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Citations de Ananda Devi (312)


C'est si facile de se défaire de son humanité. Elle ne tient qu'à un fil ténu, à peine liée à notre âme, où ce qui nous en tient lieu.
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On ne verra de toi que la folie, que ta tenue de voyou, que ton déguisement de malfrat, que l'ombre du terrorisme qui plane sur ton nom, même si je sais, Zigzig, nous savons tous qu'en dessous, comme en chaque homme, se trouve une âme qui mériterait qu'on la comprenne avant de la condamner.
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A quoi bon ce cerveau en dérapage, et puis ces mains flageolantes, et puis ce ventre vide mais gras, et puis ces bons gros seins qui avaient fait sa honte d’adolescente puis sa fierté de femme ? Ah oui, ces seins : si lourds, bruns, charnus, couronnés de soleil noirs. Elle se disait parfois avec fierté qu’elle avait la poitrine d’une femme africaine. Elle les aimait bien, ces animaux familiers, ces papayes abondantes, et les caresses parfois passionnées, parfois distraites d’Abhi. Ils étaient ses armes les plus visibles pour conquérir l’espèce mâle, et Abhi, admettons-le, était bien une conquête, il n’y avait pas de doute. Sa belle paire de papayes avait fait son travail. Mais à quoi bon, à quoi bon, maintenant ? Une carcasse, c’est fait pour être dévoré et pourrir, voilà tout.

Cesse de tourner en rond, ma fille, il n’y plus de chemin pour toi, se dit-elle. Pose toi dans l’herbe, cale toi là, n’écoute plus rien, efface cette journée et laisse couler en toi le jus de l’indifférence.
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Dans ce pays – on m’appelle « pays », mais je suis un archipel, ils ne savent pas combien je suis immense et ancienne, combien ils auraient pu puiser en moi une belle fierté au lieu de s’accrocher à d’anciennes fictions d’allégeances -, dans ce pays qui se développe si vite qu’il est montré en exemple dans la région, on s’occupe bien du bétail. On en prend soin. On le caresse dans le sens du poil pour mieux le traire. Son lait est doux, crémeux et abondant. Après, on lui fait miroiter une pension de vieillesse sans lui donner le temps de comprendre qu’il finira à l’abattoir bien avant.
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Ah, ces écrans ! Quel pouvoir !
En ce moment, au Caudan, où les grenades sont dégoupillées, les bouteilles emplies d’essence s’écrasent, les armes à feu crépitent avec un bruit étrangement pareil à celui des pétards éclatés en chaîne pour Divali ou le nouvel an (chinois ou autre) de sorte qu’il semble presque gai, et où des garçons qui se savent arrivés à un point de non-retour décident de tout anéantir, au beau milieu de ce qui ressemble au chaos, certains ont le réflexe absurde de lever leur smartphone et de saisir le drame avec leur caméra ultraperfectionnée, qui restituera les faits avec une précision aussi merveilleuses que cruelle.
Et ces images-là, prises en plein cœur de la dévastation, certaines éclaboussées du sang de celui qui tenait l’appareil, vont se répandre, en un seul clic, comme une pandémie fulgurante avant même que les médias aient eu vent de l’affaire.
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Et, puis, plus bas dans l'échelle, chacun veut sa part, c'est normal, chacun veut des murs pour se séparer du fatras, tous rêvent de villas au luxe trompeur qui ne révèleront leurs failles que lorsqu'on sera bien endetté et qu'arrivera le prochain cyclone; et que crèvent les cités et les pauvres. Le pays qu'ils ont bâti est une ode au capitalisme; ils chanteront encore ses louanges lorsque les flots l'engloutiront, ainsi ont-ils été élevés, tous les bouche engluée au pis de la vache nourricière et sacrée qu'ils adulent.
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Ainsi liées nous voyageons
Sur nos orteils brisés
Femmes de sable le vent nous efface
Nous ne danserons plus sur les ronces.
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Ce pays a trop de tout : d'hommes de femmes,d'animaux ,d'insectes, de tristesses, de mémoire, d'histoire,d'illusions.
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La religion hindoue à depuis toujours été une religion inclusive syncrétisme, prête à accepter tous les prophètes et les saints et à leur faire une place dans sa hiérarchie infiniment complexe. . Le soleil, la lune, les champs le blé le riz les animaux la pluie et puis Bouddha Mohammed et le christ .
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(...) des sécheresses qui boiront jusqu'au sang des vivants (...)
p. 165
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Ils vont d’un seul rythme mais ont deux voix, l’obscurité leur masque le vide du second pas, ils sombrent, ils tombent, vite réduits à eux-mêmes et ce n’est pas assez, le bruit que vous faites en dormant est celui du temps et vos interstices abritent leur défaite qui attend pour sortir la commissure de dégoût et le jaune d’après-amour, et que vienne la crainte du moment suivant dans leur regard fuyant où soudain les ombres ricanent
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C'est si facile de se défaire de son humanité. Elle ne tient qu'à un fil ténu, à peine lié à notre âme, ou ce qui nous en tient lieu. D'ailleurs, l'âme n'est-elle pas un mythe semblable au panthéon des dieux qui nous gouvernent ? Tout cela pour nous faire croire que nous serions une oeuvre grandiose de nos créateurs, qu'en nous se dissimule un noyau d'éternité, une chose irréductible, et que nous survivrons coûte que coûte, malgré notre travail de destruction, malgré notre nature biologique éphémère...
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Qui sait d’où viendra la fin
En attendant on se terre
Dans sa bulle de peur
Et on regarde, médusé
Le film catastrophe qui se déroule

Sur nos écrans intimes
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L'immense peur, ici, ce sont les on-dit, puisque tout se sait.
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dans ce pays qui se développe si vite qu'il est montré en exemple dans la région, on s'occupe bien du bétail. On en prend soin. On le caresse dans le sens du poil pour mieux le traire. Son lait est doux, crémeux et abondant. Après, on lui fait miroiter une pension de vieillesse sans lui donner le temps de comprendre qu'il finira à lrabattoir bien avant.
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Si le snobisme pouvait tuer, les cadavres joncheraient les routes dans leur sillage. Les voitures, elles au moins, tuent efficacement.
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Rien n'égale l'obsession des habitants de ce pays pour les bagnoles. S'il y de véritables divinités ici, elles s'appellent BMW, Audi, Mercedes. Des voitures surpuissantes qui ne servent à rien sur les routes sinueuses de l'île, surtout dans les embouteillages des heures de pointe.
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Le monde ira mal
La technologie ira bien et les armes aussi, merci
Les solitudes seront plus seules
Les amis plus nombreux
Le bien le plus précieux sera encore
Le téléphone
Qui rassemble la vie
Dans quelques centimètres carrés
Enfin, une espèce de vie
Quelque chose qui mascarade la vie
Ou la massacre
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C'est pour cela que les caméléons, même morts brillent si forts comme des joyaux. Car eux seuls savent.
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Lorsqu'elle sort, la maison a déjà un air de vétusté et d'abandon. Elle sait déjà qu'elle n'y reviendra pas.
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