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Critiques de Anna Giurickovic Dato (8)
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Petite femme

A Rabat, la vie est douce. Elle s'étire au rythme des enfants qui hurlent dans le dédale des rues, au milieu des burqas, des touristes et des mendiants. Elle a le goût du thé à la menthe et la couleur du soleil au couchant. Pour Maria, la vie est un cocon dans lequel elle évolue en compagnie de sa mère, Silvia, et de son père, un diplomate en poste à l'ambassade d'Italie. de temps en temps, sa grand-mère, Adèle, leur rend visite. le vernis de ce cadre idyllique ne tarde pourtant pas longtemps à s'écailler. Maria est une enfant étrange. Elle réalise des dessins qui interpellent sa maîtresse, elle a des rapports compliqués avec ses camarades de classe et son absence de pudeur fait parler d'elle, il lui arrive, enfin, de se montrer agressive avec sa mère. Un lien tout particulier l'unit à son père qui a l'habitude de lui lire des histoires et qui apaise, par son calme, les inquiétudes maternelles. Un jour cependant, alors qu'elle rentre de courses, Silvia découvre le corps de son mari étendu dans la rue. La fenêtre ouverte de l'appartement ne laisse que peu de doutes sur l'effroyable accident… Lorsque nous les retrouvons quelques années plus tard en Italie, Silvia ne sait plus comment aider Maria, tantôt mutique, tantôt provocatrice. Elle aime au point de la détester son enfant devenue adolescente.

Petite femme est un roman qui se lit d'une traite mais qui ne constitue pas une lecture facile. Cela m'arrive assez rarement, mais je m'en suis vraiment voulu des sentiments que j'ai éprouvés tout au long de ma lecture car j'en suis venue à trouver Maria absolument monstrueuse alors qu'elle n'est pas un monstre, mais une victime, nous le savons, nous le comprenons du moins très rapidement. Mais j'avais besoin que l'auteure m'aide à trancher et c'est ce qu'elle fait, je trouve, à la fin, de manière tout à fait implicite. En réalité, on peut même se demander qui est la victime dans ce roman. Entendons-nous bien, la victime « littéraire », celle qui, finalement, est peut-être mise au premier plan contrairement à ce que le titre indique. Silvia… Victime de sa confiance aveugle. Coupable de n'avoir pas compris. C'est un roman de l'ambiguïté. Tous les personnages le sont, de Silvia à Maria, en passant par Antonio, le nouveau compagnon de Silvia au sujet duquel on ne peut s'empêcher de se demander : « Mais à quoi joue-t-il ? » Ce thème du double est porté par d'incessants va-et-vient entre l'Italie et Rabat, entre le moment présent et le souvenir, parce que tout s'est figé avec cette fenêtre ouverte et cet attroupement dans la rue. Mère et fille sont restées engluées dans les non-dits, évoluant dans une relation malsaine parce que mensongère. Anna Giurickovic Dato signe là un premier roman déroutant et efficace.


Lien : http://aperto.libro.over-blo..
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Petite femme

"Lemon incest

Je t'aime t'aime, je t'aime plus que tout

Papapappa"



Maria est la fille de Silvia et Giorgio. La famille a quitté l’Italie pour Rabat, suite à la mutation de Giorgio au consulat italien du Maroc. Sous le soleil maghrébin, sur le sable chaud, doucement bercés par le vent léger qui souffle et qui fait s’envoler les grains un à un, la famille est heureuse. Elle semble l’être du moins. Maria a quatre ans, c’est une petite fille adorable, innocente, des yeux noirs profonds, elle chante, elle parle, elle fait parfois « l’autluche », elle aime sa maman et son papa. Et son papa l’aime aussi. Fort. Très fort. Trop fort ?



"L'amour que nous n' f'rons jamais ensemble

Est le plus beau le rare le plus troublant

Le plus pur le plus enivrant"



Mais quand il se glisse dans son lit la nuit… Après l’avoir bercée, comment ça s’appelle ? Et comment nommer ce sentiment de dépendance, d’attachement, de souffrance affective qui grandit en elle ? Elle le déteste, elle l’aime, elle a besoin de lui, elle voudrait qu’il n’existe pas, c’est son père, son amant ? Et elle, alors, qui est-elle ? Et sa mère, sa concurrente, son ennemie, son amie, sa plus grande force, sa faiblesse ?



"Exquise esquisse

Délicieuse enfant"



Une enfant ? Elle n’est plus une enfant ! Comment pourrait-elle en être ?! Après ce qu’on lui a fait ? Ces bras qui devraient la protéger mais qui l’emprisonnent ?

Quelque chose est mort en elle… Et elle ne sera plus jamais la même… A l’école aussi, elle embrasse les enfants, elle fait des choses bizarres, qu’une petite fille ne devrait pas faire… La maîtresse l’a vue oui… Trop tard, c’est trop tard, tout a changé, tout s’enfuit. Tout.



"Ma chair et mon sang

Oh mon bébé mon âme"



Il était là.

Il n’est plus là.

Et plus aucun autre ne prendra sa place. Jamais.



Dans Petite femme, Anna Giurickovic Dato nous raconte la terrible histoire de Maria, cette petite fille abusée par son père. Un roman troublant, perturbant, mais néanmoins très intéressant car l’auteure s’applique à étudier la psychologie de Maria, ce que je n’avais pas encore connu lors de mes précédentes lectures récentes du même genre. Sous le joug de son père, la petite fille a répliqué la seule marque d’amour qu’elle a connu, et s’est renfermée sur elle pendant toute son enfance, jusqu’au jour où son père est tombé par la fenêtre. Suicide ? Accident ?



Maria serait-elle enfin libérée ? On ne peut pas vraiment l’affirmer, car il est certain que Maria souffre d’un traumatisme profond, encore présent des années après ce tragique évènement…



(Lemon incest – Serge Gainsbourg)

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Petite femme

Diabolique, sensuel et dérangeant...

Est-on déjà femme, à 13 ans ? À observer le comportement inhabituel de Maria lorsque sa mère Silvia lui présente Antonio, son nouvel amant, et Silvia de contempler avec désarroi le jeu de séduction qui se déroule sous son toit, il semblerait que oui.

Ayant grandi à Rabat, le décès brutal du père de Maria à ses 9 ans provoque le retour de la petite fille et de sa mère en Italie. À travers le récit du déjeuner de la rencontre entre Maria et son beau-père, Silvia raconte leur passé, leur vie au Maroc, sa rencontre avec Giorgio, cet homme mystérieux et plus âgé, leur quotidien, sa naïveté, les nuits blanches de la petite Maria. Que s’est-il passé pour que cette petite fille ne parvienne plus à dormir ? Il semblerait que quelque chose ou quelqu’un ait instillé en elle un diable charnel.

Qui de la mère ou de la fille, Antonio va-t-il préférer ? Derrière ce combat de séduction, le roman nous livre une réparation nécessaire entre une mère et sa fille.

Aux accents de « Lolita » ou du film « Jeune et jolie », « Petite Femme » est un livre absolument immoral explorant les paradoxes de la féminité et des démons de la nature humaine.
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Petite femme

Voilà un roman court très ambigu. Maria est une gamine étrange et extrêmement impudique. A l’école, les professeurs s’interrogent sur ce qu’elle vit à la maison. Subit-elle des relations incestueuses ? Convoquée, Silvia, la mère, nie. Alors que cette dernière fait son marché, son mari chute par la fenêtre et meurt. La petite, qui se trouvait dans la cuisine, affirme ne rien avoir vu ni entendu. Plusieurs années s’écoulent et, maintenant installées à Rome, mère et fille s’opposent. Lorsque Silvia rencontre le bel Antonio, Maria met tout en œuvre pour briser ce couple naissant. Anna Giurickovic Dato propose ici un premier ouvrage aux odeurs de soufre qui explore les contradictions de l’âme humaine. Maria est-elle finalement une victime ou un ange noir à l’esprit pernicieux ? Plutôt que de hurler ou que d’invectiver sa génitrice, elle s’active pour la déposséder de son histoire d’amour et articule tous ses charmes afin d’accaparer les attentions du nouveau venu, en se faisant chatte et intrigante. Assez vite, le lecteur découvre que la vengeance est un plat qui se déguste froid. Reste à savoir quel est le mobile de l’adolescence. Un traumatisme passé est-il le fruit du présent tourmenté ? A mesure que les chapitres s’égrènent, un horrible secret se met en exergue. Ce livre ambigu progresse incessamment sur le fil ténu entre innocence et dépravation et nous vaut quelques pages sulfureuses qui rebutent ou suscitent l’admiration. Quoi qu’il en soit « Petite femme » ne laisse personne indifférent et salue l’entrée en fanfare d’une nouvelle venue en littérature.
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Petite femme



Mon avis : Ce livre est un joyau d'écriture. Débutant à Rabat, l'auteure m'emmène tantôt au bord de la mer, tantôt dans les souks, au marché, et oui, je sens aussi le soleil sur ma peau et je voudrais goûter tous les plats et les friandises qu'elle ramène. Que ce soit la cuisine, les promenades, les peintures, les traditions de l'Eid, c'est une plongée au Maroc avec une jeune mère et sa fille, puis en Italie où elles repartent après "l'histoire" familiale. Rarement une écriture m'a emmenée autant dans la sensualité de la vie (À part Colette bien sûr). Les fontaines italiennes, l'aquarelle, les arts, les philosophes anciens, ce livre est pétri de beautés. Et au milieu de tout cela, une petite fille blessée et perturbée, une mère qui n'a rien compris mais qui protège son enfant avant tout. C'est magnifiquement écrit. Des phrases ciselées, étincelantes, et donc, j'aime beaucoup ! Une belle découverte !







Denoël, 180 pages, 19,50€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Petite femme

Très court (il fait moins de 200 pages), Petite Femme est un roman troublant, sensuel et ambigu qui explore avec brio les tréfonds et les contradictions de l’âme humaine.



Rabat. Maria est une enfant étrange, une petite fille au comportement problématique, impudique. Elle éprouve une admiration dévorante pour son père tout en ayant terriblement peur de lui. On comprendra très vite pourquoi.



Devenue adolescente et de retour à Rome, avec sa mère comme seule compagnie, Maria ne sera plus qu’une jeune femme diaphane, déscolarisée, incapable de sortir de chez elle sans paniquer sur son apparence et sur les gens qu’elle risque d’y rencontrer. Belle, elle est capricieuse et fait tourner sa mère en bourrique. Quand cette dernière ramène un nouvel homme à la maison, elle s’attend à tout : Maria va devenir folle, elle va forcément mal le prendre… Mais non, bien au contraire. Plutôt consciente de ses charmes et de ce qu’ils peuvent provoquer chez les hommes, Maria s’amuse avec l’amoureux de maman. La dépossède de son histoire d’amour, la fait culpabiliser en silence.



Bientôt, nous, lecteurs, ne savons plus trop comment la considérer. Devons-nous la prendre en pitié ? Maria est-elle une victime, pauvre adolescente torturée par un traumatisme passé, mais immense, et incapable de se contrôler ? À moins qu’elle ne soit finalement qu’un démon, une créature de l’enfer sans morale et sans innocence dont il faudrait se méfier ?



J’adore les romans aux personnages ambigus, marchant sur la frontière étroite entre innocence et dépravation et j’ai aimé le personnage de Maria pour son ambiguité et pour le doute qui nous suit tout au long du roman. J’ai également beaucoup aimé la belle plume de l’auteure, notamment ses descriptions du Maroc et de l’Italie, que j’ai trouvé très visuelles, élégantes et poétiques.

En quelques mots,



Si vous recherchez un roman court, maitrisé et bien écrit, bien plus profond que vous ne pourriez le croire au premier abord, vous risquez de fortement d’apprécier Petite femme. Il s’agit d’un premier roman mais rien, ni la complexité des sentiments évoqués, ni la plume de l’auteure ne pourraient le faire croire. Étirée sur la longueur, une telle histoire aurait pu paraître moins intense, peut-être même surjouée mais la brièveté du récit joue vraiment en faveur de la tension permanente qu’il instille de la première à la dernière page.
Lien : http://cellardoor.fr/critiqu..
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Petite femme

Merci aux éditions Denoël pour le livre Petite femme de Anna Giurickovic Dato, traduction Lise Caillat. Sortie le 31 mai 2018.

Premier livre de cette auteure qui se lit facilement et rapidement, seulement 180 pages.

Ce roman traite d'un sujet tabou et on suit la détresse et la culpabilité d'une mère qui n'a rien vu et la vengeance de sa fille tout juste adolescente.

Ce livre contient beaucoup de dialogues et j'ai eu du mal, souvent, à savoir qui parlait et j'ai eu besoin de revenir souvent en arrière pour arriver à suivre.

Sinon l'auteure a très bien retranscrit les émotions de chacun des personnages et les paysages marocains très bien décrits nous font voyager tout le long du livre.
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Petite femme

Maria vous regarde, de ses grands yeux, expressifs. Vous appelant, vous narguant, minaudant, vous cherchant. Elle pose ses douces mains sur vos épaules. Vous masse, de ces gestes forts et tendres à la fois. Virevoltant, sa robe se relevant, s’abaissant. Vos yeux se posent, s’arrêtent sur ses formes qui deviennent dans ce corps des courbes.

Courbes fourbes.

Marie est provocante, aimante, presque amante.

Maria a 13 ans. Est-ce encore une enfant...? 👠🌑



Dans une alternance de passé et de présent, nous sommes à table avec Maria, cette enfant au comportement inquiétant, troublant. Sa mère Silvia lui présente son compagnon, Antonio.

Cette rencontre entre l’homme et la jeune fille nous plonge à Rabat, dans les premières années de Maria.

Sous la chaleur écrasante du soleil marocain, les comportements brûlent d’indécence.

Pourquoi Maria est-elle si violente, provocante, sauvage ?

L’entourage se pose des questions, Silvia ferme les yeux. Les agissements de Georgio, son mari, sont-ils normaux ? Quelqu’un ferait-il du mal à cette enfant ? Pourquoi refuse t-elle de dormir ? 👠🌑



« Petite femme » comme l’avait fait précédemment la jeune Lolita de Navokov, respire, transpire le scandale.

Les limites se franchissent au travers d’allusions et d’illusions terribles. Le mal, juste sous nos yeux, n’est pas vu, pas perçu. Il se diffuse dans cette petite comme le diable. La rendant méchante. Obsédée, et obsédante pour les hommes.

On est mal à l’aise devant tant de sexualité, de charme, de la part de celle qui n’est encore qu’une enfant.

Comme avec Humbert dans Lolita, on en arriverait presque à souffrir de pitié pour Antonio, prisonnier de cette petite femme envoûtante. Et pourtant Antonio, comme Georgio, si coupable, si faible, si monstrueux. 👠🌑



Dans une ambiance étouffante, l’auteure analyse avec brio les sentiments féminins, l’ambiguïté d’une relation mère/fille, et la complexité de l’âme. 👠🌑



À lire pour ceux qui ont aimé Lolita de Vladimir Navokov ! 👠🌑



« Petite femme » est publié aux éditions @editionsdenoel et traduit de l’italien par @lisecaillat ! 👠🌑
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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