C'est dans le cadre de la collection "Jours tranquilles à", dirigée par Gilles Kraemer, que ce recueil de chroniques dédié à Alger prend place. Écrites par Mélanie Matarese et Adène Meddi, rédacteurs en chef d'El Watan Week-end, elles prennent la forme d'instants de vie, sobrement captés et retranscrits, et mis en perspective par rapport à des faits d'actualité.
La préface de Kamel Daoud, que l'on peut trouver tantôt subtile tantôt pédante, donne néanmoins le ton à l'ouvrage : "ce livre (imaginaire) est donc une cartographie. On peut le lire comme un roman, comme manuel de survie du sens. Ou comme cartographie du gris. [...]". Et c'est cela l'originalité de ces 56 "brèves", de ces arrêts sur image. Comme le signale l'introduction, on nous donne à voir cette "Alger-là", au delà des stéréotypes et des discours épurés.
Alors on y croise Katia, Emilie, Mourad, Assia, Louisa, "Boutef", on y parle de la pluie (mais aussi du beau temps), de dinosaures en voie d'extinction (Ah l'Algerinosaurus !), d'une quête du Graal, etc. On redécouvre ou comprend mieux L Histoire (au choix), les on-dits en plus ; on fait d'éprouvants trajets en voiture, on salive, on hume certains mots et certains fragments. Bien sûr, certains passages sont redondants, ou comme "jetés-là", et la lecture, parfois schizophrénique et quasi cinématographique, est (un peu trop?) facile.
Mais Jours tranquilles à Alger, c'est un Almanach de l'Algérie, les saints en moins. Avec toutes les qualités et les défauts que cela implique.
Pour avoir un bref aperçu du recueil et du lyrisme pragmatique qui dicte certains passages, je vous conseille de consulter les extraits disponibles sur Libération : http://www.liberation.fr/voyages/2016/08/31/jours-tranquilles-a-alger-1_1475653
Merci à Babelio, à l'opération Masse Critique et à l'éditeur pour l'envoi de ce recueil !
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J'ai trouvé ce livre intéressant pour en apprendre plus sur la vie d'Alger du temps de Bouteflika.
J'ai eu du mal a rentrer dedans cependant car les paragraphes sont bizarrement conçus. En début de paragraphe il est fait mention d'une date plus dans le paragraphe suivant, qui lui est en italique on a une autre date.
Serais-ce du au fait qu'il y a 2 protagonistes et qu'il se basent sur des moment différents ? Ou encore sachant qu'ils s'agit de journalistes, peut-être ont-il voulu etablir leur chronique chacun de leur coté ?
Enfin, en tout cas ça reste un livre intéressant.
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C’est pour moi un moment magique, à quelque vingt minutes du coucher du soleil, d’errer dans Alger-centre. Le peuple de la nuit, abîmé par l’humidité portuaire, l’alcool et le désespoir, croise le peuple du jour qui presse le pas vers chez lui, à l’abri des murs qui le protège de la nuit et de ses fantômes algérois. C’est un moment «barzakh», qui définit la séparation entre l’eau salée et l’eau douce aux embouchures des fleuves, ou encore la limite des mondes physique et spirituel, mais aussi l’état intermédiaire entre la mort et la résurrection.
Cette année, Riveneuve était au salon du livre de Paris.
Découvrez les auteurs présents sur le stand !
Les livres cités :
- le mouchoir de la duchesse (Bérengère Desmettre)
- L'entraide (Emmanuel Defouloy)
- Jours tranquilles à Alger (Adlène Meddi, Mélanie Matarese)
- Darius (Jean-Benoît Patricot)
- Saluts et applaudissements (Thierry de Carbonnières)
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