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Citations de Ananda Devi (314)


Accueillir le désir
Nourrir notre insolite
Passer outre nos pliures
Franchir les devoirs
Écraser ce qui en nous
Refuse l'anarchie
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"Peut être suis-je la mise en garde de l'espèce? Voici ce que vous risquez de devenir, avec tous ces progrès technologiques qui vous dispensent de bouger et d'agir, vous incitent à dévorer toujours plus. Voilà l'utopie imbécile à laquelle vous aspirez. Regardez-moi bien: je suis votre avenir. Je suis votre devenir. Le monstre sacré dans sa bulle de bouffe."
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"Quand avons-nous cessé de nous nourir simplement pour survivre? Quand avons-nous découvert ces saveurs et ces substances qui nous obsèdent et nous condamnent? Quand notre monde s'est-il mis à tourner autour de notre alimentation? Le sybaritisme comme suicide volontaire. Ce qui nous empoisonne est ce que nous désirons le plus passionnément, le plus violemment."
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"Jes les agresse rien qu'en existant. Je suis l'horreur qui aurait dû être tue, cachée ou étouffée dans l'oeuf, mais voilà, je suis. Je suis. Sans excuse et sans justification. Aucune possibilité de résistance ne m'est offerte, aucun rempart à la violence qui déferle. Les vagues assassines m'assaillent."
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"Le plus grand don que mon père pense pouvoir me faire est celui de moi-même. Il veut me rendre l'amour de mon corps en le nourissant. Mais à la fin, cela revient à une seule chose: il me fait don d'un élargissement dont je n'ai nul besoin."
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A cet instant précis, nous ressemblons toutes à Kali, la déesse souveraine et souterraine, dévoreuse des foies et des coeurs. Nous piétinons la terre jusqu'à la faire trembler. Aux yeux de Shivnath, nous sommes prêtes à charcuter les hommes, boire leur sang, aspirer l'air de leurs poumons, les éviscérer. Nous sommes la vengeance de la terre et l'immense rage des femmes à jamais agenouillées devant la toute-puissance des hommes.
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Il suffit qu'une femme soit seule sur un chemin mal éclairé, un soir, pour qu'elle ne soit plus qu'un corps offert.
Ministre, femme d'affaires, médecin, enseignante, millionnaire ou villageoise intouchable, peu importe ce que tu es : la nuit, toutes les femmes sont chair.
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Je me penche pour voir l'enfant. Elle m'apparaît comme un soleil. Ses cheveux moussent autour de sa tête, joyeuse auréole. La bouche est tendre, le corps fluet. Des yeux d'animal rétif et de séductrice à la fois. Je ne peux m'empêcher de la dévisager. Elle trépigne d'impatience, et ce mouvement est une sorte de danse. Une rare perfection, destinée à ne durer qu'une saison, à peine le temps de s'épanouir. Bientôt, tous fondront dessus. Je détourne le visage, étourdie de peine. J'ai envie de fuir, de ne pas la voir, cette vie fragile qui coule dans ce corps et qui va si vite disparaître parce que c'est ainsi, parce qu'elle appartient à la Ruelle, ce monstre qui dévore tout, et rien d'autre ne lui sera permis.
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Nous, les hijras, nous savons ce que dissimulent les apparences les plus disgracieuses, les ossatures massives héritées de notre héritage masculin. C'est à la douceur de nos regards que nous nous reconnaissons. A nos histoires de vie. La tragédie de nos existences, nous la chantons et la dansons, nous l'exprimons de nos mains, de nos pieds, de nos yeux. C'est cela que les gens aiment voir ; ils sentent couler ce sang invisible tandis que nous faisons semblant de rire.
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Ce que tu as toujours écrit
Dans tes livres c’était toi
Ton corps tes reins tes lèvres
Tes mains tes seins ta pelure
Ton ventre tes cuisses ta fêlure
Il est temps de te réunir

Toutes les autres
Tous les autres
Toutes tous
Douleurs
Morts
Mots
Moi(s).
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Survivre ne vous donne guère le temps de vous préoccuper d'amour. Survivre est un combat où toutes les présences sont ennemies. L'amitié, l'affection, l'amour, tout cela vous rend poreuse, fragile. Alors, vous fermez la porte, vous la verrouillez, vous la cadenassez. Et cette enfant de votre chair, vous la gardez à distance pour qu'elle ne soit pas une lame de plus qui vous transperce au moment où vous vous y attendez le moins.
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C'était toujours la même musique discordante. Notre musique à toutes, la musique des déshérités disent certains, sauf que c'est faux nous ne sommes pas déshéritées, nous n'avons jamais rien possédé. Nous sommes nées nues et moins que nues, déguisées et déformées par notre peau et nos organes, emprisonnées dans un sexe que nous n'avons pas choisi, et ce pays, ô dieux, ce pays, il n'est là que pour nous assassiner avec ses règles obscures dont ne peuvent s'échapper que les riches et les bien-nés.
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- Bholi te pardonnera. Là où elle est, elle peut comprendre qu'un petit enfant est toujours innocent du mal qu'il commet. Ce n'est qu'en grandissant qu'on commet le mal sciemment, et c'est seulement là qu'on a besoin d'être puni. Pas avant. Tu comprends ? Pas avant.
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Elles gardent les commérages et les moqueries pour ces moments où elles se retrouvent autour d'un verre de thé sucré ou d'alcool, et où elles peuvent rire du grand homme en décrivant son corps pâle comme un chapati mal cuit ou une chair de porc crue, et puis comment il pète au moment d'éjaculer, plus il jouit fort, plus il pète fort, une trompette claironnant sa réussite, un chant de gloire aux divinités, un pet à l'odeur d'encens mâtiné du dhal de la veille, grâce auquel il pourra défoncer les portes du nirvana ! A force de s'esclaffer leur ventre fait mal. Nous sommes les seules à lui faire entendre la voix des dieux ! clament-elles, hilares.
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Il a envie de maculer le bas de son pantalon de cotonnade blanche, toujours si propre, si bien repassé, si bien amidonné, de voir l'eau croupie le teindre de gris, puis de rentrer chez lui avec ces odeurs collées comme des bouches à sa peau pour lui rappeler qu'il peut s'en échapper. Qu'il a, lui, le choix. Ses portes à lui sont ouvertes. Il n'a qu'à tendre la main pour cueillir les fruits dont il a envie, y compris les plus pourris. La possibilité du choix : le grand pouvoir des hommes.
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Je me dévore dans une exquise absence de souffrance
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Mais comment effacer l’obésité de la présence humaine sur terre, celle qui engloutit et dévaste et ne cesse de s’épandre ? Pauvres oiseaux, papillons et éléphants ! Tous logés à la même enseigne. Ce qui n’était au départ qu’un élargissement mineur est devenu une expansion accélérée, effrénée, qui ne laissera bientôt plus le moindre espace aux autres espèces.
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Écrire est un acte monstrueux. Aucune décence par rapport aux secrets.
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La ligne blanche
- celle des anciennes mythologies –
M’a retenue
Sur la corde raide des vertus
Pas plus loin pas avant
Là se situe le basculement
Cette créature hardie
T’emportera sur des chemins de sang
Ce sang issu de ta malédiction
Et de celle de toutes les autres

Je me suis vue écartelée
Démembrée dépecée
Mais pas l’héroïne sadienne
Qui m’attirait
Et j’ai couru, timorée,
Vers les murailles qui m’attendaient

Mes livres sont devenus mon prétexte
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Alors dis-moi, a-t-il dit
Explique-moi ta peur de l’incertitude
Elle cogne et cogne encore
Comme un bec d’oiseau
Sur un miroir d’eau
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