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Critiques de Allen S. Weiss (6)
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L'autobiographie de Teddy

Alors qu’il prépare un déménagement et s‘affaire au délicat déplacement des dix mille volumes de sa bibliothèque, l’auteur retrouve son vieil ours en peluche, oublié depuis quarante ans dans un tiroir. Une marée de souvenirs remonte alors à la surface.





Pour Allen S. Weiss, sa « bibliothèque musée », si soigneusement constituée et rangée, est toute sa vie et plus encore : « préférant me définir par mon écriture plutôt que par ma nationalité, mon genre, ma race, ma sexualité ou toute autre forme d’auto-identification, il est évident que ma bibliothèque est la matrice de mon identité, qu’elle exprime les linéaments de mon âme ». Il va même plus loin : « une bibliothèque est une forme d’inconscient de la personne », une source dont ses propres œuvres sont « une sorte de distillation ou de sublimation ». Quand il écrit, c’est le fantôme de sa bibliothèque qu’il a en tête et qui l’inspire.





Aussi, lorsqu’il se lance dans l’inventaire de ses livres lors de leur mise en cartons, l’écrivain s’apprête à en tirer une sorte d’autobiographie, dessinée au fil de ses acquisitions et du progrès de ses croyances et de ses connaissances. De fait, même s’il ne cite que peu de titres, il est clair que ce texte nourri de tant de lectures préalables est celui d’un érudit, qui a par ailleurs déjà signé une palette d'ouvrages tous surprenants et atypiques, sur des sujets aussi variés que l’art brut, le théâtre d’avant-garde, la radio expérimentale, le paysagisme et la gastronomie.





Mais voilà qu’entre poussière et cartons resurgit à l’improviste ce vieux Teddy, symbole oublié d’un inconscient encore plus puissant, car plus fondamental et plus enfoui : celui de la petite enfance et de ses terreurs, des monstres à la cave et des fantômes au grenier, dont pas plus que du détail de sa bibliographie, l’on ne percevra rien de précis, si ce n’est l’ombre de parents réchappés de la Shoah et le spectre de la paranoïa maccarthyste dans l’Amérique des années cinquante. Dès lors, c’est une toute autre histoire personnelle qui s’impose à la mémoire d’Allen S. Weiss, dictée par un vieil ours mité qui se révèle étrangement parent de ces poupées et marionnettes qu’il a mises en scène au théâtre, ou qu’il a filmées dans un documentaire consacré aux inquiétantes Poupées des Ténèbres de Michel Nedjar.





Le résultat est un court ouvrage déconcertant, labyrinthique jusqu’à en paraître presque abscons, clairement métaphysique et érudit dans son tissage de références et de réflexions littéraires, artistiques et philosophiques, et finalement attachant dans sa lutte contre ses fantômes et dans sa passion absolue pour les livres et ce qu’ils représentent. Un Objet Littéraire Non Identifié pas si facile d’accès, mais néanmoins troublant.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le goût de Kyoto

Le goût de Kyoto c'est la quintessence du Japon.

J'ai commencé mon voyage, un mois avant de partir, avec ce livret. En finissant de le lire quelques heures après mon retour.

Une incursion japonaise se prépare. Par son aspect pratique bien sûr, mais aussi par sa matière spirituelle.



Je ne cherche pas à suivre la même orientation mystique. En revanche, je souhaite y trouver mes propres sensations basées sur la connaissance de l'autre.

Grâce à ce recueil initiatique où poésie, fables et nouvelles sont enrichies par l'appréciation de l'auteur, j'ai pu faire preuve d'une meilleure observation à la rencontre de cette région. Certains passages peuvent paraître naïfs, et c'est avec un grand respect que j'envisage notre différence. J'aurais juste attendu de Allen S. Weiss davantage d'anecdotes personnelles, basées sur son expérience, au-delà de sa culture élancée qui propose un ensemble de textes choisi avec affection. Avec sa gueule à faire rosir les joues d'une belle-mère, j'espérais plus de profondeur et de générosité.



J'y ai constitué un goût de Kyoto très intime.



Kyoto, havre de paix, m'a accueillie avec beaucoup de délicatesse.

Kyoto est faite de rencontres, de regards, de sourires, de contrastes, d'excès, de sons, de gestes raffinés, de saveurs délicates, d'effluves herbacées, de couleurs vives, de remerciements et de salutations.

Le Japon est gorgé de codes.



Les japonais aiment leurs touristes et viennent spontanément vous demander si vous avez besoin d'aide. Je me suis vue accompagner au métro par une étudiante qui s'exprimait dans un anglais parfait. Je lui ai dit, elle était enjouée !

Ce type de situations est fréquent au Japon. En revanche, il n'y a qu'en ville où l'anglais est fluide pour vous faciliter le parcours. À la campagne, c'est déjà beaucoup plus compliqué.



Des échanges, avec les serveurs, dans les restaurants, dans les bars. Concentrés sur leur tâche, ils ne manqueront pas de vérifier avec tact et discrétion si vous ne manquez de rien.

Un serveur qui m'observe du coin de l'œil, droit comme un i, et qui finit par me demander ce que j'écris. Je lui parle de Babelio, lui explique. Ah, oh ! J'ai senti un grand enthousiasme.



Le compliment d'un homme japonais à ma gauche dans un des meilleurs établissements de la ville, pour me féliciter sur mon port de baguettes.



Des lèvres qui dessinent un léger sourire avec un hochement de tête élégant, pour vous saluer et vous remercier d'apprécier leur culture. De la bienséance.



Des saveurs inégalables à vous parfumer le palais pour la nuit des temps. Un feu d'artifice de matières généreuses qui vous explosent en bouche. Des yeux qui pétillent par tant de beauté et de charme. Kyoto c'est le caviar du Japon.



Une pause entourée de chats à la sortie d'un temple. Une chatte qui se faufile dans mes jambes et ronronne. Un matou blessé qui me crache dans le doute, puis se confond en clignements de paupières et me contemple avec douceur.

Assise au sol avec eux le temps d'une rencontre.



Cinq minutes aux côtés d'une Geisha qui engloutit une huître mutante deux fois plus grosse que la numéro 1 de nos côtes françaises. Son pied qui me frôle pendant que je déguste un oursin sur le marché.



Des jeunes filles qui portent la chaussette en ballerines, en sandalettes ou en tennis. Des chaussettes colorées, couturées de dentelle, d'étoffe transparente, de broderie, de pompons et égayées de dessins.

En contraste avec des femmes et des hommes Rock'n'roll, lookés "gothique" à l'extravagance, à rendre jalouse Nina Hagen et à faire suffoquer Marilyn Manson.



De la discipline, les uns derrière les autres, à l'entrée d'un bus, d'un escalator, au passage piéton, à la sortie du métro. De la courtoisie. Mais aussi de la soumission aux règles qui laisse peu de place à la spontanéité.



Des arbres sonores, des branches qui frétillent, des oiseaux qui vous étourdissent par leur chant perçant. Des animaux et des fleurs qui vivent autour de vous.



Des points d'eau pour la purification avant la prière. Les japonais sont une grande source d'inspiration.

Regardez-les vivre et agir. Puis osez. Écoutez, ouvrez les yeux, respirez, vous êtes au Japon.



Un photographe sur le marché, accompagné de sa douce, appréciant un repas de sashimis sur la même rangée que moi.

Il me demande élégamment s'il peut me prendre en photo. Il sourit. Il revient cinq minutes plus tard, en me disant : "look, you are so beautiful".... Who ? Me ?

Sa jeune et ravissante compagne qui laisse échapper une petite larme quand je découvre le cliché. De ma vie, c'est la plus belle photo que j'ai de moi. Un cadrage parfait, une distance absolue, le flou d'un arrière plan toute en finesse, une netteté centrale irréprochable. Et surtout, il a réussi à capter une âme, une présence, la paix intérieure qui m'est si chère. Je ne savais pas que j'avais un si joli sourire. Il m'a envoyé sa prise sur mon adresse mail avant de me saluer pour s'éclipser.

A Kyoto, je me suis sentie être humain, avant d'être une femme. Je suis femme dans les bras de mon amant. En public, le genre devrait s'effacer au profit du respect.



Kyoto, such a beautiful angel. With love. Celine-Ludmilla.



Lu du 31 juillet au 5 septembre 2019.
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Le goût de Kyoto

Fidèle au concept de la collection "Le goût de", ce petit ouvrage regroupe divers textes sur l'ancienne capitale Kyôto. Les articles émanent de plumes japonaises ou internationales et sont classés selon une thématique et sont accompagnés de quelques commentaires.



Si la ville est présentée au départ comme une cité des traditions, des arts, de la culture mais également tournée vers l'avenir, j'avoue n'avoir guère ressenti la modernité de kyôto au-travers des textes.

D'autres textes, par trop philosophiques, m'ont laissée sur le bord de la route, faute de clés de compréhension suffisantes.



Je me suis amusée avec toutes les nuances des mots japonais signifiant pluie, j'ai rêvassé en compagnie de Dame Murasaki et de Dame Sei Shônagon, je me suis promené avec délices le long du chemin des philosophes, ...



Bref, cet ouvrage propose une petite balade littéro-touristique assez agréable. Mais je ne le trouve pas indispensable. Du moins est-ce mon avis, qui vaut ce qu'il vaut;
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Le goût de Kyoto

Il y a quelques temps, j'avais trouvé par hasard "le goût du noir", petite anthologie de textes disparates sur le thème du noir ( en peinture en particulier, mais aussi en littérature).



Il s'agit en fait une collection de très nombreux florilèges, et j'avais repéré entre autre "le goût de Tokyo" et "le Goût de Kyoto". Kyoto m'intéressant plus, lorsque je l'ai trouvé par hasard, j'ai sauté sur l'occasion.



Un petit recueil donc, 125 pages pas plus, qui regroupe des extraits d'oeuvres connues ou moins, d'auteurs Japonais ou non, sur la ville de Kyoto. Réelle.. ou rêvée, d'ailleurs

Articulé autour de 3 thèmes: les saisons, les jardins et la culture, certains textes font directement référence à la ville et à certains de ses lieux précis ( la philosophe Chantal Thomas qui parle de sa découverte du chemin de la philosophie - tetsugaku-no michi- un chemin un peu à l'écart de la ville, très agréable. Ou Paul Claudel qui évoque sa visite au Ryoanji ( mais décidément non, je n'accroche absolument pas à son écriture). Ou encore Kyoto, de Kawabata Yasunari. Mishima évoque l'incendie du Pavillon d'or en 1950.

D'autres sont plus vagues et parlent du thé et de sa cérémonie, de la poterie dédiée à cette cérémonie, de l'art des jardins secs, du nô, ou de la cuisine kaiseki. Tous arts encore bien présents et pratiqués à Kyoto, mais pas exclusivement.

Certains sont encore plus généraux ( le géographe Augustin Berque relève l'abondance de noms pour désigner la pluie en japonais, selon la saison, l'heure, la densité de la pluie...), ou parle des lieux communs- à tous les sens du terme- de la littérature: telle montagne devenue une référence qui évoque plus un texte qu'un lieu réel. Sasaki Sanmi qui propose l'almanach des fleurs de chabana ( un ikebana spécialement destiné à venir orner la cérémonie du thé) et pourraient figurer dans une anthologie sur le Japon.



Très drôle, l'extrait de "cinq amoureuses" de Ihara Saikaku... A votre avis, que font 4 amis, bambocheurs notoires, un soir de printemps au bord de la rivière Kamo au XVII° siècle? Exactement la même chose que nos contemporains: ils s'attablent dans un débit de boisson et débattent du physique des passantes qu'ils voient dans la rue (et même les notent!)

Preuve éclatante que " Ha les hommes.. ils ne changeront jamais!"



Un petit livre donc assez varié, plutôt sympathique dans son côté liste ( il fait d'ailleurs la part belle à celle qui a initié le principe de liste: Sei Shônagon, authentique résidente de la cour d'Heian, l'ancien nom de Kyoto, et à sa " rivale " et contemporaine en littérature Murasaki Shikibu, à qui l'ont doit "le dit de Genji" considéré comme le premier roman du monde) qui cite également Tanizaki, Etsujin, Nicolas Bouvier.. et bien sûr, Bashô. D'ailleurs il s'ouvre sur 4 haikus des saisons et se clôt sur son tout dernier texte.



(pour l'article illustré, suivre le lien ci dessous)
Lien : http://purplenosekai.blogspo..
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Le livre bouffon : Baudelaireà l'Académie

C'est la couverture et le titre qui m'ont attirée et je ne le regrette pas.



Baudelaire a donc envisagé de succéder à Lacordaire (après avoir choisi le fauteuil de Scribe), au point de faire les visites de rigueur chez les Académiciens français. Baudelaire pensait aussi écrire un roman.

C'est A. S. Weiss qui l'a finalement rédigé, grâce à des textes divers, dont la Correspondances et les Œuvres complètes du poète.

(suite sur mon blog)
Lien : http://artetlitterature.blog..
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Guide anachronique de Kyoto

L'auteur nous emmène dans une découverte érudite et philosophique de Kyoto, l'ancienne capitale historique du Japon. L'on ne sait trop parfois ou il veut aller mais nous le suivons agréablement dans cette déambulation. A travers Kyoto c'est bien une découverte érudite du Japon et de sa culture que Weiss nous propose.

Ce récit en liberté peut dérouter par ce je-ne-sais-quoi et cet inattendu.

Mais n'est-ce pas là le propre du voyage ? De nous emmener ailleurs...

Cela ravira les amateurs érudits du Japon et suscitera peut-être des envies de voyage au pays du soleil levant.
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