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Critiques de Zanzim (644)
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Peau d'Homme

La question du genre est un sujet d'actualité. Dans cette bd,il est traité avec humour ce qui n'empêche pas la force de sa portée, bien au contraire ! La jolie Bianca ne comprend pas pourquoi les femmes doivent épouser l'homme qu'on leur destine sans même avoir la possibilité de le connaître. Aussi,lorsque sa marraine lui révèle que les femmes de leur famille cachent une peau d'homme qui leur permet d'infiltrer l'univers masculin en toute discrétion,elle en use et en abuse! Hubert et Zanzim s'en donnent à coeur joie pour ridiculiser l'inquisition, reposer la question de la place de la femme et les carcans imposés, finalement à tous. Cette bd est un hymne à l'amour et à la liberté. le boiseleur m'avait charmé,cette peau d'homme m'a totalement séduite! le graphisme est simple mais efficace,je me suis surprise à rire plus d'une fois face aux expressions et à tous les détails croustillants !
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Peau d'Homme

C’est un concert d’avis dithyrambiques qui m’a donné envie de découvrir « Peau d’homme » ! Or, après la lecture de cette BD, je dois reconnaître que les critiques élogieuses sont justifiées ! Voilà un récit engagé, féministe, cynique, bien orchestré, intéressant et prenant. J’ai été rapidement conquise par Bianca, cette héroïne déterminée et au caractère bien trempé. La belle demoiselle est très attachante. De plus, sa perception de son époque, des Hommes, de la place de la Femme, de la religion et de la sexualité fut pertinente ! On a là une damoiselle instruite, intelligente, vive, franche, engagée, courageuse et avec des principes. J’ai adoré la suivre au fil des pages, notamment dans ses premières expériences en tant que « Lorenzo », son alter-ego masculin.



Dans cet œuvre se déroulant à la Renaissance, on va suivre le destin de Bianca qui va être promise à Giovanni, un jeune homme de son âge. Désirant connaître son futur époux, elle va revêtir un déguisement particulier prêté par sa marraine (qui a un petit côté fée dans les contes) : une peau d’Homme surnommée Lorenzo. Grâce à cet habit, elle va pouvoir voyager incognito dans le monde des Hommes. Cependant, la magie ne s’arrête pas là : quand Bianca est en Homme, elle est capable d’utiliser entièrement ce nouveau corps et de ressentir des choses. Ainsi, si elle pose sa main délicate sur son membre, celui-ci s’étendra et lui procurera du plaisir… L’idée est à la fois osée et originale. En tant que lectrice, j’en suis venue à me demander ce que j’aurais fait à sa place. Désormais travestie, Bianca va donc approcher son promis qui, rapidement, montrera de l’intérêt pour elle… Ou plutôt, pour lui… Progressivement, les choses se complexifient et les sentiments de chaque protagoniste sont mis à rude épreuve…



Derrière le récit, les auteurs mettent en avant des sujets intéressants que ce soit pour la période historique ou pour notre époque : la famille, l’union/le mariage arrangé, le rôle de la Femme en société ou dans le couple, la sexualité, l’érotisme, l’homosexualité, l’art, la liberté, le port du voile, la foi/la religion, etc. Or, bien que l’on se penche surtout sur le sexe ainsi que le plaisir, le tout est vraiment intéressant, dense, précurseur, moderne et bien vu ! J’ai été agréablement surprise par la richesse de cette bande dessinée. En outre, les personnages principaux sont généralement plus complexes qu’il n’y paraît, en particulier Bianca ou Giovanni. Qu’ils soient principaux ou secondaires, ils vont tous apporter leur pierre à l’édifice, révélant alors leur point de vue sur les thématiques citées plus haut. Je recommande vivement cet ouvrage aux amateurs de BD ! À noter que son coût est tout de même assez élevé… Alors, n’hésitez pas à jeter un œil dans votre bibliothèque ! De mon côté, il me tarde d’échanger avec mes lecteurs lorsque j’intégrerai ce livre au fonds…
Lien : https://lespagesquitournent...
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Peau d'Homme

Bianca vient d'avoir 18 ans et son père lui a trouvé un bon parti. Un homme quelle n'a jamais vu. C'est ce moment que choisi sa marraine pour lui avouer un secret de famille : une peau d'homme leur permettant des excursions dans le monde viril du dehors.



L'histoire se déroule dans une ville italienne, vers la renaissance. Malgré une certaine liberté des mœurs, l'époque est encore aux conventions sociétales rigides. Et sur ce terrain la femme est la grande perdante...

Bianca est une jeune femme naïve mais intelligente et ouverte d'esprit. Grace à sa peau d'homme, elle va approcher et comprendre la version masculine de son monde. Et par la même occasion se rapprocher de son mari qui se révélera être homosexuel.

Un magnifique conte sur la tolérance et l'amour quelque qu'il soit. On y dénonce la condition féminine et le fanatisme religieux. C'est parfaitement amené avec beaucoup de bienveillance et d'ouverture d'esprit.

Une histoire à la fois divertissante et amenant à reflechir, servie par un dessin épuré et clair. A lire sans modération.
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Peau d'Homme

Voilà un roman graphique que je ne pensais pas lire car je l'avais vu à ma bibliothèque mais après l'avoir feuilleté (car mon premier réflexe est de regarder si les illustrations me conviennent) je l'avais reposé car il ne m'inspirait pas malgré le sujet. Et puis une des bibliothécaires l'a présenté lors du dernier speed booking et je me suis dit qu'il n'y avait pas de hasard.....



Et quel agréable moment de lecture j'ai passé grâce à Bianca qui se transforme en Lorenzo grâce à une peau d'Ane..... euh d'Homme que lui confie une de ses tantes afin qu'elle puisse faire sa connaissance avant le mariage qu'on lui impose. Elle voulait découvrir son futur mari et bien elle va non seulement le faire mais également pouvoir s'exprimer, se révolter, affronter tout ce qu'elle ne peut faire en tant que femme dans l'Italie de la Renaissance. Tout y passe : religion, violence, homosexualité et mariage mais ce que j'ai particulièrement apprécié c'est le traitement fait de l'amour sous toutes ses formes et le message de tolérance qu'il délivre.



C'est à la fois un conte libertin, humoristique, dénonciateur, truculent, une sorte de bouffonnerie avec finalement un message même si ici la moralité on s'en moque un peu et d'une vivacité folle (dans une même illustration on peut suivre le parcours des personnages, voir ci-dessous). C'est vivant, grinçant parfois, il pourra peut-être heurter certains yeux par la crudité de certaines scènes mais moi je me suis follement amusée car j'ai trouvé l'idée de départ très originale (se glisser dans la peau d'un homme est tout de même plus amusant que de se glisser dans la peau d'un âne comme dans un autre conte) mais surtout je ne m'attendais pas du tout à un tel traitement du sujet et au final c'est loin d'être si léger.



Comment ne pas se réjouir de la complicité de Bianca et Giovanni, des turpitudes de Fra Angelo et surtout de retrouver bien des maux de notre époque (ou qui n'ont pas beaucoup évolués depuis la Renaissance et là c'est moins réjouissant). Un conte oui mais plutôt une fable possédant profondeur et justesse pour se glisser dans la peau de l'autre sexe, le comprendre sans juger le tout sur le ton de la farce mais avec des messages percutants.



Ne connaissant rien des auteurs, j'ai découvert qu'Hubert est décédé en Février 2020 et que Zanzim lui a dédié la mise en illustrations du scénario qu'il avait rédigé.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Peau d'Homme

Italie, Renaissance. La jeune Bianca, dix-huit ans, doit se marier avec Giovanni, dont elle ignore tout. Au milieu des tractations, les inquiétudes et les envies de la jeune fille sont bien peu de choses : un mariage arrangé comme tant d'autres.



Ce conte, qui n'est bien évidemment pas sans rappeler Peau d'âne, met en scène une marraine qui remet à sa protégée une peau d'homme se transmettant de génération en génération."Les femmes de notre famille, nous avons un secret, nous avons en notre possession une peau d'homme. Nous l'appelons Lorenzo. Une fois la peau revêtue, nul ne peut se douter que tu n'es pas un garçon. Ainsi tu pourras voyager incognito dans le monde des hommes." Vêtue de ce vêtement particulier, Bianca apprend à connaître le fonctionnement du corps masculin. Grâce à cette identité masculine, elle parvient à fréquenter son futur époux, mais ce qu'elle découvre est assez déconcertant.



Voici un joli conte original qui m'a séduite. Réservé depuis plusieurs mois à la médiathèque, je l'attendais avec impatience et je n'ai pas été déçue, je l'ai lu d'une traite. Ma seule appréhension était que l'on tombe dans les clichés féministes extrêmes. Finalement l'histoire prend une tournure à laquelle je ne m'attendais pas et c'est ce qui fait l'originalité de ce roman graphique. Les sujets du genre, de la sexualité, de l'homosexualité, de la liberté, de la religion, des différences sont abordés dans cet ouvrage. Il nous rappelle également des évènements qui ont eu lieu à différentes époques historiques ou qui sont encore malheureusement d'actualité dans certaines régions du monde.



A travers le personnage de Fra Angelo, religieux extrémiste et frère de Bianca, se révèle une certaine noirceur (les autodafés, la persécution des homosexuels, les femmes voilées de force sous couvert d'une lutte contre la luxure, le sort réservé à la femme adultère dans certaines sociétés ...).



Les anciennes coutumes prêtent à sourire : qu'il s'agisse de l'importance de la virginité pour une fille (la tradition ancestrale du drap), d'une éducation sexuelle erronée et focalisée sur la procréation, ou des diverses superstitions de l'époque...



J'ai été véritablement happée par l'histoire et apprécié les dessins et les couleurs de ce roman graphique qui nous emmènent dans une ville italienne.
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Peau d'Homme

J'avais tellement envie de lire cette bande dessinée au vu des critiques positifs que je voyais partout que ma fille me l'a offerte à Noël. Que dire de plus, à part que moi aussi j'ai adoré. Dans ce roman graphique on y raconte l'histoire d'une jeune femme qui en se mettant dans la peau d'un homme découvre leur vie et leur mœurs et remet en question la société dans laquelle elle vit. Le graphisme et une histoire bien ficelés font que cette lecture est très agréable. Cette BD et un vrai coup de cœur.
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La Sirène des Pompiers

Les pompiers dont il est question dans cette bande dessinée, ce ne sont absolument pas les héroïques soldats du feu, en fait il s’agit de l’Art Académique de la fin du XIXe siècle appelé Art Pompier d’un point de vue péjoratif. Le dessin est sensible, exprime bien la subtilité des émotions, en couleurs naturelles, l’ambiance XIXe est bien marquée. L’arrogance de l’artiste est ici au cœur de l’intrigue :Gustave Gélinet, peintre académique de second ordre découvre un jour une véritable sirène, il en fait sa muse, son modèle et découvre alors le succès. La sirène et sa bonne sont des personnages touchants, Gustave Gélinet quant à lui évolue dans l’histoire,allant de la compassion, l’amour, à la prétention et l’arrogance. Avec légèreté et humour, Hubert et Zanzim nous embarque dans des réflexions philosophique sur l’Art. C’est subtil, cultivé et les caractères des personnages sont très finement construits. Une lecture qui laisse derrière elle quelques réflexions et de belles impressions.
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Peau d'Homme

Dans l'Italie de la Renaissance, Bianca jeune fille qui apprend son mariage prochain avec un gentilhomme qu'elle ne connait pas, va vivre une expérience étonnante : grâce à une peau d'homme, elle va pouvoir se déguiser en Lorenzo, faire la connaissance de son futur époux d'une manière quelque peu originale et vivre comme un homme à sa guise.

Féminisme, homosexualité et égalité homme femme sont au coeur de ce roman plein d'humour et de justesse. Le personnage de Bianca/Lorenzo est d'une grande vivacité rendant ce roman graphique très touchant par son bon sens. Après quelques pages où j'étais dans l'expectative, plutôt du fait des graphismes qui m'attiraient moins que la couverture, je me suis finalement rapidement prise au jeu, charmée par les personnages, leur dynamisme et les vérités qu'ils soulèvent. Une très belle surprise que je conseille à tout lecteur.
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Peau d'Homme

Peau d’Homme : roman graphique où souffle un vent de liberté. Attention aux cheveux, ça ébouriffe.



Renaissance, Bianca 18 ans, encore fille et bien innocente, rencontre Giovanni son futur mari pour la première fois. En attendant son mariage, sa marraine l’accueille chez elle et l’initie au secret de leur famille : une peau d’homme, du nom de Lorenzo, qui a permis à plusieurs générations de femmes de découvrir en toute tranquillité le monde de l’autre sexe.



Les dessins sont épurés avec des lignes simples et les planches joliment colorées. Les thèmes abordés sont la sexualité et les carcans imposés par la société et la religion à tous mais principalement aux femmes.

La vie de Bianca ne prend pas le chemin qu’on lui avait réservé au départ mais elle sera riche en découverte et en fera un personnage combatif.



Ce livre qui joue avec les genres et les faux-semblants, est jubilatoire par bien des aspects : une peau d’homme, le rêve !
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Peau d'Homme

Gros coup de cœur pour cette bd en forme de conte !



Nous sommes à la Renaissance. Après tractations entre les familles, Bianca est promise à un jeune homme de son milieu, Giovanni. Elle ne le connaît pas et l’a juste aperçu. Peu avant le mariage, sa marraine lui propose de revêtir une peau d’homme et de devenir Lorenzo quand elle le souhaite.

Cette peau d’homme va lui permettre de faire connaissance avec Giovanni et va l’entraîner beaucoup plus loin qu’elle ne le pensait : difficile en effet de vivre une passion avec son futur mari mais déguisée en homme et dotée de tous les attributs masculins !!!



Quelle riche idée que cette peau d’homme qui permet aux auteurs d’aborder de multiples sujets : sexisme, homosexualité, puritanisme, féminisme, amour physique etc…le tout avec beaucoup d’entrain, de délicatesse et d’humour. Les personnages de Bianca et Giovanni sont très attachants.



Ce récit est un véritable hymne à la liberté et à l’amour et à la liberté dans l’amour. Ça fait du bien et j’ai adoré !

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L'île aux femmes

Celeste Bompard est un aviateur confirmé, et surtout séducteur, tombeur et bourreau des cœurs. L'Histoire se passe lors de la première guerre mondiale, Celeste, alors mobilisé, va chercher les lettres des soldats pour les faire parvenir à leur bien-aimée. Il va être victime d'un tir d'obus et va s'échouer sur une île déserte, pas si déserte que ça finalement, elle va s'avérer être peuplée d'une colonie exclusivement féminine, le rêve pour un séducteur comme lui... pas si sûr.

L'histoire est drôle, touchante, sensuelle et romantique à la fois. Le dessin simple mais loin d'être pauvre, les choix colorés, traités en aplats, très agréables, jouant sur les gammes colorées, créant des ambiances en accord avec la narration. Les textes ne sont pas en reste avec le jeu sur les correspondances de soldats qui fournit une trame originale et solide à l'histoire.
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Peau d'Homme

Surprise que cette BD, située dans une ville Italienne et dans un passé lointain... mais évidemment sur un sujet totalement d'actualité, qui nous fait prendre conscience de nos préjugés et de nos réflexes d'un autre âge, sur tout ce qui concerne l'amour et la sexualité !

Je n'en dis pas plus parce que cette belle histoire en forme de conte, racontée avec un dessin aussi simple qu'expressif, est une véritable réussite ; elle évite le militantisme, la défense ostensible des minorités, et tous les pièges que ce thème du genre peut receler... et nous renvoie à notre nature.

A part une fin un peu écourtée... mais très ouverte, rien à ajouter.
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Peau d'Homme

Très joli trait que celui de Zanzim, les personnages sont croqués avec justesse.

De l’humour, de la folie, mais pas de vulgarité (même si ce livre est à réserver à un public adulte/jeune adulte) dans ce conte dit par feu Hubert avec des propos très actuels dans ce contexte Renaissance sur le la condition féminine et celle des homosexuels qui donne à réfléchir.

L’idée excellente de cette peau d’homme aurait cependant pu être un peu plus exploitée, car finalement Bianca reste bien sage, et ne profite de cette peau d’homme que pour tenter de découvrir et conquérir son mari, Giovanni.

J’ai aussi espéré qu’à la fin Lorenzo se dévoile, et j’ai été un peu déçue qu’il n’y ait pas de révélation pour Giovanni, qu’il ne soit pas mis face à ses contradictions : était-il si amoureux de Lorenzo, et n’était-il pas lui aussi aveuglé par ses propres conventions puisqu’il n’a pas su reconnaitre l’amour sous les traits de Bianca ?

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Peau d'Homme

Renaissance, Italie, jeunes gens de bonne famille, poids de l’Eglise, mariage arrangé et mœurs dissolues… : tels sont les ingrédients de la recette proposait par Hubert et Zanzim afin de nous faire goûter les plaisirs d’une fable oh combien contemporaine.

Bianca, demoiselle de bonne famille, va dans deux semaines être mariée à Giovanni, un jeune riche marchand.

Mais c’est sans compter sur la marraine de la promise qui va lui révéler un lourd secret transmis aux seules femmes de la famille de génération en génération : elles ont la possibilité de revêtir une peau d’homme avant leur mariage pour découvrir et profiter de la vie. Il n’en faudra pas plus à Bianca pour partir ainsi revêtue, à la découverte de son futur mari.

Album totalement d’actualité, il va mêler la religion, le sexe, l’amour, la morale, l’homosexualité et la bien-pensance, le tout mettant en relief l’hypocrisie de la société et les excès du puritanisme.

Le dessin, parfois à la limite du naïf est lumineux ; le découpage des planches nous plonge dans l’univers des contes médiévaux ; se limiter à la simplicité apparente du dessin serait une erreur car l’on y retrouve nombre de références à l’univers de la peinture du moyen âge à nos jours (jusqu’à la couverture avec la peau d’homme dont le glissement fait penser aux montres molles de Dali)

On ne compte plus les prix reçus par cet album et difficile de ne pas se rallier à la critique quasi unanime : « une BD qui fera date ! splendide ! »

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Peau d'Homme

• Peau d’homme

• Hubert (Scénario) & Zanzim (Dessin)

• Glénat



Cela fait bien longtemps que Peau d’homme, livre cher à mon ami Dram00n, est sur ma pile à lire, pas qu’il ne me l’a particulièrement conseillé (pour dire vrai, il a même été surpris quand il a appris que je m’étais lancé dans cette lecture), mais parce qu’il a généralement bon goût et arrive à dénicher ici et là quelques pépites.

Pourtant, si le livre était sur ma PAL, je ne faisais que repousser l’échéance de la lecture, n’étant au final que très peu tenter par le titre.

Puis vint un jour où je me suis lancé, ce jour, c’est aujourd’hui !



Dans une époque moyenâgeuse, les mariages ne sont pas des mariages d’amours, mais des mariages arrangés par les familles.

Une jeune promise qui n’aime pas ce procédé, aimerait connaitre son futur époux avant le mariage. Hélas, difficile pour une femme de pouvoir faire quoi que ce soit. C’est là que sa marraine lui parle d’un secret de famille, une « peau d’homme » qu’il est possible de revêtir pour se libérer de sa condition de femme et pour pouvoir agir librement, comme un homme.



L’histoire est intéressante à suivre et les thèmes abordés (condition de la femme, mariages arrangés, homosexualité…) le sont également. Le dessin, bien que particulier fonctionne bien avec le récit.

Si ce n’a pas été le coup de cœur comme cela l’a été pour d’autres, je dois avouer que c’est une bonne lecture. Une lecture qui m’a fait sortir de ma zone de confort mais qui m’a fait passer un bon moment de lecture.

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La Sirène des Pompiers

Le titre, tout en jeu de mots, est une trouvaille humoristique qui combine deux mondes réunis dans cette histoire créée par Hubert à l'écriture et Zanzim au dessin.



La sirène des pompiers parle bien d'une sirène, une vraie, de celle qui écume les mers et envoûte les marins. Quant aux pompiers, rangez le camion et l'échelle, car point de soldats du feu ici mais plutôt des peintres, de ceux qui faisaient partie d'un courant artistique très à la mode au milieu du 19eme siècle, le style pompier, caractérisé par des thèmes historiques et mythologiques et par une manière de peindre très académique et pompeuse. De pompe à pompiers, il n'y avait qu'un pas franchi par les détracteurs de cette peinture conservatrice.



Mais revenons à notre petite sirène, née sur les récifs de la côte bretonne. Elle n'aime pas charmer les beaux marins pour mieux les noyer. D'ailleurs, elle ne sait pas chanter ! Sa voix est affreuse ! 'Sirène défectueuse', c'est ainsi qu'elle se décrit. Elle, c'est Paris, la ville lumière qui ne s'éteint jamais, même la nuit, qui la fait rêver. C'est décidé, elle quitte mère et soeurs pour découvrir la vie des hommes et s'intégrer à leur monde qu'elle imagine merveilleux.



Devenue par l'imagination de l'auteur muse et maîtresse d'un piètre peintre , Gustave Gélinet, notre petite sirène va être celle grâce à qui son jeune amant va accéder au succès mais au prix de sa propre liberté et son libre-arbitre.



Hubert nous libre ici un conte à la fois fantastique et historique, charmant et drôle. Qui plus est intelligent et féministe. Car notre sirène est libre et astucieuse : elle imagine un cerceau en métal, une sorte de jupe à roulettes qui lui permet de danser comme les femmes humaines ; curieuse et ouverte, elle fréquente le cercle des Refusés et se met à collectionner les toiles de ces nouveaux peintres que l'on surnomme ironiquement impressionnistes, leurs couchers de soleil sur la mer lui rappellent tellement sa Bretagne natale ; non soumise, elle est maitresse de son corps et lance à son jeune amant volage mais jaloux : " Je n'ai juste pas envie. C'est mon droit, non ? Je ne t'appartiens pas". D'ailleurs, la poursuite des aventures de cette petite sirène indépendante à travers le temps et au-delà des mers clôt le livre de façon jouissive et libertaire.



Le scénario vif et plein de péripéties est servi par un dessin expressif et une mise en pages dense. Les vignettes se succèdent avec seulement deux dessins en pleine page. Les couleurs collent à l'époque, les rouges et or des salons et le bleu de la mer et de l'aquarium sont lumineux sans être criards.



J'ai savouré page après page cette formidable bd qui navigue avec charme, drôlerie et finesse entre le fantastique et l'historique, avec des réflexions pertinentes sur l'art et la critique, ses modes, ses préjugés, son snobisme.



En très bon raconteur d'histoires, Hubert n'a pas oublié les personnages secondaires ; tous excellents ici, ils pimentent le récit : Fulmel, le prétentieux critique d'art "qui s'est auto-proclamé arbitre des élégances en ce qui concerne la peinture", Madame Gélinet, qui ne voit en son mari qu'un barbouilleur incapable de gagner sa vie et qui, la gloire venue de celui-ci, se fera vaniteusement portraiturée dans un tableau de 4 mètres sur 8 (rien que cela !), Soizic, la gentille bonne nostalgique de sa Bretagne, de ses falaises et du Raz d'Ouessant, un artiste naturaliste sans le savoir qui ne veut peindre que le quotidien banal, de vrais gens, de vrais paysages, on croise même le célèbre professeur Charcot et ses méthodes radicales.



Et que dire de la seconde partie : un faux dossier en sépia, façon vieux livret jauni par le temps, sur Gustave Gélinet, "le peintre aux sirènes" (on s'y croirait !) composé des huiles sur toiles et croquis préparatoires du "maître". On peut alors voir le talent de dessinateur de Zanzim qui parvient à changer complètement de style. Les (faux) commentaires sur l'oeuvre de Gélinet y sont infiniment drôles : "Un très bon placement !" ( le journal de la Bourse), "Peinture très morale. Toute la semaine, on peut admirer le buste et le vendredi on fait maigre et l'on se rabat sur la queue de poisson" (Le journal de la paroisse) ou encore une critique d'un certain ... A. Renoir : " La peinture est une croûte mais le modèle est charmant. Vous avez son adresse ?".



Très chouette découverte que cette bd que j'ai lue dans sa 1ere édition avec une couverture bien plus poétique que dans sa réédition toujours chez Dargaud dans l'excellente collection Poisson Pilote dédiée à la nouvelle génération d'auteurs issus de l'édition indépendante. J'avais déjà admiré la collaboration entre Hubert et Zanzim avec Peau d'homme. Ma vie posthume, leur dernière oeuvre en commun m'attend dans ma PAL. Hubert n'est malheureusement plus de ce monde, mais je poursuis la découverte de ses productions et celles de Zanzim.

















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Peau d'Homme

Quelle étrange et singulière bande dessinée. Son succès l'a rendu visible partout sur les réseaux, et plus je la voyais moins elle m'attirais. Et sa couverture pour le moins perturbante avait achevé de me refroidir.

Puis un jour je l'ai eu physiquement sous le nez, en main, et la curiosité a été plus forte de que moi; je commençais a feuilleter... Lorsque j'ai senti que l'histoire était entrain de me happer alors que je lisais une page au beau milieu, j'ai décidé de m'avouer vaincue et je l'ai commencé depuis le début.

Etrange, captivant, à contre courant. Voilà comment je qualifierais cette BD après l'avoir terminé. Et non sans un certain plaisir car j'avoue que je m'y suis un peu attachée. On plonge dans une curieuse atmosphère; une Italie en pleine Renaissance, un village miné par l'intolérance religieuse, une jeune fille de bonne famille qui doit se marier avec un parfait inconnu choisi par sa famille mais qui décide d'apprendre à le connaitre avant le jour j...et pas n'importe comment : en revêtant une peau d'homme, littéralement ! Et ne parlons pas du trait de crayon et de la colorimétrie des dessins ! J'ai rarement vu une bande dessinée aux dessins aussi peu attrayants, aussi simplistes... et pourtant je me suis laissée transporter. En fait c'est comme si l'étrange histoire et l'étrange dessins se complétaient.

Cette bande dessinée vaut vraiment le détour. Car sous une surface simple et peu avenante, on entre dans une réelle profondeur : le fanatisme religieux mêlé à une volonté farouche de liberté, et surtout de liberté sexuelle, vont mener Bianca a vivre des aventures pour le moins extraordinaire ! Et j'ai par ailleurs trouvé la fin plutôt surprenante et touchante.

Bref, à découvrir !
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L'île aux femmes

Petite gourmandise se lisant très vite, parfaite pour un jour d'été caniculaire.

Certains pourront prétendre que c'est un fantasme masculin en bulles. Ce n'est pas faux mais il conviendra d'ajouter que, dans certaines situations, ce sont justement eux qui permettent de tenir le coup.
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La Sirène des Pompiers

En cette fin de 19e à Paris, Gustave Gélinet, artiste peintre de son état, n'a pas trop la cote. Il est plus barbouilleur que vraiment peintre et les critiques ne lui font pas de cadeaux. Sa rencontre avec une sirène va transformer sa vie. La sirène, partie de sa Bretagne natale telle Bécassine pour découvrir le monde avec un regard naïf, va devenir la muse de Gustave. C'est ainsi que débute la période de gloire du jeune peintre, au grand étonnement d'un critique d'art qui ne peut croire à un tel revirement artistique.



Réinterprétation du mythe de la petite sirène ou réécriture de l'histoire de l'art, "La sirène des pompiers" est sans doute les deux à la fois. A travers l'histoire de la sirène et du peintre Gustave Gélinet, nous suivons l'histoire d'une sirène qui rêve de danser et de découvrir son prince, tout en abordant une période artistique peu connue, celle de l'art pompier. Cet art - qui fait référence aux casques des guerriers peints par David qui rappelaient ceux des pompiers de l'époque - est un art aujourd'hui peu mis en avant. En cette fin du 19e siècle, il met en avant un style très académique et officiel, très éloigné des tableaux des impressionnistes qui commencent à fleurir. Hubert et Zanzim nous offre un aperçu de ces deux arts. Lequel est leur favori ? Il faudrait demander à la belle sirène qui elle ne demande qu'à vibrer et à ressentir des émotions devant un tableau. Malheureusement, l'ego de nos peintres et leur vision bien personnelle de l'Art prennent souvent le dessus sur ce qu'attend vraiment leur public, à savoir une émotion véritable. Et notre sirène va découvrir combien le monde de l'art est fermé et peuplé de gens très orgueilleux.

Aventure artistique, historique et fantastique, cette bande -dessinée offre un récit où l'on retrouve le goût D Hubert pour sa Bretagne natale et la chronique sociale mais aussi la force poétique et moderne du dessin de Zanzim, plein de charme.

Une BD qui divertit et qui instruit. Pas mal !
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Peau d'Homme

Peau d'Homme | Hubert & Zanzim



Pas étonnant que cette BD cumule les prix (4 quand même ) !



Pour moi c'est un énorme coup de cœur.



Je n'en connais aucune autre qui lui ressemble de près ou de loin. 



Déjà le thème est puissant et aborde des thèmes d'actualité qui, en général, déchainent les passions: le féminisme, l'homosexualité, le travestissement et la religion (et pleins d'autres...)



Et puis les illustrations sont juste hyper bien pensées ! J'ai adoré la façon dont était imaginée la mise en mouvement sur une seule et même pleine page, ça tient du génie. 



Sans compter que les textes....Pouah ! Mais quelle claque cette lecture franchement. 

Un exemple parmi d'autres qui m'a interpellée, interrogée et séduite: 

" Et alors ? J'ai un corps et je n'en ai pas honte.

En soi, il n'est ni bon, ni mauvais.

Ce n'est pas lui le problème; c'est ton regard qui est sale !



Pourquoi crois-tu que la vue d'un corps nu puisse faire perdre aux femmes leur tempérance ?

Parce que tu les crois semblables à toi !



Si tu étais aussi saint que tu le prétends, tu ne craindrais pas la vue d'un corps, même celui d'une femme nue ! C'est ta concupiscence qui te fait voir les femmes comme des tentatrices lubriques"



Vous l'aurez compris j'ai adoré cette lecture et je vous invite à vous procurer au plus vite ce bouquin ! 
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