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Critiques de Ali Bécheur (19)
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Tunis Blues

Une plongée dans le blues, celui de l’âme et celui de Tunis. Un magnifique roman où les protagonistes se croisent et se racontent. Au lecteur dans un premier temps puis à l’autre, celui qui est dans le chapitre suivant de la vie. A celui ou celle qui vous pousse à aller de l’avant, à découvrir que vous pouvez être libre. Libre de voir la vie devant vous avec des yeux neufs, même si ces yeux n’oublient pas les vagues du passé mais qui cherchent, toujours, à comprendre et à prendre ce que la vie à de meilleur, sans amertume, sans rancœur, parce que la rancœur « ça vous colle à la peau, ça laisse des traces, même longtemps après. Comme la honte. »



L’histoire ? Multiples mais elles se ressemblent. Des déchirements qui vous marquent, qui vous conditionnent, qui vous font réagir, chacun à sa manière... « Parce que la peur nous enchaîne, pieds et poings liés... »



Ainsi Jamel est devenu Jimmy parce que pour lui « le désordre implique que le Bien est à venir, qu’il faut le construire en détruisant le statu quo ». Saura-t-il retrouver Jamel à temps ?



Choucha se perdra dans la conquête sociale de son mari jusqu’à sa rébellion : « si mes racines m’empêchent d’avancer, alors je les arrache. »



Elyssa se retrouvera enfin elle-même quand son corps frôlera celui de Jimmy et le reste n’aura plus d’importance. Si...retrouver au plus vite Jamel ! « Nous sommes emmurés. Tous, hommes et femmes, cloîtrés, nos esprits cadenassés, fermés, à double tour et nous ne le savons même pas. Un confinement millénaire. »



Lola sera toujours aussi sereine et sage après tant de souffrances. Elle gardera vivant le souvenir de tatie Georgette et suivra ses mots « Va, petite... va vers ton destin » et protège les enfants.



Et Ismael... Ismael jugera autrement les faits, la loi et sa vie. Lui qui avait pour credo « le monde ne change pas, il n’a pas envie de changer », va découvrir que « le ciel comble le monde, l’écrase de sa splendeur, l’absorbe. » Fini les « à-quoi-bon » et les « c’est-la-vie », Ismael sait « que la seule loi qui vaille, c’est la loi qu’on se donne à soi-même. »



Tous vont découvrir leur liberté dans le souffle de la mémoire et du partage.



Ce roman est magnifique ! J’ai vécu au rythme du soleil, des coups de soleil et des coups durs, et j’ai senti les odeurs d’ailleurs. Le vocabulaire est si riche, Ali Bécheur assure le dépaysement avec ses mots envoûtants. J’ai aussi relu que les dessous des cartes conditionnent l’avenir et qu’on ne peut lire nos banlieues sans penser aux contrées dures, arides des pères qui ont migré vers ce pseudo eldorado que devait être la France. Reste que ce roman, c’est aussi la description de la société tunisienne actuelle, morcelée, où les traditions sont parfois oubliées au bénéfice d’artifices illusoires, où le fossé entre classes pauvres et riches s’accentue... La mondialisation de la tristesse ?



J'ai lu ce roman publié par les éditions Elyzad sous format poche. C'est un magnifique ouvrage, qui se voit et se touche avec un grand plaisir, à mettre ‘’tout devant’’ dans ma bibliothèque !
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Le Paradis des Femmes

Dans ce texte Ali Becheur invite le lecteur à le suivre pour une balade dans ses souvenirs. Au gré des ruelles de Tunis, il se remémore les instants lumineux qui ont enchanté son enfance et sa jeunesse.

Comme dans une rêverie éveillée, les petits bonheurs se succèdent sans souci de chronologie: les parfums des amies de sa mère, les filles qui sortent de l'école dans leurs tabliers roses, une bière bue en douce, son père qui se roule une cigarette et surtout les histoires fabuleuses racontées par sa tante. Ces contes lui ont fait découvrir le pouvoir magique des mots et ne doivent pas être étrangers à son talent d'écrivain. Il revoit ces moments avec les yeux du souvenir mais essaie de faire resurgir intactes les sensations et les émotions pour les faire vivre à nouveau.

Le paradis d' Ali Becheur a un goût de nostalgie, celui des paradis perdus. C'est un livre est à savourer sans précipitation, tranquillement, comme toutes les bonnes choses
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Le Paradis des Femmes

J'ai découvert, il y a plusieurs mois les éditions Elyzad et leurs beaux bouquins. Celui-ci, dans la collection poche bénéficie d'une couverture remarquable et très réussie, comme d'ailleurs, un autre déjà chroniqué ici. Mais faire de jolis livres, n'est pas tout encore faut-il qu'il y ait du contenu. Eh bien, comme pour mes précédentes lectures elyzadiennes (une autre là), c'est encore le cas pour Le paradis des femmes. Ali Bécheur évoque des thèmes souvent évoqués dans la littérature : l'enfance, le passage à l'âge adulte, la découverte des filles, les premiers émois, l'omniprésence de la mère pendant les jeunes années, puis, la circoncision faisant du petit garçon un homme traçant sa route "dans le sillage du père et du grand-père" (4ème de couverture).

Situé en Tunisie, son roman en ressort la chaleur, la moiteur, les rites sociaux propres aux pays d'Afrique du nord, surtout dans les années 50/60, l'évolution et l'ouverture du pays après l'Indépendance, sa transformation à des fins touristiques. Et puis, thème principal de ce livre, l'amour spirituel et physique est très largement décrit par Ali Bécheur : les premières tentatives de séduction et de passage à l'acte charnel du narrateur, les rencontres de femmes, la sienne bien sûr, mais aussi ses maîtresses d'un jour ou plus. A chaque rencontre, un jeu de séduction commence. Le roman d'Ali Bécheur est très sensuel, il aligne les mots d'une manière poétique, fait de belles longues phrases donnant un rythme lent qui sied parfaitement au narrateur qui prend son temps, qui profite de ces moments de séduction.
Lien : http://www.lyvres.over-blog...
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Petites pièces pour un puzzle

Une série de courts chapitres, de réflexions et de tranches de vie.

Sur le temps qui passe et le poids des années, l’amour, les femmes,

les livres et aussi sur quelques travers de notre époque…



Une écriture d’une très grande beauté et délicatesse, qui mêle subtilement sensibilité, sincérité et intelligence.



Un très grand bonheur de lecture ! Et un livre qui remue et inspire…

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Jours d'adieu

Chérif a cinquante ans, et la vie de ce professeur d'université spécialiste du siècle des lumières est à un tournant. Il ne supporte plus la violence qui s'abat sur les étudiants grévistes, il démissionne, se cherche une nouvelle voie. Comme une boule de flipper il se cogne où qu'il aille, secoué, de conflits en départs. Une vieille photo de classe va faire ressurgir un amour de jeunesse, et une idée fixe : la retrouver.

Ce roman n'est pas toujours simple à suivre dans sa temporalité, qui passe sans transition du présent au passé, sans repères datés, mais on est porté par une écriture magnifique, très poétique. L'auteur nous promène dans différents lieux et époques, en Tunisie et en France, il nous montre tout ce que le temps transforme et détruit, les lieux comme les amours.

Un roman plein de nostalgie, très touchant.
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Tunis Blues

Ali Bécheur nous offre un instantané de la Tunisie actuelle avec ses tenants de la tradition et ceux de la modernité et toute une faune qui tourne autour de cela. A travers les personnages de ce roman qui se croiseront à un moment ou un autre, il nous fait entendre cette voix tunisienne.

Il parle de la relation des tunisiens avec la liberté, la démocratie. « La raison n’est pas notre domaine. Nous, nous campons plus volontiers dans les marges du rationnel, dans l’avant et l’après, je ne sais, nous guettons des signes venus d’en haut, de très loin, de l’Autre Monde – avertissements ou sanctions – les yeux levés au ciel, le front contre les étoiles. Nous aimons les décrets : ils nous rassurent, nous exonèrent de l’écrasant fardeau de la liberté. »



Jamel, alias Jimmy, le Rebeu revenu de France entre deux gendarmes et continue ses trafics en tout genre plus son délire du samedi : brûler les voitures des nantis des beaux quartiers. Ismaïl, le juge, fils de cadhi, donc ancré dans la tradition ne supporte pas cette façon d’agir, de ne pas respecter les codes de la vie civile.

Les femmes sont sur tout autre registre. Lola, la voyante, de par ses origines, représente cette liberté et essaie de faire passer sa philosophie de la vie. C’est une personne aimable c’est-à-dire qu’on ne peut que l’aimer. Elle allège le fardeau des personnes qui viennent la voir. Elyssa, la femme d’un nanti qui a réussi échangerait bien son argent contre un peu de bonheur et de liberté.



Les femmes feront éclater cette dichotomie entre tradition et modernité, religion, liberté et démocratie. Elyssa en quittant ce mari qui a réussi dans les affaires qui voue un culte au dieu argent. Choucha, journaliste autonome et indépendante, est la plus avancée sur la route de la liberté, même si elle en paie le prix chaque jour. Tout en écoutant Louis Amstrong, dans un article qui ne sera jamais publié, elle ose cette longue déclaration

« Nous sommes emmurés. Tous, hommes et femmes, cloîtrés, nos esprits cadenassés, fermés à double tour et nous ne le savons même pas. Un confinement millénaire. Une réclusion aux barreaux invisibles nous tient prisonniers à perpétuité. C’est comme une condamnation que nous aurions rendue contre nous-mêmes, contre notre liberté. Un verdict sans appel. Et à longueur de temps, nous nous heurtons aux murs de la geôle que nous avons édifiée à seule fin de nous y terrer. Pour nous protéger de la vie, de ses appétits et de ses faims, de ses envolées et de ses bassesses. Pour nous protéger de nous-mêmes. Pourquoi ? Parce que la peur nous enchaîne, pieds et poings liés. Peur de nos corps, de nos désirs que, surtout, nous ne voulons pas connaître. Peur de nos sexes, des passions qui pourraient nous emporter au fil de leur courant, nous rouler dans leurs remous. Peur de notre liberté. Peur de l’appel de cet espace trop vaste pour nous, trop démesuré, sans bornes et sans repères, où il faudra s’inventer. Peur de s’aventurer, d’abandonner nos tuteurs, nos béquilles et de nous élancer. Peur de ce saut sans filet. On nous a appris à rogner les ailes qui nous empêcheraient de marcher dans le droit chemin, comme un troupeau tenu en lisière par des chiens de berger ».



Tout le livre est empli de cette dichotomie entre la tradition et la modernité, la religion et la liberté, la démocratie… A tous, il leur faudra dépasser les grandes blessures qu’ils portent en eux

« Maintenant, je sais qu’il faut la mériter, la liberté. Je sais que la seule loi qui vaille, c‘est la loi qu’on se donne à soi-même. » dit Ismaïl. A méditer.



Un livre superbe servi par une écriture classique éblouissante avec quelques mots délicieusement suranné qui ont fait mon bonheur. J’avais déjà eu un coup de cœur pour Chems palace. Tunis blues le rejoint. Quel auteur, quelle écriture !


Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Chems Palace

Survivant, toujours ressuscitée, s’extirpant vaille que vaille des profondeurs arides, telle la pierre gravée des sarcophages enfouis en de secrètes cryptes. Talisman pour traverser les ténèbres, pèlerin de l’envers de l’existence. Poignante, telle la palpitation d’une étincelle de vie prise au piège des assoiffées de la mort.

L’oasis.

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Tunis Blues

Roman lumineux et complexe ; comme la Tunisie d'hier et d'aujourd'hui. Portraits au vitriol de tunisois et de tunisoises dont les vies s'entremêlent. de cet ouvrage débuté sur la plage de la Goulette, j'ai davantage aimé le côté « témoignage / critique d'une époque » que « tragédie sentimentale contemporaine », vers lequel il tend à la fin, avec le personnage d'Elyssa, dont j'imagine qu'elle symbolise le mythe de Didon. Il m'est inlassable de relire le passage sur le départ des Juifs de Tunis, le « coup de gueule » épistolaire de Choucha et la carte-postale du Tunis cosmopolite d'il y a un demi-siècle par Ismaïl. Ce dernier vous apporte beaucoup d'informations sur les moeurs de la Tunisie contemporaine et introduit quelques réflexions sur la place du Juge dans ce contexte. le tout, dans une écriture gourmande et variée.
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Le Paradis des Femmes

Ode à la femme et au désir surtout masculin. De la mère en passant par la voisine, la cousine, la couturière l’auteur revient sur son enfance, son adolescence, ses premiers émois, les premiers regards, les gestes furtifs… de la tendresse, de la douceur . Ses rencontres amoureuses le suivent jusqu’à la vieillesse. Un merveilleux livre écrit dans un français admirable, des phrases courtes, une ponctuation saccadée. Et puis les odeurs que l’on devine, les couleurs, cette sensualité qui se dégage tout au long de ce roman, cet amour pour ces femmes, pour la Femme.
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Tunis Blues

Un livre que je conseille plus particulièrement à ceux qui ont vécu ou vivent en tunisie. C'est tellemnt vrai et si bien écrit! un régal!
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Le Paradis des Femmes

Éloge de la femme ou éloge du désir masculin ? Plutôt le second, tant les femmes aimées, ou plutôt désirées, sont curieusement absentes, comme en filigrane. Mabrouka, la servante noire, Odette la fille de la voisine, Kenza la cousine, Louina la couturière, plus tard Besma, Luz, Khadouja, Maria, Juliette... La liste est longue, et sans doute incomplète. Dans cette Tunis d'avant l'indépendance, religions et cultures se côtoient, laissant le champ ouvert aux regards appuyés, aux caresses furtives. Dans une langue savante, un français remarquable (Ali Bécheur revendique sa francophonie contre vents et marées), le narrateur évoque, au hasard de sa mémoire, comme des visions cinématographiques surgies du passé, ses souvenirs de petit garçon, d'adolescent (ah, la description de la circoncision !) puis d'adulte et de vieillard. Tout au long de sa vie, même à l'article de la mort, il n'aura fait que rêver les femmes, attendre la suivante qui va réveiller son désir. Une vision narcissique de l'amour (le mot n'est jamais prononcé !), mais racontée avec tellement de saveur et de sincérité qu'on lui pardonne volontiers son égocentrisme. C'est édité chez Elyzad à Tunis, un petit éditeur qu'il faut suivre, car tout y est bon pour qui sait apprécier la belle écriture...
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Chems Palace

Ouvrir ce petit livre est déjà un régal : de taille maniable, composé de feuillets de papier de qualité à l'impression aérée et très nette, enveloppée d'une couverture à rabats cartonnée illustrée avec élégance de palmiers colorés (Merci à Nebras Charfi pour cette composition) : la beauté, la couleur, l'élégance, le souci du lecteur avertissent déjà qu'un texte lui aussi soigné et délicatement sensuel nous attend : les éditions Elyzad, décidément, ne déçoivent jamais par leur présentation. Et quand on découvre le contenu...l'impression d'exigence et de soin se confirme !



Le narrateur de cette histoire est un instituteur retraité qui, à l'hiver de ses jours, revient s'installer dans l'oasis où il a autrefois été nommé. Au lieu de laisser les jours s'égrener paisiblement, le voilà sollicité par un de ses anciens élèves, Nadir, devenu Si Nadir (respect exprimé par Sidi, Seigneur), petit homme rond qui, devenu un puissant homme d'affaires dans l'hôtellerie, sollicite les talents d'écrivain de son môallem (maître) pour raconter sa vie.



Reprenant les termes de Victor Hugo en en inversant le sens, le narrateur se lance dans l'entreprise : « Quand je vous parle de moi je vous parle de vous » (Préface des Contemplations). C'est donc la vie de l'instituteur qui se dévoile au fil de la narration, appuyée sur le récit de Nadir qu'il reçoit par bribes sur des cassettes. Nous entendons le dictaphone et la voix du maître en un récit à la trame dense et parfois complexe. Les phrases s'enroulent en longues volutes, se répandent puis se resserrent, calligraphie compliquée, aérienne et légère comme le vol de l'épervier qui griffe le ciel, aiguë, griffue et élégante comme un firman persan. Le vocabulaire arabe s'insinue dans le discours, le précise, le modèle et nous entraîne vers des lieux perdus, réminiscence d'une sorte de paradis perdu. Bien sûr, il y a le parti-pris de célébrer le désert, ses traditions, ses beautés, dans un souffle orientaliste qui rappelle les grands peintres de l'Orient du XIXème siècle, Delacroix est même cité pour que rien ne nous échappe. Bien sûr, la vie frugale, modeste et dure est magnifiée par la plume de l'écrivain et il n'excelle jamais autant que lorsqu'il célèbre la magie du désert, laissant sciemment de côté l'obscurantisme de traditions ancestrales, la violence faite aux femmes, l'âpreté de la vie sous la tente et dans l'oasis. Mais il se dégage une telle puissance poétique, une telle beauté des mots et des images suggérées que le livre nous laisse muet, ébloui, regrettant déjà que le récit s'achève.



Il ne s'agit pourtant pas d'une écriture désincarnée, éthérée et purement cérébrale. Tout au contraire, la palette de l'auteur nous inonde de couleurs, de lumières, de parfums, d'érotisme voire de récits suggestifs ou crus au moment où le corps découvre le plaisir et s'en réjouit passionnément, naturellement. Les femmes ne sont pas les dernières dans ce registre qui affirment qu' « un bâton a besoin d'un tambour pour retentir », tandis que l'homme fait du sexe féminin une évocation ...gourmande en le comparant à une mangue, ou sacrée en y voyant des « glyphes intimes » ! L'écriture se fait ciselée, travaillée, en de longs développements enrichis parfois d’allitérations qui donnent envie de les lire à voix haute, comme un poème dans le désert : « le vol véloce de l' épervier », « caravanes englouties au fond le l'antique lac Triton, contrée de contes », « le cercle du clan, se bouclant comme un bouclier » etc...



Finalement l'histoire semble n'être qu'un prétexte à l'évocation de l'oasis, du désert, symboles éternels de la vie et de la mort : « L'amble lent de la chamelle manifeste que la vérité, sujette aux métamorphoses, est sœur de l'illusion et que le destin de toute chose créée, fût-ce le granit, finit en poussière. Et que l'on n'écrit pas des livres, mais des palimpsestes, ruines sur ruines, décombres sur décombres, la mort, sans cesse dénonçant l'absurdité de l'éternité, gommant les lignes de fuite de la vie. L’orgueil du sable est de se vouloir réceptacle de passage, non d'ancrage. Ici, où le pèlerin vacille sur son esquif qui tangue sur les crêtes friables de la patrie des nomades, sempiternels voyageurs porteurs de tentes, coureurs de steppes. »



Les amours impossibles de Nadir et de la jeune Rima, bédouine donc inaccessible, sa fuite en France, sa vie de gigolo suivie d'une réussite extraordinaire, tout cela n'est qu'un prétexte pour le narrateur à se souvenir de sa propre vie et à exalter le monde du désert.

Un beau livre, puissant et délicat à la fois. Merci aux éditions Elizad pour cette belle découverte.



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Petites pièces pour un puzzle

Comment exprimer l’infini nuancier des émotions qui font la vie d’un homme ?



Une question à laquelle il n’y a pas de réponse unique.

Avec seize récits, l’auteur tente de reconstituer le puzzle de sa vie, tournée vers les arts, éclairée par la splendeur, rythmée par l’amour et les émotions et menacée par le temps qui passe.

Autant de morceaux de vie, de réflexions et de souvenirs pour peindre un autoportrait tout en nuances et en subtilité dans une plume pleine de sensibilité et d’harmonie.

Un roman intime et intimiste d’une rare beauté.


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Les lendemains d'hier

Un roman qui mène le lecteur dans les rues de la Médina de Sousse à Tunis au temps du protectorat comme toile de fond de la relation d'un père et d'un fils.

Une histoire d'amour filiale extrêmement bien écrite et sensible dans un contexte historique vécu de l'intérieur... Très beau roman
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Le Paradis des Femmes

Belle découverte ! Dommage que le style raffiné traine parfois sur des longueurs difficiles à suivre.
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Tunis Blues

Tunis blues, c’est la nostalgie d’une époque, le vague à l’âme d’un Tunis des années 90’cosmopolite.



Comme un instantané, le récit tisse l’image d’une ville contemporaine tiraillée entre tradition et modernité dans laquelle toute une faune évolue.



Autour de grands sujets comme la démocratie, la religion ou la liberté, les personnages se croisent, se racontent et avancent en quête d’un objectif commun : la liberté, celle de choisir, d’être soi, de partir, d’aimer…



Une lecture-plaisir au texte envoûtant et à la plume travaillée que je ne peux que recommander !
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Le Paradis des Femmes

Le narrateur, écrivain en plein questionnement sur le sens de son métier, de sa vie, se replonge dans son histoire personnelle lorsqu’il tombe amoureux de Luz, une comédienne de théâtre. Des souvenirs de son enfance en Tunisie, dans une famille riche, son père est un des premiers avocats tunisiens, en passant par son adolescence, jusqu'à sa vie d'homme, il raconte surtout son éveil aux sens, ses perceptions. Bercé dans son enfance par les contes de sa tante Ommi Khadouja, il deviendra écrivain, jamais vraiment accepté parce que "ce n'est pas un métier" et parce qu'il écrit en français, jamais rejeté non plus, parce qu'il est du clan, de la famille.



Un roman qui a le goût de la nostalgie, celle de l’enfance, à Tunis d’avant l’indépendance où les religions et les cultures sont plurielles. Au hasard de sa mémoire, sans ordre chronologique, le narrateur dresse une radioscopie de sa vie, son enfance, son adolescent, ses premiers émois, ses rencontres amoureuses. Véritable ode à la femme ? Pas tout à fait, les femmes (mère, voisine, cousine, épouse, maitresse…) l’inspirent, jalonnent sa vie, exacerbent ses sens, éveillent sa poésie jusqu’à l’article de la mort mais elles restent en filigrane. L’éloge du désir masculin prend toute sa place, dans une écriture si poétique, pleine de couleurs, de saveurs qu’on pourrait (presque) l’oublier.



Le style est raffiné, la langue recherchée et dans un français impeccable.



Une belle évasion dans les mots au détour des ruelles de Tunis.
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Chems Palace

Un très beau texte poétique qui mêle passé, présent et futur. Avec une belle langue poétique, Ali Bécheur nous raconte l’évolution d’un village en Tunisie. De belles pages décrivent la nature et, en particulier, le changement des saisons et la lumière si caractéristique dans les oasis, à travers les feuilles de dattiers. Il nous raconte la vie et l’accession de Nadir, qui va devenir un magnat du tourisme de masse, mais comment et grâce à qui, est il devenu ce qu’il est ? C’est ce que va découvrir et raconter le narrateur, puisque Nadir lui commande une auto biographie. De Tozeur à Paris, Ali Becheur nous parle de l’évolution d’un pays, des traditions au modernisme. A noter à nouveau de la qualité du livre objet : j’apprécie beaucoup les couvertures, verdoyante et lumineuse pour ce roman, la couverture à rabais qui permet de protéger les pages et une typographie qui facilite la lecture. Merci Evelyne d’avoir fait voyager ce livre et vive les livres voyageurs.
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Le Paradis des Femmes

C’est un beau livre. Un peu hermétique par certains côtés car il distille son propos à son rythme qui peut ne pas être celui du lecteur dont l’impatience risque d’être troublée. Il suit sa voie et nous mène finalement à bon port comme il l’entend. Avec beaucoup de délicatesse.
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