Citations de AJ Pearce (28)
" Dans une Europe ravagée par un fou furieux , et une Grande Bretagne faisant de son mieux pour entretenir l'espoir d'un monde libre, nous trois jouions comme des enfants dans la neige.
Dans les moments comme celui- ci, rien ne semblait avoir changé, tout était simple, et nos parents étaient là pour nous préserver de toutes les horreurs . ..."
J'ai réintégré mon ancienne chambre où j'ai passé mon temps à contempler le joli papier peint à fleurs, ne descendant que pour les repas auxquels je ne touchais pas ou pour errer dans le jardin, où je m'isolais. La nuit, dans l'obscurité, je regardais par la fenêtre en souhaitant presque qu'un avion vienne lâcher une bombe. Pas sur les autres, bien sûr, mais sur moi
- Vous verrez quand vous aurez quarante ans, a t-elle décrété. Vous serez en pleine Transformation et tout tombera directement sur vos hanches.
Ma mère disait que, pour beaucoup d'hommes, avoir de la poitrine signifiait qu'on était une gourde. Le plus intelligent, assurait-elle, était de leur laisser croire qu'on était bête, pour pouvoir les surprendre et leur prouver le contraire.
- Les chiens sont comme les enfants. Bruyants, éducables, mais obtus et susceptibles de sentir mauvais à l'arrivée des invités.
Elle a froncé les sourcils.
- J'en ai huit.
J'ai jeté un coup d'oeil sur la photographie.
- Chiens, a précisé sèchement Mrs Bird. En termes d'enfants, quatre est amplement suffisant. Au-delà, on bascule vers les classes laborieuses ou le catholicisme.
p. 28 (Ed Belfond)
"Tout le monde était content d'avoir une raison de se réjouir, de discuter de de tenues et de et de denrées alimentaires qui se faisaient de plus en plus rares. Le fait d'organiser un mariage, c'était un peu comme un pain dans l’œil de Hitler. Il pouvait nous envoyer tous les avions de la Luftwaffe, mais il ne pouvait pas empêcher les gens de s'aimer et de célébrer leur amour."
"Tenir bon, garder la tête haute, tout cela était bien joli...parfois il n'y avait pas d'autre choix que d'admettre l'horreur. La guerre était odieuse, révoltante et injuste."
Ma mère n'abandonnait jamais. Un jour, un ami de mon père avait déclaré que si ma mère avait été à la tête du pays au moment de la Grande Guerre, celle-ci aurait pris fin avant 1916. mon père avait rétorqué qu'elle n'aurait pas commencé tout court.
I tried to take a deep breath and be British and brave, but it didn’t work and instead, the tears began. Masses of them. Where did tears like that come from and how did they get there so fast? Were they always there, just waiting for something awful to happen? What a horrible job they had.
Ma mère martelait qu'aller de l'avant ne suffisait pas : il fallait aussi défendre les idées qui nous tenaient à cœur.
There was something about planning a wedding that felt as if it was one in the eye for Hitler. He could send over as many Luftwaffe planes as he liked, but he couldn’t stop people being in love and everyone getting excited.
Le jour où nous cesserons d'aimer ou de nous comporter en humains sera le jour de notre reddition.
S'il y avait une chose que je désirais plus que tout au monde ( excepté bien sûr que La Guerre prenne fin et que Hitler soit frappé d'un sort funeste), c'était devenir journaliste.
Ou plus précisément, comme on dit dans la profession, correspondante de guerre.
Les journaux, la radio et même les magazines comme le nôtre regorgeaient d'appels au courage, à l'optimisme, à la force d'âme. Ils parlaient de batailles gagnées, d'avancées de troupes. Ils parlaient de garder le moral, de prendre soin de son foyer, de son apparence en attendant le retour des hommes, car c'était pour cela qu'ils se battaient. Il fallait être pomponnée, bien coiffée et ne pas se laisser aller pour montrer à Hitler qu'il ne réussirait pas à nous abattre.
Les journaux, la radio et même les magazines comme le nôtre regorgeaient d’appels au courage, à l’optimisme, à la force d’âme. Ils parlaient de batailles gagnées, d’avancées de troupes. Ils parlaient de garder le moral, de prendre soin de son foyer, de son apparence en attendant le retour des hommes, car c’était pour cela qu’ils se battaient. Il fallait être pomponnée, bien coiffée et ne pas se laisser aller pour montrer à Hitler qu’il ne réussirait pas à nous abattre. Et, en plus d’assurer sur le front domestique après six mois de bombardements, nous attendions de nos lectrices qu’elles gardent sous la main un joli corsage et le tout nouveau rouge à lèvres pour quand leurs hommes revenaient le temps d’une permission. Combien de fois leur disions-nous bravo ? Combien de fois complimentait-on les femmes pour le travail qu’elles accomplissaient ? Leur expliquait-on qu’elles n’avaient pas à tout porter sur leurs épaules ? Que c’était normal de se sentir un peu découragée ?
Les gens parlaient sincèrement de leurs soucis, ce que je trouvais courageux de leur part. Mrs Bird n'était qu'une inconnue dans un magazine, et pourtant ils lui confiaient leurs secrets.
JUNIOR WANTED: Part-time Junior required at Launceston Press Ltd., publishers of The London Evening Chronicle. Must be capable, enthusiastic hard worker with 60 wpm typing/110 wpm short-hand. Letters soonest to Mrs. H. Bird, Launceston Press Ltd., Launceston House, London EC4.
It was the best job I had ever seen in my life.
If there was anything I wanted most in the world (other of course than for the war to end and Hitler to die a quite grisly death), it was to be a journalist. Or to be precise, what people in the know referred to as a Lady War Correspondent.
For the past ten years - even since I'd won a trip to the local newspaper as my prize for writing a quite dreadful poem when I was twelve - I had dreamt of a journalistic career.
Now my heart beat like anything, thumping through the vests and the greatcoat and threatening to leap right out and onto the lady in the next seat. I was jolly grateful for the job at Strawman's, but I was desperate to learn how to be a reporter. The sort of person who always had a notebook in hand, ready to sniff out Political Representatives, or best of all, leap onto the last plane to a far-off country in order to send back Vital Report of resistance and war.
On voyait la rue parallèle à travers, mais je n’avais d’yeux que pour la pancarte sur les décombres, où quelqu’un avait écrit à la main PARTIS EN VACANCES – REVENONS BIENTÔT ! Mr Dennis était revenu vérifier si l’on pouvait sauver quelque chose, en vain. Avant son départ, il avait dit :
— Nous reviendrons bientôt. Si Hitler me demande, dites-lui que j’ai pris des vacances.
Le lendemain, un plaisantin avait installé la pancarte. Elle nous faisait sourire, mais, surtout, elle nous faisait penser à eux. Pas de doute, ils reviendraient.
— Franchement, Kathleen, ai-je déclaré un matin en essayant désespérément de réunir de la matière pour Mrs Bird. Si nous ne répondons pas aux véritables problèmes, pas étonnant que personne ne nous écrive.
— Il y en a quand même quelques-uns, a répliqué Kathleen, troublée.
— Pas beaucoup. Regarde les autres hebdomadaires : ils sont pleins de conseils à propos de piètres maris, d’avoir ou non un bébé, et que faire quand votre petit ami est parti combattre depuis un an et qu’on ignore si on le reverra.
J’ai pensé à Edmund. La plupart du temps, j’ignorais jusqu’à l’endroit où il se trouvait.
— C’est ça qui préoccupe les gens, et pas de savoir si juin sera un mois à fourmis. Ça intéresse qui, hein ?
- Franchement, Kathleen, ai-je déclaré un matin en essayant désespérément de réunir de la matière pour Mrs Bird. Si nous ne répondons pas aux véritables problèmes, pas étonnant que personne ne nous écrive.
- Il y en a quand même quelques-uns, a répliqué Kathleen, troublée.
- Pas beaucoup. Regarde les autres hebdomadaires : ils sont pleins de conseils à propos de piètres maris, d’avoir ou non un bébé, et que faire quand votre petit ami est parti combattre depuis un an et qu’on ignore si on le reverra.
[...]
- C’est ça qui préoccupe les gens, et pas de savoir si juin sera un mois à fourmis. Ça intéresse qui, hein ?