Une vie d'artistes d'Alexandre Page, auto-édité, 2022
L'action se situe à la fin du XIXème siècle, dans le milieu artistique. Philéas Chasselat est un peintre désargenté, en panne d'inspiration et au succès déclinant malgré des débuts prometteurs. Il nous raconte, à la première personne, ses peines de coeur et ses soucis d'argent, puis sa vie de couple avec Clémence Soyer, une jeune artiste ambitieuse, mais encore inconnue qui aspire à la renommée et à être l'égale des hommes, peintres militaires, dans le Paris bouillonnant de la Belle Époque.
Ce livre est une sorte de romance historique, de roman d'apprentissage avec des rêves de gloire et des désillusions…
L'intrigue m'a fait, du moins au tout début, un peu penser aux Illusions perdues De Balzac… Cependant, Philéas n'est pas Lucien et même si ce roman est un peu longuet, nous sommes loin des ampleurs balzaciennes ; la brièveté des chapitres le rend facile à lire mais le récit s'englue parfois dans des descriptions marginales qui ralentissent l'ensemble.
J'ajoute que ce roman m'a paru bien documenté sur les moeurs et le contexte historique de la Belle Époque. le texte est rempli de références et véhicule souvent une intention didactique, étayée par des notes. Alexandre Page nous parle non seulement de la vie parisienne, mais encore des plages bretonnes à la mode, Deauville, Étretat…
La vie d'artiste est marquée par une forme de précarité et d'incertitude. Elle devient, sous la plume de l’auteur , symbole des chances de réussite ou d'accès aux différentes formes de consécration ou de reconnaissance des pairs et du public et réflexion sur les aspirations individuelles et les exigences d'un monde étriqué.
Le titre est au pluriel pour ne pas généraliser, pour recentrer l'intrigue autour d'un couple qui affronte ensemble l'hypocrisie de la société, de nombreuses déconvenues et qui tente, malgré les revers, de triompher, toujours ensemble. Mais l'article indéfini véhicule cependant une forme d'universalité des libertés et dépendances des artistes, de leurs course à la célébrité et des désillusions qui les accompagnent.
Un roman que j'ai mis un certain temps (plus de trois mois !) à lire, souvent mis en pause. Je n'étais pas réellement captivée, plus intéressée par l'époque et l'ambiance, par les enjeux artistiques que par l'intrigue proprement dite, souvent perdue en route par les digressions.
Naturellement, j'étais attirée par le portrait d'une femme talentueuse essayant de percer dans un domaine réservé aux peintres masculins, celui de la peinture historique et militaire, et donc un peu déçue par le point de vue masculin du récit, à la première personne, de Philéas…
En conclusion, une lecture laborieuse, fragmentaire à partir de la moitié du livre, finalement abandonnée…
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