Albena Dimitrova vous présente son ouvrage "L'or qui fait de l'or". Parution le 19 janvier 2024 aux éditions Intervalles. Rentrée littéraire janvier 2024.
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Note de musique : © mollat
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« Une première nuit, première jouissance, abandon. Sa sève coulait à flots entre mes jambes. Nous peaux la guidaient dans un dédale de beauté, l’anima de nos muscles, de nos mains masculines, nos mains féminines, sans mémoire. Un plongeon dans nos sexes sans âge, ma peau au grain à découvert, la sienne à la souplesse des barrières tombées. Le silence hivernal accueillait les verbes de nos corps enlacés. Nous fîmes l’amour comme des affamés qui célébraient la fin de la famine. Et ses yeux, ses yeux grands ouverts.
La vie était des plus belles. Nous sillonnions les rues, nous restions des nuits entières blottis l’un dans l’autre. Il ne quittait plus son rire d’enfant … Un sens tout simple reprenait cours dans les vagues de nos destins apaisés. Un nuit lumineuse, nous avions récité nos chants enflammés, guéri nos blessures, séché nos larmes.
Nous étions dans une barque aux rames brisées et avions pris le large. » (p.98)
« La publicité contre le contenu se répandait sur nous tous. Les convictions laissaient la place à la séduction. Elle avait déjà entamé le renversement des jeunes esprits dans toute l'Europe. J'allais découvrir que de l'autre côté du Mur on communiquait mieux. On trouvait des formules magiques d'une force tranquille. Leurs slogans savaient mieux offrir ce qu'on voulait entendre, là et maintenant, nourrir la foi dans les promesses d'un demain où tout serait meilleur, même s'il n'arrivait pas » (p.73).
A l'hôpital du gouvernement les étages disaient tout. Les étages étaient leur force. Les dirigeants de la République du peuple régissaient tout par les étages. Les logements aussi étaient distribués selon d'invisibles consignes d'étage. On y déchiffrait les grades et les rangs, les promotions et les descentes aux enfers. Les dirigeants partageaient leurs immeubles avec des ouvriers méritants. Ils se devaient de rester en contact avec le peuple, mais pas au même étage.
« Je n’ai jamais possédé le cœur de Guéo. Lui non plus, il n’a jamais possédé le mien. Nous les avons juste fait battre ensemble. Étions-nous libres ? »
Le périmètre de mon regard se réduit au plus mince des horizons, une ligne.Le temps entreprit de déposer jour après jour, un plâtre par-dessus la mémoire et les morceaux de vie qu'elle éboulait en silence.Derrière ce chantier jusqu'à l'anéantissement sous les échafaudages, une vie continuait.