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3.84/5 (sur 2620 notes)

Nationalité : Japon
Né(e) à : Tôkyô , le 24/07/1886
Mort(e) à : Tôkyô , le 30/07/1965
Biographie :

Jun'ichirō Tanizaki est un écrivain japonais.

Né dans une famille aisée de marchands, fortune due à l'ingéniosité de son grand-père, il fait de brillantes études à l'Université impériale de Tôkyô, mais en 1910 la ruine de son père le contraint à les interrompre. Il considéra son père comme un être faible qu'il transposera dans ses écrits. La même année, il publie son premier texte, une nouvelle cruelle et raffinée, "Le Tatouage", dans la revue qu'il a fondée avec quelques amis. L'histoire de la belle courtisane et de son tatouage en forme d'araignée fait scandale et lance sa carrière d'écrivain.

En 1913, il rassemble toutes ses nouvelles dans un recueil intitulé "Le Diable" et subit les foudres de la censure qui les juge « immorales ». Il publie sans trêve drames, comédies et scénarios à une époque où le cinéma en est encore à ses balbutiements, il traduit également la pièce d'Oscar Wilde "L’Éventail de Lady Windermere".

Installé à Yokohama, il fréquente les résidents étrangers et découvre l'image de la femme occidentale. Lorsqu'un terrible tremblement de terre détruit la ville en 1923, il s'installe définitivement dans le Kansai. Le séisme le bouleverse profondément : alors qu'il puisait son inspiration dans un Occident et une Chine exotiques, il revient vers le Japon à partir de 1924, date à laquelle paraît son premier roman, "Un amour insensé".

Dans les années 30, il multiplie les publications : "Yoshino" (1931), "Le Récit de l’aveugle" (1931), "Histoire secrète du sire de Musashi" (1932), "Le Coupeur de roseaux" (1932), "Shunkin, esquisse d’un portrait" (1933), "Éloge de l'ombre" (1933).

Il se consacre ensuite à la traduction en japonais moderne de "Le Dit du Genji" de Murasaki Shikibu. En 1943, la publication en feuilleton de son chef-d'œuvre "Quatre sœurs" est interdite car jugée inconvenante en temps de guerre. Après la guerre, Tanizaki publie des romans audacieux comme "La Mère du général Shigemoto" (1950) et "La Clef : La Confession impudique" (1956).

Son état de santé s’aggrave après 1960. Sa souffrance et son obsession de la mort apparaissent dans son "Journal d’un vieux fou" (1961).

En 1964, il fait partie des six derniers candidats retenus de la short list du comité Nobel.

Décerné en son honneur, le prix Tanizaki est l'une des principales récompenses littéraires au Japon.
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Source : Shunkin, Éditions Folio-Gallimard
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Citations et extraits (467) Voir plus Ajouter une citation
En la palpant, je me suis rendu compte de ses formes et j'ai pensé qu'elle possédait un corps splendide. C'était pour cette raison que j'aspirais à la voir en pleine lumière, non seulement je n'étais pas frustré dans mon attente, mais celle-ci se trouvait comblée. C'était la première fois depuis notre mariage que je pouvais voir les formes de son corps totalement nu. En particulier, il m'était permis de voir la partie inférieure de son corps dans tous ses recoins. Elle est née en 1913. Elle n'a pas les mêmes proportions que nos jeunes filles actuelles qui singent les Européennes. Elle a été, dans sa jeunesse, une championne de natation et de tennis ; pour une femme de sa génération, elle a les membres bien proportionnés, mais sa gorge n'est pas remplie, ses seins et ses fesses ne sont pas assez développés. Ses jambes sont fines et suffisamment longues mais la partie inférieure des cuisses est légèrement incurvée en dehors et tend à dessiner un () ; cela m'ennuie de le dire, mais elles ne sont pas droites. En particulier, ses chevilles ont le défaut de ne pas être minces, mais je n'aime pas tellement les jambes toutes droites des Européennes ; les jambes incurvées à la mode des femmes du vieux Japon, celles de ma mère ou de ma tante par exemple, me sont restées chères. Les jambes qui sont droites comme des bâtons sans caractère n'ont pas d'intérêt pour moi. Au développement excessif de la poitrine et des fesses je préfère les formes à peine indiquées telles que celles de la divinité du temple Chùgùji.
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31 mars.

Hier soir nous nous sommes couchés, mon mari et moi, sans boire d'alcool. Pendant la nuit, j'ai fait passer le bout des ongles de mon pied gauche hors des couvertures, à la lueur éclatante de la lampe fluorescente. Mon mari le remarqua et se glissa aussitôt dans mon lit. Sans recourir à l'alcool, baigné par la lumière, il accomplit sa besogne, et avec quel succès ! Cet acte miraculeux montre clairement son état d'agitation [...]


31 mars.

La nuit dernière, ma femme m'a donné un plaisir extrême. Elle ne fit pas semblant d'être ivre. Elle ne me demanda pas d'éteindre la lumière. Puis elle se mit à me provoquer de toutes manières, découvrant les points de son corps qui m'excitent, elle me poussa à accomplir ce que... Je ne me doutais pas qu'elle fût au courant de tant de pratiques ingénieuses. Ce changement brusque doit avoir une signification.
Mes vertiges étant devenus plus prononcés, je suis assez inquiet. Je suis allé chez le docteur Kodama pour qu'il prenne ma tension. Sur son visage passa une lueur d'épouvante. Il me dit que ma tension était si élevée qu'elle allait faire éclater son appareil. Je devais renoncer à toute occupation ; un repos total était nécessaire.
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Aux concours de tatouages qui, de temps à autres se tenaient à Ryôgoku, les participants, tapotant chacun son épiderme, échangeaient leurs critiques, exaltaient l'originalité du motif de leur invention.
Un jeune tatoueur du nom de Seikichi était orfèvre en la matière. Célébré comme étant au moins aussi habile que Charibun d'Asakusa, que Yappei et Konkonjirô de la rue de Matsushima, que d'autres encore, c'est par dizaines que les clients déployaient le satin vierge de leur épiderme sous la pointe de ses pinceaux.
La plupart des tatouages les plus hautement prisés lors des concours étaient des oeuvres de sa main.
Si Darumakin passait pour le spécialiste des tons dégradés, si de Karakusagonta on portait aux nues les tatouages au cinabre, Seikichi les surpassait encore en réputation par ses singulières compositions et la souplesse voluptueuse de ses tracés.
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"Décidément, quel que soit le pays les vieux disent tous la même chose, me disais-je, il semble bien que l’homme, au fur et à mesure qu’il avance en âge, soit toujours prêt à trouver que c’était mieux avant"
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Je crois que le beau n’est pas une substance en soi, mais rien qu’un dessin d’ombres, qu’un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses. De même qu’une pierre phosphorescente qui, placée dans l’obscurité émet un rayonnement, perd, exposée au plein jour, toute sa fascination de joyau précieux, de même le beau perd son existence si l’on supprime les effets d’ombre.
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La nuit printanière fit place au point du jour dans les bruits d'avirons des barges remontant et descendant la rivière. À l'heure où, parmi la brume en train de s'effilocher au-dessus des voiles blanches gonflées par la brise matinale et glissant vers l'aval, étincelèrent les toits de tuiles de Nakasu, de Hakozaki, de Reiganjima, Seikichi laissa retomber son pinceau et resta en contemplation devant l'araignée incrustée dans le dos de la jeune fille. Oui, toute sa vie avait passé dans ce tatouage, et maintenant qu'il avait achevé son travail, il se sentait dans l'âme un vide immense.
Un moment encore les deux silhouettes demeurèrent ainsi complètement immobiles. Et puis très faible, un peu rauque, une voix vibra entre les quatre murs de la chambre :
- Pour faire de toi une femme vraiment belle , c'est toute mon âme que je t'ai instillée avec mes encres. Désormais, dans tout le Japon, aucune femme ne te surpassera. Te voilà délivrée de ce qu'il y avait de pusillanime en toi. Tous les hommes, oui tous, seront ta riche pâture.
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Junichirô Tanizaki
La véracité des êtres se trouve dans le mensonge.
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Je tiens un journal simplement parce que cela m'intéresse de l'écrire. Je n'ai pas l'intention de le montrer à qui que ce soit. Ma vue s'est affaiblie terriblement de sorte que je ne peux pas lire autant que je le voudrais, alors, n'ayant pas d'autre moyen de me distraire, j'écris pour tuer le temps. J'écris au pinceau en gros caractères pour être lisible. Pour qu'il ne tombe pas sous les yeux d'indiscrets j'enferme mon carnet dans un coffre-fort. J'en ai déjà accumulé cinq maintenant. Je crois que je devrais brûler le tout un de ces jours mais j'ai peut-être avantage à les conserver. De temps en temps j'en ouvre un vieux, je suis étonné de voir combien je perds la mémoire. Les événements d'il y a un an me paraissent nouveaux ; je ne trouve pas que leur intérêt ait diminué.
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Avez-vous jamais,vous qui me lisez, vu "la couleur des ténèbres à la lueur d'une flamme"? Elles sont faites d'une autre matière que celles des ténèbres de la nuit sur une route, et si je puis risquer une comparaison, elles paraissent faites de corpuscules comme d'une cendre ténue, dont chaque parcelle resplendirait de toutes les couleurs de l'arc-en-ciel.
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Sonomura avait parlé d'un ton étrangement calme et tranquille.
Son flegme, voilà qui me faisait douter de l'état mental du bonhomme. Il en était encore au milieu de ses explications quand je fus pris de palpitations d'effroi. Non, mais tu n'es pas un peu malade de parler sérieusement de ce genre de choses ? Tu es devenu fou ou quoi ? J'étais si inquiet pour lui, j'avais si peur que cela lui arrive un jour, que dans un instant de panique le mot avait tout à fait pu franchir mes lèvres.
Sonomura vivait en décadent, ce que lui permettaient sa fortune et son oisiveté. Ces derniers temps, lassé des loisirs ordinaires, il montrait une passion coupable pour le cinéma et les romans policiers, ce qui l'amenait à passer le plus clair de son temps dans son imagination, dans un état de mutisme proche de l'hébétude. Nous voilà bien, me dis-je alors que se dressaient tous les poils de mon corps, à force de tirer sur la corde de son imagination, sa démence s'est déclenchée.
J'étais son seul véritable ami, ses parents n'étaient plus de ce monde, il n'avait ni femme ni enfant. Riche à centaines de milliers, sa vie était solitaire au point que, s'il devenait fou pour de bon, il ne se trouverait personne d'autre que moi pour le prendre en charge. Éviter autant que possible de le froisser et donc achever mon travail le plus vite possible pour me rendre auprès de lui, c'était la moindre des choses que je pouvais faire pour lui.
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