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Critiques de Zanzim (644)
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La Sirène des Pompiers

« La Bretagne (...) est une terre où fleurissent les légendes. Toutes ne sont pas sans fondement. »

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Gustave Gélinet est un peintre sans talent, un 'laborieux barbouilleur' que le critique Fulmel se fait un plaisir de piétiner dans ses articles. Ses portraits ont l'oeil morne, et même les petits clébards qu'il peint sont grotesques.

Jusqu'au jour où l'un de ses tableaux, représentant une jolie sirène, fait fureur. Gélinet devient un 'jeune homme fort prometteur'.

Fulmel fulmine, c'est de lui qu'on se gausse désormais.

Surpris d'un tel sursaut d'imagination de la part du peintre, il enquête : 'Un mulet ne se transforme pas en étalon'…

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Encore une fois, sous la plume de Hubert & Zanzim, les hommes sont minables, veules et fats. Même ceux qu'on croit meilleurs parviennent à décevoir par leur égoïsme.

Les femmes sont leurs victimes, mais patientes & futées, elles savent rebondir, renverser les situations, retrouver leur liberté, leur identité, se faire une place.

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Les dessins sont toujours superbes, la couverture annonce bien la couleur. Les auteurs soignent les détails, restituent à merveille des ambiances et des époques. Les rayures & carreaux des vêtements, indépendants des plis de l'étoffe, m'amusent toujours.

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L'intrigue m'a quand même paru un brin en-deça de celles des autres albums de Hubert et/ou Zanzim, plus élaborées, plus surprenantes. Ils m'ont trop gâtée jusqu'alors, peut-être. Ou je ne les ai pas lus dans le bon ordre.

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La postface, subtilement drôle, m'a fait rajouter une demi-étoile (de mer).
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Peau d'Homme

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, j’en ai marre de ressasser l’amertume et la négativité engendrées par la critique précédente, alors on…



-JULES VERNE EST ANTISEMIIIIIITE !!! C’est Dégueulââââsse !



-Mais qu’est-ce que tu racontes ?



-Bah c’est la critique du Château des Carpathes, non ?



-Ah ! Non, j’ai changé le planning, je t’ai pas dit ?



-Mais non, tu m’as pas dit, grosse limace ! Je fais quoi, moi, j’ai rien préparé, bordel !



-Rhôôôh, meuh t’en fais pas, tu vas bien trouver un truc négatif en cours de route…



-Un truc négatif avec ce titre-là ?!



-T’es Méchante Déidamie, utilise tes superpouvoirs ! Je sais pas, moi, invoque les puissances occultes du féminazisme si ça peut t’aider... Il reste une boîte de tomate dans le placard.



-Mmmh… d’accord… (pop de boîte de conserve qu’on ouvre) « O grand Hyâd’Efoth, écoute la supplique de ta servante… »



-Voilà. Pendant qu’elle cherche de son côté, présentons donc le sujet du jour : une bande dessinée titrée Peau d’homme, signée Hubert au scénar’ et Zanzim au dessin et à la couleur.



Or donc Bianca, jeune fille de bonne famille dans la Renaissance italienne, est fiancée à Giovanni. Elle se soumet à la volonté de sa famille, qui choisit pour elle son époux, mais déplore de ne rien savoir de lui avant le mariage. Sa tante lui confie alors un secret : elle possède une peau d’homme qui, une fois enfilée, lui donnera en tout l’aspect d’un garçon nommé Lorenzo…



Parlons un peu du dessin pour commencer. Je ne suis hélas pas assez érudite en BD pour vous livrer une bonne analyse en règle du style : je me contenterai donc de déclarer que le dessin de Zanzim me rappelle Sfar et Hergé. Sfar pour les yeux démesurés de l’héroïne, Hergé pour la ligne claire et les amusantes spirales de mouvement. Ce menu détail me fait toujours sourire quand je le trouve.



La BD alterne un découpage classique avec des illustrations occupant toute la page, où l’on voit les personnages évoluer dans l’espace tout en conversant. Cela vous met, à mon humble avis, dans une double position : à l’extérieur de l’histoire, puisque vous vous trouvez au-dessus de l’intrigue et des dialogues, et à l’intérieur aussi, puisque vous vous impliquez dans la lecture en suivant les déplacements et les propos des protagonistes.



Quant à l’histoire… mmmh… comment dire sans tomber dans la capitale emphatique ?



Je l’ai adorée. J’ai adoré suivre Bianca dans ses aventures de l’autre côté du genre. Son ignorance de tout la force à observer, à comprendre et à se faire son propre avis sur les faits, sur les hommes et la société dans laquelle elle vit. Elle résiste à la bêtise et à l’obscurantisme prêchés par son frère. Elle change et se change, non seulement en homme, mais en femme libre, et son cheminement fait plaisir à lire.



Outre l’aspect initiatique, la BD dénonce avec force l’hypocrisie et le sexisme. Elle plaide avec énergie pour l’égalité de traitement. Certains constats de Bianca sur les nudités masculine et féminine restent vrais aujourd’hui. Et le livre prouve qu’il est possible de livrer au public de belles histoires aux messages forts sans pour autant assommer de bons sentiments, sans donner l’impression au lecteur qu’on enfonce des portes ouvertes. Le monologue de Bianca m’évoque, par son intensité, la plaidoirie de Figaro et la repartie de Dorine dans Tartuffe, avec une dérision toute moderne cependant.



La conclusion propose un dénouement inattendu, bien que réaliste au regard des enjeux. Je n’en dis pas plus pour ne point divulgâcher.



(Méchante Déidamie, échevelée, barbouillée de tomate) : -« Sainte Misandra, nourris mon implacable vindicte et lance les harpies sifflantes et vengeresses sur la tête des écrivains blancs, mâles et hétérosexuels, juste parce qu’on aime ça, faire du mal ! Gloire à la vile méchanceté gratuite ! Livre-moi ton message ! »



-Ah, le rituel se passe bien, à ce que je vois…



(Méchante Déidamie, très essouflée)-Ca y est… la réponse… j’ai quelque chose…



-Excellent ! Je savais que tu arriverais ! Alors, qu’as-tu de pas gentil et de négatif à dire ?



-Bianca… pourquoi en avoir fait une femme au physique parfait ? Blonde, fine, blanche ? On peut pas figurer la glorieuse héroïne d’un roman d’émancipation si on n’est pas canon ? C’EST SEXISTE !



-Ah. Oui, je vois ce que tu veux dire. Peut-être parce que sa beauté parfaite l’isole des autres personnages qui tous possèdent un défaut physique, qu’elle représente une figure lumineuse et exceptionnelle ? Peut-être parce qu’on ne peut qu’aimer un personnage aussi beau à l’intérieur qu’à l’extérieur ? Quoi qu’il en soit, je trouve le fond et la forme de cette BD tellement admirables que je ne peux guère prendre ton reproche au sérieux…



-Moi non plus, mais ‘fallait bien trouver quelque chose. ‘Tte façon, cette critique, elle est pourrie.



-En conclusion : Peau d’homme présente un récit multiforme : roman d’initiation, roman satirique, d’émancipation, sans oublier toutefois un humour plaisant pour alléger le tout. »



Et maintenant que la critique est terminée, je voudrais ajouter un mot.



Merci beaucoup, M. Hubert. Puissent vos proches trouver la paix après votre départ prématuré de ce monde.

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Peau d'Homme

Sans savoir de quoi il retournait, ignorant même qu’elle avait remporté tant de prix, cela faisait un moment que j’étais attirée par cette bande-dessinée, toujours mise en avant en librairie. J’étais fascinée par cette couverture un brin macabre, cerclée d’enluminures, représentant une jeune femme longiligne, nue, à la peau couleur lait et aux grands yeux d’un bleu intense, en train d’enfiler un costume de chair humaine… Alors qu’elle ne fût pas surprise quand je l’ai trouvée, hier, enfin disponible dans ma bibliothèque! Voilà ma curiosité enfin assouvie et je n’ai pas été déçue! Le contenu était largement à la hauteur de cette magnifique couverture!



En réalité, il n’y a rien de macabre dans cette histoire. La fameuse peau d’homme est seulement un attribut magique, transmis dans le plus grand secret de génération en génération, qui permet aux femmes de la famille de Bianca de changer de sexe tant qu’elles portent le costume et ainsi de devenir Lorenzo. L’occasion pour Bianca, fiancée à un homme qu’elle ne connaît pas, de le découvrir et de voir de quoi il en retourne sous couvert d’anonymat. Bien que l’expérience soit déroutante au début, et révèle chez son promis un goût prononcé pour la gent masculine, Bianca prend goût à l’expérience et à la liberté que cette identité masculine lui offre. Face à une société qui se laisse gagner par le fanatisme religieux et les bondieuseries, sa voix se libère sous les traits de Lorenzo et va s’élever afin de prôner la tolérance et la liberté de chacun de vivre comme il l’entend…



Que dire, à part que tout est réussi dans cette bande-dessinée. Le scénario est surprenant du fait du contraste entre ses dessins très moyen-âgeux (l’intrigue se déroule au début de la Renaissance) et les propos extrêmement modernes et d’actualité qu’il aborde: place de la femme dans la société, libération sexuelle, inégalités et injustices sociales, place de la religion et danger du fanatisme. Le tout est traité avec beaucoup d’humour grâce à une héroïne pêchue et effrontée qui n’a pas sa langue dans sa poche!



L’intrigue se déroule à un rythme endiablé et sans temps morts, quant aux dessins, sans être particulièrement délicats, je trouve qu’ils se marient fort bien au ton et au style de la bande-dessinée par leur dynamisme et leur modernité. L’héroïne est sans cesse mise en valeur et se détache sur les planches par ses couleurs vives qui contrastent avec l’ensemble plus neutre du dessin. Pour résumer, c’est osé, un peu fou, plein de fraîcheur et ça fait du bien!

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Peau d'Homme

Sans surprise après tous les avis très positifs que j'avais lus, j'ai beaucoup aimé ce roman graphique. Les dessins de Zanzim ne correspondent pas vraiment à ce que j'aime d'habitude, mais ils se prêtent très bien à l'histoire racontée : un conte où une jeune fille sur le point d'être mariée à un homme qu'elle ne connaît pas se voit offrir un objet magique par sa marraine, une peau d'homme qui permet à celle qui la revêt de vivre comme un homme.



C'est donc sous les traits d'un séduisant jeune homme qu'elle fait connaissance avec son fiancé, Giovanni, qui tombe très vite sous son charme alors que commence une relation pleine d’ambiguïtés entre Bianca / Lorenzo et Giovanni. Et la situation se complique encore plus lorsqu'un religieux fanatique prend l'ascendant sur la ville...



Cette bande-dessinée est un appel à la tolérance et une dénonciation du fanatisme dans une société où les femmes ne jouissent pas des mêmes libertés que les hommes et où la liberté sexuelle est honnie. Et même si on a bien progressé depuis la Renaissance qui sert de cadre à Peau d'Homme, il est bon de rappeler qu'il y a encore de quoi faire...



Une très belle bande-dessinée porteuse d'un message important...
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Peau d'Homme

Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca, une jeune femme promise en mariage à un jeune homme du nom de Giovanni, s'interroge sur la coutume qui veut que les jeunes époux soient de parfaits inconnus l'un pour l'autre au moment du mariage. Selon elle, cette tradition, peut-être bien fondée selon certains, empêchent aux deux partis de réellement se connaître et se comprendre.

Au moment où ces questions commencent à envahir l'esprit de la jeune fille, elle est envoyée chez sa tante qui possède l'artefact magique de la famille qui permet de palier à ce "défaut" du mariage arrangé : une peau d'homme.



Un peu comme dans le conte de Perrault, mais en plus recherché encore : une fois la peau d'homme enfilée comme n'importe quel vêtement, la jeune fille commence à ressentir son environnement comme le ferait un homme. Et ainsi travestie, elle peut approcher son fiancé pour apprendre à le connaître "réellement", hors de toute convenance.



Cette bande dessinée revisite à merveille le thème du travestissement qui existe pourtant dans la littérature classique. J'ai beaucoup aimé le graphisme et la colorisation très franche qui rappelle ici les tapisseries d'époque - ce qui pour le coup collait parfaitement au thème de l'histoire.



Au-delà du "simple" travestissement, le scénario interroge sur les extrémistes religieux qui tendent à rapidement coller des étiquettes grandiloquentes sur les péchés de chaire initiés, bien sûr, par les femmes (et non par le regard lubrique des hommes) et l'absence de remise en cause de ces discours autoritaires.



On va bien au-delà des clichés de sexe ou de genre et c'est ce qui fait toute la richesse de cette bande dessinée.



Merci à jamiK pour cette suggestion de lecture !
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Peau d'Homme

En guise de Testament, Hubert nous livre un véritable bijou, ode à l’amour, la beauté et la liberté. Il règle ses compte une dernière fois avec le puritanisme fanatique, contre tous ceux qui voient dans l’homosexualité une diablerie. C’est une oeuvre qui défend les causes homosexuelle et féministe, très militante et pourtant traitée avec légèreté et finesse, avec sensualité et poésie.

Ce roman graphique démarre comme un conte, l’action se situe dans une ville qui fait penser à Florence de la grande époque. Il y apporte une pointe de magie et de fantastique dans cette aventure avec cette peau d’homme dans laquelle Bianca se transformera en homme. C’est un superbe récit sur l’homosexualité, peut-être un des plus merveilleux qui ait été écrit sur le sujet à ce jour. Le dessin de Zanzim, simple en apparence, mais très juste, sensuel et lumineux, met en valeur ce récit, plein de références à l’histoire de l’Art et à la littérature. Zanzim présente avec subtilité la confusion entre masculin et féminin pour servir parfaitement l'intrigue et pénétrer dans l’esprit des protagonistes. Une fois de plus, Hubert nous propose un éventail de caractères d’une étonnante richesse, il invente des personnages faits d’aspérités, de contradictions. L’aventure est épique, pleine de rebondissements, sensuelle et joyeuse, et pourtant, c’est avec une boule au fond de la gorge que je l’ai lue. Je ne peux détacher l’oeuvre de son auteur, Hubert a toujours laissé une grande part de lui-même dans ses histoires, et cette bande dessinée est pleine d’espoir, de rêve d’idéal, et pourtant… elle laisse un goût amer.

Hubert, tu nous manques.

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La Sirène des Pompiers

Chers Babelionautes ! Pépite, plongez sans retenue !

Sans palmes et sans tuba !



Plongez dans la Seine !

Paris au 19e siècle..

Vous serez reçu

par cette merveilleuse sirène

et vous ne serez pas déçu...!

Cette belle enjôleuse

s'ennuie en Bretagne

Dans sa famille,

elle n'a de cesse que de trahir

les us et les coutumes du pays

Elle laisse repartir les marins

qui tombent sous ses charmes

et qui font les malins

Parlant de ce chant normalement si cristallin

A s'en faire péter les tympans...!!!



Elle décide donc de monter à Paris

Et c'est ainsi que sous un pont de la Seine

Qu'elle recueilli un âme en peine

Qui vient de se jeter à l'eau..

c'est un jeune homme, peintre

il tombe amoureux

de cette si belle créature...

Elle deviendra sa muse, son modèle



L'histoire est charmante, mais que font les Pompiers dans tout ça ? Je ne vous dirai pas pourquoi..Nous sommes en plein courant artistique où critiques et peintres impressionnistes se livrent bataille et ils s'en donnent à coeur joie ! Les dessins sont sympathiques, le ton est drôle et les situations pleines d'humour ..cela fait drôlement du bien !



Quel bonheur de lecture ! ...une petite parenthèse enchantée et colorée !







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Ma vie posthume, tome 1 : Ne m'enterrez pas..

« Et Marguerite, tu as eu de ses nouvelles ? Je veux dire, depuis qu'elle a été enterrée ? »



Teint verdâtre, mouches insistantes à proximité ?

Peut-être êtes-vous passé(e) de vie à trépas, sans douleur. C'est ce qui est arrivé à Emma.

Pas de chichis, de Pierrot-le-saint avec un trousseau de clefs pour vous ouvrir tout grand les portes du Paradis.

Et vous continuez à vivre comme avant, chez vous. Ou presque : plus besoin de manger, ni de dormir. Les proches vous trouvent une mine de déterrée, mais ça s'arrête là, ils ne devinent rien.

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La couverture évoque le graphisme de Joann Sfar (auteur que j'ai arrêté de lire), et les histoires de morts-vivants me font fuir, sauf lorsqu'elle sont pleines d'humour comme le début de la série Zombillenium. Autant dire que c'était mal parti.

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Mais ! Ce diptyque étant signé Hubert & Zanzim, auteurs du fabuleux 'Peau d'homme', je ne pouvais pas le voir à la bibli sans m'y arrêter.

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Amusant, ce premier volet nous parle de vieillesse, d'amour, de trahisons, de magouilles.

Le ton est à la fois pesant (ambiance de zombies) et léger, grâce à des traits d'humour et une intrigue enlevée.

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On retrouve le même genre de personnage féminin que dans 'Peau d'homme' : Emma ressemble beaucoup à Bianca. Jolie femme flamboyante, sensuelle, libre, entière - et attachante.

Mais cela ne suffit pas : cette série est bien en-deça. La barre était trop haute.
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Peau d'Homme

Dans l'Italie de la renaissance, Bianca, jeune dame de la bourgeoisie, doit épouser Giovanni que ses parents lui ont choisi. le jeune homme est un riche commerçant, plaisant au regard, mais Bianca ne le connaît pas et se désespère d'être à ce point ignorante de son futur époux et du monde des hommes. Sa marraine lui confie alors un secret : il se transmet dans leur famille, de mère en fille, une peau bien particulière. Celle d'un homme. Une fois que cette peau d'homme est revêtue, la jeune femme qui la porte a toutes les apparences et les attributs d'un homme. Bianca devient alors Lorenzo, un jeune homme très beau. Sous cette apparence, elle part découvrir le monde des hommes et celui de son fiancé Giovanni. Elle découvre également une liberté à laquelle les femmes n'ont pas droit.



Cet album est un petit bijou. « Peau d'homme » est une fable enlevée, un conte moderne, sensuel, drôle et incisif. Les auteurs, Hubert et Zanzim, nous présentent en effet une réflexion sur le genre et la sexualité, sur le désir des hommes et des femmes, sur morale et la religion qui entravent les libertés des femmes… mais aussi celles des hommes quand ils aiment les hommes.

En fin de compte , qu'il s'agisse ici de l'Italie de la Renaissance ou d'aujourd'hui, les problématiques restent les mêmes. Bianca, Giovanni et leurs amis symbolisent tout ce qu'une société rétrograde et intolérante n'admet pas : aimer comme on veut qui on veut, jouir de la vie et en profiter. Lorenzo va devenir celui qui ose se dresser contre les bigots et les fanatiques.

Le dessin est simple et moderne tout en décrivant avec précision costumes et décors de l'époque. L'histoire est fluide et les dialogues à la fois relevés et familiers.



« Peau d'homme », oeuvre multirécompensée, est parue quelques semaines avant la disparition du regretté Hubert, scénariste et coloriste de renom, décédé en février 2020. C'est un livre féministe, positif et humain.

A découvrir absolument !
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Peau d'Homme

Ce conte en Bande-Dessinée se déroule au début de la Renaissance italienne ; La référence avec la dictature théocratique de Jérôme Savonarole à Florence vers 1494 semble assez évidente sans être mentionnée explicitement. Bianca apprend par l’une de ses tantes que les femmes de sa famille ont un secret ; elles possèdent « une peau d’homme », qu’elles nomment Lorenzo. Une fois cette « peau » revêtue, personne ne pourra se douter qu’elle n’est pas un homme ; le déguisement parfait. Bianca, que sa famille destine à se marier à Giacomo, dans un arrangement entre grandes familles, va ainsi pouvoir connaitre, en l’espionnant, ce fiancé désigné qu’elle ne connait pas. Elle ne sera pas au bout de ses surprises ! Les questions de la morale et de la religion, de la sexualité et des genres sont ici abordées sous forme de fable, ainsi que les notions de liberté et d’amour, depuis toujours d’actualité. Le dessin, les couleurs et la mise en page, alternant planches classiques, plans panoramiques et plans-séquences s’accordent parfaitement au propos. Divulgacherai-je la happy-end ? Point du tout ! 4*, donc. Allez, salut.
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Peau d'Homme

N'étant pas des spécialistes incontournables de bande dessinée, on n'avait pas forcément entendu parler d'Hubert, .auteur notamment des séries Le Legs de l'Alchimiste (dessin d'Hervé Tanquerelle et de Benjamin Bachelier, Glénat) ou encore Miss Pas Touche (dessin de Kerascoët, Dargaud) qui s'est tragiquement donné la mort en février dernier, deux mois avant la publication de Peau d'Homme qu'il a scénarisé peu de temps avant son geste fatal.

Ce qui a accroché notre attention en premier, outre la couverture d'une grande beauté ce sont les illustrations lumineuses et pétillantes de Zanzim, son découpage très variable selon l'action , ses décors qui font forcément penser à un conte.



Bianca est promise à Giovanni (aujourd'hui encore il y a plus de 18 millions de mariages arrangés dans le monde, ce qui me parait énorme) mais quelques jours avant son mariage, sa marraine l'emmène chez elle. Pour qu'elle sache ce que sait qu'être un homme, elle lui fait revêtir "une peau d'homme" (gardée dans un coffre et essayée par toutes les femmes de la famille).



Bianca devient Lorenzo, elle a accès à un monde et à des activités qui lui sont interdites en tant que femme et c'est sous les traits de ce beau jeune homme qu'elle séduit son futur mari.

Histoire d'amour impossible, questionnements sur le couple, le mariage, dénonciation de l'homophobie, de l'hypocrisie de la société mais aussi du puritanisme, "Peau d'Homme "se situe à une autre époque mais le propos est toujours d'actualité.

Peau d'Homme met en exergue cette image de la femme qui semble perdurer à travers le temps : vue par tant de cultures comme une tentatrice qu'il faut dès lors couvrir vestimentairement, garder au foyer, toujours un peu coupable de la convoitise qu'elle suscite ...



Cette idée de départ - se glisser dans la peau d'un homme pour bousculer toutes les idées reçues- est riche en possibles qu'on peut parfois regretter qu' Hubert n'aille pas encore plus loin mais l'album reste très étonnant et très émouvant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Peau d'Homme

Peau d'homme est un beau roman graphique, avec de belles illustrations, des couleurs pétillantes qui illustrent bien l'Italie de la Renaissance.

Bianca, ne voulant pas épouser le jeune homme qui lui est imposé sans le connaître, revêt une peau d'homme transmise par sa marraine. C'est donc sous la forme d'un conte féministe que l'histoire nous est contée !

Les thèmes comme l'Amour, l'identité sexuelle, la place de la Femme dans la société, la tolérance, la morale religieuse, le fanatisme sont abordés avec beaucoup de dynamisme et d'humour. J'ai adoré cette BD !

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Peau d'Homme

Roman graphique aux multiples prix mérités, Peau d’Homme navigue entre la fable, le merveilleux, l’historique, la satire, le roman social, le roman initiatique. Le talentueux et regretté Hubert aux commandes du scénario et Zanzim qui signe les dessins et la mise en couleur, nous invite à suivre Bianca à la veille de ses noces.



La Renaissance, période charnière entre Moyen Âge et époque moderne a du mal à laisser derrière elle son lourd héritage religieux pour moderniser ses mœurs. On le voit ici avec Bianca, réduite à sa condition de femme, monnaie d’échange entre deux familles pour un mariage arrangé. Seulement Bianca ne le voit pas de cet œil et, aimerait au moins, à défaut de choisir son époux, faire connaissance avec lui quelques jours avant la noce. C’est sa tante, qui en lui faisant découvrir la peau d’Homme, transmise de mère en fille, qui lui offrira un moyen de découvrir à la fois son promis, mais aussi, les codes masculins, la sexualité, le passage à l’âge adulte, dans cette ville où pèse le fanatisme religieux.



Très clairement, cet ouvrage, très réussi sur le plan graphique avec, entre autres, ces illustrations modernes qui rendent hommages aux enluminures, ne plaira pas sur le fond à tous les lecteurs. En effet, les sujets abordés, sexualité, homo-sexualité, religion, libération de la femme, tabous depuis de nombreux siècles, le sont toujours aujourd’hui et les étroits d’esprit ne sont pas près de changer. Si, en revanche, vous vous intéressez à ces sujets, l’angle choisi par les auteurs avec un parti pris assumé, permet quand même de prendre du recul et se poser les bonnes questions.



Une belle réussite qui souffre juste de quelques longueurs et dont certains contenus ne rendent pas ce roman graphique accessible aux lecteurs en dessous de 15-16 ans.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/0..
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Peau d'Homme

Italie - Renaissance. Bianca, 18 ans, épousera bientôt un homme qu'elle ne connait pas, seulement aperçu jusqu'à présent. Une fois les fiançailles officialisées, Bianca passe quelques jours chez sa marraine et tante. Celle-ci lui dévoile un secret : elles disposent d'une "peau d'homme" permettant aux femmes de la famille de se glisser dans la peau d'un mâle (Lorenzo) pour découvrir l'univers masculin (si mystérieux pour les jeunes femmes !). Bianca approche donc Giovanni, puis le côtoie, assidûment... Et ce qu'elle découvre ne correspond en rien à ce à quoi elle s'attendait. Il se comporte très différemment aux côtés d'autres hommes et se dévoile tout entier auprès de Lorenzo.



Beaucoup de thèmes sont abordés intelligemment à travers cette légende : statut de la femme et prémices d'une éventuelle révolution ; lutte contre les préjugés ; le sectarisme ; la religion ; révolte des personnes considérées comme "déviantes" et "perverses" ; sexualité ; rapport aux corps (le sien et celui des autres) ; confiance en soi lorsqu'on est "dans les cases", estime de soi plus vacillante lorsqu'on sort de ces cases... Bref, des sujets de réflexion dans l'air du temps, qui se déroulent à une période où les femmes occidentales étaient utilisées pour favoriser les relations commerciales... Avec juste ce qu'il faut de fantastique pour prendre de la hauteur et gagner en originalité.



Les illustrations sont claires, épurées, simples et assez modernes dans le trait. Certaines planches illustrent le déroulé d'une action (cheminement, espionnage, transformation...) ce qui est assez troublant au début et très immersif une fois l'habitude prise.



J'ai beaucoup aimé cet album, qui se lit rapidement (moins de 2h). Je me suis rapidement attachée aux personnages de Bianca et Lorenzo, et même Giovanni (ce n'était pas gagné !). Le scénario est bien mené, parfois surprenant et décalé, très prenant !
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Peau d'Homme

J'ai adoré cette idée lumineuse d'une peau d'homme dont on peut se vêtir. C'est ce que conseille de faire la tante de Bianca à sa nièce, à quelques jours de son mariage avec Giovanni, un homme qu'elle connaît à peine mais qu'elle pourra ainsi fréquenter tel qu'il est.

La voici donc devenue Lorenzo, un beau jeune homme brun aux yeux clairs, un brin naïf - mais pas très longtemps- et non coutumier des moeurs viriles à l'époque de la Renaissance italienne. Et cet univers exclusivement masculin qu'elle arpente plusieurs nuits de suite est soigneusement décloisonné de celui diurne que se partagent hommes et femmes...

Le récit joue surtout, finalement, sur la liberté sexuelle de Lorenzo versus le carcan dans lequel Bianca est enfermée en tant que femme. Lorenzo essaie bien, de temps en temps, de défendre la cause des femmes et l'idée d'égalité hommes-femmes mais le message ne semble pas passer. Je ne dévoilerai pas la fin, mais après un début de lecture agréable et l'attente de connaître le dénouement, je dois bien dire, qu'en tant que femme et mère d'une jeune ado, j'ai été gênée de l'image qu'il en reste finalement de notre sexe, la dernière page tournée... et le propos me semble ambigu. Ceci dit, la critique sur le regard qu'on porte sur une personne selon son genre est forte et ce malais persiste de nos jours, cela explique peut-être ma gêne.

Quant à l'aspect visuel, la couverture en elle-même est très belle et travaillée, et les illustrations claires, humoristiques et agréables à regarder.

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Ma vie posthume, tome 1 : Ne m'enterrez pas..

Puisque nous retrouvons le duo Hubert et Zanzim - qui avait plutôt bien fonctionné avec Peau d'homme - dans une histoire qui semblait plutôt amusante, j'ai eu envie de découvrir cette duologie !



Dans cette histoire, nous faisons la rencontre d'Emma, une vieille femme veuve et un peu acariâtre qui va être tuée d'une balle dans la poitrine. Seulement, elle va se relever comme si ne rien était, avec un simple trou dans le corps. Alors, Emma va se poser pleins de questions : qui l'a tuée ? Pourquoi son mari n'est-il pas revenu ?



J'ai facilement été emportée par cette histoire qui va poser des questions sur la mort, l'amour perdu, et autres choses existentielles, mais avec un ton décalé et humoristique. Même si le tout n'est pas très original, c'est une intrigue plaisante !



Encore une fois, le duo Hubert et Zanzim fonctionne bien, malgré quelques longueurs dans le récit. Nous avons un premier tome drôle mais qui pose aussi des questions sur la vie et la mort !
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Peau d'Homme

Bianca va épouser Giovanni. Selon ses amies, elle a de la chance, il est jeune, il est beau.

Bianca ne partage pas cet avis : elle ne le connait pas. Ce mariage est le fruit d’une négociation entre les deux familles. Quand sa marraine lui révèle le secret des femmes de leur famille : elles se transmettent un peau d’homme qui leur ont permis aux uns et aux autres d’aller explorer incognito ce continent masculin qu’elles n’ont pas le droit d’approcher.

Bianca devenue Lorenzo va se lier d’amitié avec son futur mari, découvrir qui il est réellement tout en explorant ce monde masculin dont elle ignore tout, en découvrir les codes, remettre en cause le statut qui est fait aux femmes, se rebeller contre l’intégrisme de la religion, bref trouver la voie de sa propre liberté.

Une BD intelligente qui aborde des thèmes contemporains probablement universels.

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Peau d'Homme

C’est quand je lis ce genre de fiction que je suis contente d’être une femme vivant au XXIe siècle, même s’il y a encore des progrès à faire en matière d’égalité femmes/hommes...



L’histoire de cette BD se passe à une époque où les femmes devaient se marier à un homme qu’elle ne connaissait pas du tout, ou de très loin. Le principal était de respecter les conventions sociales, morales & religieuses de l’époque. Bianca va bientôt devoir se marier à Giovanni mais elle n’accepte pas sa condition. Alors que sa mère est une vraie puritaine, sa marraine va lui dévoiler un secret ; elle a en sa possession une peau d’homme que la famille appelle Lorenzo. Une fois revêtue, les femmes se font passer pour un homme sans problème et elles peuvent profiter de la vie...



En se faisant passer pour Lorenzo, c’est son propre mari que Bianca va séduire. Car oui, Giovanni est homosexuel. Inutile de dire qu’il faut se cacher au risque de s’attirer les foudres des habitants et du prêcheur fanatique du village, à savoir le frère de Bianca. Les deux risquent le buché. Je n’en dis pas plus ; j’ai eu du mal à rentrer dedans mais après j’ai trouvé que c’était une très bonne histoire.

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Peau d'Homme

« On dit que le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions. Celui de la lucidité prend parfois de curieux détours . »



Bianca sur le point de se marier avec un inconnu, le découvrira grâce à une peau d’homme, secret de famille, qui lui permettra de s’immiscer dans un monde fabuleux et terrifiant. La conscience de sa propre condition sera d’autant plus brutale.



Quand un récit fantasmagorique se fonde sur des problématiques universelles avec talent, on appelle cela un coup de maître.

Les propos comme les dessins sont vifs, sans tabou et délivrent un message de tolérance résolument moderne. Garçon/Fille, les entraves sont nombreuses, les codes et les a-priori pesants. Ne dit-on pas fort comme un homme ou pleurnicher comme une fille? Quant à la liberté sexuelle n’en parlons même pas. Malgré le danger d’une société inquisitrice, Bianca grâce à son double Lorenzo s’affranchira avec violence des limites dressées par les bien-pensants pour enfin vivre ni comme un homme, ni comme une femme mais juste en être humain.



Si seulement le conte pouvait devenir réalité…Un roman graphique vrai et une belle lecture pleine de bon sens.
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Peau d'Homme

Difficile de résumer cette bande dessinée en quelques lignes ! À la Renaissance en Italie, la jeune Bianca doit se marier avec Giovanni, qu’elle ne connaît pas. Mais sa tante lui dévoile un secret transmis entre les femmes de la famille, une « peau d’homme ». Si elle la revêt, elle pourra vivre comme un homme pendant quelques heures, et rencontrer ainsi son futur époux. Devenue Lorenzo, elle trouble par sa beauté, et fait des découvertes que son statut de fille à marier ne lui aurait pas permis de faire. Ce roman graphique pose beaucoup de questions, sur la sexualité notamment, explore aussi un contexte religieux, avec le frère de Bianca, Jésuite fanatique.

J’ai trouvé cela fort bien fait, facile à lire, bien ancré dans le seizième siècle tout en soulevant des problèmes contemporains. J’ai beaucoup aimé les dessins qui peuvent paraître simples, avec leurs couleurs franches, mais qui transportent dans le passé avec facilité. Surprenant et intéressant !
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