Bosque riait. A ce son, ma poitrine se serra. [...]
J'avais déjà trop perdu aujourd'hui. Il n'était pas question que cela continue.
Je me laissai tomber par terre, les os alourdis par le chagrin, et contemplai le ciel étoilé. Couverte de neige, Bryn vint se blottir contre moi avec un petit geignement. Quand je plaçai ma tête sur son dos, je sentis l'odeur du sang de Fey imprégnant sa fourrure.
La lune s'était cachée derrière d'épaisses bandes de nuages. Alors que de minuscules flocons argentés s'amoncelaient sur nous - sur les morts comme sur les vivants - je me dis que, peut-être, la lune s'était détournée pour nous dissimuler sa peine. Mais elle ne pouvait empêcher ses larmes de couler en silence.
- Sabine a raison. Tu es un abruti.
- Et si je te disais que je suis d'accord avec toi ?
Je n'étais plus qu'à quelques mètres d'elle quand quelque chose me percuta violemment. Je fis des tonneaux dans la neige puis, réussissant difficilement à me lever, les pattes tremblantes, le souffle coupé, je me tournai face à mon assaillant. Je crus que mon cœur allait s'arrêter lorsque je plongeai le regard dans celui d’Émile Laroche. L'alpha Bane nous avait pourchassés.
- Quelque chose ne tourne pas rond. Je ne sais pas exactement quoi, mais les meutes des Protecteurs ont changé. Les patrouilles telles que je les connaissais ne sont plus d'actualité. Silas retroussa les lèvres, puis me fit signe de continuer.
Émile Laroche dirigeait des loups Nightshade. (Mes épaules se contractèrent au souvenir de mon combat contre Sasha.) Je n'arrive pas à imaginer comment une telle chose est possible.
À la mention d’Émile, Monroe serra les mâchoires.
L'alpha Bane patrouillait avec les Nightshade ? demanda Silas sans lever le nez de ses notes.
Ils ne patrouillaient pas, répliquai-je, glacée. Ils chassaient. Ils nous chassaient.
J'en avais la chair de poule. Nous en avions trop appris, nous avions retourné trop de pierres dissimulant des horreurs auxquelles, désormais, nous ne pouvions plus échapper. J'avais toujours eu conscience de la cruauté de mes maîtres, mais je savais désormais qu'ils ne se contentaient pas d'utiliser les forces des Enfers ; ils s'y étaient volontairement soumis.
- Quelque chose ne tourne pas rond. Je ne sais pas exactement quoi, mais les meutes des Protecteurs ont changé. Les patrouilles telles que je les connaissais ne sont plus d'actualité. Silas retroussa les lèvres, puis me fit signe de continuer.
Émile Laroche dirigeait des loups Nightshade. (Mes épaules se contractèrent au souvenir de mon combat contre Sasha.) Je n'arrive pas à imaginer comment une telle chose est possible.
À la mention d’Émile, Monroe serra les mâchoires.
L'alpha Bane patrouillait avec les Nightshade ? demanda Silas sans lever le nez de ses notes.
Ils ne patrouillaient pas, répliquai-je, glacée. Ils chassaient. Ils nous chassaient.