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3.65/5 (sur 54 notes)

Nationalité : Pays-Bas
Né(e) à : Hilversum , 1981
Biographie :

Anne Eekhout est une écrivaine néerlandaise.

Son premier roman, "Dogma", a été nominé pour le prix Bronzen Uil en 2014.

"Mary" (2021) est son quatrième roman et le premier traduit en français.

son site : https://www.anne-eekhout.com/
X : https://twitter.com/AnneEekhout
Instagram : https://www.instagram.com/anneeekhout/

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Mary


Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Moi qui avais toujours voulu voir la mer, dans ce bateau rudimentaire, primitif, elle devenait une abominable fiancée. Elle me donnait la nausée, me privait de ma vivacité et de mes espoirs. Mais, quand je me sentais assez bien pour aller regarder, appuyée sur le bastingage de la proue sur le pont supérieur, les crêtes d'écume, quand la mer me projetait au visage ses éclaboussures salées et que le vent, avec une force sans cesse renouvelée, nettoyait et clarifiait tout de son souffle, c'est à ces moments-là que je la trouvais la plus belle, la plus délirante, la plus imposante, et je savais que mon aventure, ma vie avec elle, ne faisait que commencer.
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Je continuais de penser à l'histoire d'Alister le Conteur. Je trouvais étonnant, inquiétant et idiot qu'on puisse s'en prendre à votre inventivité parce que vous connaissiez ou reconnaissiez la vérité. Si l'imagination est le contraire de la vérité, la vision de le la vérité ne permet-elle pas plutôt d'attiser l'imagination . Ou la vérité présente-t-elle des caractéristiques qui endiguent l'imagination ? Qui l'isolent du monde, en font une contrevérité et par conséquent lui ôtent toute pertinence. Qui la privent de l'oxygène du monde, jusqu'à ce qu'elle devienne maigre et transparente, s'étiole lentement, parce que personne ne veut plus la voir et que, par conséquent, personne ne peut plus la voir. (p 261)
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Il y a, au fond, deux raisons d'être malheureux. La première est la mort, évidemment. La conscience de l'absurdité de toute chose, finalement, parce que tout a une fin. Le fait que tout ce qui a été ne sera plus rend le tout par définition superflu. Pourtant, la mort d'un être cher paraît chargée de sens. Et c'est précisément dans ce décalage entre les deux que réside la douleur. Mary est bien placée pour le savoir. Tous ceux qui ont vécu le savent. Ce qui annonce aussitôt la seconde raison : la vie. Il n'y a rien d'autre que la vie, nous n'avons rien d'autre que la vie, et c'est ce qui lui confère la plus haute importance, et nous souffrons. Quand ce n'est pas une souffrance physique, c'est une souffrance mentale. Un être humain naît avec une volonté. C'est ce qui anime sa vie. Mais un être humain obtient-il jamais ce qu'il veut ? Dans de rares cas. Et ensuite ? Ensuite il en veut davantage. Ou il veut autre chose. Les gens satisfaits n'existent pas. (p 207)
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Ici, on marchait les pieds sur la terre plutôt que sur les pavés, ici on touchait les arbres plutôt que les maisons, ici on pouvait regarder tout autour, encore et encore, plutôt que seulement devant ou derrière soi. Ici cela sentait le monde plutôt que les gens.
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Eprouvait-elle encore, tout comme moi, cette présence sombre en elle ? S'était-elle aussi endormie hier soir dans l'attente, dans l'espoir que c'était une sensation nocturne, une peur nocturne, qui le lendemain paraîtrait ridicule, risible, et avait-elle aussi ressenti dès le réveil cette fureur, la présence flagrante de ce ça, de cette chose qui s'était infiltrée en nous, à travers les fêlures de notre âme ? Quelque chose que nous ne pouvions pas nommer, qui était à la fois chagrin, peur et colère indomptable et se cramponnait à présent avec ses aiguillons, nous ensorcelait de l'intérieur, nous rendait plus lourdes, plus intenses, nous retirait brutalement notre enfance, en ce moment, maintenant. (p 109)
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Le lendemain matin, elle ne se souvient plus de ses pensées nocturnes, elle s'installe à son bureau et commence. D'abord ce sont des mots isolés. Puis viennent des phrases. Des idées s'accrochent à des souvenirs et tissent une histoire qui pourrait être vraie. Soudain elle se rend compte que ce qu'elle écrit était là depuis longtemps, attendant en trépignant d'impatience et en fissurant le désaveu de sortir de son cocon, et que cette chose est devenue laide, incolore et floue, car elle pensait être immontrable. Cette chose essaie sa voix, écorchée, insistante, elle crie. Mary écrit et la chose acquiert, par secousses, ses couleurs. C'est affreux. Et c'est là. (p 166)
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Ses pensées n'ont plus d'ordre logique, pas de début, pas de fin, pas de motif ni de nécessité. Elles existent simplement telles quelles : détachées, insensées, et pourtant renversantes. Un verre qui se casse, le cri plaintif d'une chose inconcevable, un poisson de la taille d'un bateau, une lune dont la clarté s'infiltre par des interstices, une tête indiciblement inquiétante, un serpent gluant comme de la gelée, qui lui glisse entre les doigts. Tout finit par lui glisser entre les doigts. Car c'est ainsi. (p 27-28)
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Cette région appartenait au passé. Aux histoires de mes livres. Aux génies des eaux, aux tritons et aux monstres, dissimulés dans les replis des collines. Aux torrents que des pierres moussues très glissantes permettaient de passer à gué. Une région où angoisse et amour, imagination et vérité cohabitaient sur les bords du fleuve, dans les fourrés, sous les arbres séculaires. Il n'y avait rien ici qui ne puisse pousser. Il n' avait rien ici qui ne puisse exister. (p 39)
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Mary enlace Percy, devant la cuisinière. Elle l'embrasse sur la nuque. Et comme toujours, son odeur, sa peau douce, sa singularité fascinante, sauvage, s'impriment en elle, sur ses lèvres et ses paupières, l'extrémité de ses doigts, dans sa respiration, son sang. Il n'y a jamais de mots, mais elle est certaine d'une chose : il est en elle. (p 88)
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Qu' est-ce que je connaissais de la vie ? Qu'est-ce que je connaissais des autres régions du monde ? Qui plus est, la vie ne serait-elle pas meilleure, plus intéressante en tout cas, si nous n'écartions pas d'un revers de main les choses inexplicables, à première vue impossibles, en les considérant comme absurdes ? (p 118)
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