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Critiques de Anne-Lise Avril (57)
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Les confluents

Le fond et la forme. Ou la recherche ultime du lecteur qui cherche à vibrer à l'unisson d'une écriture et d'une histoire, vecteurs d'émotions.

Les confluents portent un sujet fort, le désastre planétaire à venir lié au dérèglement climatique, sujet passionnant mais qui n'a pas pris en moi, mon intérêt se délitant au fil des pages.



Il y a pourtant de belles idées dans ce premier roman. A commencer par le découpage en quatre chapitres pour quatre lieux, chacun un univers en soi qui fait voyager : désert jordanien de Wadi-Rum, forêt du mont Nimba en Guinée, forêt boréale de Dvinsky en Russie puis forêt primaire de Mazumbai en Tanzanie, à chaque fois une nature menacée par la déforestation ou le réchauffement climatique, et à chaque fois de très beaux personnages de sentinelles écologiques. J'ai découvert ainsi avec grand bonheur les stratégies des peuples autochtones pour faire face au réchauffement climatique et à l'exploitation forestière. Ainsi la technique originaire du Sahel, le zaï, ici pratiquée par les bédouins de Jordanie :



« Ils creusent le sol de petits trous dans lesquels ils ajoutent des matières organiques en décomposition pour le fertiliser. Les débris attirent les termites. Ils s'installent dans les cavités et creusent des galeries souterraines qui permettront de conserver des réserves d'eau lors des épisodes orageux. La clé est de sélectionner au préalable des essences d'arbres adaptées, présentes à cet endroit il y a des millions d'années. Cela permet ainsi de reconstituer une forêt native. Si les oiseaux s'y installent et apportent avec eux de nouvelles graines, c'est gagné. »



Malheureusement, j’aurais pu trouver ces informations dans un article de presse. Je n’ai pas trouvé de réelle plus-value littéraire à cette lecture car les personnages principaux ne m’ont pas parlé. Liouba et Talal sont reporters, elle journaliste intéressée par les forêts et les sujets climatiques, lui photographe oeuvrant dans les zones de guerre auprès des réfugiés. Ils se rencontrent en Jordanie, créent un lien très fort, comme une boussole, un point d’ancrage à leur dérive autour du monde, à la recherche d’un certain apaisement voire d’une thébaïde. J’ai trouvé leur histoire d’amour assez fade et leurs atermoiements à se donner à l’autre agaçants alors que j’aurais voulu y lire un certain romantisme.



Je ressors déçue de cette lecture. Je reconnais la totale sincérité de l’auteure à vouloir incarner les enjeux environnementaux liés à la déforestation, à la montée des eaux et à la hausse des températures. Les questions qu’elle pose sur les liens entre l’Homme et son écosystème sont justes. Mais j’ai trouvé la proposition à la fois trop démonstrative, trop convenue et trop raisonnable. J’avais envie de folie disruptive comme dans les extraordinaires Lorsque le dernier arbre de Michael Cristie ou Indice des feux d’Antoine Desjardins, sur le même thème. L’écriture très scolaire et appliquée ne permet pas le décollage. Reste que les passages de l’arc narratif secondaire situé en 2040 sont vraiment très réussis, eux, intrigants, mais trop peu nombreux pour susciter mon adhésion à l’ensemble.



Lu dans le cadre de la sélection 2022 des 68 Premières fois #10
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Les confluents

Dans les années 2010, Liouba, journaliste environnementale, est venue chercher en Jordanie, dans le désert du Wadi Rum, une histoire. Elle veut raconter comment les hommes vivent avec leur écosystème, s'y adaptent et sont marqués par lui.

Elle va passer un mois dans un village bédouin du Wadi Rum et écrire un article sur un homme qui plante une forêt dans le désert.

Sur le point de rentrer à Paris, Liouba croise par hasard Talal, photoreporter, de retour d'un reportage dans la bande de Gaza.

C'est le début d'une histoire d'amour et le destin ne cessera de ramener ces deux personnes l'une vers l'autre puis de les séparer. l'une s'intéresse aux forêts et au sujet climatique et l'autre aux déplacements de populations dans les zones de guerre. Liouba et Talal vont ainsi développer un lien très fort, lien qui sera comme une ancre, une boussole dans leur dérive autour du monde.

En parallèle, une intrigue secondaire se déroule en 2040 avec Aslam et Jaya qui sont frère et soeur. Tous deux luttent chacun à leur manière contre la montée des eaux, l'action quant à elle se situant entre l'Indonésie et le Groenland.

Les confluents, premier roman de Anne-Lise Avril, s'il est un superbe documentaire sur des thèmes essentiels de l'actualité tels que le réchauffement climatique ou la barbarie exercée sur les populations dans les pays en guerre, est également un magnifique roman d'amour.

Ces confluents, ces points de rencontres entre les humains, entre les cultures, entre les peuples, avec la Nature, avec la Terre, Anne-Lise Avril a su les rendre passionnants.

Elle nous fait découvrir le désert jordanien, la forêt guinéenne, des univers très différents, avec des chantiers et des projets riches en promesses, mais aussi la nuit tout autant russe que syrienne.

C'est avec beaucoup de poésie que Anne-Lise Avril raconte le parcours très lent, parfois trop à mon goût, de ces deux âmes en peine, toujours en fuite, domiciliés dans l'ailleurs « Entre deux pays. Entre deux mondes. Entre deux vies. », à la recherche d'un quelque part pour pouvoir se poser. le trouveront-ils et accepteront-ils de s'établir enfin dans un même lieu ?

Véritable ode à la nature, car c'est elle que l'auteure célèbre en lui donnant une place de personnage à part entière, ce roman m'a entraînée vers des terres lointaines, m'a fait rêver et entrevoir pourquoi pas, une raison d'espérer. Il suffirait peut-être que l'homme parvienne à retrouver le lien avec la Terre, à renouer avec l'écosystème … Les exemples positifs relatés montrent qu'il y a des possibilités, si l'homme veut bien essayer de trouver de nouveaux moyens d'habiter différemment la planète.

Inspirée par ses nombreux voyages et le fait, de par son métier dans la reforestation, d'être confrontée au quotidien aux enjeux environnementaux actuels, Anne-Lise Avril nous offre un roman d'actualité, vivant, engagé, un appel au réveil des consciences, un roman grave et mélancolique, un roman qui interpelle, qui appelle à la réflexion, le tout porté par une écriture poétique magnifique.


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Les confluents

Embarqué dans une histoire collant au grand thème de ce réchauffement climatique qui n’affole pas grand monde alors que cela menace tout simplement la survie de notre humanité, j’ai moyennement apprécié ce premier roman signé Anne-Lise Avril.

Cette jeune autrice me balade entre 2040 et 2009 jusqu’à 2013. En 2040, c’est la fournaise, la montée inéluctable des eaux et Jaya quitte son île dévorée par la hausse du niveau des océans. Tornades, ouragans, épidémies, fonte des glaces, pollution, tout y est et c’est peut-être ce qui nous attend si nous continuons à vivre comme aujourd’hui.

2009 permet de faire connaissance avec Liouba, jeune femme qui tente de s’imposer dans le journalisme avec des reportages dans des lieux où la vie est difficile et où quelques humains très courageux tentent de retarder l’inéluctable.

Liouba est d’abord aux confins de la Jordanie. Elle qui est née à Moscou où ses parents ont été assassinés parce qu’ils déplaisaient au régime, part dans le désert, le Wadi Rum. Là, Babak Majali plante des arbres : figuiers, grenadiers, oliviers, frênes, genévriers, chênes, sapins, pins… S’il pleut, le désert refleurit. Sinon, la forêt en cours de plantation ramène un peu d’espoir.

Vient enfin la rencontre avec Talal, dans un café, à Aqaba. Ce photographe parle français et leur rencontre sera déterminante pour la suite.

Plus tard, je retrouve Liouba à Monrovia car elle a vraiment pris goût aux déplacements. Elle va découvrir la forêt du mont Nimba, en Guinée, où la lutte contre les braconniers est vitale pour sauver ce milieu naturel. Talal l’accompagne et j’apprends qu’il est né à Istanbul, qu’il a une femme, Alda, que ses parents sont morts alors qu’il n’avait que trois ans et qu’il habite Berlin.

Après deux détours en 2040, voilà Liouba à Arkhangelsk. Elle rejoint quelques courageux qui essaient d’empêcher l’exploitation des hydrocarbures, une plaie pour la nature et un billet direct pour le réchauffement climatique.

Ainsi, Les confluents se poursuit jusqu’à cette fameuse île, en Indonésie, où Liouba et Talal prennent des vacances. Hélas, pour elle, comme pour lui, il est très difficile d’oublier le bruit des bombes.

Que se passera-t-il sur cette île ? Je n’en dirai pas plus car il faut parler du style d’Anne-Lise Avril. Son écriture est très soignée, presque trop littéraire. Elle m’a abreuvé de noms de lieux, de rencontres plus ou moins probables mais elle m’a fait découvrir des endroits où des femmes et des hommes tentent de retarder, voire d’inverser le cours des choses.

Avec cela, elle bâtit une histoire d’amour et des rencontres entre deux êtres très attirés l’un par l’autre mais dont l’un freine des quatre fers pour éviter l’inéluctable. On y croit ou pas. Personnellement, cette lecture a été difficile, à la limite de l’ennui mais je salue le talent d’Anne-Lise Avril et son souci de nous alerter sur ce qui menace de plus en plus l’humanité.

J’ajoute que Les confluents est en lice pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives dont ses concurrents déjà lus m’ont beaucoup plus passionné.


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Les confluents

« Un confluent est un point de rencontre, de communication, de réunion, entre deux consciences qui se trouvent, qui se nouent, qui apprennent à s’aimer, et qui, au contact de l’altérité, se renouvellent, se modifient, se fortifient, tout comme le cours d’eau, né de la confluence de deux autres, prend parfois un nom nouveau ». Cette phrase ouvre ce délicat livre et en contient toute l’essence.



Ce livre, premier roman de Anne-Lise Avril, est intrication. Il est point de rencontre entre des cultures et des peuples différents, entre le désert et la forêt, entre la nature et son environnement. Entre un homme et une femme. Le confluent est voyage, amour, il est adaptation et survie, il est hélas aussi parfois confrontation et saccage. Le confluent est aussi point de jonction et donc infime entre deux, l’infini et le lointain, la peur et l’espoir, la foi et l’abandon de toute certitude. Il est charnière, quand le possible est encore là, ténu, avant l’inéluctable. Il est intrication possible entre la nature et l’humain, et nous donne à voir l’intrication ratée, en soulevant un peu le voile.



Voici là un livre délicat, riche, engagé sur une thématique écologique : celle du réchauffement climatique et de ses conséquences dont la montée des eaux. Sans ton moralisateur mais avec beaucoup de douceur et de poésie, le livre entremêle deux périodes charnières : le futur, autour de l’année 2040, où la montée des eaux est devenue réalité, faisant disparaitre certaines iles et rivages du globe. Nous suivons le combat d’un frère et une sœur, indonésiens. Lui tente de replanter des arbres dans la mangrove pour faire barrière, combat titanesque dans la fournaise, opposant la puissance végétale à l’océan et son appétit grandissant ; elle mène son combat à l’échelle internationale en faisant partie d’un groupe comprenant scientifiques et habitants concernés dont les actions se déroulent en colloques et expéditions sur la banquise en dégel. « La sœur et le frère comme deux parties d’une même sphère – le monde et son noyau ».



« En proie à la violence du sentiment de deuil. Cendres de ces univers aimés et connus, désormais disparus. L’ère de l’exil sonnait le glas d’une humanité perdue ».



Et le présent, autour de 2010, la période des possibles, encore, que nous appréhendons via un couple Liouba, journaliste grand reporter, et Talal, photographe de guerre. Désert jordanien, forêt africaine, forêt sibérienne, errance moscovite, nous sont offerts tels des voyages immobiles d’une grande beauté, d’une grande violence parfois aussi. Liouba veut raconter comment les hommes vivent avec leur écosystème, s’y adaptent et sont marqués par lui, elle nous montre par exemple, en plein désert, l’adaptation des végétaux au manque d’eau et à la sécheresse. Elle explique, elle dessine, elle déchiffre le monde. Pour le transmettre et éveiller les consciences. Talal, lui, s’intéresse aux mouvements des populations, à l’exil des peuples pour survivre ailleurs, exil qui s’amplifie avec le réchauffement climatique. Il aime montrer avec pudeur la douleur inracontable, il aime traquer la parcelle de vie et d’innocence dans l’horreur, des instants de vie simple au milieu de la guerre.



« Tu t’attaches à ceux qui partent, et moi à ceux qui restent, observa Liouba. Dans les deux cas, c’est la force d’adaptation de l’être humain qui est en jeu ».



Le livre offre des réflexions puissantes sur l’information, la transmission de messages pour toucher les consciences, le moyen le plus approprié pour le faire, l’écrit, le dessin ou la photographie.



« C’est pour cette raison, reprit Talal, que j’ai choisi la photographie. Elle transmet parfois la poésie de façon plus immédiate que le récit. C’est peut-être plus facile d’y croire, quand on l’a directement sous les yeux ».



Il donne à voir également ces différentes parties du monde, leur adaptation face aux menaces, leur poésie, leurs odeurs, leurs bruits. C’est une ode aux voyages, à la rencontre, au respect. A l’émerveillement. Et la plume pour décrire cette vie et ces errances prend de l’ampleur et de la puissance au fur et à mesure du récit. Ce qui me parut un peu timide au début du roman m’a émerveillée de plus en plus au point de m’arrêter par moment pour lire et relire certains passages, l’échelle de ma notation ne cessant de grimper d’étoiles en étoiles…



« À l’inertie de l’attente, elle préférait ses errances urbaines. Les boulevards ombragés par le front des palmiers qui opposaient leur verticalité à l’étendue plate de la mer Rouge. Les voiles colorés des femmes, soulevés par le vent marin. Les effluves de pomme sur les étals des marchés et de narguilé aux terrasses des cafés. Un peu plus au nord, il était possible d’apercevoir la ville dans son entier, ses bâtisses blanches nichées entre l’immensité des montagnes rouges et celle de la mer ourlée d’écume, les formes élancées des minarets, et, de l’autre côté du golfe, les contours d’Eilat, sa voisine israélienne, à quelques kilomètres à peine, et pourtant aussi distante d’Aqaba que peut l’être un monde radicalement différent ».



J’ai été très intéressée par la façon qu’a le roman de nous montrer, dans les détails, comment certains peuples tentent avec ingéniosité de s’adapter au réchauffement climatique sans quitter leurs terres. Certaines expériences sont étonnantes et à la fois pleine de sagesse. Je remercie l’auteure pour cette transmission passionnante.



Enfin, surtout peut-être, l’histoire d’amour entre Loubia et Talal vient apporter lumière, sensualité et désir à ce beau roman. A l’image du livre, la délicatesse des sentiments est de mise, la confluence est narrée avec une pudeur puissante. D’autant plus troublante. Une très belle histoire d’amour dans l’Histoire de l’humanité.



J’ai beaucoup aimé ce livre après, je l’avoue, l’avoir commencé un peu distante. Ce livre est « l’intrication ultime du végétal et de l’humain », ces deux piliers qui sont la base de nos vies. Un premier roman engagé et poétique de la part d’une jeune auteure à qui, je l’espère, on puisse donner voix en cette rentrée littéraire foisonnante !

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Les confluents

Ce livre parle de sujets ô combien et tragiquement actuels : le réchauffement climatique et ses impacts sur la planète, et les guerres, et conséquence des deux, les réfugiés. Ce sont des thèmes graves, qui pourraient faire craindre un livre noir, pessimiste. Il n'en est rien.



Sans éluder aucun des deux sujets, l'auteure nous livre un livre subtil, riche de personnages, de paysages, d'échanges et d'amour.

Liouba allie dans son métier de journaliste environnementale celui de ses deux parents, un père botaniste, une mère journaliste, tous deux assassinés pour leurs actions. Talal est photographe de guerre : la photographie « transmet parfois la poésie de façon plus immédiate que le récit. C'est peut-être plus facile d'y croire, quand on l'a directement sous les yeux. »

Ils vont se croiser et se recroiser au gré de leurs reportages : l'une raconte des histoires de forêts, l'autre photographie des guerres et des réfugiés.

Les deux sont orphelins : « Elle se demandait si les orphelins s'attiraient naturellement, où qu'ils soient dans le monde, comme s'ils émettaient entre eux un signal reconnaissable, à leur insu. »



Ce livre aux sujets graves nous conte l'espoir, malgré tout, l'espoir de ces hommes qui plantent inlassablement des arbres ou étendent des draps blancs sur les glaces pour limiter leur réchauffement, l'espoir de ces hommes et femmes qui décident un jour malgré tout de fonder une famille. Il nous conte aussi la nature, décrite de façon si poétique parfois, si tragique à d'autres moments. Et il nous conte aussi l'amour, celui qui unira Liouba et Talal, qui s'exprimera lentement, même s'ils se sont reconnus dès la première rencontre. L'amour aussi entre eux et ceux qu'ils rencontrent au cours de leurs voyages et dont ils relatent les combats.



Un très beau roman, que j'ai lu lentement, pour mieux savourer l'écriture si belle.

Merci aux éditions Julliard pour ce partage #Lesconfluents #NetGalleyFrance







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Les confluents

Anne-Lise Avril découpe son roman en quatre ambiances, le désert, la forêt, la nuit et l’ile, pour à chaque fois y décliner deux époques : la décennie 2010, puis un futur proche, en 2040.



Lucie et Talal étaient fait pour se rencontrer, le hasard les a réuni en Jordanie, le talent de photographe de l’un est très complémentaire des préoccupations d’écriture de l’autre. Une alchimie immédiate les relie immédiatement, sur le mode d’une amitié profonde, puisque, Lucie l’apprendra, Talal n’est pas libre. Ils se retrouveront tout de même, sur de hauts lieux de questionnement sur la planète : scènes de guerre, ou régions sacrifiées sur l’autel du profit.



Alors qu’en 2040, Jayal lutte autant qu’elle le peut pour défendre ce qui peut l’être encore, Aslam, seul sur une île en sursis attend son retour.



Il faudra atteindre les dernières pages pour comprendre ce qui relie ces personnages.



Belle plume, qui porte des personnages attachants, et décrit une intrigue amoureuse qui est un éloge de la lenteur, avec en filigrane un militantisme écologique bien impuissant parce que trop tardif.



Merci à Babelio et aux éditions Julliard.
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Les confluents

Quel magnifique lecture, à la fois douloureuse et sublime ! Il faut absolument lire ce très beau roman engagé d' Anne-Lise Avril pour une cause qui nous concerne tous.



Ce n'est plus une affaire politique ou de pays, c'est un devoir humanitaire à l'échelle de la Planète.

Il faut agir vite et de manière solidaire en se donnant les moyens de lutter contre le réchauffement climatique dont nous sommes responsables.



Ce très beau roman luminescent parle plus fort que tous les chiffres des spécialistes. Oscillant entre 2009 et 2040, deux époques charnières importantes, il dévoile dans toute sa déchirure le point de non retour si rien n'est entrepris pour arrêter la mécanique désastreuse des dérèglements climatiques.

le roman n'est pas moralisateur, il ne pointe pas du doigt, il écrit simplement sur nous à travers 2 êtres magnifiques Liouba et Talal, les personnages centraux.



C ‘est à travers leur regard que s'étale la splendeur de la nature (l'auteure à beaucoup voyagé et cela se sent), les couleurs du désert, la fragilité des glaciers de l'Inlandsis, l'humidité des forêts.

Les animaux, les fleurs, les paysages, nous ressentons, nous vivons ce monde avec extase. Que ce soit dans le désert à la rencontre des hommes qui plantent des arbres ou aux côtés des gardes-forestiers de la forêt tropicale, les portraits rendus sont captivants, sincères. Magnifiques.



J'aime la manière dont Anne-Lise Avril étreint ses personnages dans un équilibre fragile au bord de l'immensité.



Le roman d'une très grande qualité littéraire frappe par son sujet d'actualité, éveille les consciences sans brutalité mais sans fard non plus.

La nuit , troisième partie du livre est notre part sombre, celle des guerres, la déforestation, l'exploitation à outrance et illégale des ressources naturelles. Il reste l'île, la thébaïde mais pour combien de temps encore.

2040 n'est pas loin.



J'admire la très grande force de ce roman de nous placer juste au milieu d'un temps où il est encore possible d'agir. Entre roman réaliste et roman d'anticipation, c'est à nous de choisir.
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Les confluents

Rentrée littéraire Julliard 2021



Premier roman d'une auteure, Anne-Lise Avril, à la plume douce, toute en finesse, poétique.



Premier coup de coeur pour cette histoire pleine de sagesse.



2040 – Les graines ont germé. Jaya quitte son île afin de voir le mode, Aslam reste pour la protéger.



2009 – Quelque part dans le monde des hommes plantent des arbres pour que leurs enfants n'aient pas à partir. Ailleurs des hommes protègent une forêt, son écosystème et son mode de vie millénaire. Et puis, il y a ses hommes et femmes tellement investis dans le préservation des forêts qu'ils y perdent leur vie. C'est le quotidien de Liouba qui travaille pour Terres d'exil. Cette jeune franco-russe parcourt le monde, elle est sans attaches ses parents viennent de mourir.



Un beau jour son chemin croise celui de Talal, franco-turc, photographe indépendant, qui s'intéresse aux mouvements de population et aux raisons de ceux-ci : conflits, changements climatiques… Un lien va se créer entre eux.Ils garderont le contact, se croiseront dans des aéroports, travailleront ensemble mais Talal à une femme.



Avec une grande délicatesse, Anne-Lise Avril, nous apporte un récit d'actualité et de réflexion sur l'exil, les racines, les conflits. Doit-on observer, raconter, témoigne, peut-être mettre sa vie en danger. Y-a-t-il un moment où vivre et agir, se créer ses racines est l'évolution qui s'impose ?Les confluents qui se rejoignent forme des fleuves, qu'en est-il des hommes ?



Une très belle introspection, une histoire d'amour, de forêts, d'exil, de racines et de sens de la vie racontée avec beaucoup de sensibilité. Un roman comme je les aime.

Il y a peu, j‘ai entendu ou lu cette phrase : « Nous sommes les ancêtres du futur » ce livre en est le parfait exemple.



Merci à l'auteure dont j'espère qu'elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin.



Un grand merci aux éditions Julliard.



Les confluents sort le 19 août 2021



#Les confluents#NetGalleyFrance

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Les confluents

Ils sont deux vaisseaux qui se croisent au fil de leurs voyages : Liouba est journaliste, Talal photographe. Elle s’intéresse aux forêts et à ceux qui se battent pour les préserver, il suit la guerre et ses exilés. Orphelins tous les 2, leur rencontre va être une évidence. Une évidence peut-être, mais rien n’est jamais facile dans l’amour. Sous fond de réchauffement climatique et de conflits(la Syrie encore), leur histoire va s’inscrire au gré de leurs convictions, leurs échanges et de leurs RDV épisodiques.

Un texte fin, documenté, tout en pudeur et délicatesse , porté par une plume élégante et érudite. Le récit s’articule sur 2 périodes (2009 et 2040) et dessine avec intelligence de grands enjeux de notre époque. La fin est parfaite. J’ai beaucoup appris sur la capacité des hommes à croire, toujours et encore.

Une belle découverte ! Ne passez pas à côté de ce premier roman.

Merci à @netgalleyfrance et aux @editions_julliard pour le partage
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Les confluents

Ce livre, qui dès sa parution m'avait attiré et que je comptais bien lire. Là l'occasion se présente, et je ne suis vraiment pas déçue par ce livre.

Un premier roman qui va nous transporter de Jordanie en Syrie, en passant par l'Afrique et l'Indonésie et bien d'autres pays au cours de notre voyage avec Liouba et Talal, ainsi que Jaya et Aslam, de 2009 à 2040.

Quel périple !

Et il faudra attendre les dernières pages du livre pour comprendre ce qui unit tous ces personnages.

Liouba est journaliste d'origine russe et Talal est photographe, déraciné également, d'origine turc. Ils vont se rencontrer à Aqaba en Jordanie. Une attirance se crée immédiatement. Une amitié naît, de rencontres en séparations, ils apprendront à se connaître.

Séparés, ils vont voyager de pays en pays, pour défendre des causes que ce soit dans le désert, avec les bédouins qui plantent des arbres, l'un des premiers reportages de Liouba ou bien à Alep au milieu de la guerre, la visite d'une savonnerie pour Talal.

Un sentiment et un lien plus fort vont se tisser entre eux. Une relation sui se construit peu à peu, même s'ils sont à des milliers de kilomètres l'un de l'autre ou bien chacun dans leur pays.

Dans ce roman, la nature est bien présente et nous démontre ces changements climatiques auxquels il va falloir faire face et s'investir.

Les réfugiés recherchent également un monde meilleur et les photos en font fois.

Un roman qui aborde des sujets importants et actuels où l'amour se mêle aux tourments du monde.

Une histoire qui nous fait voyager à travers le monde et qui est très dépaysante, mais très belle.

Ce livre est composé de quatre chapitres : le désert, la forêt, la nuit et l'île, qui nous questionne sur le devenir des générations futures. L'auteure s'est bien documenté et nous livre un très beau roman qui est pleins d'émotions et de sensibilité. Les personnages sont très bien décrits et très attachants.

Un superbe roman et une auteure à suivre.

Merci aux Éditions Julliard et aux 68 Premières fois de m'avoir permis de découvrir cet excellent livre.

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Les confluents



« Les confluents », c’est l’histoire d’une rencontre, c’est l’histoire de la nature malmenée par les hommes, c’est l’histoire de la guerre.

Liouba est journaliste. Pour les besoins d’un reportage sur le réchauffement climatique elle fait escale à Aqaba « pour aller à la rencontre du désert qui l’aimante et comprendre ce que c’est que de vivre avec lui. Elle se joint à une famille de Bédouins qui plantent des arbres afin d’en freiner l’avancée avec l’espoir de continuer à vivre sur ses terres.

C’est là qu’elle rencontre Talal, photographe de presse couvrant les conflits armés sur la planète.

L’attirance est immédiate, faite d’amitié, de rencontres, de séparations, comme si le destin se chargeait de les mettre en garde contre un avenir incertain.

Au fil des rencontres toujours laissées au hasard, un sentiment plus fort se tisse peu à peu.



Sur fond de guerres et de réchauffement climatique, Anne-Lise Avril nous offre un livre poétique, sensible, magnifiquement écrit qui éveille nos consciences sans être moralisateur.

« Les confluents » est un très beau roman où la nature omniprésente, mais aussi la vie, l’amour, qui se révèlent à travers des voyages sont décrits avec beaucoup de réalisme mais toujours avec finesse et sensibilité.



Une magnifique lecture pour laquelle je remercie NetGalley et les Editions Julliard.

#Lesconfluents #NetGalleyFrance !

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Les confluents

****



Liouba et Talal sont des voyageurs. Ils parcourent le monde sans relâche. Tous les deux journalistes, l’une s’attache aux forêts, à leur survie, aux quelques miracles qui les maintiennent en vie. L’autre photographie les visages des hommes, femmes et enfants qui se battent ou qui s’exilent. Il leur arrive parfois de se croiser et de sentir à quel point ils sont importants l’un pour l’autre. Mais croire en ce fil fragile qui les unit n’est pas facile. Ce serait renoncer à ce qui les pousse toujours plus loin, à décaler les frontières du possible, à perdre cette liberté de mouvement…



Le premier roman d’Anne-Lise Avril évoque avec une infinie douceur, une enivrante poésie de notre place en ce monde qui souffre et qui se bat.

Qu’il s’agisse de guerres ou du réchauffement climatique, nous sommes face à des situations d’une rare violence.



Anne-Lise Avril réussit le tour de force de nous captiver avec des sujets engagés, des scènes de désolations. Elle fait naître en nous un sentiment d’impuissance mais aussi cet espoir fou que tout est encore possible.

Que ce soit d’un amour impossible, d’une expérience un peu fantaisiste ou d’un engagement sans limite, tout peut exister, vivre et se renforcer si l’on y croit…



Les confluents est un roman fait d’images, de sons, d’odeurs. C’est un voyage pour les sens. C’est une fuite vers un monde en devenir. Sera-t-il meilleur ou pire ? L’espoir et le doute planent au-dessus de nos têtes, comme la brume à la cime des arbres de Liouba. Saurons-nous sauver notre terre, ancrer nos racines et nous battre pour qu’elle se relève, à l’image des ses populations blessées photographiées par Talal ?



Un roman à lire, à partager et à méditer…
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Les confluents

Liouba est journaliste, sensibilisée à la cause écologique. Elle parcourt le monde afin de réaliser ses reportages. C’est lors d’un voyage à Aqaba, en Jordanie, qu’elle va faire la rencontre de Talal. Le jeune homme est photographe et suit les populations réfugiées. Dès lors, leurs chemins ne vont cesser de se séparer et de confluer, au gré de leurs expéditions. Réussiront-ils à trouver ensemble un point d’ancrage ?



Je ressors bluffée par ce premier roman. Quelle histoire bouleversante a su dépeindre Anne-Lise, tout cela grâce à une plume sublime et lumineuse, mais empreinte tout à la fois de mélancolie et de tristesse.



Si au départ, j’ai eu quelques difficultés à m’habituer au schéma narratif, je l’ai par la suite trouvé brillant. Le lecteur suivra en parallèle l’histoire d’Aslam et de Jaya, un frère et une sœur. Celle-ci se déroule bien plus tard dans le temps, que celle de Liouba et de Talal. Bien évidemment, je ne vous en dirai pas davantage, afin de maintenir l’effet de surprise jusqu’au dénouement, que j’ai trouvé très réussi.



J’ai beaucoup aimé les personnages et en particulier celui de Liouba, qui est une jeune femme charismatique et une véritable battante. En effet, afin de sensibiliser le monde à la cause écologique, elle se mettra en danger à plusieurs reprises. J’ai beaucoup craint pour elle tout au fil des pages. Au travers de sa lutte, des questionnements très intéressants sont soulevés.



L’histoire entre Talal et Liouba est une succession d’allers-retours mais finalement, tels des confluents, il finissent toujours par se retrouver. J’ai été très touchée par leur relation, qui se construit petit à petit.



La plume de l’auteure est d’une grande élégance. Je suis ressortie bluffée par ce style empreint de douceur, de poésie, mais également de nostalgie. Anne-Lise décrit les paysages d’une manière visuelle et elle sait donner à son écriture les nuances nécessaires afin de la sublimer. Je suis totalement conquise par la manière d’écrire de l’auteure. Le récit est divisé en grandes parties, chacune consacrées à tour de rôle à Liouba et Talal et à Aslam et Jaya.



Un roman avec lequel l’auteure nous offre un écrin littéraire au travers de sa plume élégante et emplie de sensibilité. Avec beaucoup de poésie, elle aborde des thématiques intéressantes. Je ressors conquise par ce roman. À découvrir sans hésiter.
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Les confluents

"Un proverbe indien dit : "de temps en temps, il nous faut faire une pause pour permettre à notre âme de nous rejoindre."

Dans un monde qui tourne à cent à l'heure, d'avions en trains, à courir, à littéralement se presser ; avec tous ces combats qu'on mène pas toujours pour soi, qu'on peut même défendre ou dogmatiser, parfois pourtant en qualité de simple témoin ; et puis toutes ces rencontres qui remplissent une vie, qui insufflent ou fragilisent ; jusqu'à l'événement qui nous proposera un nouveau courage, celui de se retirer du monde, du stress et des paillettes, devenir davantage contemplatif, prendre le recul, cesser l'urgence, le corps à la nature et la tête dans les étoiles. Trouver son sanctuaire. Voilà ce livre. Il est de ces confluences qui font étonnamment écho à des choix de vie. Toujours étonnantes ces coïncidences !
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Les confluents

Liouba et Talal s'aiment. Elle est journaliste, spécialisée dans les écosystèmes en danger. Il est photographe et couvre les zones de guerre. « J'aimerais raconter comment les hommes vivent avec leur écosystème, s'y adaptent et sont marqués par lui. » (p. 24) Ils sont sans cesse en voyage, d'un lieu à un autre, et rarement ensemble. Ils se retrouvent par moment et leur amour n'en est que plus fort. « Ils étaient deux voyageurs. Voués à se comprendre. Voués à ne jamais se retrouver. » (p. 93) Mais à mesure qu'il devient évident que le monde court à sa perte, une question se pose : quel sens cela a-t-il d'aimer quand les eaux montent et que les sables s'étendent ? Saut dans le temps : les jumeaux Jaya et Aslam ont choisi de vivre très différemment, chacun faisant de son mieux face au pire. « C'était l'année 2040, à présent, et l'humanité subsistait au cœur de la fournaise. » (p. 10)



Entre ces pages, on croise un homme qui plante une forêt en plein désert, un quartier qui tient dans une seule maison percée de centaines de portes ou encore un adolescent qui s'acharne à replanter la mangrove. On assiste surtout à une histoire d'amour sans frontières ni limites. « Ce que j'éprouve pour toi n'a pas de sens. Je te connais peu. Je découvre que tu n'es pas libre. Je pensais que tu n'étais qu'un fantasme né du désert. Mais tu es plus que cela. » (p. 87) Liouba et Talal documentent le monde, les guerres et les terres brûlées, mais n'ont aucune racine. Ces deux nomades sont animés par la vocation d'informer qui va de pair avec une volonté farouche de faire reculer le silence.



Avec ce premier roman, l'autrice montre une plume très douce quand elle parle du deuil et des sentiments, mais également très vive quand elle dénonce les injustices climatiques et géopolitiques.
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Les confluents

Un roman comme un reportage qui nous emmène d'un point du globe à un autre pour rendre compte des grands dégâts laissés par les guerres et le réchauffement climatique. Il nous entraîne aussi à travers le temps, de 2009 à 2040, pour mieux nous faire comprendre les conséquences inéluctables de ce changement.

C'est aussi la rencontre entre deux journalistes, Liouba et Talal, elle reporter sur le changement climatique, lui photographe qui suit les populations réfugiées.

Un livre qui en apprend beaucoup sur la fonte des glaciers au Groenland par exemple, avec des tentatives de ralentir cette fonte en les recouvrant de grands draps blancs. Ou bien nous suivons Aslam qui, en 2040 plante inlassablement des arbres sur son île dans l'espoir d'aider la terre à regagner de l'espace sur la mer. Il est question aussi de la guerre en Syrie et du sort de tous ceux qui tentent de fuir pour une vie meilleure.



C'est un texte très riche et bien documenté, avec, à mon avis un style un peu trop technique parfois, qui relève plus du documentaire que du roman. Le style d'écriture est aussi très exigeant, rendant la lecture ardue, en tout cas pour moi.

Enfin, je me suis beaucoup perdue dans les changements d'époques et la multitude de personnages, car il me semble que l'auteure peut passer, dans un même chapitre, à des personnages différents et, ce, sans prévenir.

Cela m'a beaucoup gênée.

Je remercie masse critique et les éditions Julliard pour l'envoi de ce livre.
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Les confluents

C'est le roman d’une rencontre. Entre elle et lui, parfois, entre deux mondes, deux temporalités, deux cultures, pour l’amour des Hommes, de la nature et de la terre, l’amour d’un homme et d’une femme.



Alternant deux périodes, 2040 puis de 2009 à 2014, l’autrice nous emmène à travers le désert, la forêt, la nuit, l’île, à la rencontre de ses personnages.



Elle, grand reporter, parcourt le monde pour observer les forêts et révéler au monde leur disparition, témoin des effets du réchauffement climatique et de la destruction lente mais inéluctable de notre terre.



Lui, photographe de guerre, traverse le monde pour témoigner des ravages dans les zones en guerre ou celles déjà touchées par les effets du réchauffement climatique, au nom des populations qu’il y rencontre. Tente de comprendre la façon dont les peuples doivent s’adapter en migrant pour survire quelque part, là où la terre est encore accueillante.



Malgré leurs activités différentes, lorsque ces deux journalistes se croisent en Jordanie, une relation ténue commence à se tisser. Au fil du temps, de pays en pays, grâce à quelques moments volés à leur activités réciproques et à leurs vies privées, leur relation assez banale au départ devient profonde et plus intime. La souffrance des autres, la lente détérioration de la planète dont Liouba et Talal sont les témoins ne les empêche pas de comprendre peu à peu l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre.



Lui s’acharne à replanter des arbres pour sauver la mangrove, elle part à travers la planète témoigner des détériorations toujours plus rapides provoquées par les humains. Mais toujours ils se retrouvent. Leur histoire d’amour pourrait être ordinaire, mais elle est montrée sous un angle attachant, à la fois teintée de mélancolie et d’une certaine fatalité, et toujours avec beaucoup de douceur.



Anne-Lise Avril nous offre là une livre poétique, sensible et humain. Elle éveille nos consciences sans jamais être moralisatrice.



chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/09/12/les-confluents-anne-lise-avril/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Les confluents

On peut donc parler du monde, de ses souffrances, de ses enjeux sans sacrifier à la douceur ni à la poésie. On peut parler d'amour avec sérieux et d'écosystèmes avec grâce. C'est tout le charme de ce premier roman qui parvient à marier harmonieusement le fond et la forme, à replacer l'intime au cœur des grands enjeux contemporains et à faire entendre une petite musique qui parvient à se frayer un chemin et à s'installer durablement dans l'esprit pourtant déjà bien encombré de la lectrice.



Liouba et Talal se rencontrent en Jordanie. Elle est une jeune journaliste indépendante bien décidée à explorer et raconter le changement climatique, à travers les initiatives de celles et ceux qui cherchent des solutions. Il est photographe et suit les populations réfugiées. Tous deux sont des citoyens du monde aux origines et cultures mêlées, tous deux s'interrogent sur ce qui les entoure, témoins des multiples batailles que se livrent les hommes entre eux et surtout de celle que les humains livrent à la Terre depuis trop longtemps. Leurs parcours les amènent à se croiser régulièrement à un endroit ou un autre du vaste monde qu'ils arpentent avec l'envie de comprendre, et peu à peu l'amitié qui les lie évolue vers des sentiments plus profonds. Quelle est la valeur de l'amour dans un monde où l'espoir semble si mince ? Vaut-il la peine que l'on s'arrête pour se poser, de prendre le risque de la stabilité dans un monde qui se dérobe ?



"Une fois de plus, la poésie des lieux les menaçait. Ils y succombaient. Leur relation était ancrée dans les circonstances. Née tout entière de la désorientation de leurs exils permanents. Une forme de constante dans leurs dérives. Étaient-ils davantage qu'une fiction, inventée à la lisière des histoires qu'ils disaient sur le monde ?"



Dans ce roman, on voyage dans les pas de ces deux êtres à la profondeur nourrie par le regard grave mais curieux qu'ils posent sur leur environnement, on s'imprègne d'une atmosphère propice à souligner les alertes avec douceur et empathie. Il est question des lieux qui nous sont chers, de la façon dont on les habite et dont on devrait en prendre soin, en principe. Les confluents est un bien joli titre qui incite à la rencontre, à la mise en commun pour transformer plutôt que pour opposer. Et invite chacun à réfléchir et à contribuer à la suite de l'histoire, celle que nous écrivons tous, pendant qu'il est encore temps de miser sur l'espoir.



"Les parenthèses ne mènent jamais nulle part. Elles se referment, tout simplement".
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les confluents

Voici un roman comme un véritable reportage d'engagement écologique, humanitaire. Un éventail très complet et très large sur le militantisme, les activistes, les engagements des moindres coins reculés . C'est vraiment un gros travail que d'avoir su tout relier.

Il m'a semblé qu'Anne Lise Avril nous proposait là un carnet de voyage, le sien, un besoin de dire, de mener le combat, de lui donner du sens et de réveiller les consciences.

Ce qui m'a particulièrement rendu curieuse au fur et à mesure que les pages avançaient, a bien été de voir comment elle pouvait mettre en mots tous ces ressentis et ces savoirs que les voyages nous apportent. Savoir partager à celui qui n'était pas à nos côtés. Sans heurter, comme ça généreusement, transmettre. Comme un carnet de voyage où on s'évertue à partager ce que l'on observe et l'on ressent. Ici ça m'a semblé fonctionner parfaitement « A elle, la lenteur de l'écriture, les méandres des phrases et la transcription de la complexité. » p84 J'ai apprécié le fond presque documentaire.

C' est peut être l' histoire même qui m'a moins convaincue, la romance, avec son intrigue amoureuse qui prend le dessus et son final très attendu.

Dans ce roman j'ai respiré le vécu, l'engagement, l'envie de tout donner et ça m'a plu.
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Les confluents

Journalistes, Liouba et Talal parcourent le monde pour raconter les histoires des autres. Elle guette les forêts du globe quand il explore les zones en guerre pour témoigner au nom des populations. Quand leurs routes se croisent à Aqaba, ils ne comprennent pas tout de suite que c’est leur histoire à eux qui est en train de se jouer. Ce n’est qu’à force de voir le destin les renvoyer l’un à l’autre qu’ils laisseront leur amour éclore et, peut-être, prendre le pas sur cette vie qu’ils s’étaient choisi. Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, une histoire mélancolique, douce et contemplative, une belle histoire d’amour au milieu d’un monde en souffrance.



A travers les voyages et les reportages des personnages principaux, elle nous emmène à la rencontre des hommes et des femmes qui consacrent leur vie à trouver des solutions face au réchauffement climatiques et à la destruction humaine. Ceux qui replantent des forêts dans des zones désertiques pour continuer à y vivre, ceux qui militent pour empêcher la destruction de la taïga, ceux qui gardent les arbres millénaires. Adoptant un ton journaliste neutre, Anne-Lise Avril ne condamne pas, elle explique. Elle donne à voir une autre manière d’appréhender l’avenir et le changement climatique, en revenant au temps lent de la nature et en agissant, chacun à son échelle pour construire un demain possible pour tous.



Troisième personnage de cette histoire d’amour fusionnelle, la nature occupe une place de choix dans ce récit. Plus qu’une toile de fond à l’intrigue, elle fait partie intégrante de la vie de Liouba et Talal, elle leur souffle des vérités au creux des oreilles, elle créée intentionnellement les conditions de leur rapprochement, elle offre un baume pour leur coeurs meurtris. Les magnifiques passages décrivant les forêts, les déserts et les îles nous donnent envie de ralentir un instant, de laisser nos regards se perdre vers l’horizon de notre imagination et de profiter, plus intensément, des merveilles que notre planète nous offre.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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