AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.99/5 (sur 691 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , 2002
Biographie :

Alice Renard est une écrivaine française.

Diagnostiquée précoce à l’âge de six ans, elle obtient un baccalauréat en filière scientifique. Elle entreprend ensuite des études de littérature médiévale à la Sorbonne.

Du fait de son parcours, elle se dit intéressée par les problématiques de neurodiversité et de l’hypersensibilité.

Elle publie son premier roman, "La Colère et l'Envie" à l'âge de 21 ans. Lors de la rentrée littéraire 2023, son roman, publié aux éditions Héloïse d'Ormesson, est très remarqué et se classe, dès sa parution, parmi les meilleures ventes.

Consacré au silence et à l'éveil d’une voix, il est sélectionné pour le Prix littéraire "Le Monde", le Prix Femina et reçoit le Prix Méduse 2023 puis le Prix littéraire de la vocation 2023.

Alice Renard s’apprête aujourd’hui à expérimenter un nouveau mode de vie dans un petit village des Pyrénées.

+ Voir plus
Ajouter des informations
Bibliographie de Alice Renard   (1)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Partez à la rencontre d'Alice Renard, dans les coulisses de l'enregistrement de son premier roman La Colère et l'Envie. Isor n'est pas comme les autres. Une existence en huis clos s'est construite autour de cette petite fille mutique rejetant les normes. Puis un jour, elle rencontre Lucien, un voisin septuagénaire. Entre ces âmes farouches, l'alchimie opère immédiatement. Quelques années plus tard, lorsqu'un accident vient bouleverser la vie qu'ils s'étaient inventée, Isor s'enfuit. En chemin, elle va enfin rencontrer un monde assez vaste pour elle. La Colère et l'Envie est le portrait d'une enfant qui n'entre pas dans les cases. C'est une histoire d'amour éruptive, d'émancipation et de réconciliation. Alice Renard impose une voix d'une incroyable maturité ; sa plume maîtrisée sculpte le silence et nous éblouit. La Colère et l'envie d'Alice Renard a reçu le Prix Méduse 2023 et le Prix littéraire de la Vocation. Lu par Hugues Boucher, Grétel Delattre, Alice de Lencquesaing, Michel Favory "Écoutez un extrait" : https://www.lizzie.audio/content/la-colere-et-l-envie "Rejoignez-nous sur nos réseaux sociaux" Instagram : https://www.instagram.com/lizzie_livresaudio/ Facebook : https://www.facebook.com/Lizzie.LisezAvecLesOreilles Activez la cloche pour être informé de nos nouvelles vidéos et abonnez vous !

+ Lire la suite

Citations et extraits (131) Voir plus Ajouter une citation
J’ai toujours distingué deux types d’amitié. Les amitiés de circonstances et les amitiés par élection. La différence, la hiérarchie que j’établis entre les deux ne se dit pas en termes d’intensité mais plutôt de prestige moral. Je m’explique. Les amitiés de circonstances (le principe est également valable pour l’amour) se nouent sous une certaine forme de contrainte : nous sommes camarades de classes, collègues, colocataires, voisins. C’est à force de se voir que nous devenons amis. Par la force des choses. Je ne nie pas qu’il faille toutefois un terrain fertile pour que ce genre d’amitié s’établisse – ainsi, nous ne sommes pas amis avec tous nos voisins. Mais la proximité quotidienne enclenche voire force un processus qui, autrement, aurait pu ne jamais advenir. Chaque jour ou presque, le quotidien partagé alimente les conversations et il n’est besoin d’aucun effort pour savoir où et quand se voir, ou quoi se dire. Ces amitiés ou amours de circonstances remplissent nos vies et je ne les méprise pas. Mais il me semble qu’un type de relation supérieure existe : celle par élection. On se croise un jour et, entre nous, les évènements naturels devaient s’arrêter là. C’est nous qui décidons de faire entrer l’autre dans notre vie. Certains qu’il s’agit là d’une chose d’importance, nous nous rappelons, nous nous donnons des rendez-vous, nous nous écrivons puisque nous voulons changer le cours du destin et nous fabriquer de toutes pièces, par la seule force de notre volonté, un quotidien où l’autre soit.
[…] Mais la règle est, me semble-t-il, que plus ou moins plus de notre volonté (plus elle est mise à l'effort) plus l'amitié a de valeur.
(p.64-66)
Commenter  J’apprécie          382
Je n'oublierai jamais ce moment, les sourcils velus et arrogants du médecin, un jeune interne en psychiatrie. Docteur Jard - fier comme un coq. Pour lui, tout était clair. Isor avait effectivement des difficultés à se concentrer, c'était tout. Il avait passé trente minutes avec elle, mais ça y est, il la connaissait mieux que nous, avait tout compris, et me démontrait l'infinie supériorité de son expertise par une chiée de mots savants appris d'hier.
(p.28)
Commenter  J’apprécie          340
Vous les deux,
Je respire. Je suis libre. Je marche sur les chemins noirs. Le monde est à moi. Je suis libre ! Comment il va, Lucien ? Dis-lui que tout ira bien de lui comme de nous.
J’affronterai son désastre pour lui.
Je rencontre la nuit. A Bercy, j’essaye, pour pas que tu t’effrayes, de rentrer tôt, et puis c’est des nuits de la ville, des nuits qui n’en sont pas, des nuits où s’agroupent les gens qui ont peur des nuits. Ici, pas de fuite ! Je regarde les couchers de soleil, pour ce que je veux voir la nuit qui arrive avec les siennes facéties et lenteurs. A cette heure-là, il y a quelque chose faite pour moi, à ma taille. Pour la première fois, j’ai plus d’air que j’en boirai.
J’avais des murs dans la tête. Des murs partout partout partout. Les articulations qui grippent, le sentiment entre les œillères. Ne pas oser s’élancer à la lutte, à la conquête. Mais maintenant me suis mise à table du soleil et veux rencontrer les hommes et les femmes qui ont du turquoise plein les poumons. Ai franchi les barbelés de l’asphyxie et je vis ce que je suis née. Suis grande aujourd’hui.
Reviendrai vite pour aboutir les promesses.
Bises, bises, bises, t’en fais pas ! Je vis le beau temps,
I.
Commenter  J’apprécie          190
Quand on est jeune, il est absolument impossible de s'imaginer ce que c'est qu'être vieux. Même avec un esprit vif et plein d'imagination, cette idée-là est hors de portée. Peut-être peut-on concevoir ce que le corps subit : l'arthrose, la faiblesse dans le corps pour marcher, dans les bras pour soulever, dans les mains pour ouvrir le moindre opercule. Mais combien l'esprit se fatigue et s'oublie, non, non, c'est inconcevable. Le courage, la patience qui manque à chaque imprévu. Les moindres perturbations vécues comme des bouleversements dont il faut parfois quinze jours pour se remettre. Cette impression qu'on a vidé tous les stocks : d'amabilité, d'enthousiasme, de volonté. Et cette étrange parcimonie de la tendresse qui s'instaure lorsque l'on se persuade que les réserves sont épuisées...
(p. 63)
Commenter  J’apprécie          300
Ma père mon mère, les deux,
Toute chose est bien. Le matin, quand je lave les cheveux, je me dis : peut-être ce matin ils vont pas boucler ? Et finalement, à la manière de tous les autres jours, les boucles se reforment depuis les cheveux lourds et lisses d’eau. Je suis toute contentement.
Mère, papou, ici sont les volcans. C’est fou : avant je m’ennuie tellement que j’aurais pu me mordre mes doigts, me mordre mes mains, me mordre mes bras pour que se passe quelque chose. Ici sont les volcans. J’écoute les grands ventres qui gargouillent. Comme des ventres enceintes. Les gens ont peur, parfois, mais c’est si bon. Je prends le bateau pour rejoindre la grande île.
Suis en train de laisser pousser des racines dans cette terre. De longues longues racines. Parce que j’ai l’impression que j’en ai de sérieuses.
Je vous embrasse comme j’aurais fait si je suis là,
I
Commenter  J’apprécie          120
Lucien me manque encore pire que les couleurs quand vient la nuit
Commenter  J’apprécie          260
C’est dans les larmes que l’on pressent la douleur qui doit être la sienne. Une douleur indescriptible, au-delà de tout. Pas au-delà en intensité, non. Simplement, elle prend place hors de là où gisent les douleurs ordinaires. Celle-ci se situe plus loin, plus profond, sur une autre couche, proprement indéracinable. À côté de toute vraisemblance. Vissée à son être par des vis de fer.
Commenter  J’apprécie          244
Pourtant, ton nom, je l’adore. Je te le dirai demain, quand tu viendras. C’est formidable comme il me fait voyager, ton nom. Isor, à mi-chemin entre Isidore et Igor. Isidore de Séville, c’est Carthagène, c’est l’évêque de cette Espagne wisigothe du VIe siècle qui a écrit Les Étymologies. C’est l’Andalousie des premiers siècles du christianisme, et le Guadalquivir qui serpente depuis Cordoue et qu’ont peut-être remonté les Maures. Tout à l’inverse, à l’autre bout du spectre de ton nom, il y a l’hiver russe et ses vents glacés comme des coups de poignard. Un de ces noms du Michel Strogoff que je lisais enfant, et le périple de Moscou à Irkoutsk, capitale de la Sibérie orientale, pour avertir le tsar que les hordes de barbares déferlent. La force russe, la tragédie et la rage face aux envahisseurs – tout cela dans tes yeux grands ouverts.
Mon Isor, assurément ton nom était pour toi, un nom émaillé de vaillance ancienne, patiné de sagesse disparue.
Commenter  J’apprécie          232
J'ai toujours été mal à l'aise en compagnie d'enfants. De mon temps, les enfants, soit on les ignorait, soit on les traitait en adultes avant l'âge. C'était nous, les adultes, qui tirions leur sort à pile ou face. Aujourd'hui, j'ai l'impression que les enfants ont perdu leur étymologie. Ils ne sont plus in-fans, ceux qui ne parlent pas encore : ils ont appris à importuner. Ce sont des boîtes à questions, des moulins à demandes. Toujours à attendre de vous quelque chose. Pire que des créanciers, ils vous réclament des comptes.
(p.69)
Commenter  J’apprécie          230
L’amour a sa grammaire. Et comme dans toutes les langues, sans la pratiquer, on la perd. Au fil des mois, j’ai réappris l’Absence, l’Attente, le Comblement, la Dépendance, la Fête, l’Impatience, la Jalousie, le Rêve et la Rêverie, le Ravissement, le Rendez-vous, la Solitude et le Souvenir. Tout un abécédaire que je potasse studieusement. J’aime être cet écolier des sentiments.
Dis, dis, mon Isor, reviendras-tu demain après-midi ?
Commenter  J’apprécie          220

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alice Renard (924)Voir plus

Quiz Voir plus

Le printemps

Quel est le nom de la déesse romaine du printemps et de la fertilité ?

Maia
Libitina
Vesta

18 questions
171 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..