Blackrun d'Alex Barclay
Brillant agent du FBI, Ren Bryce est toujours en première ligne lors des enquêtes les plus dangereuses. Les criminels violents et pervers sont à sa charge. La mort brutale de la psychiatre qui l'aidait à gérer ses troubles bipolaires l'affecte terriblement, d'autant plus qu'elle se sent mise en cause par ses collègues du FBI. Sans cette alliée précieuse, comment Ren va-t-elle s'en sortir? Peu importe le prix à payer, la jeune enquêtrice est prête à tout pour retrouver le tueur...
- Je vais te préparer un milk-shake. Tu pourras le boire avec une paille. Et ce sera meilleur pour toi que cette boisson énergétique bourrée de caféine. Des produits emballés dans des couleurs aussi criardes ne peuvent que te faire du mal.
Il roula des yeux. Anna prit les ingrédients dans le réfrigérateur, sortit le mixeur et y mit une banane en tranches, deux boules de glace, deux cuillerées à café de beurre de cacahuètes, une cuillerée de miel, et compléta avec du lait qu'elle mixa jusqu'à obtenir un mélange crémeux. Puis elle planta une paille dans le verre et le lui tendit.
Comme Joe coupait à travers le village, la crainte se substitua peu à peu au soulagement qu'il avait éprouvé d'avoir découvert une preuve tangible au trajet emprunté par Katie le vendredi soir. Et si la rose sur la tombe n'était pas destinée à son père ? Peut-être fallait-il y voir un message ? Son père était mort, elle avait eu l'intention de.. Joe secoua la tête. Personne n'était à l'abri des effets de son pessimisme foncier.
Son esprit venait de s'affranchir du brouillard et fonçait à toute allure sous l'effet de l'adrénaline qui circulait dans ses artères.
Bob distingua une petite forme bleue à la surface de la neige. Il roula sur le flanc et remonta la pente à quatre pattes, avant de s'apercevoir qu'il s'agissait d'un gant. Alors il se hissa sur ses jambes, se fraya un chemin dans la poudreuse, se laissa tomber à genoux et creusa.
Ma psy, Helen Wheeler, a disparu le soir de mon dernier rendez-vous à son cabinet. On l’a retrouvée peu après, morte, dans un entrepôt désaffecté. Le jour du crime, ma carte magnétique a été utilisée pour pénétrer dans cet entrepôt. Là-dessus, le juge Douglas Hammond, qui voulait examiner les dossiers d’Helen, est éliminé lui aussi, et mon dossier bidonné devient un gros index pointé dans ma direction. – Qui est derrière tout ça, d’après toi ? – Je refuse de le dire. J’attends d’avoir des preuves.
Duke Rawlins bondit sur ses pieds et colla son oreille contre le gros hublot de verre. Il l'entendit à nouveau : un grattement, puis un bouillonnement, puis un grattement.
Le téléphone sonna et elle bondit pour prendre l’appel dans la cuisine.
- Bonsoir, Chloe, dit-elle.
Elle écouta une minute puis elle arpenta la pièce en tirant sur le cordon jaune du téléphone. Joe la suivit. Il la vit froncer les sourcils.
- Non, il me faut quelqu’un qui ne va pas se ramener pour me faire un travail bidon. Le travail de Greg sur l’Islande, c’était d’une platitude à pleurer. Trois Björk et un igloo ! ça ne me convient pas. Je pensais à cet Irlandais, Brendan…
Elle leva les yeux au ciel devant Joe quand l’autre l’interrompit.
- Non, non, écoute ! J’ai vu ce qu’il fait, ça n’a rien à voir. Et il évitera tous ces affreux clichés. J’ai passé quelques coups de fil, et apparemment, il est stupéfiant…
- Le fils de pute ! pesta Ren entre ses dents.
Assis à son poste, Robbie lui fit signe d’approcher.
- Salut, Ren. J’ai discuté avec trois agents immobiliers – Gregory Sarvas leur avait bel et bien parlé de vendre la baraque. Ce n’était pas une idée en l’air.
- Et voilà ! Encore une épouse à qui d’autre ?
- Je ne sais pas. La femme de Tiger Woods ? D’après Catherine Sarvas, Gregory avait vaguement abordé le sujet, un soir, mais il n’y avait encore rien de concret. Sauf que si, monsieur avait visiblement commencé les démarches. Quel mépris… Jouait-il franc-jeu avec sa femme ?
Assise sur le canapé, Anna feuilletait un ouvrage consacré aux phares irlandais qu’elle tenait sur ses genoux. Presque trois mille kilomètres de côté et quatre-vingts phares pour les garder. Elle se tourna vers Joe.
- Tu sais, la devise des commissaires des Phares irlandais, c’est In salutem omnium ; pour la sécurité de tous. C’est drôle, je regarde notre petit phare et je me sens en sûreté. Je n’arrive pas à imaginer ce qu’on peut éprouver quand on est pris dans la tempête en pleine mer, secoué par des lames gigantesques, et que ta vie dépend d’une lumière clignotante.
Vous vous souvenez de l'époque où, quand on regardait les information ou qu'on lisait le journal, on ne voyait jamais de sang ni de cadavre parce que tout était complètement aseptisé ? après quoi, on s'est mis à nous montrer la réalité de la guerre et de la violence... Ça a eu du bon, dans une certaine mesure, puisque les gens ont pris conscience des horreurs qui se produisaient dans le monde. Aujourd'hui, le seuil de la pédagogie est largement dépassé. Maintenant, il s'agit surtout de satisfaire nos démons voyeuristes.