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Citations de Anita Diamant (41)


" Comment suis-je devenue la femme que je suis aujourd'hui ? " Tout a commencé dans cette bibliothèque, au club de lecture. C'est là que je suis devenue moi- même.
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Je lui demandais si elle l'aimait.
"Pas encore. Maman dit qu'on apprend à aimer quelqu'un quand on fait sa vie ensemble. Elle dit qu'un homme qui aime ses enfants est un homme bon. Myron a six ans et Jacob presque quatre, et ils ont besoin d'une mère. Comme dit maman, j'ai presque trente ans et qui sait si j'aurai encore une chance comme celle-ci. Il s'occupera de moi, et de Maman et de Papa quand ils seront vieux."

(p.60)
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Elles étaient toutes d'accord que les choses allaient bien mieux avant. Certaines étaient tristes, et d'autres étaient aigries, mais c'était toujours : rien ne va aussi bien que jadis.

Je me suis promis de ne jamais parler ainsi, et tu sais quoi ? Maintenant que je suis moi-même une vieille dame, je crois que les choses vont bien mieux maintenant. Vois ta soeur, qui est cardiologue, et toi qui vas sortir diplômée de Harvard. Ne me parles pas du bon vieux temps. Qu'est-ce qu'il avait de si bon ?

(p.232)
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Me retrouver dans la classe de mr.Boyer était un des meilleurs accidents qui me soient jamais arrivés. Quand j'ai commencé à enseigner, je me suis souvenu de sa façon de nous parler, et vous savez quoi ? Quand vous recevez chaque question comme si vous ne l'aviez jamais entendue auparavant, vos élèves sentent que vous les respectez, et tout le monde apprend beaucoup plus, même l'enseignant.

(p.145)
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Le jour du mariage, il faisait un temps magnifique, si bien que Mameh [ maman ] a dû cracher trois fois pour éloigner le mauvais oeil.
- C'est la pluie qui apporte la chance.
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Aujourd'hui, personne ne sourcille en apprenant que quelqu'un a la grippe. Elle peut encore être dangereuse pour les personnes âgées, mais la plupart guérissent. En 1918, elle était presque toujours mortelle et s'attaquait aux plus jeunes. Davantage de soldats et de marins sont morts de la grippe que de la guerre.
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Levine a tenu l'un des piliers de la "houppa". Il était au bord des larmes quand je lui ai demandé. Le frère de Aaron en a tenu un autre et je ne me souviens pas des deux autres hommes. Cela ne m'était jamais venu à l'esprit de proposer à Betty ou Rita. Il y a cinquante -huit ans, demander à une femme de tenir un pilier aurait été aussi fou que de se demander quand un homme marcherait sur la lune. Ada, ne laisse personne te dire que c'était mieux avant.
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Je ne connaissais pas très bien mon père. Ce n'était pas comme aujourd'hui, où les pères changent les couches de leurs enfants et leur lisent des histoires. Quand j'étais petite, les hommes travaillaient toute la journée et à leur retour à la maison, nous étions censés être silencieux et les laisser tranquilles.
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Je n'ai rien dit de mes plans jusqu'au jour où mes parents ont déménagé. Quand le camion est arrivé devant chez nous, j'ai dit à mes parents que j'avais pris une chambre à la pension de la rue de Trémont. Un endroit très respectable, et Betty m'avait dit de signaler que c'était surtout des dames juives qui y vivaient, comme si ca pouvait faire une différence.

Mon père a fait une sale tête, mais il n'a pas eu l'air surpris, ce qui me fait croire que Betty lui avait dit d'avance. Ma mère, c'était une autre histoire. Elle me regardait comme si j'étais un ver. " Je devrais être heureuse que tu ailles vivre dans un bordel juif ?".

Et ce n'était que le début. J'étais désobéissante et têtue. Méprisante. Je ne lui disais jamais ce que je faisais ou où j'allais. J'étais une déception, une idiote. J'étais prétentieuse.

Plus elle continuait, plus elle s'enervait.

Puis elle finit : " Tu vas le regretter. Et ne reviens pas quand tu seras dans le ruisseau."

Ma mâchoire faisait mal à force de la serrer. Je m'étais promis de ne pas me battre, mais dans ma tête j'hurlais. Ne m'appelle pas une pute. Pourquoi est-ce que lire un livre me rend prétentieuse ? Pourquoi tu ne me demandes jamais ce que je lis ? Le ruisseau ? Qui paye le loyer ici ?

...

J'aimais à m'imaginer comme il serait merveilleux, le jour où j'irai vivre seule, mais ce dont je me souviens, c'est que j'ai courru jusqu'au coin de la rue et que j'ai vomi au caniveau.

(pp.230-231)
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Personne ne parlait de l'épidémie quand elle était finie mais chacun portait sa propre douleur, faisant comme si personne n'était mort. Je me sentais comme si j'étais en train de faire du patin sur une mince couche de glace et que, si quelqu'un me demandait " comment va la famille?", la glace se fendrait.

Les gens disaient " la vie continue" . Parfois ca sonnait comme un souhait, parfois comme un ordre. Je voulais crier " la vie continue ? Non, pas pour tout le monde ! "

Mais quand ma soeur Betty annonca qu'elle était à nouveau enceinte, là, oui, la vie continua.

(p. 177) (Anita a perdu deux neveux, fils de Betty, dans l'épidémie de grippe de 1918).
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A la maison, ce n'était pas terrible. Mais j'aimais aller à l'école. J'aimais cette sensation d'être dans des pièces avec des plafonds hauts et de grandes fenêtres. J'aimais lire et avoir de bonnes notes et entendre que j'étais une bonne élève. J'allais à la bibliothèque chaque après-midi.

Ayant fini l'école primaire, un des enseignants vint à la maison pour dire à Maman et à Papa que je devais aller à la grande école. Je me souviens de son nom, mr. Wallace, et il leur dit que ce serait dommage de ne pas y aller et que j'aurais un meilleur emploi si j'y allais. Ils l'ont écouté, très poliment, mais quand il eut terminé, Papa dit " Elle sait lire et compter. C'est assez."

J'ai pleuré toute la nuit, et le jour d'après, je suis resté très tard à la bibliothèque, même si je savais que je me ferai gronder. Je ne voulais même pas regarder mes parents, tellement je les détestais.

Mais la nuit suivante, ma soeur Celia me dit que je pourrai aller à la grande école au moins pendant une année. Elle a du parler à Papa.

J'étais si contente d'aller au secondaire. Les plafonds étaient encore plus hauts, je me sentais comme si j'étais une géante, comme si j'avais de l'importance. J'adorais l'école. Ma prof. d'anglais, une vieille dame qui portait toujours des cols en dentelle, me donnait toujours des "A" pour mes devoirs, mais disait qu'elle s'attendait à mieux . J'étais presque aussi bonne en arithmétique, mais mon prof. d'histoire se moquait de moi, me demandant si j'avais des fourmis dans ma culotte parce que je n'arretais pas de lever la main.

Comme beaucoup de filles de mon année, après l'école, j'allais au centre social de la rue de Salem. J'y prenais des cours de cuisine, mais je passais le plus clair de mon temps à la bibliothèque...C'est sans doute là que commence la réponse à ta question : comment suis je devenu qui je suis ?

(pp.13-14)
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Aaron courait avec un imper dans une main et une valise dans l'autre. Et un sourire idiot sur le visage. "C'est Addie, hein ? Rita ne m'a pas donné votre nom de famille. Moi c'est Aaron Metsky, le frère de Rita."
Je dis " C'est Baum."
"Quoi?"
"Mon nom."
"Baum?"
Il rit, je ris. Puis il m'a demandé s'il pouvait m'inviter à dîner, si j'avais faim, et si je n'avais pas déjà mangé. Est-ce qu'on m'attendait ? Un fiancé, peut-être? Ou est-ce qu'il était trop tôt pour dîner? Quelle heure était-il ?
Il était adorable, et il continuait à parler et à parler. Alors je lui ai donné la main : " Ravie de vous rencontrer."
Il avait la main chaude et ne lachaît plus la mienne. Nous restions là, à nous regarder en souriant comme si nous avions gagné à la loterie.
Finalement il me dit " Ou est-ce que vous voulez aller dîner?"

(pp.268-269)
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- Les gens tombent malades car tout le monde respire le même air. Dans notre village, au moins nous avions de la place. L'air était pur.
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Lorsqu’une personne timide sourit, on dirait que le soleil se lève.
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« Mon nom ne vous dit rien. Mon souvenir est poussière. Ce n’est ni votre faute, ni la mienne. La chaîne reliant mères et filles s’étant rompue, la transmission de la saga familiale incomba alors aux seuls hommes. Comme ils ignoraient tout de moi, je suis devenue une note en bas de page. Ma vie n’est qu’une parenthèse entre l’histoire bien connue de Jacob, mon père, et la célèbre chronique de Joseph, mon frère. Les rares fois où l’on se souvient de moi, c’est en tant que victime. Presque au début de votre livre saint, on trouve un passage qui semble indiquer que j’ai été violée, la suite est le récit sanglant de la façon dont on a vengé mon honneur. » (p. 7)
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Je me demande si mes premiers souvenirs sont vraiment les miens. Quand il remontent à la mémoire, je sens le souffle de ma mère sur chacun d'eux.
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Au moment où j'allais passer de l'autre côté, je suis que tous les prêtres et magiciens d’Égypte étaient des imbéciles et des charlatans car ils promettaient de prolonger les beautés de la vie au-delà du monde qui nous est donné. La mort n'est pas une ennemie, mais source de reconnaissance, de compassion et d'Art. De tous les plaisirs de la vie, seul l'amour ne lui doit rien.
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Ne crains rien, l'heure a sonné.
Ne crains rien, tes os sont solides.
Ne crains rien, l'aide arrive.
Ne crains rien, Gula est près de toi.
Ne crains rien, le bébé est à la porte.
Ne crains rien, il vivra pour t’honorer.
Ne crains rien, la sage-femme est habile.
Ne crains rien, la terre est au-dessous de toi.
Ne crains rien, nous avons de l'eau et du sel.
Ne crains rien, petite mère.
Ne crains rien, notre mère à tous.
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La grande mère que nous appelons Innana donne à la femme un cadeau inconnu de l'homme : le secret du sang. Le flot qui coule à la nouvelle lune, le sang curatif de la naissance de la lune. Pour les hommes, cela ne représente qu'excrétion, mauvaise humeur, gêne et douleur. Ils croient que nous souffrons et considèrent qu'ils ont de la chance de ne pas en être affligés. Ne les détrompons pas. Dans la tente rouge, on connaît la vérité. Dans la tente rouge où les jours s'écoulent telle une rivière tranquille tandis que le don d'Innana parcourt notre corps, le purifiant de la mort du mois précédent, le préparant à recevoir la vie du mois suivant. Les femmes lui rendent grâce : pour le repos, le rétablissement, l'assurance que la vie provient d'entre nos jambes et que la vie coûte du sang.
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(1919-1920)

Ernie était solennel, voire un peu guindé, mais je ne lui en voulais pas. J'étais presque sûre que c'était lié à sa blessure, mais quand je lui ai demandé où il avait combattu, il a secoué la tête.
- Selon les médecins, je devrais oublier tout ça.
Je n'ai pas reposé la question. En repensant à ce qu'ils ont fait à ces pauvres hommes, je suis en colère. Ernie souffrait d'un trouble de stress post-traumatique - autrefois appelé "obusite" - et les médecins lui ont conseillé de tout refouler. Ils ne se rendaient pas compte, mais c'est comme traiter la syphilis avec des barres chocolatées.
(...)
Il ne faisait pas plus frais là-bas et nous nous sommes retrouvés près d'une bande de garçons qui jouaient avec des pétards, restes de la fête nationale. Le bruit rendait Ernie nerveux alors nous avons rebroussé chemin. C'est à ce moment-là que la première fusée a explosé au-dessus de nos têtes. Ernie a sursauté puis essayé d'accélérer.
(...)
Ernie s'est jeté la tête la première dans le sable, les mains sur la nuque. Je me suis accroupie pour le rassurer - ce n'étaient que des gamins qui faisaient du bruit - mais s'est ensuivie toute une série de violentes explosions, résonnant le long de la plage.
Ernie s'est relevé puis a couru en trainant sa jambe malade derrière lui. Il avançait à l'aveuglette, la tête baissée et les mains sur les oreilles, il ne s'est donc pas rendu compte qu'il avait renversé un petit garçon, et encore moins que le père de ce dernier le poursuivait. Petit et les jambes musclées, il n'a pas mis longtemps à rattraper le pauvre Ernie boiteux dans ses chaussures pleines de sable. Il l'a plaqué au sol mais Ernie s'est roulé en boule en émettant ces terribles bruits de suffocation que font les hommes quand ils pleurent. Le père se tenait au-dessus de lui.
- Oh, non !
Il s'est agenouillé et s'est mis à lui donner des tapes dans le dos.
- C'est fini soldat . Je sais. J'y étais, moi aussi, mais tout va bien maintenant. Vous êtes rentré à la maison.
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