemment, mais là, soudain, j’avais la sensation d’exister. Et c’était un sentiment que je n’avais pas ressenti depuis longtemps…
Elle était même vraiment décontractée. Ses blagues me faisaient rire, et au lit, elle était d’une sensualité incroyable : gourmande, coquine, entreprenante. Je ne pouvais pas demander mieux ! Cela devait faire des mois qu’une femme ne m’avait fait autant bander. Il suffisait que cette fille me suggère quelque chose d’érotique pour activer ma queue dans un temps record. Et comme elle savait y faire de ce côtélà, je n’allais certainement pas m’en plaindre.
À la seconde où je lâchai un cri langoureux, il grogna en accélérant, visiblement avide de me rejoindre dans l’extase.
J’étais éblouie, pas seulement par son corps ou par son regard, mais par le charme fou qu’il avait. Dire qu’il venait de m’expédier au paradis de la plus divine des façons !
Elle parut hésiter avant de venir déposer un baiser sur mes lèvres. À vrai dire, j’étais soulagé qu’elle fasse les premiers pas, et je profitai de sa proximité pour la retenir plus longuement contre moi. D’une main, elle caressa mon torse et descendit vers mon érection, qu’elle trouva plus éveillée que mon cerveau.
En effet, il était beau. Ses yeux pétillaient de malice, et il avait un sourire à faire fondre un glacier tout entier. Et encore, j’essayais de retenir les pensées qui me passaient par la tête. Loin de moi l’idée de ressembler à une jeune fille en face de son idole !
D’accord, je ne suis pas un type romantique, pas besoin de me faire un dessin ! Mais si c’est des couchers de soleil que tu veux, y’a qu’à demander ! Il se couche tous les soirs, tu sais ?
Le cœur, c’est un muscle : ça se travaille !
— Mais ce n’est pas le prince charmant, non plus…
Elle lève son verre dans ma direction.
— Personne n’est parfait.
Je trinque avec elle. Une fois que je porte mon verre à mes lèvres, elle ajoute :
— Et au cas où tu ne le saurais pas : tu n’es pas Cendrillon non plus, hein !
Ses mots font terriblement sens dans mon esprit. Ce qu' Olivier essaie de me dire,depuis trois jours,c'est exactement ça: que je bouleverse sa vie,qu'il à peur et qu'il à besoin de moi...
- Nous n'aimons pas beaucoup créer des liens, Amy. Et l'amour,pour nous,c'est tellement effrayant que ça nous donne le vertige. Et quand on comprend qu'on peut le perdre,alors...on s'y accroche parfois de toutes nos forces.
- La seule chose à laquelle j'ai pensé pendant son baiser,c'est que...ç'aurait été parfait si... ça avait été toi.
Je lui fais lever le menton pour pouvoir la regarder dans les yeux. Et je lui promets:
- On fera ça aussi,si tu veux. Coucher de soleil,vin,peu importe...,tu n'as qu'à demander!
Je l'observe en silence. Ce que je veux? Elle: sa bouche,sa chaleur,son corps...,mais je sais bien que je ne peux pas le lui dire encore,pas comme ça,pas dans cette situation.
- C'est plus facile quand tu ne dis pas des choses aussi chouettes à entendre.
Il fait mine de sourire et rétorque à son tour:
- C'est plus facile quand je n'ai pas constamment envie de t'enbrasser.
Merde! On se contemple un moment droit dans les yeux,et c'est lui le premier qui détourne la tête.
Je lui jette un regard de feu qui fait fondre son sourire instantanément. Au moins,il a compris. Et,lorsque sa main se pose dans le creux de mon dos,je retiens mon souffle.