Conscientes du phénomène mais ne parvenant pas à l’éradiquer, des générations de grands Sorciers œuvrèrent pour enfermer la puissante magie des mots. Ils parvinrent à empêcher des monstres sanguinaires…
- Les démons ? la coupa l'enfant.
- Oui, et les ogres, loups-garous, ou autres succubes…
- De nuire aux hommes, récita Irwam, faisant sourire sa mère.
Avec cette machine, les textes purent traverser les distances infinies et mener à tous ces histoires si longuement enfermées… Avec elle, les monstres renaissaient, redoublant de forces incalculables, puisque les hommes les retrouvaient, les aimaient, les adulaient et cessaient de les craindre ! Un épanchement de créatures, infâmes, nouvelles de surcroît – l’imagination des hommes étant libérée de la gangue des traditions orales – envahit la surface du monde humain… Mettant à bas des années de surveillance, créant des régions malsaines. Mais les Sorciers veillaient. Encore. Et le Voile protégeait. Il séparait les humains de ces monstres et prédateurs potentiels.
Aux confins des temps, alors que les hommes commençaient à poser leurs émotions et leur volonté sur des parchemins ou des tablettes encore naïves, ils libérèrent la plus puissante magie, celle de la création.
Il sentit les liens se relâcher alors que ses poignets s’affinaient. Ses ongles jaillirent. Il baissa la tête et lécha ses crocs, sortis approximativement au même instant. Sa vision gagna en intensité, devenant celle d’un être de la nuit. Vampire.
Que le voile t'emporte dans l'imaginaire...