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Critiques de Alice Renard (200)
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La Colère et l'Envie

Dès son plus jeune âge, Isor est différente des autres enfants. Elle ne parle pas , pique d'énormes colères, fugue régulièrement.



Ses parents désarmés se tournent vers le medical mais aucune solution n'est trouvée. Ils décident de lâcher prise. Ils créent pour Isor un cocon-prison où ses parents sont ses seuls contacts.



Un peu par hasard, elle croise la route d'un vieil homme Lucien, ancien photographe. Entre les deux une amitié se crée, fragilisant la structure familiale.



un roman déroutant mais étrangement fascinant.



Écrit à quatre voix, paf les différents protagonistes de l'histoire, on est plongé dans les pensées de chaque membre de cette famille, et ce y-compris dans la dernière partie d'Isor.



La première partie conte les premières années de la vie d'Isor, racontée en alternance par chacun des parents. La découverte de la différence, la vie au quotidien, les difficultés mais également les moments de complicité qu'ils essayent de créer.



La seconde partie commence avec la rencontre avec Lucien. L'amitié quasi-imediate entre ces deux êtres si dissemblables.



J'ai un peu moins apprécié le final, je l'avoue. Les dernières parties m'int semblé moins intéressantes mais ce n'est qu'une question de point de vue.



En tous cas c'est un premier roman atypique et bouleversant.





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La Colère et l'Envie

Et voilà le premier livre de cette année 2024 terminé… je me demande si je n’aurais pas plutôt dû le lire hier. Le choix de terminer l’année où de commencer la suivante par une telle lecture.

Isor ne le perçoit peut être pas de cette manière, mais sa vie est comparable à une aventure qu’aucun obstacle ne peut arrêter. Une très belle histoire, singulière, mais pleine de vie! Bravo à Alice Renard!
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La Colère et l'Envie

Comme l'an dernier je termine l'année sur un coup de cœur.

Le livre d'Alice Renard est un OVNI, un livre à quatre voix, trois parties.

Un style fluide, beau, et surtout juste.

Pour les personnages nous avons Isor, ses parents et Lucien.

Isor n'est pas une enfants comme les autres. La médecine n'arrive pas à définir sa pathologie, si pathologie il y a.

Ses parents sont démunis, son père est en colère, sa mère a envie d'y croire, mais ils n'arrivent pas à faire germer un minuscule brin de normalité.

un jour Isor rencontre Lucien, un septuagénaire, rien de prime abord ne devait rapprocher ce deux âmes, pourtant Ils vont s'apprivoiser.

C'est auprès de Lucien qu'elle va acquérir la colère et l'envie, refuser le fait d'entrer dans une case, voir plus grand. Ce livre nous apprend à écouter les silences, à les vivre, à les aimer, à refuser la norme. Magnifique.



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La Colère et l'Envie

Sacré premier roman, y a pas à dire, qui en déjoue presque tous les pièges, et qui reste surprenant de bout en bout, si bien par la langue très inventive et poétique (mais pas mièvre) que par la construction à la fois très structurée et inattendue, et par les personnages eux-mêmes qui se situent hors du temps et de la morale. La Colère et l'Envie se lit tout seul, il glisse comme un rêve qui persiste à nous habiter une fois éveillés.
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La Colère et l'Envie

Ah qui es-tu Isor ? toi qui porte un prénom peu commun, une espèce d'enfant sauvage ? 13 ans déjà et une vie propre à elle.

Sa mère Maud et son père, Camillo cherchent encore à comprendre : qui est-elle ? Elle ne réagit pas comme les autres enfants et à force, tous les 3 ont fini par vivre en s'isolant de l'extérieur, Ils la regardent grandir et se demandent comment elle pourra prendre son envol de jeune fille, étant déconnectée de tous les codes de la société.

Les voix du père et de la mère s'alternent dans des monologues intérieurs et nous décrivent avec leurs mots leur fille unique, comme s'ils étaient toujours spectateurs de son monde.

Puis un jour, ils confient Isor à un voisin, Lucien, un homme seul de 76 ans. Et une alchimie s'opère entre ces deux-là. Lucien s'attache et se met à adorer Isor comme sa propre petite fille. Des rituels se mettent en place. Cependant Lucien subit un AVC et bouleverse cet équilibre car Isor disparaît.

La voix d'Isor se fera entendre par l'intermédiaire de lettres qu'elle enverra à ses parents.

Une renaissance ? une révélation ?

Plusieurs éléments d'explication naitront de cette fugue qui révélera le passé de Lucien et l'avenir d'Isor.

Un roman que j'ai écouté et dont les voix résonnent encore, porté par une écriture juste et sensible.

Une très belle histoire, j'ai un coup de coeur pour ce roman d'une folle émotion. Et c'est un premier roman !

Les 4 voix des comédiens sont magnifiques et m'ont emportée, en particulier celle de Lucien.
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La Colère et l'Envie

𝐑é𝗌υꭑé :

Isor est une enfant différente, elle n'accède pas au langage et n'appréhende pas le monde comme les autres.

Nous allons la découvrir au travers du regard de ses parents dans une première partie. Ils nous livrent aussi leur manière de vivre cette parentalité particulière.

Puis, dans une seconde partie, c'est le vieux voisin, Lucien, qui fait la connaissance d'Isor et nous la présente sous un nouveau jour. Une relation très forte va naître entre eux. Lui, esseulé et écorché vif et elle qui lui redonne le goût à la vie et s'ouvre.

Puis surgit l'accident de Lucien et la fugue d'Isor maintenant adolescente.

Dans la dernière partie, la jeune fille se révèle au travers de sa plume. Solaire et émerveillée, finalement à sa place dans ce monde.



𝐀𝗏𝗂𝗌 :

Wouah! C'est un énorme coup de cœur pour moi.



Cette lecture à quatre voix est une superbe réussite! Chaque personnage est incarné avec brio. Les émotions sont véhiculées par leur ton, leur débit et leur charme. Les phrases prononcées en même temps par le père et la mère d'Isor. Oui, je pense que ce roman est particulièrement adapté pour l'écoute et il m'a plus ému sous ce format que si je l'avais lu moi même.



L'écriture est très belle et poétique. Je suis bluffée par ce premier roman qui me donne envie de lire encore l'autrice.



L'histoire est touchante, émouvante. Accepter la différence, accepter que l'amour et les liens aux autres conduisent à des douleurs mais que la magnificence des moments partagés en vaut la peine.



Je remercie @netgalleyfrance et @lizzie_livresaudio pour ce merveilleux moment passé avec ces personnages.



Vous l'aurez compris, ce livre est incontournable!

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La Colère et l'Envie





Journal de lecture - 25 décembre 2023 -



D’entrée de jeu, le style simple et clair me plaît et l’entrée en matière directe aussi. Une mère, avec une approche presque poétique et un père, plus distancié, peut-être plus intellectuel au départ ( mais qui évoluera ) livrent leurs perceptions sur leur fille muette, Isos, dans une structure narrative originale. La petite a treize ans.



Je n’ai pu m’empêcher de sourire quand le père raconte tous les conseils et diagnostics différents reçus de tout le monde, spécialistes de toutes sortes et connaissances. C’est si courant dans nos vies et on ne peut s’empêcher d’en donner nous-mêmes croyant aider ou posséder une vérité !



Maude et Camillio, les parents, font un jour sur elle une découverte étonnante qui introduit encore un peu plus de mystère et donne de l’élan au roman et ils tentent aussi d’expliquer ses colères subites. Intéressant.



Partie II - Changement de narrateur, un voisin, un homme âgé, doit garder Isor, les parents devant faire face à une urgence, un problème domestique. Je crois que je vais adorer cette relation qui prend naissance entre les deux. Et, effectivement, après deux pages, je suis conquise par la sagesse de ce vieillard et la description de ses jours. Et… il fait du bien à Isor ! La guérira-t-il ? Est-ce bien nécessaire ? Invité par les parents d’Isor, nous avons droit à un bel échange révélateur des attitudes de chacun. Le procédé narratif utilisé ( les parenthèses ) rend compte de la sous-conversation de Camilio et Maude et semblent donner raison aux intuitions que le vieillard avait eu sur eux et nous découvrons les préjugés et les peurs de la mère. Cet homme âgé est vraiment très attachant : « L’amour a sa grammaire. Et comme dans toutes les langues, sans la pratiquer, on la perd. Au fil des mois, j’ai réappris l’ Absence, l’Attente, le Comblement, la Dépendance, la Fête, l’Impatience, la Jalousie, le Rêve et la Rêverie, le Ravissement, le Rendez-vous, la Solitude et le Souvenir. Tout un abécédaire que je potasse studieusement. J’aime être cet écolier des sentiments. »



Partie III : Renversement de situation et de tout ce qu’on croyait savoir sur les parents et sur Isor ! Son vieil ami Lucien demeure tout aussi attachant. Moi, « Je suis très joie », et de plus en plus, d’avoir découvert ce roman.



Bilan : Ce roman est magnifique, touchant et profond tant au niveau du contenu que de la forme. En relisant la note de lecture de Christine Robert sur ce groupe, et qui m’a donné le goût de lire cette œuvre, j’apprends que l’auteure n’a que vingt et un an et je suis ébahie de sa maturité personnelle et littéraire et j’ai bien le goût de la lire encore. Merci Christine Robert pour cette lecture qui fait du bien et qui nous apprend.

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La Colère et l'Envie

Je suis un peu mitigée. Roman plein de poésie avec des phrases magnifiques que j’ai lu plusieurs fois tellement elles m’atteignaient en plein cœur. Et en même temps je suis un peu dérangé par cet amour que l’on a du mal à définir s’il est physique entre Isor et Lucien ou platonique. Je pense que le faite qu’isor soit à peine adolescente me gêne même si son histoire avec Lucien l’a sauvé et liberé.



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La Colère et l'Envie

Voilà un livre qui ne peut, je pense, laisser indifférent.

Surtout dans ses débuts, qu'est-ce qu'il m'a excédée ! Bien sûr, je l'ai lu (aussi) avec un oeil de professionnelle, et bonjour la caricature !

Quant aux parents... là aussi le trait est bien marqué, chacun avec ses spécificités, histoire qu'on puisse les catégoriser sans risque d'erreur. Tout au long de leur écrit je me suis demandée ce que ces deux-là faisaient encore ensemble.

Puis vient Lucien. Je redoutais l'ambiguïté, le malaise. Mais non. C'est juste un peu long. On a compris, ça n'etait pas la peine d'en rajouter dans les sous titres.

Dernière partie, l'écriture de la petite. C'est beau, c'est poétique, nous voilà totalement dans le conte. Et moi je pensais à Un enfant sans histoire, et je me disais que la réalité n'a rien d'un conte de fées.

Peut-être que si je n'avais pas lu le quatrième de couverture, peut-être que si l'editrice n'avait pas tant insisté sur le jeune âge de l'auteur et sa précocité, peut-être aurais je évité les a-priori.

Je crois surtout qu'elle a des comptes à régler, et que ses livres seront moins tranchants une fois qu'elle aura pris du recul sur sa propre histoire.
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La Colère et l'Envie

C'est l'histoire de la petite Isor, féline, qui observe, court, crie, contemple, fugue, s'émerveille, aime, caline, ronronne, comme un petit chat. Un petit animal, pas une petite fille au grand dam de ses parents. Isor pleine de curiosité, d'amour à partager, à découvrir, et qui surprend, ses parents, qui redonne la joie de vivre à un vieil homme triste.

Un magnifique roman chorale, épistolaire, écrit par une jeune auteure à l'immense talent, et d'une très grande sensibilité.
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La Colère et l'Envie

Quel livre ! Après une succession de petites déceptions ce bouquin m’est arrivé par hasard, emprunté à la bibliothèque, car en vue sur l’étagère. Quel bonheur !

Isor est une petite fille différente, elle va vivre entre son père et sa mère, une sorte d’enfermement familial. Elle s’échappe cependant la nuit, concession accordée par des parents aimants, mais maladroits, chacun dans leur ressenti. Et un jour elle rencontre Lucien. Lui aussi vit enfermé dans ses remords, regrets, chagrins… La preuve ses voisins ne le connaissent pas. Ces 2 la, isolés en un même vont se reconnaître, s’apprivoiser, s’aimer en toute simplicité. J’ai trouvé ce livre tellement beau. La forme est originale et colle à la différence des personnages, l’écriture également. La fin est d’une beauté, qui nous chavire. Un 1er roman magistral, dont j’avais si peu entendu parler. Dommage de passer à côté.
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La Colère et l'Envie

Il ne faut pas être fatiguée pour lire ce livre.

Il ne faut pas non plus être pressée.

Or je suis fatiguée et pressée.

C'est peut-être pour cela que je n'ai pas compris le livre ou son succès ?



J'ai aimé la première partie mais en me posant souvent la question de savoir temporalité. Je n'ai pas vu Isor grandir. Je n'ai pas vu ses parents évoluer, se fatiguer, s'user. Ils ont toujours été admirative pour l'une, en colère pour l'autre. Je n'ai pas compris que c'était un conte, j'ai attendu les services sociaux.



J'ai été perdue dans la deuxième partie. Qui est ce vieux, que veut-il, que trouve-t-il ? J'ai été méfiante comme Maud. Cette relation m'a semblé malsaine. Et finalement, j'ai accepté. A contre gré. Touchée par certaines scènes, par les déguisements, par les dominos.



Quant à la troisième partie... Isor sait écrire et écrire un mauvais français complètement artificiel. Cette jeune fille a vécu seize ans en France. D'accord, elle regardait des chaînes étrangères et a pu être influencée par d'autres langues.

Mais elle écrit sans faute d'orthographe, simplement avec des fautes de syntaxe ? Oh ! C'est un conte, d'accord, mais on me demande de comprendre un discours pseudo philosophique (la vérité sort de la simple d'esprit, de cette jeune fille animale) sans remettre en question qu'elle sache écrire mais pas s'exprimer ?

Cette partie m'a demandé un effort de concentration trop important pour comprendre les mots et le message m'est passé au-dessus.





Beaucoup de critiques ont salué le travail de l'autrice, son jeune âge. J'avoue ne pas être sensible à cet argument. Un roman plus simple, moins dans la recherche de style m'aurait davantage convenu.
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La Colère et l'Envie

Ce livre est encombré de citations comme si l'autrice voulait nous montrer sa culture. Elle cite en vrac Barthes, Agnès Varda,Sénèque, le petit prince, Voltaire, Rabelais,Diderot, La nouvelle Heloïse, Ingmar Bergman etc. Le vécu des personnages, leurs sentiments, leurs sensations,leurs envies nous sont le plus souvent transmis à travers des références culturelles. Alice Renard ne peut pas s'empêcher de nous expliquer que le mot enfant vient de infans. Je suis étonné qu'aucune critique ne mentionne ce que je souligne là. L'idée de montrer Isor vue par son père, sa mère, le voisin âgé et elle même est excellente mais le récit pétri de citations évoque d'abord une jeune femme qui passe un concours à coup de références culturelles. Quel ennui !!!

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La Colère et l'Envie

Waouhhh ! Oui, cela suffirait presque à résumer mon sentiment après avoir refermé, les yeux humides, ce livre ! Et dire que c'est un premier roman ! J'ai adoré ! Quoi exactement ? Tout ! L'histoire, dont j'avais tout de suite su qu'elle me plairait en en lisant le résumé. le style et la narration, intelligents, profonds, puissants et doux à la fois. J'ai été happée par ce récit, court mais intense, d'une façon à laquelle je ne m'attendais pas, je l'ai dévoré, en apnée, ou en apesanteur je ne sais pas trop !



L'histoire est belle, profondément belle : Isor est une enfant différente, d'une différence sur laquelle le corps médical bute et ne parvient à poser un nom, un diagnostic ; d'une différence que ses parents ont fini par accepter, mais dont ils souffrent et s'accommodent comme ils peuvent, chacun à sa façon. Lucien est un voisin âgé solitaire, qui porte un lourd fardeau, de culpabilité et de tristesse. Ce récit est celui de leur rencontre, évidente, salvatrice, rédemptrice.



J'ai trouvé la construction du récit intelligente, avec 3 parties elles aussi différentes, mais toutes vivantes, vibrantes, qui voient et font grandir Isor, et qui posent progressivement une certaine tension dans l'histoire. L'écriture est belle, ciselée, intelligente et recherchée tout en restant accessible, agréable et fluide. Je me suis attachée à ces deux êtres, si émouvants dans leur solitude, si beaux dans leur découverte mutuelle et leur amour. C'est une histoire qui nous conte la différence, la souffrance, la vieillesse, le bonheur, ... C'est une histoire qui m'a emportée, profondément touchée et émue ! Un vrai coup de coeur, mon coup de coeur pour cette année de lecture !



« C'est fou comme on peut se tromper sur un nombre incalculable de sujets. Chaque certitude est une erreur en puissance. Chaque certitude est une erreur en puissance. Qui éclate un jour. »
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La Colère et l'Envie

Un joli roman sur l'histoire d'Igor, une enfant différente. Nous la découvrons d'abord au travers des yeux de ses parents. Des parents qui aiment leur fille mais se sentent perdus face à sa différence. Quelke attitude adopter? La famille a tendance à se replier sur elle-même. Et puis un jour leur fille leur fait comprendre son envie de liberté.

Dans un second temps, nous découvrons Lucien, un voisin d'isor. Le vieil homme va établir un lien particulier avec la jeune fille qu'elle est en train de devenir...

Enfin Isor elle-même prend la parole dans une troisième partie où elle tente de trouver sa place.

J'ai été très séduite par les deux premières parties de l'histoire mais malheureusement moins convaincue par la dernière. Est-ce la narration ou le peu de crédibilité se cette derrière partie? Je ne saurais le dire. En tous cas c'est dommage, l'auteure m'a un peu perdue en route.
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La Colère et l'Envie

Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions Lizzie pour m'avoir permis de découvrir la version audio de #LaColèreetlEnvie lue par Hugues Boucher, Grétel Delattre, Alice de Lencquesaing, Michel Favory.



Maude et Camillo sont les parents d'Isor, enfant spéciale, différente, mutique, déficiente ? Ses parents ne la pensent pas capable de survivre dans la société. C'est pourquoi ils choisissent de la déscolariser, et de la garder "en sécurité" entre les murs de leur appartement. Jusqu'à ce qu'ils soient obligés de la déposer une après-midi chez Lucien, leur voisin septuagénaire. C'est alors qu'Isor s'ouvre au monde, enfin, une certaine partie du monde...



La première partie raconte le quotidien de parents d'une enfant différente. Parents aimants, démunis, entre errances diagnostiques, désespoir, impuissance absolue face au mutisme, incompréhension, frustration... Malgré le temps passé à chercher des solutions, des options, ils ne parviennent pas à intégrer Isor au monde, et s'éloignent peu à peu de la société, eux aussi.

La deuxième partie est racontée par Lucien, qui voit autre chose en Isor... Ce sont alors les dissemblances entre jeunesse et vieillesse qui font leur apparition, et les ressemblances entre les handicaps physiques et la différence mentale. Réflexions sur le temps qui passe, sur les souvenirs, l'enfance, les écarts entre générations : Lucien nous offre le recul d'un sage âgé : un regard bienveillant, décalé, plein de sagesse et de philosophie.

Enfin, la parole est donnée à Isor : fraîcheur et curiosité d'une jeunesse qui aurait dû s'estomper chez une adolescente...

Lorsque la crainte de la lassitude pointe son nez, un nouveau protagoniste vient porter un regard nouveau sur Isor et ses difficultés...



J'ai aimé le début de la première partie, le style particulier, ces échanges de voix (très prégnants en audiolivre, évidemment) et la description du parcours de combattant.e.s des parents, qui m'a semblé plutôt réaliste. Et lorsque je commençais à m'ennuyer un peu malgré mon attrait pour le thème et la qualité de l'écriture et de la lecture, Lucien a fait son apparition pour relancer ma curiosité et mon attention. Malheureusement, j'ai trouvé la troisième partie incohérente, tant dans le déroulement des événements, qu'à travers le vocabulaire employé.



Les lecteurices sont absolument parfait.e.s ! Hugues Boucher, Grétel Delattre, Alice de Lencquesaing, Michel Favory : chacun et chacune se fond dans la peau du personnage dont il porte les pensées. J'ai particulièrement aimé la voix de Lucien : profonde, sereine, grave et pleine. Mais ce n'est vraiment qu'une question de goût auditif car les autres lecteurices jouent à merveille leur rôle : les intonation, la diction, l'impulsion... tout est absolument juste et empreint de sincérité.



#LaColèreetlEnvie #NetGalleyFrance
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La Colère et l'Envie

Trois voix, le père, la mère, et Isor.

Mais Isor est mutique, ne s’exprime que par cris, par colère, par silences.

Jeune enfant, dite différente, pour certains attardée, pour d’autres autiste.

Le père et la mère relatent leurs quotidiens avec cette enfant, leurs douleurs, incompréhensions, frustrations, ce manque de retours, d’amours, de ne pas savoir faire, leurs culpabilités.

Puis une rencontre, Lucien, septuagénaire, monsieur avec ses habitudes, son rythme, rythme bousculé par Isor.

Isor qui hurle de joie à la musique que Lucien écoute, qui tremble au notes, aux émotions procurées, qui réagit, qui sors de sa bulle, qui échange avec Lucien.

Un échange qui va épanouir l’enfant, qui va faire sortir de sa grisaille le vieil homme, qui va réveiller un cœur endormi.

Un amour va naitre, inconditionnel, beau, pur.

Une plume d’une maitrise, d’une beauté, d’une ingéniosité incroyable dans la construction nous guide jusqu’au bout du récit, tiens en haleine, interroge, puis au final bouleverse.

Un bonheur de lecture, d’émotion.
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La Colère et l'Envie

Le roman, « La colère et l’envie » de Alice Renard, questionne sur le rôle parental et l’implication médicale face à une enfant mutique s’exprimant avec des débordements de joie et de tristesse, de danses, mais aussi de colère. Isor, enfant unique de Maude, la mère, et Camillio, le père, mène une vie parallèle à la réalité d’un univers qui n’est pas le sien. Isor, avec son refus d’apprendre, grandit au hard des rencontres, celles qui modifient le cours d’une vie. Isor, être attachant qui nous émeut à la lecture des pages tournées à l’envi, dévoiler plus le roman serait une erreur. Alice renard, 22 ans, est une écrivaine de talent qui, avis personnel, comptera parmi les gens de lettres de demain.
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La Colère et l'Envie

Isor est une enfant qui ne communique pas, n'apprend pas, imite de façon incongrue et présente parfois d'inexplicables accès de colère. Dans la première partie du roman, s'alternent des fragments qui expriment le désarroi de sa mère et de son père ; par petites touches progressives, leurs narrations respectives des expériences vécues avec l'enfant – quelquefois les mêmes –, leurs ressentis si différents l'un de l'autre concernant cette petite fille qui leur semble ne pas grandir, donnent au lecteur une impression de plus en plus précise de l'incapacité que les parents ont, devant l'anormalité, à entrer en relation aussi bien entre eux qu'avec elle. Cette incapacité est renforcée par leur décision de s'isoler de l'univers des soignants, de l'école et des services sociaux – dont ils n'ont tiré qu'incompréhension et frustrations – et de faire vivre à Isor une existence totalement désocialisée.

Puis survient la première action de la trame : alors qu'Isor est confiée pour quelques heures à Lucien, un taciturne voisin septuagénaire, elle prend l'habitude de se rendre chez lui de façon quotidienne, et il s'instaure rapidement entre ces deux âmes en souffrance une communion d'esprit nourrie par un profond sentiment amoureux. La deuxième partie du roman consiste dans la description de ce lien par Lucien, qui s'adresse alternativement à Isor et au lecteur en lui fournissant un troisième point de vue sur la petite fille et sur ses parents, lequel diffère considérablement de celui qu'il avait pu se former jusque là. De la description de leurs après-midis passés à faire des jeux et des imitations et à écouter de la musique classique, un sentiment nouveau de joie et d'épanouissement émerge.

Quelques années plus tard intervient la seconde action dramatique : Lucien est victime d'un AVC, Isor fugue. Ses parents ont des sentiments d'inquiétude terrorisée mêlés de ressentiment à son adresse : pourtant Isor, qu'ils croyaient inapte au langage et a fortiori illettrée, leur envoie des lettres qu'elle écrit tous les jours, pleines d'affection et d'une vaste palette de sentiments. La troisième partie se compose donc principalement de ces missives, écrites dans la langue aussi originale que poétique de la jeune fille, dans lesquelles elle les tient au courant de son voyage ; le lecteur apprend progressivement que sa destination représente une sorte de mission qu'elle accomplit pour le compte de Lucien en fin de vie. Le passé et le drame de celui-ci s'élucident comme dans un polar, à mesure qu'est ébauché un dernier personnage, Aniella, qui représente le trait d'union entre Isor et Lucien.

Dans ce premier roman, la très jeune autrice affronte les thèmes de la neurodiversité et de l'hypersensibilité, de l'incommunicabilité entre parents et enfant, de liens de connexion psychique non conventionnels. Si à aucun moment le personnage d'Isor n'est caractérisé comme étant autiste, ni même comme souffrant d'une pathologie psychiatrique identifiable, les différents points de vue, à l'inverse, en offrent des facettes multiples et plurielles qui révèlent une sensibilité et des aptitudes inhabituelles déroutantes. Le langage inventé pour chaque personnage lui est propre et contribue très efficacement à animer son caractère. La narration foisonne de fulgurances qui ont eu sur moi un impact émotionnel très fort. Je suis stupéfait devant la maturité que je découvre chez un écrivain aussi jeune et talentueuse. Cette lecture compte parmi les plus marquantes non seulement de cette année qui se clôt, mais sans doute des dernières années.
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La Colère et l'Envie

A la suite des Correspondances de Manosque, je n'avais pas pris ce roman, peut-être agacée par le côté phénomène de foire, une autrice de 21 ans sacrée par le Monde des livres, l'insistance de la rencontre sur les liens entre l'héroïne et l'autrice, le risque d'être confinée dans un livre-diagnostic-développement personnel pour zèbres. Bref, un coup dans l'eau.



Et puis, par curiosité, j'ai fini par entrer dans ce premier roman, une fois la rentrée littéraire passée. Il était court, en cas de déception je n'aurais pas perdu trop de temps. La première partie ressemble à une pièce de théâtre où les voix du père (Camilio, laveur de vitres d'origine italienne) et la mère (Maude, pompière) alternent, dans un dialogue de sourd d'abord stupéfait du silence et de la singularité de leur fille, abasourdi par le parcours médico-diagnostic qui leur est proposé, et finalement épuisé par un mode de vie presque hors de la société, à essayer d'élever, entourer, protéger leur fille si différente. Car Isor alterne comportements débiles et sensibilité extrême (aux chaînes télé étrangères, à la musique). Et elle se tait, alors même qu'un spécialiste assène aux parents qu'elle "pourrait" parler. Si elle le voulait.



La deuxième partie s'ouvre sur la voix de Lucien, le vieux voisin qui doit garder Idir lors d’une réparation de plomberie chez ses parents. Lucien vit reclus dans son deuil et la musique, le surgissement d’Isor pourrait être un cataclysme, mais c’est un catalyseur de désir. C’est une affection profonde qui naît entre les deux êtres, nourrie de jeux de société, de musique et de connivence silencieuse.



Un jour, un événement se produit, qui amène Idir à disparaître, et à écrire des lettres à ses parents dans une langue fraîche, inventive et sensible. Troisième partie qui nous donne à comprendre le titre et la philosophie de l’autrice sur la vie et des accidents.



Je sors de cette lecture enchantée et rafraîchie, non sans garder un petit goût de La Vie devant soi. Bravo et longue vie à cette jeune autrice plus que prometteuse !
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