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Citations de Anaïs Llobet (114)


La Tchétchénie est devenue un gros mot aux Pays-Bas, à chuchoter et à ne surtout pas graver sur les tables. Un mot défendu, qui attire l'attention, qui pue le sang et la mort, déjà banni des repas de famille en Russie et désormais de ceux aux Pays-Bas. Il allait rejoindre la constellation des paroles interdites comme Syrie, islamisme, musulman, terrorisme, bombe, Allah, djihad. Une constellation de mots innocents et imbibés de haine.
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Les secrets ont ceci de terrible qu'ils obligent à réécrire l'histoire familiale
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Oumar fut déclaré coupable.La juge frappa trois fois ,six fois,neuf fois pour réclamer le silence.Pendant la lecture des interminables chefs d'accusation retenus contre lui, la salle calcula que le terroriste fêterait ses cinquantes ans à sa sortie de prison .
Debout ,les mains liées dans le dos,Oumar demeurait immobile.Son visage restait lisse,sans émotion,comme si la juge réclamait son verdict dans une langue étrangère.
Au sol,une immense crevasse avançait,prête à l'avaler. Des mains le saisissent et le menèrent dans une cellule où le béton craquelait de toutes parts.Il serait transféré demain,dit un policier, et la béance du sol s'accrut.
Un instant, le visage de Kirem se superposa au sien.Une cicatrice en forme d'écharde étincella sur sa tempe gauche et,dans le ciel noir de ses yeux,un missile passa,illuminant d'un éclair la nuit de Grosny.
Puis la lueur entraperçue vacille et s'étsignit.(Page 267).
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Marloes dix sept ans ,devait obtenir le bac avec les félicitations. Kenza, quatorze ans ,avait sauté deux classes pour mourir à l'heure du déjeuner. Lisa,quinze ans ,serrait dans ses bras un chiot qui grandirait sans elle .Milan,dix sept ans ,espérant être pilote. Sarah, seize ans,avait des lunettes trop grandes pour son minois de petite souris.Joffri,seize ans,posait fièrement avec les drapeaux du Suriname et des Pays -Bas ; il avait reçu pour son anniversaire des billets pour voir fin août un match opposant ses deux équipes de football préférées.Son frère jumeau ,Randy, devait l'accompagner,mais ils avaient décidé de déjeuner ensemble comme tous les lundis.
Alex avait de plus en plus de mal à respirer.Les visages des lycéens se superposaient et se confondaient avec la photo d'Adam.
Comment avait-il pu ne pas remarquer cette cicatrice sur sa tempe gauche?
Adam avait parlé d'un examen important le lundi matin.Voulait - il parler de l'attentat?Mais quelle logique y avait-il à commettre un acte aussi hideux puis s'asseoir en terrasse pour profiter du soleil?
NON,Alex ne comprenait pas.À moins que......(Page 133).
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La Haye ,2017

Il n'est plus là,alors Adam peut bien en parler.Dans la cellule,l'ampoule grésille,menace de claquer.La réalité aussi clignote,bourdonne;Dans quelques minutes ,ses tympans vont éclater,ses pensées s'arrêter.
Il n'a pas vu les infos ,mais comme tout le monde il s'est figé lorsqu'il a appris la nouvelle.La serveuse à fait tomber son plateau par terre et elle lui a demandé:
--Attends ,mais c'est pas le lycée de ton frère ?(Page 11).
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- Les chatons, lorsqu'ils naissent, sont si petits que le monde autour n'est que brutalité. Une vieille nappe n'est pas assez, il faut se rouler en boule contre eux pour leur tenir chaud et les protéger.
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J'avais repris le manuscrit à zéro et je ne parvenais à avancer qu'au Tis Khamenis Polis. Tout ce que j'écrivais ailleurs sonnait faux. J'avais parfois l'impression de ne savoir écrire qu'en noir et blanc : pour ajouter des couleurs, il me fallait Ariana, Giorgos, le no man's land, les chats.
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Elle savait ce que cachaient ces phrases toutes faites, mastiquées par des gens à la vie lisse.
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La terre oublie peut-être à qui elle a appartenu, mais les hommes se chargent de le lui rappeler.
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Combien de temps faut-il pour que la terre appartienne à ceux qui y habitent ?
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- Plus le choix maintenant, avait-il dit. On va fermer le café et je vais utiliser l'argent de la vente du 14, rue Ilios pour financer quelques travaux. On va tout moderniser, ça plaira aux touristes.
Si Giorgos et ses amis ne revenaient pas, avait compris Ariana, c'en était fini du Tis Khamenis Polis avec ses chaises dépareillées, ses broderies d'Eleni, ses cactus dans des petits pots en terre cuite, sa bibliothèque aux livres poussiéreux. L'entreprise de travaux choisie par Andreas cacherait les sacs de ciment avec un mur aux couleurs pastel, elle repeindrait les murs en blanc crème et y punaiserait des affiches aux mantras horripilants, Love doesn’t have to be perfect - it just has to be true. À la carte des cafés, ils ajouteraient des pumpkin latte et des boissons à la cannelle, des gâteaux sirupeux. Rien que d'y penser, Ariana en avait la nausée.
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Les histoires d’amour ont leur place dans les films. Ariana, elle, ne se sent pas l’étoffe d’un personnage de roman.
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Elle vivait sur une île minuscule aux immenses douleurs, il suffisait de gratter la terre pour que remontent les secrets ; elle préférait s'en tenir à l'écart.
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Je la regardai s’éloigner, le cœur serré. J’avais cru le 14, rue Ilios éternel, comme le Tis Khamenis Polis. En réalité, tout changeait ; il n’y avait que l’écriture qui figeait les instants et prétendait les enraciner dans la mémoire. J’étais peut-être parvenue à sauver une maison, quelques souvenirs, une ville, mais ce n’était qu’artifice. Dans la vie, sitôt le livre refermé, l’oubli s’emparait du reste.
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C’en est fini, pense Andreas. Les secrets de son enfance disparaîtront avec la ville. Lorsque le dernier immeuble se sera effondré, lorsque le dernier corps aura été enterré, alors peut-être parviendra-t-il à trouver la force de leur pardonner à tous.
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La terre oublie peut-être à qui elle a appartenu, mais les hommes se chargent de le lui rappeler.
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Tout sur cette île était immuable, l’amour comme la haine, le ressac des vagues comme la guerre.
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Depuis quelques jours, j’avais cessé d’écrire. Je sentais les pages prêtes à se refermer sur mes personnages, les derniers mots s’abattre comme un piège sur eux. J’en éprouvais une vague culpabilité. L’histoire aurait pu être différente, il suffisait pour cela de revenir quelques chapitres en arrière et de modifier dialogue, d’ajouter à peine quelques phrases dans la bouche d’un personnage : « non, je ne veux pas », lui insuffler un peu de force, de courage. Mais si je défaisais ce nœud, tout s’effondrait. Et si j’avançais, je craignais de condamner à jamais mes personnages, à l’image de leur ville.
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C’est ça, aussi, que Selim ne doit pas oublier de dire à Ariana. « Regarde-nous, à devenir fous face aux fantômes de ta ville. La guerre qui l’a tuée s’est déroulée il y a un demi-siècle. Il est temps de refermer son tombeau et de l’enterrer définitivement. Tu ne penses pas ? »
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Il n’aime pas son travail, mais il reste convaincu de son utilité. Détruire pour reconstruire. Dans quelques années, Varosha sera à nouveau accessible à tous, des enfants s’émerveilleront d’avoir la mer comme horizon depuis leur chambre ; si ça peut alléger la douleur des Chypriotes grecs, on conservera le nom des hôtels. Le Seaside, cette carcasse aux murs canardés et dont le sol en marbre a été pillé, restera le Seaside, simplement on n’y parlera plus grec et anglais, mais anglais et turc. Est-ce que ce n’est pas mieux que de maintenir la ville artificiellement plongée dans ce coma de rouille et de tristesse ?
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