AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Andrea Serio (34)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Nausicaa : L'autre odyssée

Dans la mythologie grecque, Nausicaa est une princesse phéacienne. Elle apparaît pour la première fois dans l'Odyssée, où elle recueille Ulysse naufragé sur le rivage de la Phéacie et l'emmène jusqu'au palais de ses parents.



Cette belle et étrange jeune fille prend plaisir à l'observation du monde qui l'entoure ; elle est dotée d'une personnalité très sensible mais néanmoins courageuse et va tomber amoureuse d'Ulysse dès le premier regard. Cependant, ce dernier doit renoncer à cet amour s'il veut rentrer à Ithaque.



Cette BD nous propose une autre lecture de ce mythe issu de la mythologie grecque en nous indiquant le parcours de cette femme à la recherche de la vérité intérieure. Il est question de savoir si Ulysse éprouve de l'amour pour elle ou si ce n'est qu'un leurre.



Je retrouve au dessin Andrea Serio dont je n'avais pas très apprécié l’œuvre précédente à savoir « Gauloises » mais pour des raisons tenant au scénario principalement. Son dessin est, comment dire, tout à fait originale dans sa transcription. La colorisation pastel est assez froide pour un visuel tout à fait marquant.



J'ai beaucoup aimé cette BD très belle visuellement mais dont la dernière case nous indique que le voyage de Nausicca n'aura pas été vain. On aura bien toutes les réponses à la question essentielle. C'est franchement remarquable.

Commenter  J’apprécie          750
Nausicaa : L'autre odyssée



Mon amour,

merci mon tendre amour.

Merci pour ce merveilleux moment, bercé par les flots.

Merci pour cette poésie graphique, qui a ébloui ma vision.

Merci pour ce voyage qui a comblé cette soirée maussade.

Merci pour ce récit mythologique qui a su me charmer.

Merci pour ce délicat cadeau qui touche ma sensibilité si profondément.

Merci, car je referme cet album avec la hâte de m’émerveiller à nouveau encore et encore.

Mais rien ne sera jamais comparable au bonheur d’être près de toi…

Commenter  J’apprécie          10
Gauloises

Fumer nuit gravement à la santé. Tuer aussi. Il s’agit de suivre un tueur italien mafieux dans ses funestes occupations. La particularité est que ce napolitain fume des gauloises en toute occasion même quand il doit faire l’amour à une prostituée. Comme il le dit lui-même, il agit par méchanceté.



Vous m’excuserez ou pas, mais je préfère passer mon tour. Qu’est-ce que j’ai pu m’ennuyer à cause d’une narration quasi plombante. Je lisais ce genre de roman graphique au début des années 2000. Cela date déjà. C’était en vogue pour créer une certaine atmosphère et une certaine ambiance donnant à la fois de la mélancolie et une poésie des images. Pour le scénario, il est presque inexistant ou confus. C’est un vrai calvaire de lecture.



L’aspect graphique est sans doute ce qui peut sauver cette œuvre. Or, pour moi, il me faut une bonne histoire à laquelle je peux m’accrocher même s’il y a un graphisme moyen. Je sais que je suis pour une fois en contradiction avec la plupart des avis dithyrambiques sur cette œuvre mais j’assume pleinement ma différence. Je n’ai pas aimé. Ce n’est pas mon genre de BD. C’est même celle que je fuis au plus haut point.



Les fumeurs de gauloises y trouveront peut-être leur compte. Les autres aussi n’empêche. Pas moi. J’ai trouvé cela beaucoup trop barbant pour m’en infliger davantage. J’ai pu aller toutefois au bout de l’album mais cela a été comme une torture faite à soi-même. Grosse déception en perspective.



Commenter  J’apprécie          464
Nausicaa - L'autre odyssée

Une agréable relecture de l’œuvre d’Homère, dans un ouvrage magnifique qui a révélé un artiste exceptionnel.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
Commenter  J’apprécie          00
Nausicaa - L'autre odyssée

Ne te laisse pas leurrer par les rêves, parce que les rêves ne sont pas la vie.

-

Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre, relatant le séjour d’Ulysse en Phéacie, du point de vue de Nausicaa, la fille du roi Alkinoos et de la reine Arété. La première édition de cette bande dessinée date de 2012, et elle a bénéficié d’une réédition en français en 2023. Bepi Vigna en a réalisé le scénario, Andrea Serio réalisant les dessins et les couleurs. Elle a été traduite de l’italien par Hélène Dauniol-Tenaud. L’ouvrage s’ouvre avec un texte introductif de deux pages, rédigé par le scénariste qui évoque la qualité méditerranéenne des dessins de l’artiste, les valeurs d’un matriarcat contrastées avec celles d’une société patriarcale, la fourberie d’Ulysse. La deuxième partie de son introduction est consacrée aux choix artistiques opérés pour adapter cette bande dessinée en un dessin animé court métrage. Ce dernier a été sélectionné pour la cérémonie d’inauguration de la critique à la Mostra de Venise en 2017, où il a reçu le spécial Green Drop Award, prix décerné par Green Cross Italia, une ONG qui récompense les œuvres qui interprètent le mieux les valeurs de l’écologie et du développement durable. Ce tome se termine avec un texte d’une page, rédigé par l’artiste qui évoque l’expérience que fut pour lui cette première bande dessinée, un voyage en Suisse, et ses influences, c’est-à-dire Lorenzo Mattotti, Sergio Toppi, Harold Pinter, Pierre Bonnard, Edward Hopper ou Pablo Picasso première période, mais aussi le cinéma de Sergio Leone, de François Truffaut, les séries télé des années 1960 et les animées des années 1980. Viennent enfin sept pages d’études graphiques.



Nausicaa est fascinée par les vagues de la mer. Dans la rumeur des flots, il lui semble entendre les échos de sons lointains. Des fragments de voix et des langues inconnues, trace des terres que les vagues ont léchées. Elle est descendue sur la plage et avance les pieds dans l’eau le long du rivage. Ses amies l’appellent depuis les dunes où elles ont étendu des draps pour s’allonger. Elle s’enfonce plus avant dans la mer et elle voit un homme flottant devant elle. Elle le tire jusqu’au rivage et ses amies viennent l’aider à le sortir de l’eau.



Le peuple de Nausicaa a grand respect pour l’étranger qui arrive sans arme. Le roi Alkinoos a offert une génisse en sacrifice aux dieux et fait préparer un banquet somptueux. Il s’adresse à l’invité et lui demande comment il a fait pour parvenir jusqu’ici car leur terre est éloignée des routes les plus battues. Il dit qu’il ne saurait répondre et qu’il faudrait poser cette question à la mer et au vent, ou même aux dieux. C’est eux qui après lui avoir fait affronter tant d’aventures ont enfin eu pitié de lui. La reine Arété lui fait observer qu’il ne leur a pas encore dit son nom. Il explique qu’on lui a donné bien des appellations, certaines fois pour l’honorer, d’autres pour le railler. S’ils le souhaitent, ils peuvent le nommer Ulysse. Après avoir échangé avec la reine, le roi lui propose de rester avec eux : il leur contera ses voyages. Ulysse va se coucher. Une confortable couche ravive le souvenir de la maison lointaine, et le sommeil apporte des visions d’îles ensoleillées, d’épouses devenues veuves et de merveilleuses sirènes tentatrices. Fragments de ce qui aurait pu être et de ce qui n’a pas été.



L’introduction du scénariste s’avère très explicite quant à son intention : raconter pour partie les chants IX à XII de l’Odyssée, du point de vue de Nausicaa. Il suffit au lecteur d’être vaguement familier des épisodes les plus célèbres du retour d’Ulysse à Ithaque pour les reconnaître : l’arrivée à l’archipel de Schérie, et les récits d’Ulysse sur la guerre de Troie, le séjour sur l’île des Cyclopes et l’emprisonnement dans la grotte de Polyphème, le séjour sur l’île d'Aiaié où réside l'enchanteresse Circé fille d'Hélios, les sirènes, une mystérieuse île brune. S’il est plus familier de l’Odyssée, le lecteur se rend compte que le scénariste a pris la décision de réaliser des coupes franches dans ces livres. Ici, pas de rêve envoyé par Athéna, d'aède Démodocos (c’est Ulysse lui-même qui raconte la guerre de Troie), d’Euryale, de séjour dans la cité des Cicones, ou dans le pays des Lotophages, sur l'île de bronze d'Éole, à Télépyle la cité des Lestrygons, etc. Pourquoi pas : l’enjeu ne réside pas dans une restitution fidèle de l’Odyssée mais dans l’idée que Nausicaa se fait d’Ulysse à partir ce qu’il raconte de ses aventures. Le scénariste n’en respecte pas la lettre, mais il en conserve l’esprit. Ulysse apparaît comme un héros qui triomphe des situations périlleuses, qui conduit son équipage à la victoire, qui trouve des stratagèmes pour vaincre ses ennemis, qui use de la ruse pour se sortir de situations sans espoir. De ce point de vue, cette incarnation se conforme au caractère du personnage, et Nausicaa peut confronter ses récits aux valeurs morales de sa culture.



Dans son introduction, le scénariste évoque également le caractère méditerranéen des dessins de l’artiste. S’il est familier des œuvres en couleurs de Lorenzo Mattotti comme [[ASIN:220303887X Feux]] (1985/1986) ou [[ASIN:2203041048 Le bruit du givre]] (2003), le lecteur remarque tout de suite la filiation visuelle avec la présente bande dessinée : l’usage de crayons de couleur ou de pastel, la réalisation majoritairement en couleur directe à part pour quelques traits de contour, l’importance de la couleur comme mode d’expression, et une certaine propension à épurer les contours des formes pour un effet esthétique et expressif. À plusieurs reprises, le lecteur prend le temps de s’arrêter sur une case à l’effet esthétique saisissant : les vagues ondulantes en page cinq, le visage qui émerge de l’eau, le reste du corps d’Ulysse flottant sous la surface de l’eau, la tête du cheval de Troie représentée de face en gros plan, les soldats avançant dans Troie avec leur longue cape rouge et l’ombre projetée de leur lance ainsi agrandie, le rapprochement visuel entre le sang des blessés qui coule et le vin versé dans une coupe, la blessure de Nausicaa touchée au cœur par un javelot lancé par Ulysse, l’effet de végétation sur l’île d'Aiaié, la silhouette de Nausicaa sur fond rouge pour symboliser sa douleur en comprenant qu’Ulysse est parti sans un adieu, la chevelure blonde de Nausicaa de dos en une forme presque abstraite. Toutefois, l’artiste ne pousse pas le jeu des formes jusqu’à une case qui ne serait composée que de formes abstraites ne faisant sens que par le lien logique entre la case précédente et la suivante.



Le lecteur tombe sous le charme de la narration visuelle dès la première page. Le parti pris artistique d’Andrea Serio place le récit entre le conte mythologique et le drame théâtral, avec effectivement une ou deux influences visibles, que ce soit un tableau d’Edward Hopper où des personnages regardent par la fenêtre sous un beau soleil, ou une touche d’expressionnisme cinématographique. Pour autant, il s’agit d’influences bien assimilées et mises à profit par l’artiste, pas simplement des clins d’œil pour initiés ou des raccourcis faute d’une maîtrise insuffisante. Ces pages apparaissent plus comme l’œuvre d’une bédéiste accomplie que d’un débutant. Le lecteur ressent comment la mise en image vient discrètement apporter une sensibilité ou un point de vue dans la narration, attestant qu’il s’agit du ressenti de Nausicaa, et pas juste de faits exposés de manière objective. Le cheval de Troie apparaît terrifiant et inhumain, une monstruosité dangereuse. L’avancée rapide Grecs dans Troie s’apparente à des coups de poignard dans le dos. Le sang gicle de la blessure de Polyphème qui gesticule de douleur. Ulysse nage à contre-courant au milieu des débris se sauvant d’un danger où tous ses compagnons ont succombé, fuyant lâchement en les abandonnant à leur mort, plutôt qu’il ne parvient à s’échapper vaillamment. En pages vingt-deux et vingt-trois, Nausicaa rêve qu’Ulysse participe à des jeux d’adresse et qu’il lance un javelot qui se planter dans sa poitrine, une saisissante métaphore visuelle de l’acte sexuel à venir.



Le lecteur ressent le récit à travers la sensibilité de Nausicaa. Les auteurs font preuve d’un dosage remarquable, un équilibre délicat entre les prouesses au premier degré d’Ulysse et le fait que Nausicaa les reçoit avec un état d’esprit en léger décalage par rapport au héros. Elle est encore relativement innocente du fait de sa jeunesse, mais elle perçoit bien que les Troyens vont être massacrés sans pitié par les Grecs, qu’Ulysse n’a éprouvé aucune compassion ni aucun remord en perçant l’œil de Polyphème, que le désir des marins pour Circé est de nature bestiale, les prémices d’un viol. Inconsciemment, elle ressent la virilité d’Ulysse à la fois comme une forme de bravoure, à la fois comme le recours à la force et à la fourberie pour vaincre l’ennemi à tout prix, pour l’anéantir. Comme l’indique le scénariste dans son introduction, ce n’est pas une vision féministe dans le sens activiste, mais une vision féminine avec des valeurs qui ne sont pas guerrières. Dans l’avant-dernière partie du récit, Nausicaa rencontre Pénélope et cette dernière lui dit ce qu’elle pense d’Ulysse après son retour. Son avis est tranché : elle s’est brusquement rendu compte qu’il n’était pas le héros qui avait longtemps peuplé ses rêveries. Ce héros n’avait jamais existé. Elle s’est rappelé comment il tenta, en lâche, de se soustraire à la guerre en feignant la folie, et d’autres actes qu’elle qualifie de vices, de tromperies, de mensonges. Les années ayant passé, elle le voit comme incarnation de méthodes conquérantes et dépourvues de compassion, qu’elle rejette. Toutefois, elle laisse Nausicaa libre de faire ses choix, de juger Ulysse comme elle l’entend.



Les exploits du héros Ulysse, vus par Nausicaa, dans une histoire créée par deux hommes : le lecteur n’est pas trop sûr de l’intelligence d’un tel projet. Ses doutes s’envolent dès les premières pages, conquis par l’élégance et la beauté de la narration visuelle. Dans un premier temps, il se dit que ses a priori étaient fondés quant au parti pris du scénariste portant sur les valeurs du héros de l’Odyssée. Progressivement, il constate que Nausicaa ne se perçoit à aucun moment comme une victime, qu’elle fait preuve d’autonomie dans son jugement sur son amant, et qu’effectivement le récit s’inscrit dans une approche féminine honnête. Belle réussite.
Commenter  J’apprécie          254
Gauloises

Après coup, j'ai vu pas mal d'avis "coup de cœur" concernant cette BD et cela me surprend assez.

Je peux comprendre si on parle du point de vue graphique, car cette BD est une claque à quasiment chaque page. C'est juste magnifique, dessins aux pastels au rendu hallucinant. Une vraie merveille graphique, ça oui.

Au niveau histoire, je suis resté sur ma faim. Je ne comprends pas tout, je passe un peu à côté. Histoires de tueurs à gages … Italie. L'ambiance est posée, et je ne retiendrai que ça de l'histoire à vrai dire.

C'est dommage d'avoir une si belle œuvre, avec un scénario si "banal". Certains y verront des qualités… moi je reste sur ma faim. Mais plongez-y pour cet univers qui vaut tout de même le détour!

Commenter  J’apprécie          30
Nausicaa - L'autre odyssée

Pénélope, Ithaque, le rêve a son prix, son voyage, Nausicaa, sera-t-il celui enfin du bonheur ? Une vraie splendeur cet album enrichi d’un cahier graphique en fin. Le trait de Serio s’y montre impressionnant.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
Commenter  J’apprécie          00
Nausicaa : L'autre odyssée

Un mystérieux voyageur s’échoue sur une plage où il est recueilli par Nausicaa, fille du roi Alcinoos, et ses suivantes.



Emmené au palais, il va raconter ses multiples voyages, du siège de la ville de Troie à l’île de la magicienne Circé en passant par les terribles sirènes.







Il n’en faut guère plus pour que l’innocente Nausicaa tombe sous le charme du voyageur, et ce dernier ne va pas se gêner pour en profiter avant d’abandonner la belle.







Mais Nausicaa n’abandonne pas pour autant et est prête à poursuivre jusqu’à Ithaque afin de lui faire avouer si leur amour était partagé ou non.















Il y a un peu plus d’une décennie, Andrea Sério, dont nous avons lu un polar aussi atypique que réussi il y a peu (déjà chez Futuropolis), livrait une magnifique adaptation de l’Odyssée sur un scénario de Bepi Vigna.









Cette relecture -le terme est plus juste- de l’oeuvre d’Homère est d’une intelligence fine, féministe et acerbe, montrant Ulysse sous un jour peu reluisant et les femmes qui parcourent son voyage comme les vraies héroines, témoins et victimes conscientes de sa veulerie.

C’était la première incursion de l’artiste dans la BD et l’influence de maestros comme Matteoti y est assez évidente, même si Sério sait garder une personnalité manifeste.







Accouché dans la douleur, cet album brille par la beauté de ses paysages, l’originalité des visages et, last but not least, sa colorisation magnifique.




Lien : http://bobd.over-blog.com/20..
Commenter  J’apprécie          20
Nausicaa : L'autre odyssée



Une bande dessinée graphiquement très jolie qui revient sur le mythe d'Ulysse et Nausicaa. Une histoire douce et amer pour la jeune femme qui va découvrir la vérité sur son aimé. Une vision d'Ulysse qui casse le récit inculqué pendant notre jeunesse.



Ma seule véritable déception est la fin qui pour moi est trop peu réaliste et trop librement transformée.



Commenter  J’apprécie          00
Nausicaa : L'autre odyssée

La princesse Nausicaa est fascinée par la mer, par les vagues... Est-ce si surprenant qu'elle y trouve un naufragé ? Un homme qui revient de longs voyages, un certain Ulysse.



Futuropolis réédite le premier album d'Andrea Serio, paru en 2012 et semble t-il introuvable en France. Il y adapte avec Bepi Vagna le mythe d'Ulysse, de retour de la guerre de Troie, qui vient échouer sur l'île des Phéaciens.



Recueilli, materné, soigné par la belle Nausicaa, fille du roi Alkinoos, il va raconter ses aventures, ne lésinant pas sur ses nombreux exploits. Le cheval de Troie, le Cyclope, Circé, les sirènes... Nausicaa tombe sous le charme de ce bel étranger et s'offre à lui. Mais la princesse craint que cet amour ne soit qu'illusion. Abandonnée par Ulysse, elle partira à sa recherche, vivant alors son propre parcours iniatique.



Cette belle version qui met les femmes en avant est sublimée par Andrea Serio. J'ai déjà dit tout le bien que je pensais de son travail (Gauloises, Rhapsodie en bleu) et ce premier album montrait déjà toute l'étendue d'un talent inspiré par Lorenzo Mattotti. Les crayons d'Andrea Serio sont certainement magiques et leurs couleurs pastels bénies des dieux, je n'ai pas d'autre explication.



Pour en savoir plus, je t'invite à te plonger dans cette Odyssée revisitée qui a d'ailleurs donné lieu à un court-métrage d'animation qui donne vie au dessin de Serio. Pour ma part, c'est un gros coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          62
Gauloises

Une autre belle découverte que cet album à l’atmosphère envoûtante qui pose les bases d’un récit très cinématographique au cadrage dynamique laissant au lecteur le choix de laisser porter son imaginaire afin d’en déterminer l’issu. Quelles sont les circonstances de la mort de Véronica et de Pulpa? Où se déroulera l’ultime duel entre le Napolitain et le Sarde ? Lequel des deux survivra ?



Une structure originale découpée en cinq courts chapitres permettant de découvrir le parcours des deux protagonistes, Aldo et Ciro, entre boxe et jazz, jusqu’à leur affrontement final laissé en suspens. Que dire de ces cinq vignettes qui racontent sur une seule page comment le jeune Ciro a commis son premier meurtre, prémisse de sa carrière de tueur à gages, sinon une maîtrise parfaite de l’écriture bédéiste !



Une qualité graphique impeccable, un décor aux teintes pastel et vaporeuses rappelant le chaud climat méditerranéen, la sérénité des lieux en opposition avec la tension de l’histoire qui se trame entre quelques bouffées de gauloises brunes. Une esthétique qui donne un nouveau souffle aux littératures du crime. Une narration minimaliste. Aucune bulle. De nombreuses vignettes silencieuses, certaines magnifiques en doubles pages, nous entraînent à Naples et à Milan dans les années 1950, entre terre et mer, dans un univers romanesque aux dimensions oniriques.



Gauloises, un polar hors du commun, une BD à savourer à répétition pour reconstituer la continuité logique du récit et enrichir notre première lecture !



Igort (Igor Tuveri) est né en Sardaigne. Il a démarré sa carrière d'auteur de BD au début des années 80 et a connu une reconnaissance internationale grâce à sa collaboration avec différentes revues et la traduction de ses albums en sept langues. Ses thèmes de prédilection sont le polar, le jazz et l'actualité.



Andrea Serio est né en Toscane. Après des études artistiques, d'illustration et de design, il a démarré sa carrière en réalisant des illustrations de livres et des albums. À partir de 2007, il produit de nombreuses couvertures, affiches, campagnes publicitaires qui lui donnent une notoriété internationale grâce à de grands festivals. En 2012, il a publié son premier roman graphique.





Originalité/Choix du sujet : *****



Intrigue : *****



Psychologie des personnages : *****



Intérêt/Émotion ressentie : *****



Appréciation générale : *****


Lien : https://avisdelecturepolarsr..
Commenter  J’apprécie          10
Rhapsodie en bleu

L’été 1938 sonne la fin de l’insouciance pour Andrea, Martino et Cati. La proclamation des lois raciales en Italie anéantissent tout espoir de vivre sereinement pour ces jeunes dont les rêves meurent brutalement. Leur avenir est ailleurs, loin des plages, loin de leurs familles, de l’autre côté de l’océan atlantique…



Je ne suis pas une habituée des romans graphiques. C’est en général la participation à des challenges qui me fait me pencher sur ces pages remplies d’images…



Au-delà de l’histoire touchante, Rhapsodie en bleu est un très bel objet. Les dessins sont doux, bercés de couleurs pastels, de visages ébauchés et toute la palette du bleu nous est offert.



J’ai aimé cette ambiance, cette ambivalence entre l’histoire injuste et dure, et les images douces et lumineuses. J’ai aimé cette pudeur, ces silences et toute la retenue cachés derrière les dessins et les mots.



C’est une manière différente de réfléchir sur une partie de l’histoire qui est, encore aujourd’hui, douloureuse et intolérable…



C’est un bel hommage à toutes ces âmes perdues, ces corps meurtris et les choix douloureux que chacun a dû faire, les larmes aux yeux…
Commenter  J’apprécie          240
Gauloises

Igort est un maître du polar, c’est indéniable, mais comment parvenir à renouveler un genre aussi codifié et éculé ? C’est le pari audacieux qu’il a relevé avec beaucoup d’élégance avec le dessinateur Andrea Serio. Le duo livre un album d’une puissance narrative et visuelle unique.
Lien : https://www.actuabd.com/Gaul..
Commenter  J’apprécie          10
Gauloises

L’Italie d’après guerre, aux alentours de 1960, uen ambiance feutrée, servie par un dessin au crayon de couleur, tout en nuances, en silences, on passe d’Edward Hopper à William Turner, une Italie de lumières se déploie sous nos yeux. Et il y a ceux du sud qui vont vendre leurs services dans le nord, quand on vient de Naples, la Camorra vous propose du travail, et quand on vient de Palerme, c’est la Mafia. Ciro vient de Naples, c’est lui, Gauloise toujours au bec, Aldo vient de Palerme, il aurait aimé devenir champion de boxe.



On retrouve le travail tout en délicatesse que le duo avait mis en place dans “Rhapsodie en bleu”, là il était question de fuite des juifs pendant la guerre, ici, c’est l’histoire d’emprise des mouvements de la pègre vers le nord du pays, mais c’est surtout une histoire de l’Italie, sans fard, sans tapage, rude et violente, raconté uniquement par les atmosphères, les trente glorieuses, le soleil, la pluie, les lumières, les ombres, une certaine torpeur, le pouvoir inexorable de la corruption, surtout celle des âmes.



C’est peu bavard, pas besoin de plus de mots, les images parlent d’elle même, c’est poignant, c’est magistral.

Commenter  J’apprécie          80
Rhapsodie en bleu

Cet album est avant tout magnifique.

L'esthétique, en est l'interpellation majeure.

Le scénario tiré d'un roman italien

est quelque peu tortueux.

Il joue avec les temporalités

sans que cela présente un grand intérêt.

J'ai choisi d'oublier l'écrit pour

régaler mes mirettes.

C'est un livre d'art ,

où l'illustration sait se suffire à elle même.

A ranger rayon beaux livres .
Commenter  J’apprécie          161
Gauloises

Once Upon a Time in Milan



Après le sublime Rhapsodie en bleu, Andrea Serio est de retour avec un polar fascinant signé Igort…



Sublime et poétique, ce récit ciselé et évanescent raconte l’itinéraire de deux tueurs de la mafia qui marche inexorablement vers le lieu de leur confrontation… Les planches de l’album sont une invitation à la contemplation alors que les couleurs fascinantes contrastent avec la noirceur du propos et avec l’âme froide et sombre des deux principaux protagonistes…



Gauloises est un polar atypique, tout à la fois sublime, envoûtant et fascinant qui ne laissera personne indifférent.
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
Commenter  J’apprécie          40
Rhapsodie en bleu

🎶Elle nous mettait dans la cuisine pour ne pas qu'on regarde

En deux mois on jouait tout Gershwin sur des verres à moutarde

On a fait du music hall déguisés en Hindous

Elle dansait en Baby Doll sur Rapsody in Blue

Elle a fini sous le capot d'une Dodge ou Cadillac

J'ai ramassé son chapeau et l'autre a pris son sac🎶

Yves Montand-1972-

----🎵----🔵🇮🇹----🗽----🇮🇹🔵----🎵----

L'Amérique est la destination d'évasion vitale pour Andrea Goldstein, un jeune juif italien parti de son pays à cause des lois raciales fascistes en 1938 promulguées par Mussolini. ​On se retrouvera donc à New York, comme Gershwin, avec Andrea Goldstein pris au piège d'un retour au pays pour cause de guerre. Une dénonciation à la foi subtile et violente du racisme, de l'antisémitisme à travers le destin authentique d'Andrea et de sa famille sur des pages au charme et au talent graphique qui en font autant de tableaux évocateurs, émouvants et éclatants.





Commenter  J’apprécie          901
Gauloises

Le Serio nouveau est arrivé ! Où ça ? Chez Futuropolis et à l’instar de Rhapsodie en bleu, un de mes gros coups de cœur paru chez ce même éditeur en 2020, Gauloises ce nouvel album d’Andrea Serio scénarisé par Igort est une merveille graphiquement parlant. Milan, drôle d’endroit pour une rencontre, duel au soleil entre deux tueurs à gages.



Ciro est un fumeur de gauloises

Tout commence à Milan et se termine à Milan. Entre les deux, l’histoire ou plutôt deux histoires, celles de deux hommes aux parcours différents mais à la destinée commune.

D’abord, il y a Ciro, notre fumeur de gauloises dont les volutes bleues planent sur tout l’album. Classieux, dégaine à la Delon dans Le samouraï, ce Napolitain d’origine résidant à Milan est un tueur froid, tombé gamin dans le giron de la camorra. Ensuite, il y a Aldo, ancien boxeur raté qui a quitté son île natale à la recherche d’une vie meilleure et finira par se mettre également au service de la mafia.

L’un exécute un contrat, l’autre va être chargé de l’éliminer.

L’affrontement entre les deux hommes est inévitable...



Une écriture à l’os

Connu pour ses Cahiers (japonais, russes, ukrainiens) parus également chez Futuropolis, le scénariste sarde Igor Tuveri dit Igort renoue ici avec le polar et la mafia, univers qu’il avait déjà exploré quelques vingt ans auparavant dans 5 est le numéro parfait, paru aux Éditions Casterman.

Dans Gauloises, paradoxalement, il y a peu de scènes d’action.



Entre Naples et Milan, années 60

S’il n’est fait aucune mention de l’époque à laquelle se déroule le récit, plusieurs indices nous amènent à le situer dans les années 60 : les vêtements et la coiffure d’Ada, car comme dans tout polar qui respecte on y croisera des femmes, le disque d’Ornette Coleman sorti en 1959, l’évocation d’un autre duel entre deux légendes du Calcio, Mazzola, le mythique capitaine de L’Inter Milan versus Rivera, celui du Milan AC et enfin les voitures, notamment la Giulietta Spider de Ciro.

Les visages des deux protagonistes sont de marbre, impénétrables. C’est à travers leurs actes et ce qui gravite autour d’eux que les personnages vont prendre chair et nous promener entre Naples et Milan. Le Rione Sanita, fief de la Camorra et la baie de Naples vont céder la place à Bovisa, quartier industriel de Milan. La balade s’achèvera Piazza del Duomo, lieu emblématique de la capitale lombarde...



Les pastels d’Andrea Serio : Entre brume et lumière

Après Rhapsodie en bleu (2020) et Le poids du papillon (juin de cette année), le Toscan Andrea Serio signe là, pour notre plus grand plaisir, son troisième album chez Futuropolis. On retrouve toute la beauté, l’élégance de ses pastels aux bleu et jaune lumineux. Brumeux quand ils évoquent la fumée des fameuses gauloises et des usines, ils vont au contraire flirter avec un réalisme quasi photographique lors d’un gros plan sur un sac poubelle ou la reproduction d’un portrait du boxeur Jack Dempsey, idole d’Aldo. Adoptant un style plus épuré, ils vont jouer avec la lumière à travers de larges aplats aux formes géométriques pour planter le décor lors des scènes d’intérieur.

La lumière, elle, inonde les scènes d’extérieur et souligne également le temps qui passe comme dans ces deux planches en vis à vis représentant une promenade en baie de Naples, la silhouette de Castel dell’Ovo se détachant en arrière-plan. Deux pages quasi identiques : sur la seconde planche cependant, le bleu lumineux et les vêtements estivaux auront cédé la place au blanc et bleu froid de l’hiver, les protagonistes étant vêtus conformément à la saison.

Et puis il y a cette étrange alchimie avec le texte qui fait d’une image a priori ordinaire tout un symbole comme cette cafetière napolitaine liée par les mots à San Genarro, patron de la ville qui tire son nom de Janus, le dieu à deux têtes, l’une tournée vers le présent, l’autre vers l’avenir ...



Ciro, Aldo, Naples, Milan … Une narration à deux voix, qui se répondent : l’écriture à l’os d’Igort alliée à l’illustration somptueuse d’Andrea Serio font de cet album un polar fascinant.



La chronique augmentée est à découvrir sur :
Lien : https://bulles2dupondt.fr/20..
Commenter  J’apprécie          40
Gauloises

Inconditionnelle de l'univers d'Igort,

je découvre là, les illustrations

d'Andréa Serio et la conjugaison

de ces deux talents est sublime.

Ses couleurs, ses cadrages, son trait

sont tout simplement magnifiques.

Le texte est fort, l'ecriture joliment imagée.



Un univers de mecs un peu énigmatiques,

des ritals, armoires à glace , avec gauloises au bec

flingues et chapeaux, des filles offertes.

Ça ne rigole pas , ça désoude vite fait.

Mais qu'est ce que c'est beau !

On est étonné de voir

la beauté de l'Italie amortir

la violence ambiante.

Incontournable!

Commenter  J’apprécie          180
Gauloises

Silencieux, pesant, son climat taiseux s’accorde parfaitement avec ces deux mafieux imperturbables, imposants. Accompagnées par des narratifs assertifs, les merveilleuses planches bleutées content leur vie dans une atmosphère envoûtante.
Lien : http://www.bodoi.info/gauloi..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Andrea Serio (154)Voir plus

Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1089 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}