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Citations de Alan Tennant (16)


Un jour, dans le Serengeti, des lions étaient venus nuitamment au point d'eau où j'avais dressé ma tente après le départ des clients que je guidais. J'entendais le gargouillis des gros estomacs des félins et le bruit de tuyau d'arrosage -suivi de la puanteur âcre des mâles qui urinaient pour marquer leur territoire, et je fis la seule chose -parfaitement inutile- que je pouvais faire: je restais parfaitement immobile, au centre exact de ma tente, maximisant les soixante centimètres d'espace qui me séparaient de chaque côté des minces écrans de nylon formant mon seul rempart entre moi et ces si proches et si terribles griffes.
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Il n'est pas indifférent que la technologie oblitère non seulement la vie, mais l'héroïsme d'autres espèces, fauche le coeur que des milliers et des milliers de générations de bruants et de fauvettes mettent à traverser un vaste et sombre océan et à rejoindre les rives printanières d'où ils retrouveront leur chemin pour rentrer chez eux – et écrase d'une pichenette toute cette détermination et cette bravoure.
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L'atterrissage à l'aéroport de Front Range se déroula sans encombre, si ce n'est que nous roulâmes particulièrement longtemps sur la piste, passant sous le nez de deux jets commerciaux qui attendait leur tour pour décoller. Puis la tour nous demanda de tourner à droite.
-Roger, répondit George, mais il va nous falloir des instructions différentes. Nous...disons que nous ne pouvons tourner qu'à gauche.
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L'agriculture américaine utilise aujourd'hui neuf fois plus de pesticides que pendant la période d'après-guerre où les faucons pèlerins subir leurs spectaculaire déclin, mais elle perd une proportion de ses récoltes deux fois plus élevée à cause d'insectes devenus résistants aux poisons chimiques.
George regarda la terre par sa fenêtre.
-Je les avais toujours trouvé plutôt jolis, moi, ces champs de céréales. J'aimais bien voler au-dessus d'eux.
Puis il se tourna vers moi et ajouta:
-Enfin, avant.
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Vous pouviez certes capturer un oiseau de proie, mais -même dans un monde où l'on ne reculait pas devant la cruauté -vous ne pouviez briser sa volonté. Il mourrait sans terreur en luttant sauvagement, ou il s'enfuyait par les airs comme un esprit. Au mieux, et seulement avec une infinie patience, vous pouviez espérer conclure un marché avec lui -tu m'aides à chasser, je t'aide à chasser, pour le reste, c'est chacun pour soi.
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-Ça m'est égal, maintenant, que mes oiseaux parviennent ou non à tuer une proie, me dit-il un soir autour du feu de camp, sur la plage de Padre. Ce que je recherche, c'est le vol parfait. Voir mon faucon -ou n'importe quel faucon, à vrai dire -affronter la plus rapide, la plus agile des proies. C'est comme ça que ça se passe dans la nature, en fait. Mais en l'organisant, tu vois, j'ai la chance de pouvoir l'observer.
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Quels motifs ? Quels motifs étaient valables pour suivre un faucon jusqu'à son lieu de nidification, au nord du Cercle polaire? Personne ne s'était encore jamais lancé dans une telle aventure. Mais j'avais devant moi le seul individu au monde avec qui elle était possible.
J'accrochai le regard de Vose.
-Mes motifs sont les mêmes que les tiens, George, dis-je.
De grands cumulus noirs se formaient dans le ciel, au-dessus du Shyhawk. Nous évitâmes chacun le regard de l'autre en levant les yeux vers eux.
-Aller là où personne n'est encore jamais allé.
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Mais ce qu’elle avait en elle était plus qu’une simple route. Mi-acquis, mi-inné, l’itinéraire qui suivait cette jeune pèlerine n’était que le moindre des mystères de sa migration ; l’essentiel de l’énigme résidait dans la force qui, en ce moment même, la poussait à avancer, jour après jour. (p. 30, Chapitre 3, “De son lointain royaume”, Première partie, “Padre Island”).
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-C'est le matin, dis-je à George. Tu avais dit qu'il fallait se lever tôt.
J'avais allumé la lumière dans la salle de bain. Georges tendit le bras pour attraper sa montre.
-Quatre heures, j'appelle pas ça tôt, l'ami. J'appelle même pas ça le matin.
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Peu après le décollage, George avait affectueusement tapoté les sièges tapissés.
-Tout est d'époque dans cet avion, dit-il en souriant. Même le pilote.
Sur quoi, à mille pieds d'altitude, ma porte s'ouvrit.
-Le vent la refermera, fit-il en haussant les épaules.
Le vent se montra cependant assez peu coopératif et, jetant par cette ouverture un regard ébahi vers la terre, je songeai qu'il n'y avait rien de tel que de voir le plancher des vaches très loin sous ses semelles pour se souvenir de ce que voler veut vraiment dire. Puis je tendis le bras et claquai violemment la porte.
La secousse fit s'ouvrir celle de George.
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A deux mille pieds d'altitude, sur le siège arrière de notre monomoteur Cessna Skyhawk, je regardais les dunes de la côte laisser place à de vastes prairies, et petit à petit je pris conscience de l'importance de ce que nous étions en train de vivre. Sans compagnon, guidée seulement par la mémoire ancestrale qu'elle portait en elle, notre vaillante petite pèlerine était en train de jouer son destin. L'intensité vitale de l'entreprise dans laquelle cette minuscule tâche, là-bas, s'était engagée avec détermination, avait de quoi nous rendre très humbles.
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Pour l'essentiel, nous n'avions connu Amelia que sous la forme d'un signal radio, comme un être théorique et abstrait. Mais elle nous avait guidés comme un ange sur plus de trois mille kilomètres, et rien n'eût pu nous mener aussi loin que la force acharnée de ses ailes et la puissance du rêve qu'elle portait en son coeur.
Bientôt, le minuscule point noir frétillant que Vose et moi n'avions eu que rarement l'occasion d'apercevoir demeurerait tout ce que nous connaîtrions jamais d'elle. Et pourtant, Amelia n'avait pas été qu'une abstraction. Nous avions volé là où elle avait volé, avions vu la terre qu'elle avait scruté de ses yeux. Nous avions éprouvé les mêmes vents qu'elle, nous avions plissé les yeux pour percer les mêmes brumes, affronté les mêmes tempêtes et les mêmes pluies qu'elle avait éprouvées dans chaque nerf, chaque os creux, chaque plume de son corps aux muscles d'acier.
Et c'était parfait comme ça. La suivre de plus près eût été comme dresser un faucon à se poser sur le gant de son maître. Amelia n'avait jamais appartenu qu'à elle seule. Toujours indomptée, elle avait vécu et abandonné sa vie aux caprices de la chance et des capacités individuelles qui déterminent l'existence de toutes les créatures sauvages. J'étais heureux que nous n'eussions partagé son existence que de loin.
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Il n'est pas indifférent que la technologie oblitère non seulement la vie, mais l'héroïsme d'autres espèces, fauche le coeur que des milliers et des milliers de générations de bruants et de fauvettes mettent à traverser un vaste et sombre océan et à rejoindre les rives printanières d'où ils retrouveront leur chemin pour rentrer chez eux – et écrase d'une pichenette toute cette détermination et cette bravoure.
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Sans compagnon, guidée seulement par la mémoire ancestrale qu’elle portait en elle, notre vaillante petite pèlerine était en train de jouer son destin.
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Bientôt, le minuscule point noir frétillant que Vose et moi n’avions eu que rarement l’occasion d’apercevoir demeurerait tout ce que nous connaîtrions jamais d’elle. Et pourtant, Amelia n’avait pas été qu’une abstraction. Nous avions volé là où elle avait volé, avions vu la terre qu’elle avait scrutée de ses yeux. Nous avions éprouvé les mêmes vents qu’elle, nous avions plissé les yeux pour percer les mêmes brumes, affronté les mêmes tempêtes et les mêmes pluies qu’elle avait éprouvées dans chaque nerf, chaque os creux, chaque plume de son corps aux muscles d’acier.
Et c’était parfait comme ça. La suivre de plus près eut été comme dresser un faucon à se poser sur le gant de son maitre. Amelia n’avait jamais appartenu qu’à elle seule. Toujours indomptée, elle avait vécu et abandonné sa vie aux caprices de la chance et des capacités individuelles qui déterminent l’existence de toutes les créatures sauvages. J’étais heureux que nous n’eussions partagé son existence que de loin. (p. 195-196, Chapitre 16, “Bon vent”, Deuxième partie, “En vol”).
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Depuis des générations, [le Eagle Lake Rod and Gun] était un véritable Parnasse pour les chasseurs, et y être invité était un événement au symbolisme fort. Se montrer bon tireur à Eagle Lake c'était faire un grand pas vers la noblesse et l'âge d'homme, une manière de devenir l'adolescent mature que, depuis notre naissance, nos pères avaient hâte d'avoir pour compagnon de chasse. [...] J'avais refusé de tirer. Je n'avais pas levé mon fusil, je n'avais pas appuyé sur la détente. On pris cela pour de la lâcheté. [...] Arrivé au lycée, je savais que je ne pénètrerais jamais dans cet autre monde, ce mode de la chasse et des affaires.
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