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Critiques de Abdijamil Nourpeissov (2)
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Il y eut un jour et il y eut une nuit

Qu'elle est belle, dans sa pudeur, la littérature de ces lieux où règnent le froid, le givre et les blizzards... Leurs écrivains excellent souvent à retranscrire le tragique de l'existence humaine et à imprimer sur les âmes déchirées une consolation feutrée, tels nos pas sur la neige.



Nourpéissov, avec une écriture envoûtante de poésie (il a plusieurs fois été pressenti pour le prix Nobel) évoque le destin apocalyptique de l'Asie centrale sous l'ère soviétique. La nature et les hommes sont sacrifiés à l'injonction productiviste.

Outre les essais nucléaires et les expériences bactériologiques avec leurs cortèges d'enfants handicapés physiques et mentaux, l'auteur pousse un cri d'alarme sur la catastrophe de l'assèchement de la mer d'Aral, accélérée par le pouvoir dans les années 80 en vue d'y cultiver du coton.

"La pauvre mer condamnée ressentait une soif terrible, ressemblait à un malade vivant ses derniers jours."

S'entremêle à ce plaidoyer écologique une histoire d'amour poignante et douloureuse, au sein d'un trio d'amis d'enfance dont le héros, dans son inaptitude à être au monde, rappelle avec virtuosité l'Idiot de Dostoïevski.

Complots, aberrations, lâcheté, trahisons, violence et extinction semblent être la malédiction qui échoit dès la naissance aux enfants de ces villages de pêcheurs miséreux et affamés et dont l'auteur brosse la vie intime avec une rare profondeur psychologique. Car, au-delà des circonstances de temps et de lieux propres à cette fresque sociologique où les mers elles-mêmes sont mortelles, l'impermanence, l'incomplétude et la solitude ne condamnent-elles pas souvent nos idéaux figés à de glaciales et macabres convulsions...
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Il y eut un jour et il y eut une nuit

Pour développer la culture du coton dans les terres arides et peu peuplées du Kazakhstan, il faut irriguer. Pour irriguer, le pouvoir soviétique a construit d'énormes barrages sur les deux fleuves, Syr-Daria et Amou-Daria, qui se jetaient dans la mer d'Aral. Privée d'eau la mer disparait, ne laissant que de mornes plaines salées et stériles : "la pauvre mer condamnée ressentait une soif terrible, ressemblant à un malade vivant ses derniers jours."

De cette catastrophe écologique, Nourpeissov fait une tragédie antique où ne manquent ni Cassandre, ni malédiction, ni destinée fatale.

Il y avait là des éleveurs de chameaux, de brebis, une communauté de pêcheurs. Le directeur du kolkhoze, Jadiguer, partage leur détresse et vit lui aussi le drame. Il est le lanceur d'alerte (expression plus moderne que "Cassandre") auprès des autorités. Mais les autorités sont représentées par Azim. Et là, ça se complique, car Jadiguer et Azim, des amis d'enfance, aiment la même femme. Le récit de leur jeunesse et de leur rivalité entrecoupe le roman.

L'ensemble est remarquablement écrit, dans une belle langue poétique (quelques menues imperfections dans la traduction d'Athanase Vantchev de Thracy).

Mais.

Comme.

La.

Narration.

Est.

Leeeente.

Moi qui adore les pavés, j'ai subi les interminables états d'âme de Jadiguer sans parvenir à m'attacher au personnage, et du coup il m'a été difficile de réellement apprécier ce roman, malgré ses incontestables qualités d'écriture - et son message écologiste.

Challenge Globe-Trotter (Kazakhstan)
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