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Critiques de Alberto Giacometti (4)
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Femmes debout de Venise - Femme noire debou..

** Coup de coeur !





Acquis à L' Institut Giacometti lors de ma visite- découverte enchantée de ce lieu, ce dimanche 4 juin 2024.Dans un même temps, j'ai eu la surprise plus que jubilatoire de pouvoir m'installer dans le coin bibliothèque, un fonds documentaire exclusivement consacré à Giacometti, son oeuvre , son parcours mais aussi son époque, les créateurs du temps sans oublier une publication sur le créateur génial de ce lieu, FOLLOT, ébéniste et décorateur parisien.



Excusez cette Introduction un peu longue, paraissant à 1ère vue " Hors sujet" mais " Non", car cette bibliothèque vivante...les visiteurs peuvent s'asseoir, feuilleter en toute liberté les ouvrages. C'est ainsi que j'ai fait connaissance avec l'extraordinaire collection des catalogues d'exposition du lieu, publiés par les éditions Fage. Documentation unique pour tous les passionnés de Giacometti !!





Ainsi j'ai eu la joie de découvrir cette exposition de début 2022 mettant en relief la rencontre et les parcours artistiques de Giacometti et de Barbara Chase- Riboud ( dont je ne connaissais pour ma part que ses talents de romancière,

avec " La Virginienne")



Cet ouvrage fut publié à l'occasion de l' exposition :

" Alberto Giacometti / Barbara Chase- Riboud" présentée à l'Institut Giacometti du 20 octobre 2021 au 9 janvier 2022



Publication passionnante , abondamment illustrée, mettant en miroir dessins et sculptures de chacun des deux artistes; le tout complété in fine par leur notice biographique.



C'est ainsi que nous apprenons que Barbara Chase- Riboud, née en 1939 fut la première femme noire américaine à être diplômée de l'école d'Architecture.

De 1957 à 1959, elle crée ses premières sculptures en bronze et bénéficie de ses premières expositions personnelles en galerie.

En 1961, elle s'installe à Paris et épouse le photographe francais Marc Riboud



Ce qui frappe pour ces deux artistes, c'est qu'ils ont été tous les deux , fort précoces :

Barbara Chase- Riboud débute sa formation en art à l'âge de 7 ans et Giacometti , à 14 ans ; il réalise ses premières oeuvres dans l'atelier paternel ( ** peintre postimpressionniste renommé)





Même si je suis franchement "déroutée " par les oeuvres de Barbara Chase- Riboud et que ma préférence va au travail de Giacometti, il n'en demeure pas moins que je suis époustouflée par son parcours, ses créations, ses recherches et son audace...



Au final Barbara Chase- Riboud ne rencontrera Giacometti qu'à deux reprises: la toute première fois en 1962,à Paris, par l'intermédiaire d'un camarade de Marc Riboud: Henri Cartier- Bresson qui l'emmena à son atelier et la seconde entre 1963 ou début 1964, à Milan...





Ce catalogue, même si il met en parallèle les points communs de ces deux artistes: l'amour de l' Écriture, la fascination pour l'Égypte, la pratique du bronze et de la matière , un goût pour la représentation des corps dans leur " verticalité ", on constate aussi avec " admiration" combien Chase- Riboud a construit un chemin personnel et singulier....



Cet ouvrage montre aussi la vive sympathie de l'artiste pour son aîné....

Texte très complet nous offrant les diverses facettes et talents de la sculptrice: ainsi nous pouvons lire plusieurs de ses poèmes dont deux en hommage à deux sculpteurs admirés : Calder et Brancusi !



(** édition bilingue anglais/ français
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Paris sans fin

«Paris sans fin» imaginé par Giacometti et son éditeur, réunit 150 dessins et les derniers commentaires de l’artiste avant sa mort. Etalés sur plusieurs années, nous découvrons des croquis, exécutés à main levée sur papier report, qui donneront les lithographies qui constituent la presque totalité du livre. Une errance dans les rues de Paris, zooms sur certains détails d’architecture, ambiances de café ou d’atelier, rues encombrées de voitures ...

On perçoit dans ces dessins une grande liberté de trait, comme si le fait de sortir de l’atelier libérait le geste.

Parfois, on reconnait au premier plan, la petite voiture qu’Alberto avait acheté à Caroline («le dernier modèle de Franck Maubert ) dans laquelle ils sillonnaient les rues de Paris, s’arrêtant au hasard pour retenir une image.

Comme le souligne l’avant-propos, les dessins ne sortent jamais du cadre, ce qui donne une impression de reportage photographique. Une sorte de road movie dans les rues de Paris, malheureusement interrompu par la mort de l’artiste. Très émouvant.
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Écrits

Ce livre, recueil de textes et d’esquisses d’Alberto Giacometti, présente un double objectif recherché par l’artiste dans l’écriture.



Les écrits que le sculpteur, peintre et dessinateur nous laisse sont, en premier lieu, son invention de l’écriture. Ils lui permettent d’outrepasser la prise de conscience de l’impossibilité d’écrire. Leur discontinuité : avancées, reculs, permet une approche du réel.



Ils s’inscrivent ensuite comme le support qui relate les expériences de l’auteur. D’une part il nous transmet son ressenti sur la fuite du temps, l’errance, la difficulté, la question du passé, l’inachèvement. De l’autre il nous plonge dans son travail sur la matière, sur la poussière, sur le vide et sur la lumière ; ce travail animé des pulsions maîtresses qui régissent son œuvre : l’enfance, la femme et la mort. L’enfance, berceau de l’apprentissage, des rêves et des jeux. La femme, fascination, plaisir et transgression. La mort, clarté à travers la chair.



Ils remettent notre vision en cause et nous projettent par intermittence dans le vécu de l’artiste et dans sa recherche de la réalité.



Les écrits d’Alberto Giacometti suscitent des questions en terme d’espace sans y donner, ou seulement partiellement, une réponse. Se remémorant une caverne qu’il avait trouvé étant jeune, il amène une réflexion sur plusieurs points. D’abord il pose le problème de l’entrée, « une fente juste assez large pour nous laisser passer » (p.7), et ainsi la limite entre intérieur et extérieur. Ensuite, il poursuit l’interrogation à l’intériorisation. La grotte devient une seconde peau, « il y pouvait à peine tenir » (p.7). Cette sensation qu’il recherche aussi lorsqu’il essaye, dans la neige, « de creuser un trou juste assez grand pour y pénétrer » (p.8). Ces mêmes questions posées dans La poétique de l’espace de Gaston Bachelard engendrent une réflexion en qualité spatiale, rapportée à des expériences propres. La recherche d’un abri intime, propice à l’immensité de la rêverie, aux méditations de l’âme.



L’intérêt de cette lecture réside de plus dans le fait qu’elle met en exergue deux processus de création de l’artiste. Le premier marque ses premières sculptures, exécutées dans l’espace une fois leur construction mentale achevée : son œuvre transite par sa réflexion avant d’être produite. Le second anime la fin de sa vie : il interroge son regard afin d’y extraire le réel. A la fois l’importance et la subjectivité de l’œil se détachent des notes relatives aux travaux de Giacometti. Comment regarder ? Que regarder ? Pourquoi le regarder ? Tout en prenant bien compte que regarder, c’est considérer ce que l’on voit, y prêter attention, l’examiner. Le regard joue un rôle primordial.



À travers ces écrits, il nous en apprend davantage sur des points relatifs à la création, qui peuvent être résumés par quelques citations. Il cherche dans son travail à « faire un grand ensemble uni et complet de masses : une masse dont toutes les parties vont ensemble l’une avec l’autre » (p.112), afin de reproduire cette sensation du réel : « la seule partie que je regarde entraîne la sensation de l’existence du tout » (p.85). « L’espace n’existe pas, il faut le créer mais il n’existe pas, non » (p.198). Ces phrases-clés marquent l’esprit et permettent de développer une réflexion personnelle.



D’autres qui ne semblent pas s’adresser directement à l’architecture ont un impact important : l’architecture est une discipline ouverte, elle sait emprunter à d’autres. Par exemple quand Giacometti explique qu’ « il y a toujours un espace de dimension indéfinissable qui nous sépare de la sculpture, cet espace qui entoure la sculpture et qui est déjà la sculpture même » (p.23), ou quand il prévient de la « relativité de toutes les choses » (p.114) : « le mystère existe en tout, sur tout » (p.129). « Le seul élément permanent et positif, c’est le vide, le grand vide béant dans lequel les personnages gesticulent » (p.26).
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Pourquoi je suis sculpteur

Étant sculpteur moi-même, le sujet ne pouvait que m'intéresser. Giacometti est l'un des très grands sculpteurs du XXe siècle. C'est un recueil de lettres et d'articles de l'auteur autour du thème de la sculpture. Un peu surprenant, un peu déroutant. Difficile de dire. Étonnamment ou logiquement, Giacometti énonce presque mot pour mot, la similitude qui relie la démarche créatrice de l'artiste avec la démarche créative du mathématicien que Henri Poincaré avait soulignée dans son livre sur la science. L'acte de création est un acte universel, c'est-à-dire qu'il concerne tout type de création. Et non pas seulement le domaine artistique. A l'observation, c'est fort bien vu. En effet, il est des vérités qui ne peuvent être qu'universelles !
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