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Critiques de Adlène Meddi (32)
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La prière du Maure

Comme la littérature nigériane dont nous avons parlé en début de semaine, la littérature algérienne est peu représentée dans nos librairies et la venue d'un auteur de polar algérien à Quais du polar - qui rappelons le ouvre ses portes demain- est forcément perçu comme un événement en soi.



Cet auteur, c'est Adlène Meddi qui a beaucoup fait parler de lui dans le milieu avec son dernier roman 1994 qui a bien marché depuis sa mise en vente en octobre dernier aux éditions Payot Rivages.



Un journaliste d'investigation qui s'est recyclé avec énormément de talent et d'habileté dans le travail de romancier policier et qui utilise avec beaucoup de maitrise toute la matière documentaire qu'il a intégré de son expérience de journaliste de terrain dans un Pays où ce métier nécessitait pas mal de courage.



Nous n'avons pas encore réussi à lire 1994, mais on s'est rattrapé avec un autre de ces romans réédité en poche chez Jigal Polar, "La prière du maure"( bon titre à double lecture ( on appelle Maure les habitants arabo-berbère du nord de l'Afrique) et qui comme "1994" n'hésite à plonger dans l'histoire récente de son pays pour nous parler sans prendre forcément de gants de son pays et de ses habitants.



"La Prière du Maure" nous entraine quelques années après le cadre de son dernier roman, soit au début des années 2000, où le système politique est disséqué dans sa plus belle complexité entre services spéciaux, .factions du régime, groupes armés, pouvoir militaire sans éthique, terroristes et victimes de tout bord.



"Puisque tout le pays s’était décidé à plonger, la tête première, dans le néant, silencieusement et inéluctablement, ne lui restait-il pas à lui, Djoumet Malakout, commissaire de police à la retraite, qu’à se hisser vers le haut ? En criant. Criant plus fort que sa chute. »



Ce monde des services spéciaux algériens fait assez froid dans le dos, avec des réglements de comptes et des violences de tout bord, tout semble être intrigues, menaces, soupçons en tous genres, à tous les coins de rue avec une fatalité qui semble inéluctable.



Dans ce roman, à la fois thriller d'espionnage et récit d'apprentissage ( avec un héros Djo, qui va subir une initiation rapide et radicale, l'entrainant vers les tréfonds de l'âme humaine comme dans tout bon polar digne de ce nom) Adlène Meddi plonge son lecteur dans les affres du pouvoir qu'il soit politique, militaire ou financier .



Une plongée qui possède un charme tout particulier car elle se déroule dans une ville Alger que son auteur semble connaitre pas mal et qui apparait ici à la fois très belle et très inhospitalière, dans un versant fantasmagorique, et grouillant, à la lisière de la folie, de celle des hommes qui sont prêt à tout pour le pouvoir .



Une cité qu'on appelle Alger La Blanche mais qui est ici plutôt rouge comme le sang des hommes qui coulent sur les murs.

Meddi nous livre cette immersion en apnée avec un style à la fois frontal et qui se permet même quelques envolées lyriques et poétiques, presque "slamées" pour un roman à vif et d'une belle intensité que son récent "1994" qu'on dévorera certainement après le festival ne devrait que confirmer !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1994

"C’est un roman sur le non-dit, le silence dans les familles, l’omerta sur ce qui s’est passé avant, la difficulté de devenir un adulte quand on ne sait rien de ce que font les pères, de ce qu’ils ont fait. Des pères hiératiques et surpuissants, qui livrent un combat à mort contre la pieuvre islamiste, qui se cachent des choses, toujours dans la course à celui qui aura les meilleurs résultats. (...)

Un roman étonnant, intéressant, avec une belle écriture sur un sujet difficile, avec un point de vue assez rare, et donc à lire pour toutes ces raisons."

François Muratet (Extrait)
Lien : https://doublemarge.com/1994..
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La prière du Maure

Adlène Meddi est un journaliste, reporter et écrivain algérien et on sent bien le côté reporter qui a fouillé dans les poubelles de l’Histoire pour dénoncer un système, le critiquer, le mettre à jour.



J’avais déjà découvert une Algérie loin des cartes postales avec "Le désert ou la mer" de Ahmed Tiab mais ici, j’ai plongé un peu plus dans Alger La Noire et j’en suis ressortie en regardant derrière moi si certains personnages louches ne me suivaient pas.



Ici, l’avenir n’est pas heureux, le sang coule toujours et des gens qui posent les mauvaises questions aux mauvaises personnes disparaissent.



Pourtant, nous sommes face à une enquête banale : un ancien commissaire à la retraite à qui on a demandé de rechercher un jeune homme qui a disparu. Il lui suffit juste de réactiver ses anciens réseaux et de poser quelques questions…



Ça le gonfle, notre Djo, il préférerait rester les doigts de pied en éventail, mais il a une dette et on lui demande de la rembourser avec cette petite enquête.



Oui, une enquête qui serait des plus banales ailleurs qu’en Algérie. Car en fait, si l’enquête semble simple, ou du moins vue et revue, c’est tout ce qui vient se greffer autour qui ne l’est pas.



Un peu comme quelqu’un qui côtoierait une personne atteinte du choléra/peste/Covid19 (biffez les maladies non souhaitées) et puis qui, sans se savoir infecté, irait foutre la pécole à tous ceux qu’il va croiser ensuite… Sans le vouloir, il va semer la mort dans son sillage.



Services secrets, policiers, politiciens, tout le monde est sous contrôle, tout le monde est espionné, tout le monde contrôle tout le monde et la situation peut changer car certains jouent double jeu, triple jeu, mélangeant l’espionnage et la délation, sans oublier la torture, du genre de celle qui vous ferait avouer l’assassinat de Lincoln.



Je veux bien qu’il y a pénurie de sucre dans les rayons des magasins, mais au moment où ce livre a été écrit, il y avait du sucre et en ajouter un peu dans ce petit noir aurait adouci les phrases qui écorchent l’âme, qui rappent la peau, qui jaillissent comme des balles d’un AK47.



Le style d’écriture m’a perturbé dans les premières pages tant le staccato des mots tourbillonnaient dans ma tête, tant la noirceur humaine était mise en avant et me fusillait sur place. Trop, c’était trop…



Après une telle lecture, un petit Astérix de l’ère Goscinny/Uderzo est à préconiser, même deux, si jamais les symptômes d’abattement persistent.



Dommage pour le style d’écriture avec lequel je n’ai pas matché, parce qu’il y a derrière cette petite enquête une autre enquête, bien plus grande, bien plus fournie, travaillée, celle de l’auteur qui a vraiment joué au journaliste d’investigation, comme je les aime.



Un livre qui fait très froid dans le dos… Je quitte l’Algérie sur la pointe des pieds, croisant les doigts que les services spéciaux ou autres barbouzes excités de la mort ne me suivent pas pour me régler mon compte.



PS : je soulignerai l’excellent jeu de mot dans le titre "La prière du maure"…


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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1994

Meddi Adlène – "1994" – Payot & Rivages, 2020 (ISBN absent) – édition originale aux éditions Barzakh d'Alger, cop. 2017



Ce roman traite des années noires de l'Algérie, lorsque "les barbus" (comme ils sont désignés dans ce roman) du FIS puis du GIA et du MIA devenu AIS, tentèrent de s'emparer du pouvoir en organisant des guérillas et des attentats terroristes. Ils oubliaient qu'ils se heurtaient à une armée et une organisation politique issues du FLN, dont les cadres étaient encore massivement en activité (les principaux personnages du roman appartiennent à cette strate) et avaient eux-mêmes pratiqué aussi bien la guérilla que le terrorisme avant de s'emparer des richesses du pays et de devenir une nomenklatura corrompue formée dans les pays communistes, bien décidée à conserver à tout prix ses rentes de situation.



Coincée entre les islamistes d'un côté et ces privilégiés corrompus de l'autre, la génération qui arrive alors à l'âge adulte (les trois "héros" de ce roman) subit les exactions des uns et des autres. Et lorsqu'elle se met en tête d'intervenir, cela tourne à la catastrophe, d'autant plus que les motivations d'ordre privé interfèrent avec les "nobles" objectifs.



Il s'agit là d'une thématique complexe, que l'auteur maîtrise plutôt bien, même si le début du roman peut sembler obscur et confus. Le récit s'articule en chapitres mêlant trois strates temporelles : l'année 2004 (les protagonistes se souviennent), 1994 (les trois lycéens sont en classe de terminale), 1962 (la génération des pères, combattants dans les rangs du FLN), retour à 1994, puis à 2004 (pour visiter les morts).



L'écriture est remarquable : né en 1975, à Alger, l'auteur s'exprime dans une langue française que bien des auteurs d'origine "gauloise" peuvent lui envier...



Quelle tristesse de voir ainsi l'Algérie et son peuple s'enfoncer dans la misère (pour le plus grand nombre) et la corruption (pour la caste dirigeante), ce pays qui pourrait, qui aurait du devenir l'une des perles de l'Afrique, partenaire majeure de la France et de l'Europe... Espérons que la population algérienne connaîtra un avenir meilleur, même si cela n'en prend guère le chemin actuellement...



Un roman à lire, mais il convient de réfléchir avant de l'offrir, car certaines scènes sont tout de même fort rudes, même si l'auteur est loin de se vautrer dans la violence gratuite qui caractérise une certaine littérature aujourd'hui. Son texte montre d'ailleurs fort bien que toute violence est finalement vaine et ne peut en aucun cas mener vers une société meilleure.



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1994

Une plume incontestablement talentueuse même si il m'a bien fallu une cinquantaine de pages pour m'y faire.



L'auteur a un indéniable talent et s'en sert pour sortir de ses tripes la douleur inflige par les années de guerre dans son pays.

Comme au jeu du chat et la souris, chaque souris semble devenir chat à son tour et perpétuer le crime, le sang et l'horreur.

Un engrenage.

Une folie.



Je me suis vraiment eloigne de mes lectures habituels avec une période et un lieu que je ne connaissais pas.

Je n'ai pas pour autant envie de m'y aventurer à nouveau, j'avais tout de même hâte que cette lecture baigné dans le sang se termine.



Même si elle parle de vérités.

Mais c'est la aussi où l'auteur veut en venir .

La gravité de la sittuation, trop longtemps ignoré.

La violence engendre la violence.

Ce n ets pas nouveau mais l'être humain à du mal à comprendre.

Et perpétue de verser le sang.



Je n' ai pas réussi à le lire comme un polar, comme il est dit.

Je l'ai lu comme un témoignage de souffrance. Le polar un outil.



L attachement aux personnages étaient impossible pour moi.

Ça rend toujours une lecture difficile même si c est parfois utile pour l œuvre.



J aurais tout de même aimé rencontrer ce pays d une autre façon, voir d autres facettes, des choses positives aussi.

Même si ce n était pas le propos.

Un pays qui a tant souffert aurait peut être mérité un rayon de soleil dans la noirceur du monde, non ?



N'étant pas une spécialiste du sujet, j'invite ceux qui le sont à donner leurs avis, ainsi que ceux qu'ils l'ont lu.

C'est tout de même un bouquin que j'ai été ravie de finir, presser de quitter ce monde de violence, qui certes, pullulent dans ce monde.

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1994

1994… Qui s’en souvient ? Qui s’en soucie ? Adlène Meddi nous entraîne en Algérie pour nous parler de son pays et des algériens.



Il nous raconte une tranche d’histoire de son pays au travers de quatre jeunes : Amin, Sidali, Farouk et Newfel.



1994 a changé toute leurs vies.



Dans un texte construit comme une pyramide, l’auteur nous parle tout d’abord d’un passé proche 2004. Amin est en Algérie et assiste aux obsèques de son père, ancien militaire très redouté Zoubir Sellami. Sidali est depuis dix ans en cavale en France mais décide de revenir en Algérie pour revoir son ami Amin et le sortir de l’asile psychiatrique où il est détenu.



Ensuite nous remontons le temps en 1994. Les quatre copains sont lycéens. La guerre interne en Algérie bat son plein entre armée et « terroristes ». Alger est à feu et à sang, y règnent assassinats, tortures et arrestations arbitraires. Ces quatre gamins vont devoir entrer dans ce conflit dont ils ont hérité.



Elle naquit ainsi, l’armée impérieuse et anonyme, dans la chaleur humide d’un printemps plein de sang. Dans l’extraordinaire débauche de meurtres éclatant dans chaque recoin du pays chéri. Du pays payé cher, des rues de l’enfance plus petites, maintenant que, jeunes hommes, ils toisaient le monde du haut de leurs certitudes et de leurs faits d’armes passifs. Spectateurs aguerris des attentats quotidiens, meurtris, morts, mortifiés et mille fois mourants sous le soleil matraquant des kalachnikovs officielles ou non. Armement acharné, sans nom, sans raison mais, finalement, déterminé à les détruire dans ce qu’ils étaient, dans ce qu’ils seraient. Demain ou tout à l’heure.



Pour comprendre cet héritage, l’auteur nous emmène en 1962. On est à la fin de la guerre d’Algérie qui oppose les français aux algériens. Zoubir, le père d’Amin, est alors un jeune soldat de l’Armée algérienne. Farès, le père de Sidali, se bat à ses côtés. De l’histoire de ces deux hommes va découler l’avenir de leurs fils.



Dans ce texte on ressent énormément d’émotion, de rage aussi, de la part de l’auteur.



Au-delà d’un texte magnifiquement écrit, tous ces sentiments nous atteignent d’une manière rare en littérature. On ressent l’amour de l’auteur pour son pays et pour ses habitants, pour ces lieux, ces ruelles, cette Méditerranée. Mais on ne peut éluder la tristesse, les regrets, la colère qui en ressort.



L’histoire de ces quatre jeunes est poignante, tragique. Elle est servie par une plume sublime. Alors bien sûr c’est politiquement orienté, ça tente d’expliquer et de trouver des justifications mais il faut toujours avoir conscience que la vérité n’est pas forcément que d’un seul côté, qu’il faut comprendre avant de juger. Je garderai une tendresse particulière pour ce roman qui m’a beaucoup touchée et que je vous recommande sans l’ombre d’une hésitation.
Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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1994

Lors du décès de Zoubir, un dirigeant de la police secrète algérienne, son fils Amin, lui-même officier dans l’armée, pète un plomb et se retrouve interné en psychiatrie. Son meilleur et plus vieil ami, Sidali, décide de quitter son exil forcé en France pour aider celui qu’il considère comme son frère.

En fait tout les ramène 10 ans auparavant, alors que le pays était en pleine guerre civile, avec le FIS (Front islamique du salut) d’un côté, et l’armée de l’autre. Et la population civile entre les deux. Cette année-là, quatre lycéens à l’image de leurs aînés lors de la guerre de libération (ce qu’on appelle en France « Les événements ») décident d’agir et de lutter avec leurs moyens contre les deux belligérants. Dans un premier temps en observant ce qui se passe, avant de faire parler les armes. Bien sûr, rien ne se passera vraiment comme prévu.

Thème original pour ce polar, la guerre civile algérienne, Adlène Meddi nous offre un éclairage unique et nouveau sur le sujet. Ces adolescents plongés dans une société violente et corrompue, avec l’impossibilité de choisir entre les idées moyenâgeuses des islamistes et le cynisme d’un pouvoir corrompu déjà depuis 30 ans. N’oublions pas que cette guerre civile fait suite aux premières élections libres en Algérie depuis l’indépendance. Mais le vainqueur (le FIS) déplaisant à beaucoup de monde, l’armée, la caste politique mais aussi la communauté internationale, les militaires algériens décideront de reprendre en main le pays (une main de fer dans un gant de… fer en l’occurrence).

Petit bémol, le roman peine à démarrer, la première partie (un tiers du livre) aurait pu (dû) être beaucoup plus courte.
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Jours tranquilles à Alger

Sous la forme de chroniques, Adlène Meddi et Mélanie Matarese dressent un tableau de l’Algérie contemporaine. Journalistes et vivant tous deux en Algérie, ils ont un positionnement immergé qui leur permet de nous révéler un point de vue éclairé, tant sur les conditions de vie à Alger ou Constantine, que dans les contrées plus reculées du pays. Ce dernier est présenté comme étouffé par un Président Bouteflika vieillissant et une classe d’élites privilégiées qui s’accrochent tous au pouvoir; un pays qui vit sur des rentes d’hydrocarbures déclinantes et à du mal à se tourner vers de nouveaux débouchés d’avenir. A côté de cela, les forces vives sont tout sauf encouragées, et la répression rôde. Enfin, en ce qui concerne les relations de l’Algérie avec l’étranger, on retiendra surtout la réserve toujours présente vis-à-vis des pays voisins nord-africains, et les relations très proches avec la Chine. Au total, des chroniques bien sombres de l’Algérie, même si des notes d’humour (en particulier la dernière chronique très savoureuse) percent subrepticement.



J’émettrai deux regrets sur cette lecture. J’aurais aimé que les auteurs creusent davantage les points positifs de ce pays : la beauté et la diversité des paysages sont à mon goût trop peu évoquées. Sur la forme, il s’agit certes de chroniques mais j’ai eu du mal à y voir un fil conducteur qui aurait apporté structure et corps au livre.



Lecture faite grâce à la masse critique Babelio.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
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Jours tranquilles à Alger

C'est dans le cadre de la collection "Jours tranquilles à", dirigée par Gilles Kraemer, que ce recueil de chroniques dédié à Alger prend place. Écrites par Mélanie Matarese et Adène Meddi, rédacteurs en chef d'El Watan Week-end, elles prennent la forme d'instants de vie, sobrement captés et retranscrits, et mis en perspective par rapport à des faits d'actualité.



La préface de Kamel Daoud, que l'on peut trouver tantôt subtile tantôt pédante, donne néanmoins le ton à l'ouvrage : "ce livre (imaginaire) est donc une cartographie. On peut le lire comme un roman, comme manuel de survie du sens. Ou comme cartographie du gris. [...]". Et c'est cela l'originalité de ces 56 "brèves", de ces arrêts sur image. Comme le signale l'introduction, on nous donne à voir cette "Alger-là", au delà des stéréotypes et des discours épurés.



Alors on y croise Katia, Emilie, Mourad, Assia, Louisa, "Boutef", on y parle de la pluie (mais aussi du beau temps), de dinosaures en voie d'extinction (Ah l'Algerinosaurus !), d'une quête du Graal, etc. On redécouvre ou comprend mieux L Histoire (au choix), les on-dits en plus ; on fait d'éprouvants trajets en voiture, on salive, on hume certains mots et certains fragments. Bien sûr, certains passages sont redondants, ou comme "jetés-là", et la lecture, parfois schizophrénique et quasi cinématographique, est (un peu trop?) facile.



Mais Jours tranquilles à Alger, c'est un Almanach de l'Algérie, les saints en moins. Avec toutes les qualités et les défauts que cela implique.



Pour avoir un bref aperçu du recueil et du lyrisme pragmatique qui dicte certains passages, je vous conseille de consulter les extraits disponibles sur Libération : http://www.liberation.fr/voyages/2016/08/31/jours-tranquilles-a-alger-1_1475653



Merci à Babelio, à l'opération Masse Critique et à l'éditeur pour l'envoi de ce recueil !
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La prière du Maure

Un polar noir algérien, de l'écrivain adlene meddi. tout se déroule  en Algérie.

Peu après la décennie noire. Un enlèvement ou plutot la disparition d'un jeune homme qui soulève un tas de questions, d'interrogations dans l'entourage du colonel Aybak. Son demi frère, un commisaire à la retraite se retrouve mêlé à cette histoire... une histoire qui le dépasse, le surpasse... une histoire qui le mènera droit vers l'abîme.

Je suis toujours sous le charme ce cette belle plume.

Si on ne sait pas trop de quoi il en est au début, la brume se dissipe peu à peu et on y voit plus clair au fil des chapitres, on comprend ce qui se passe réellement.

Tous les éléments sont là pour un bon pollar: une bonne intrigue bien ficelée , un enchaînement d'événements logique bien maîtrisé, des descriptions détaillées d'un système sécuritaire où la loi du plus fort l'emporte.

Le verbe est fort, le style subtile, l'écriture magnifique avec de belles métaphores.
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1994

Inspiré par une période politique agitée en Algérie, l'auteur nous raconte une histoire, à la fois passionnante et effrayante, de 4 jeunes algériens et nous entraîne dans un thriller bien inquiétant.

Ces 4 lycéens qui ont une partie de leur vie détruite par tous ces attentats vont prendre une décision tragique et ce roman nous questionne notamment sur cette époque politique très tendue.

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Jours tranquilles à Alger

J'ai trouvé ce livre intéressant pour en apprendre plus sur la vie d’Alger du temps de Bouteflika.

J'ai eu du mal a rentrer dedans cependant car les paragraphes sont bizarrement conçus. En début de paragraphe il est fait mention d'une date plus dans le paragraphe suivant, qui lui est en italique on a une autre date.

Serais-ce du au fait qu'il y a 2 protagonistes et qu'il se basent sur des moment différents ? Ou encore sachant qu'ils s'agit de journalistes, peut-être ont-il voulu etablir leur chronique chacun de leur coté ?

Enfin, en tout cas ça reste un livre intéressant.

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La prière du Maure

Voici un roman qui nous transporte dans la violence Algérienne des années 2000. Règlements de compte, marchandages. Personne n’est en sécurité, les civils, les dirigeants des services secrets, tout est intrigues, soupçons, la peur est présente à tous les coins de rue. Des assassinats perpétrés dans les villages où chaque famille est endeuillée par la disparition d’un de ses membres. Un livre qui décrit bien cet état de chose, une enquête qui mènera le héros vers la mort. On sent une désespérance, une impossibilité à combattre cette fatalité, Extrait d’un interview d’Adlène Meddi sur le site Obiwi le 29/03/2010 Adlène Meddi, à travers votre livre La prière du Maure, qu'aviez-vous envie de partager avec vos lecteurs?" Partager? Pour être franc je ne sais pas. Je voulais d’abord régler un problème avec moi-même: comment puis-je aujourd’hui continuer à vivre et penser à demain avec tous les morts qui m’habitent, avec toute cette mort qui m’habite? Je n’ai pas encore régler ce problème, mais j’en ai saisi quelques contours en écrivant et en suivant mes personnages, leurs choix fatidiques ou leur abandon à la fatalité.
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La prière du Maure

Voilà un roman sombre à l’atmosphère lourde comme je les aime.

Un polar qui se situe en plein Alger voilà qui ne pouvait que m’attirer. Et je ne suis pas déçue !

J’ai eu quelques difficultés à entrer dans le récit toutefois, ne comprenant pas trop ce qu’il se passait. J’avais l’impression de prendre le train en marche, de débarquer en plein milieu d’un film dont on n’a pas suivi le début. Mais peu à peu, la sensation de flou se dissipe et on plonge au cœur d’une intrigue bien ficelée. On se retrouve prisonnier dans la toile d’araignée que constituent les différents services secrets et de renseignement algériens. Le piège est en place mais c’est seulement au fur et à mesure de la lecture que le lecteur s’en rend compte.

J’ai adoré être surprise par cette intrigue somme toute banale en apparence. Le tout dans un cadre que j’aime, j’y ai reconnu les lieux que j’ai pu visiter : la place Audin, la Grande Poste, Bal el Oued… Mais le talent de Adlène Meddi est de m’avoir montré ces lieux sous un tout autre angle. L’action se situe très souvent de nuit et le contexte post-décennie noire contribuent à créer cette atmosphère à la fois mystérieuse et suffocante.

Adlène Meddi nous donne un aperçu de l’envers du décor, de la face cachée des milieux policier, militaire et politique, de la difficulté de coordonner tous ses services et ses hommes aux intérêts différents. J’ai par contre eu des difficultés à m’y retrouver avec tous ses sigles et services différents. On a vraiment une impression de fouillis généralisé, on ne sait plus qui prend les décisions, qui est responsable de leur application et qui agit sur le terrain. Tous se court-circuitent les uns les autres et mieux vaut, dans certains cas, ne pas mettre son nez dans certaines affaires, ce que Djo apprendra à ses dépens.

J’ai donc aimé comprendre à quel point la lutte contre le terrorisme pendant la décennie noire a du être d’une difficulté extrême. Les passages du roman relatifs à cette période sont très durs mais j’ai apprécié leur présence car peu de mes amis algériens souhaitent parler de cette époque (ce que je comprends parfaitement) et je n’avais donc qu’une vague idée de ce qu’il s’était passé.

Je dois également souligner la qualité du style de Adlène Meddi qui parvient à harmoniser vivacité et poésie avec grand talent. Son texte est un véritable régal à lire, les métaphores sont toutes choisies avec soin et pertinence.

Un très bon roman donc qui se distingue par sa force, son style, son originalité et sa redoutable efficacité.




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La prière du Maure

2 jours de terreur à Alger la blanche !

Djo, flic en retraite, désabusé, revenu de beaucoup de choses est obligé de sortir de sa retraite pour partir à la recherche d’un gosse disparu et ainsi, effacer une dette d’honneur. Pour ce faire, il rencontre son demi-frère Aybak, colonel dans les Services Secrets.

Est-ce fortuit ou non, en tout cas, les agents de service de l’Etat Major de la police sont mutés et remplacés par des serviteurs zélés selon le Commissaire Zine son ancien collègue. La peur et la suspicion règnent en maître. Les pistes s’entremêlent pour former un nœud d’embrouilles

Tout y est, les flics revenus de tout, la nuit algéroise, l’alcool, les cigarettes, l’insomnie, les cauchemards qui reviennent chaque nuit.

La mort de la fille de Structure déclenchera une véritable guerre du pouvoir suprême, au-dessus du Chef de l’Etat, alors qu’elle n’a été tuée « que » par son petit ami qu’elle venait de larguer. Djo et les autres comparses en sont les rouages et en feront les frais. Il sera exécuté face à la mer, d’une balle en pleine tête.



Adlène Meddi nous livre un polar intense et haletant qui tient aux tripes. Le monde des services spéciaux algériens donne froid dans le dos. Toutes, ces vies fracassées, ces hommes réchappés d’une danse macabre et toujours, au milieu de la violence, cette poésie brute qui s’immisce dans les moindre recoins, comme ces giroflées venues de nulle part et fleurissant dans les murailles. Il nous donne à lire des paragraphes entiers, de belle poésie, de slam tant les phrases sont rythmées, (page 26)



Alger, la belle, la sanglante, puante, grouillante dans l’attente de je ne sais quelle fin, comme si elle avait besoin de son comptant de sang pour se libérer de ses folies. Le pouvoir militaire ne répond à aucune éthique, pas ou peu d’enquête, on fait « avouer ». Nous sommes au début des années 2000, la lutte contre les djihadistes, les salafistes continue , la peur est présente partout jusqu’à la paranoïa. Tous les coups sont permis.



De la belle ouvrage, un vrai coup de cœur, un coup de poing dans le cœur, le cœur d’Alger, le cœur du pouvoir.


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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1994

1994 ou une année d'une décennie bien sombre pour l'Algérie. Adlène Meddi entraîne le lecteur au milieu du sang, du chaos de la guerre mais surtout de la complexité de cette guerre d'Algérie qui a fait bien plus de ravages que remplir les cimetières.



Au milieu d'une génération broyée entre la guerre et des parents qui eux-mêmes sont plongés dans cette terreur, le lecteur découvre grâce à une plume remarquable cette page de l'Histoire algérienne souvent méconnue.
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1994

Comme le titre de son livre l’indique, Adlène Meddi ne situe pas son intrigue centrale pendant la révolution Algérienne de 1954 à 1962 mais au mitan des années 90, lors de l’explosion du terrorisme islamique du GIA. Pour autant, de la guerre d’Algérie il sera bien question car le lien entre les événements décrits et ce passé récent est clairement mis en avant. Le cœur de l’histoire, c’est un groupe de jeunes algérois qui, en 1994, décide d’agir contre le terrorisme du FIS et du GIA. Si parler de la guerre d’Algérie devient plus facile du fait du temps qui passe, des hommes et des femmes impliqués qui y passent à leur tour, parler des événements des années 90 est plus compliqué tant leurs implications sont actuelles. Il reste de la lecture une certaine gène due à l’impression que l’auteur justifie beaucoup au nom de la lutte contre une barbarie bien réelle. Adlène Meddi affirme d’ailleurs clairement qu’il faisait alors partie de ceux qui pensaient que la seule solution face au GIA et au FIS était l’éradication militaire et para-militaire. On appréciera cependant un livre qui contrairement à beaucoup place les algériens au centre de l’histoire et non comme impactant la vie des français. Un livre écrit par un algérien qui vivait (et vit toujours) à Alger à l’époque.

Cette chronique est extraite d'un article plus large sur les polars et l'Algérie
Lien : https://romancerougenouvelle..
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1994

Adlène Meddi a beaucoup fait parler de lui dans le milieu littéraire avec son dernier roman 1994 qui a bien marché depuis sa mise en vente en octobre dernier aux éditions Payot Rivages.



Ce journaliste d'investigation s'est recyclé avec énormément de talent et d'habileté dans le travail de romancier policier et qui utilise avec beaucoup de maitrise toute la matière documentaire qu'il a intégré de son expérience de journaliste de terrain dans un Pays où ce métier nécessitait pas mal de courage.



On avait beaucoup aimé la prière du Maure un de ses précédents roman, mais avec 1994 il met encore la barre au dessus en terme d'ambition et d'ampleur.



Le récit, admirablement construit, raconte une guerre sans nom dont les Algériens portent encore les stigmates aujourd'hui, et qui terriblement fait écho à la guerre d'Algérie , car ces jeunes héros du roman se retrouvent plongés malgré eux dans le tourbillon de cette guerre.



Grâce à la plume à la fois précise et flamboyante de l'auteur, on est largement emportés par le dédale de mémoires où le présent et le passé se mélangent constamment et sidérés par le sentiment d'effroi devant les événements décrits et ses tristes acteurs.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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1994

Un polar parfait : âpre dans sa vision sociale d'une Algérie prisonnière de la « féroce force des choses », transparent et retenu dans sa violence héréditaire, sec et tendu dans ses retours temporels. 1994 emporte son lecteur tant Adlène Meddi fait d'Alger et de son peuple le véritable protagoniste de son très bon et noir roman.
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Jours tranquilles à Alger

Préfacé par Kamel Daoud, « Jours tranquilles à Alger » est un recueil de chroniques écrites par Mélanie Matarese et @adlenemeddi dans la collection "Jours tranquilles à ", dirigée par Gilles Kraemer, publiée aux @editions.riveneuve en 2016.

Les deux journalistes ont essayé de dessiner une Algérie ère Bouteflika à travers des articles et chroniques qui se croisent qui s'entremêlent sur le plan thématique (social-politique-culturel-économique) les articles signés par Mélanie Matarese ont plus une portée socio-économique par conte les articles du corsaire Adlène Meddi, sont plus sociopolitiques, deux visions, deux lectures, mais aussi deux écritures deux styles qui forment cette fameuse zone grise que Kamel Daoud a subtilement défini dans sa préface.

J'ai eu une petite larme d'émotion à la lecture d'un article assez spécial où notre pirate national alias Adlène Meddi, rend hommage à son père, ce père à l'image de ces milliers et même millions d'Algériens qui n'ont pas baissé les bras pendant la pire et sombre période qu'avait connu l'Algérie, un hommage bouleversant à ce père au grand cœur, ce résistant du quotidien, main tendue à ses gens, ses amis et même aux inconnus dont le besoin.
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