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Critiques de Anne-Lise Avril (57)
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Les confluents

On peut donc parler du monde, de ses souffrances, de ses enjeux sans sacrifier à la douceur ni à la poésie. On peut parler d'amour avec sérieux et d'écosystèmes avec grâce. C'est tout le charme de ce premier roman qui parvient à marier harmonieusement le fond et la forme, à replacer l'intime au cœur des grands enjeux contemporains et à faire entendre une petite musique qui parvient à se frayer un chemin et à s'installer durablement dans l'esprit pourtant déjà bien encombré de la lectrice.



Liouba et Talal se rencontrent en Jordanie. Elle est une jeune journaliste indépendante bien décidée à explorer et raconter le changement climatique, à travers les initiatives de celles et ceux qui cherchent des solutions. Il est photographe et suit les populations réfugiées. Tous deux sont des citoyens du monde aux origines et cultures mêlées, tous deux s'interrogent sur ce qui les entoure, témoins des multiples batailles que se livrent les hommes entre eux et surtout de celle que les humains livrent à la Terre depuis trop longtemps. Leurs parcours les amènent à se croiser régulièrement à un endroit ou un autre du vaste monde qu'ils arpentent avec l'envie de comprendre, et peu à peu l'amitié qui les lie évolue vers des sentiments plus profonds. Quelle est la valeur de l'amour dans un monde où l'espoir semble si mince ? Vaut-il la peine que l'on s'arrête pour se poser, de prendre le risque de la stabilité dans un monde qui se dérobe ?



"Une fois de plus, la poésie des lieux les menaçait. Ils y succombaient. Leur relation était ancrée dans les circonstances. Née tout entière de la désorientation de leurs exils permanents. Une forme de constante dans leurs dérives. Étaient-ils davantage qu'une fiction, inventée à la lisière des histoires qu'ils disaient sur le monde ?"



Dans ce roman, on voyage dans les pas de ces deux êtres à la profondeur nourrie par le regard grave mais curieux qu'ils posent sur leur environnement, on s'imprègne d'une atmosphère propice à souligner les alertes avec douceur et empathie. Il est question des lieux qui nous sont chers, de la façon dont on les habite et dont on devrait en prendre soin, en principe. Les confluents est un bien joli titre qui incite à la rencontre, à la mise en commun pour transformer plutôt que pour opposer. Et invite chacun à réfléchir et à contribuer à la suite de l'histoire, celle que nous écrivons tous, pendant qu'il est encore temps de miser sur l'espoir.



"Les parenthèses ne mènent jamais nulle part. Elles se referment, tout simplement".
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Les confluents

Très bon premier roman, un vrai talent d'écriture qui rend le contenu fluide et agréable à lire, de plus l'auteure nous fait voyager à travers le monde, actuel mais imagé également (un futur proche ?), pour nous faire part des enjeux politique, mais surtout écologique qui vont boulversé nos vies futurs. Le tout sous couvert d'un vraie poésie des mots, avec l'impression que le roman a été écrit d'une traite et d'une histoire d'amour en fond. Un belle histoire, un récit tout en douceurs, en poésie, poésie avec les mots comme je l'ai dit mais également poésie des paysages décrit qui nous sont retranscrit tellement bien qu'on n'a l'impression d'y être :D
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Les confluents

Anne-Lise AVRIL nous livre un roman qui évoque les grands enjeux de notre époque à travers deux personnages charismatiques et ombrageux qui se cherchent, se trouvent et se retrouvent. Lioubia et Talal représentent cette jeunesse engagée et concernée par l’écologie, les problèmes migratoires et la romancière nous entraine à la suite de ses personnages aux quatre coins du monde. Lioubia et Talal s’aiment mais les idées et les causes qu’ils défendent sont bien plus grandes que leur amour qui ne cessera cependant d’évoluer et de les guider.



Dés les premières pages, l’intérêt et l’engagement de l’auteur transparaissent et ce roman dense et documenté est la preuve de son expérience personnelle et de ses préoccupations intimes. D’une plume sensuelle et poétique, sans jamais être moralisatrice, Anne-Lise AVRIL nous oblige à regarder en face la situation de notre monde, son effondrement mais aussi ses merveilles et ses ressources et nous parcourons la planète aux côtés de Lioubia, la journaliste et Talal, le photographe pour constater cet état de fait.



Avec délicatesse, la romancière aborde sur un ton grave et mélancolique notre futur et ses héros nous touchent et nous bouleversent par leur prise de conscience.



Alors oui, ce roman est plutôt dramatique et plombant, oui les thématiques sont funestes et sombres mais il nous démontre également que les hommes sont passionnés, capables de grandes choses mais aussi de petits gestes qui peuvent sauver notre monde, qu’au milieu de la noirceur une étincelle de lumière est toujours possible.



Pour ce message finalement réconfortant et empli d’espoir, j’ai aimé ce premier opus d’Anne-Lise AVRIL, j’ai aimé qu’elle m’entraîne autour du monde, qu’elle me décrive ses blessures et ses beautés et qu’elle me fasse partager l'engagement et la très belle passion amoureuse de Lioubia et Talal, héros fascinants, modernes et marquants.



Il serait dommage que cette rentrée littéraire ne laisse pas une part belle à cet impressionnant premier roman, j’espère qu’il trouvera une place de choix sur les tables de libraires et sur votre table de chevet .


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Les confluents

« Un confluent est un point de rencontre, de communication, de réunion, entre deux consciences qui se trouvent, qui se nouent, qui apprennent à s’aimer, et qui, au contact de l’altérité, se renouvellent, se modifient, se fortifient, tout comme le cours d’eau, né de la confluence de deux autres, prend parfois un nom nouveau ». Cette phrase ouvre ce délicat livre et en contient toute l’essence.



Ce livre, premier roman de Anne-Lise Avril, est intrication. Il est point de rencontre entre des cultures et des peuples différents, entre le désert et la forêt, entre la nature et son environnement. Entre un homme et une femme. Le confluent est voyage, amour, il est adaptation et survie, il est hélas aussi parfois confrontation et saccage. Le confluent est aussi point de jonction et donc infime entre deux, l’infini et le lointain, la peur et l’espoir, la foi et l’abandon de toute certitude. Il est charnière, quand le possible est encore là, ténu, avant l’inéluctable. Il est intrication possible entre la nature et l’humain, et nous donne à voir l’intrication ratée, en soulevant un peu le voile.



Voici là un livre délicat, riche, engagé sur une thématique écologique : celle du réchauffement climatique et de ses conséquences dont la montée des eaux. Sans ton moralisateur mais avec beaucoup de douceur et de poésie, le livre entremêle deux périodes charnières : le futur, autour de l’année 2040, où la montée des eaux est devenue réalité, faisant disparaitre certaines iles et rivages du globe. Nous suivons le combat d’un frère et une sœur, indonésiens. Lui tente de replanter des arbres dans la mangrove pour faire barrière, combat titanesque dans la fournaise, opposant la puissance végétale à l’océan et son appétit grandissant ; elle mène son combat à l’échelle internationale en faisant partie d’un groupe comprenant scientifiques et habitants concernés dont les actions se déroulent en colloques et expéditions sur la banquise en dégel. « La sœur et le frère comme deux parties d’une même sphère – le monde et son noyau ».



« En proie à la violence du sentiment de deuil. Cendres de ces univers aimés et connus, désormais disparus. L’ère de l’exil sonnait le glas d’une humanité perdue ».



Et le présent, autour de 2010, la période des possibles, encore, que nous appréhendons via un couple Liouba, journaliste grand reporter, et Talal, photographe de guerre. Désert jordanien, forêt africaine, forêt sibérienne, errance moscovite, nous sont offerts tels des voyages immobiles d’une grande beauté, d’une grande violence parfois aussi. Liouba veut raconter comment les hommes vivent avec leur écosystème, s’y adaptent et sont marqués par lui, elle nous montre par exemple, en plein désert, l’adaptation des végétaux au manque d’eau et à la sécheresse. Elle explique, elle dessine, elle déchiffre le monde. Pour le transmettre et éveiller les consciences. Talal, lui, s’intéresse aux mouvements des populations, à l’exil des peuples pour survivre ailleurs, exil qui s’amplifie avec le réchauffement climatique. Il aime montrer avec pudeur la douleur inracontable, il aime traquer la parcelle de vie et d’innocence dans l’horreur, des instants de vie simple au milieu de la guerre.



« Tu t’attaches à ceux qui partent, et moi à ceux qui restent, observa Liouba. Dans les deux cas, c’est la force d’adaptation de l’être humain qui est en jeu ».



Le livre offre des réflexions puissantes sur l’information, la transmission de messages pour toucher les consciences, le moyen le plus approprié pour le faire, l’écrit, le dessin ou la photographie.



« C’est pour cette raison, reprit Talal, que j’ai choisi la photographie. Elle transmet parfois la poésie de façon plus immédiate que le récit. C’est peut-être plus facile d’y croire, quand on l’a directement sous les yeux ».



Il donne à voir également ces différentes parties du monde, leur adaptation face aux menaces, leur poésie, leurs odeurs, leurs bruits. C’est une ode aux voyages, à la rencontre, au respect. A l’émerveillement. Et la plume pour décrire cette vie et ces errances prend de l’ampleur et de la puissance au fur et à mesure du récit. Ce qui me parut un peu timide au début du roman m’a émerveillée de plus en plus au point de m’arrêter par moment pour lire et relire certains passages, l’échelle de ma notation ne cessant de grimper d’étoiles en étoiles…



« À l’inertie de l’attente, elle préférait ses errances urbaines. Les boulevards ombragés par le front des palmiers qui opposaient leur verticalité à l’étendue plate de la mer Rouge. Les voiles colorés des femmes, soulevés par le vent marin. Les effluves de pomme sur les étals des marchés et de narguilé aux terrasses des cafés. Un peu plus au nord, il était possible d’apercevoir la ville dans son entier, ses bâtisses blanches nichées entre l’immensité des montagnes rouges et celle de la mer ourlée d’écume, les formes élancées des minarets, et, de l’autre côté du golfe, les contours d’Eilat, sa voisine israélienne, à quelques kilomètres à peine, et pourtant aussi distante d’Aqaba que peut l’être un monde radicalement différent ».



J’ai été très intéressée par la façon qu’a le roman de nous montrer, dans les détails, comment certains peuples tentent avec ingéniosité de s’adapter au réchauffement climatique sans quitter leurs terres. Certaines expériences sont étonnantes et à la fois pleine de sagesse. Je remercie l’auteure pour cette transmission passionnante.



Enfin, surtout peut-être, l’histoire d’amour entre Loubia et Talal vient apporter lumière, sensualité et désir à ce beau roman. A l’image du livre, la délicatesse des sentiments est de mise, la confluence est narrée avec une pudeur puissante. D’autant plus troublante. Une très belle histoire d’amour dans l’Histoire de l’humanité.



J’ai beaucoup aimé ce livre après, je l’avoue, l’avoir commencé un peu distante. Ce livre est « l’intrication ultime du végétal et de l’humain », ces deux piliers qui sont la base de nos vies. Un premier roman engagé et poétique de la part d’une jeune auteure à qui, je l’espère, on puisse donner voix en cette rentrée littéraire foisonnante !

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Les confluents

Un roman d'une grande beauté qui aborde des sujets graves, plus que jamais d'actualité, et mêle les tourments du monde à une très belle histoire d'amour. Lecture engagée, douloureuse, poétique et sublime.



C’est à travers l’histoire d’amour d’une reporter et d’un photographe, entre 2009 et 2040 que l’on va suivre l’évolution du monde, la splendeur de la nature, les couleurs du désert, la fragilité des glaciers, le changement climatique...



Aucunement moralisateur, ce roman est une ode à la nature qui vaut tous les chiffres des spécialistes.

Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, un carnet de voyage poétique et dépaysant qui nous plonge dans un mélange de splendeurs et d'horreurs à travers ces régions de l'autre bout du monde.
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Les confluents

Journalistes, Liouba et Talal parcourent le monde pour raconter les histoires des autres. Elle guette les forêts du globe quand il explore les zones en guerre pour témoigner au nom des populations. Quand leurs routes se croisent à Aqaba, ils ne comprennent pas tout de suite que c’est leur histoire à eux qui est en train de se jouer. Ce n’est qu’à force de voir le destin les renvoyer l’un à l’autre qu’ils laisseront leur amour éclore et, peut-être, prendre le pas sur cette vie qu’ils s’étaient choisi. Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, une histoire mélancolique, douce et contemplative, une belle histoire d’amour au milieu d’un monde en souffrance.



A travers les voyages et les reportages des personnages principaux, elle nous emmène à la rencontre des hommes et des femmes qui consacrent leur vie à trouver des solutions face au réchauffement climatiques et à la destruction humaine. Ceux qui replantent des forêts dans des zones désertiques pour continuer à y vivre, ceux qui militent pour empêcher la destruction de la taïga, ceux qui gardent les arbres millénaires. Adoptant un ton journaliste neutre, Anne-Lise Avril ne condamne pas, elle explique. Elle donne à voir une autre manière d’appréhender l’avenir et le changement climatique, en revenant au temps lent de la nature et en agissant, chacun à son échelle pour construire un demain possible pour tous.



Troisième personnage de cette histoire d’amour fusionnelle, la nature occupe une place de choix dans ce récit. Plus qu’une toile de fond à l’intrigue, elle fait partie intégrante de la vie de Liouba et Talal, elle leur souffle des vérités au creux des oreilles, elle créée intentionnellement les conditions de leur rapprochement, elle offre un baume pour leur coeurs meurtris. Les magnifiques passages décrivant les forêts, les déserts et les îles nous donnent envie de ralentir un instant, de laisser nos regards se perdre vers l’horizon de notre imagination et de profiter, plus intensément, des merveilles que notre planète nous offre.
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Les confluents

2009 : Liouba est journaliste. Son domaine ? Le climat. Elle est à Aqaba, en Jordanie, pour écrire un sujet sur le désert de Wadi Rum.

À son retour elle fait la connaissance de Talal, journaliste lui aussi, photographe de guerre.

Ils n'habitent pas le même pays, ne fréquentent pas les mêmes sphères, et pourtant ils se reverront au fil des années, même furtivement par moment.

Comme s'ils étaient aimantés l'un à l'autre...

2040 : Montée des eaux, incendies ravageurs, épidémies incurables, climat aride, villes abandonnées, fonte des glaces... L'humanité subsite tant bien que mal dans un monde devenu hostile.

Jaya et son frère Aslam n'ont qu'un souhait : sauver leur île de la montée des eaux.



"Les confluents" est un roman fort qui passe de profonds messages à méditer. Un premier roman très bien réussi. La plume de l'auteure est belle, vive, poétique même. Les mots nous entraînent, nous aspirent, nous enivrent, nos sens sont en éveil. Certains passages font naître des sentiments forts.



Dans ce roman découpé en 4 parties, on alterne entre les années 2010 avec Liouba et Talal et 2040 avec Jaya et Aslam.

Liouba et Talal sont attachants et très bien développés.

J'ai appris des choses pendant cette lecture, au fil des rencontres que font les personnages. Des rencontres qui bousculent, questionnent, guident. Des rencontres qui marquent une vie.

Entre ces pages, la nature est au même niveau que les personnages. Elle nous éclate au visage, aux yeux, grâce aux très belles descriptions, au ton juste, vrai. Parce qu'il y a tant de vérité. Des faits présents ici nous pendent malheureusement au nez et ce sera irrémédiable...



Avec cette lecture, on aime, on espère, on voyage, on découvre, on regrette... Avec ce roman que je vous recommande, on explore le monde et la vie.
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Les confluents

Liouba est journaliste, sensibilisée à la cause écologique. Elle parcourt le monde afin de réaliser ses reportages. C’est lors d’un voyage à Aqaba, en Jordanie, qu’elle va faire la rencontre de Talal. Le jeune homme est photographe et suit les populations réfugiées. Dès lors, leurs chemins ne vont cesser de se séparer et de confluer, au gré de leurs expéditions. Réussiront-ils à trouver ensemble un point d’ancrage ?



Je ressors bluffée par ce premier roman. Quelle histoire bouleversante a su dépeindre Anne-Lise, tout cela grâce à une plume sublime et lumineuse, mais empreinte tout à la fois de mélancolie et de tristesse.



Si au départ, j’ai eu quelques difficultés à m’habituer au schéma narratif, je l’ai par la suite trouvé brillant. Le lecteur suivra en parallèle l’histoire d’Aslam et de Jaya, un frère et une sœur. Celle-ci se déroule bien plus tard dans le temps, que celle de Liouba et de Talal. Bien évidemment, je ne vous en dirai pas davantage, afin de maintenir l’effet de surprise jusqu’au dénouement, que j’ai trouvé très réussi.



J’ai beaucoup aimé les personnages et en particulier celui de Liouba, qui est une jeune femme charismatique et une véritable battante. En effet, afin de sensibiliser le monde à la cause écologique, elle se mettra en danger à plusieurs reprises. J’ai beaucoup craint pour elle tout au fil des pages. Au travers de sa lutte, des questionnements très intéressants sont soulevés.



L’histoire entre Talal et Liouba est une succession d’allers-retours mais finalement, tels des confluents, il finissent toujours par se retrouver. J’ai été très touchée par leur relation, qui se construit petit à petit.



La plume de l’auteure est d’une grande élégance. Je suis ressortie bluffée par ce style empreint de douceur, de poésie, mais également de nostalgie. Anne-Lise décrit les paysages d’une manière visuelle et elle sait donner à son écriture les nuances nécessaires afin de la sublimer. Je suis totalement conquise par la manière d’écrire de l’auteure. Le récit est divisé en grandes parties, chacune consacrées à tour de rôle à Liouba et Talal et à Aslam et Jaya.



Un roman avec lequel l’auteure nous offre un écrin littéraire au travers de sa plume élégante et emplie de sensibilité. Avec beaucoup de poésie, elle aborde des thématiques intéressantes. Je ressors conquise par ce roman. À découvrir sans hésiter.
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Les confluents

Un roman d’une grande beauté qui aborde des sujets graves, plus que jamais d’actualité, et mêle les tourments du monde à une très belle histoire d’amour.



Liouba est journaliste indépendante, elle sillonne la planète à la rencontre d’hommes et de femmes qui mènent des actions pour la préserver, comme ces Bédouins qui plantent patiemment des arbres au beau milieu du désert. Talal est photographe de guerre et couvre les conflits armés en se tenant au plus près des populations touchées. Tous deux témoignent par leur travail d’un monde contemporain qui perd pied et qui souffre, victime de l’inconscience et de la folie des hommes. D’une rencontre de hasard, en Jordanie, naît une amitié très forte qui les fera toujours revenir l’un vers l’autre.



Deux temporalités alternent dans le récit et racontent deux histoires en parallèle. L’intrigue principale se focalise sur Liouba et Talal dans les années 2010, deux observateurs parcourant la planète «pour en traquer les failles, pour en saisir les conflits, pour en enregistrer l’écho et s’en faire les porte-voix», deux «envoyés, en transit» que les événements éloignent puis rapprochent. Une intrigue secondaire située en 2040, raconte comment Aslam et Jaya, un frère et une sœur qui vivent sur une île, luttent contre la montée des eaux.



Anne-Lise Avril aborde des problématiques contemporaines avec beaucoup de justesse. L’écriture est belle et poétique pour éveiller les consciences, interroger notre rapport au monde. Au milieu du chaos, face au désastre et aux incertitudes, affleurent des interrogations mais aussi des convictions tournées vers l’avenir, porteuses d’espoir. Et dans ce monde qui se transforme au gré des catastrophes écologiques et des guerres qui font rage, elle laisse entrevoir la lumière, l’espoir de voir les hommes habiter différemment la planète, rétablir un équilibre durable, de se reconnecter à la Terre, d’y trouver refuge.



Elle nous embarque dans un grand voyage autour du monde, à travers le temps. La lenteur contemplative donnée au récit magnifie la nature, les combats de Liouba et Talal rappellent l’urgence d’agir pour sauver une planète meurtrie et penser à l’avenir des générations futures.

Un premier roman engagé, très émouvant, qui résonne intensément avec l’actualité. À découvrir !

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Les confluents

Merci aux éditions Julliard pour cette belle découverte !



C'est parti pour la rentrée littéraire 2021 et, cette année, j'ouvre le bal des chroniques avec "Les confluents" de Anne-Lise Avril. A chaque rentrée littéraire (et même en dehors de la rentrée littéraire d'ailleurs), j'apprécie particulièrement découvrir des "premiers romans", je suis donc ravi d'attaquer cette rentrée avec ce premier roman, d'autant plus que c'est un livre que j'ai apprécié.



Le lecteur est invité à suivre Loubia, une jeune journaliste qui réalise de nombreux voyages à travers le monde pour ses reportages ciblés sur le changement climatique. Un jour, lors d'un voyage, elle fait la rencontre d'un photographe, Talal. Chacun des deux personnages mène ses propres combats. Au fil de leurs voyages, ils vont se recroiser régulièrement et l'attirance entre les deux va devenir de plus en plus palpable. Pourtant aucun des deux ne semble prêt à quitter son mode de vie de globe-trotteur et ses combats.



Ce roman tourne essentiellement autour de cette rencontre entre les deux protagonistes et de ce "chassé-croisé". Pour autant, il serait réducteur de ne considérer que la relation entre les deux personnages même si celle-ci est centrale. Non, ce roman est bien plus foisonnant que ça. C'est notamment une vraie invitation au voyage mais également une sensibilisation au sujet hautement important de l'urgence climatique. Ce roman, c'est aussi de nombreuses rencontres effectuées par les deux personnages principaux.



J'ai été touché par cette très belle écriture pleine de sensibilité. Le ton est souvent grave, très mélancolique (si vous cherchez quelque chose de joyeux, ce n'est sans doute pas le meilleur choix). Il y a une certaine lenteur dans le rythme du récit. Les personnages principaux se dévoilent peu à peu et il y a une vraie profondeur, un vrai travail autour de leur personnalité, de l'évolution de leur relation. On en découvre également un peu sur leur passé. Ces personnages sont assez attachants, sans oublier les personnages secondaires rencontrés lors des différents voyages qui s'avèrent tous intéressants. Chacun d'entre eux n'est pas du tout un faire-valoir des personnages principaux, loin de là.



L'écrivaine montre un réel talent pour créer des émotions chez le lecteur et pour faire vivre son roman. Le style est bluffant, l'ensemble est délicat parfois empreint de poésie mais avec parfois des passages plus durs. J'espère en tout cas que ce premier roman ne sera pas le dernier et je suis ravi d'avoir pu découvrir une plume de qualité.



J'y ai trouvé peu de défauts, peut-être certains passages avec un peu trop de circonvolution alors qu'un style plus direct aurait été préférable mais globalement l'ensemble s'avère plutôt équilibré à mon sens. Il manque aussi peut-être un grain de folie, l'ensemble est très propre, lisse, un peu scolaire parfois mais cela n'en reste pas moins un beau moment de lecture.



Au final, c'est un très beau roman engagé que je recommande. Il y a bien des petits défauts mais globalement ce premier roman est assez remarquable. Le style notamment est particulièrement soigné, les personnages et leur relation sont bien travaillés et l'écrivaine sait installer une ambiance et jouer avec les émotions du lecteur. J'attends avec impatience un éventuel deuxième roman pour la confirmation, en attendant celui-ci vaut le détour !
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Les confluents

Quel magnifique lecture, à la fois douloureuse et sublime ! Il faut absolument lire ce très beau roman engagé d' Anne-Lise Avril pour une cause qui nous concerne tous.



Ce n'est plus une affaire politique ou de pays, c'est un devoir humanitaire à l'échelle de la Planète.

Il faut agir vite et de manière solidaire en se donnant les moyens de lutter contre le réchauffement climatique dont nous sommes responsables.



Ce très beau roman luminescent parle plus fort que tous les chiffres des spécialistes. Oscillant entre 2009 et 2040, deux époques charnières importantes, il dévoile dans toute sa déchirure le point de non retour si rien n'est entrepris pour arrêter la mécanique désastreuse des dérèglements climatiques.

le roman n'est pas moralisateur, il ne pointe pas du doigt, il écrit simplement sur nous à travers 2 êtres magnifiques Liouba et Talal, les personnages centraux.



C ‘est à travers leur regard que s'étale la splendeur de la nature (l'auteure à beaucoup voyagé et cela se sent), les couleurs du désert, la fragilité des glaciers de l'Inlandsis, l'humidité des forêts.

Les animaux, les fleurs, les paysages, nous ressentons, nous vivons ce monde avec extase. Que ce soit dans le désert à la rencontre des hommes qui plantent des arbres ou aux côtés des gardes-forestiers de la forêt tropicale, les portraits rendus sont captivants, sincères. Magnifiques.



J'aime la manière dont Anne-Lise Avril étreint ses personnages dans un équilibre fragile au bord de l'immensité.



Le roman d'une très grande qualité littéraire frappe par son sujet d'actualité, éveille les consciences sans brutalité mais sans fard non plus.

La nuit , troisième partie du livre est notre part sombre, celle des guerres, la déforestation, l'exploitation à outrance et illégale des ressources naturelles. Il reste l'île, la thébaïde mais pour combien de temps encore.

2040 n'est pas loin.



J'admire la très grande force de ce roman de nous placer juste au milieu d'un temps où il est encore possible d'agir. Entre roman réaliste et roman d'anticipation, c'est à nous de choisir.
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Les confluents

Dans un monde où les écosystèmes sont menacés d’extinction et où les conflits armés font rage, des destins continuent de se croiser, malgré tout.

Liouba et Talal sont des déracinés. Orphelins tous les deux, ils ont quitté leur pays de naissance, la Russie pour elle, la Turquie pour lui, avec pour objectif de témoigner de la dégradation de la Planète.

Liouba vit à Paris et travaille comme reporter écologiste pour le magazine Terre d’exil. D’abord attirée par le désert en souvenir de la Taïga où vécurent ses parents, elle se découvre une passion pour les forêts et se met à sillonner le monde pour militer contre leur destruction.

Talal, lui, vit à Berlin et, comme photographe de guerre, il se mêle aux conflits les plus violents, s’installant dans les villes assiégées, vivant au rythme des combats, pour tenter d’éveiller les consciences occidentales aux souffrances des pays en guerre.

Ce sera la naissance d’une belle histoire d’amour, empreinte de désir et de déchirement, où la passion ne parviendra pourtant pas à déjouer le destin de ces deux exilés.

Car le voyage est un état ancré en eux et si leurs routes se croisent, aux confluents de leurs errances, c’est peut-être parce qu’ils sont l’avenir de la Planète et que leur engagement est le dernier rempart face à l’inexorable destruction des peuples et de leur habitat.

Anne-Lise Avril nous offre, avec ce premier roman, un carnet de voyage poétique et dépaysant qui nous plonge dans un mélange de splendeurs et d’horreurs à travers ces régions de l’autre bout du monde.

Un livre souvent complexe par tant de personnages et de modes de vies différents, dont il faut s’imprégner doucement pour en saisir la richesse. Mais le message très idéaliste qu’il transmet m’a beaucoup touchée. Car ça fait du bien de rêver un peu.
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Les confluents

Telle une invocation à la sauvegarde de la planète, ce livre nous rappelle que la terre ne nous appartient pas. Nous sommes face à l’ultime résistance de la vie dans un monde où tout semble chavirer.



Les personnages, la nature, les lieux, les événements, l’écriture, …

Ce roman est un véritable concentré de beauté! Et c’est sans compter sur cette couverture sublime!



Touchée en plein cœur par cette écriture poétique d’une grande précision, je n’ai pu me résoudre à le lâcher avant de l’avoir terminé. Je me suis laissé emporter dans ce voyage à travers le temps et les lieux où l’on ressent l’extrême urgence d’utiliser le potentiel de l’être humain de renouveler et repenser ses ressources en vue de sauver ce monde en péril et de se sauver lui-même.
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Les confluents

Rentrée littéraire Julliard 2021



Premier roman d'une auteure, Anne-Lise Avril, à la plume douce, toute en finesse, poétique.



Premier coup de coeur pour cette histoire pleine de sagesse.



2040 – Les graines ont germé. Jaya quitte son île afin de voir le mode, Aslam reste pour la protéger.



2009 – Quelque part dans le monde des hommes plantent des arbres pour que leurs enfants n'aient pas à partir. Ailleurs des hommes protègent une forêt, son écosystème et son mode de vie millénaire. Et puis, il y a ses hommes et femmes tellement investis dans le préservation des forêts qu'ils y perdent leur vie. C'est le quotidien de Liouba qui travaille pour Terres d'exil. Cette jeune franco-russe parcourt le monde, elle est sans attaches ses parents viennent de mourir.



Un beau jour son chemin croise celui de Talal, franco-turc, photographe indépendant, qui s'intéresse aux mouvements de population et aux raisons de ceux-ci : conflits, changements climatiques… Un lien va se créer entre eux.Ils garderont le contact, se croiseront dans des aéroports, travailleront ensemble mais Talal à une femme.



Avec une grande délicatesse, Anne-Lise Avril, nous apporte un récit d'actualité et de réflexion sur l'exil, les racines, les conflits. Doit-on observer, raconter, témoigne, peut-être mettre sa vie en danger. Y-a-t-il un moment où vivre et agir, se créer ses racines est l'évolution qui s'impose ?Les confluents qui se rejoignent forme des fleuves, qu'en est-il des hommes ?



Une très belle introspection, une histoire d'amour, de forêts, d'exil, de racines et de sens de la vie racontée avec beaucoup de sensibilité. Un roman comme je les aime.

Il y a peu, j‘ai entendu ou lu cette phrase : « Nous sommes les ancêtres du futur » ce livre en est le parfait exemple.



Merci à l'auteure dont j'espère qu'elle ne va pas s'arrêter en si bon chemin.



Un grand merci aux éditions Julliard.



Les confluents sort le 19 août 2021



#Les confluents#NetGalleyFrance

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Les confluents

Les confluents, lieux de réunion de cours d'eau, de glaciers ou de courants marins (Larousse), l'exacte problématique de ce roman.

Tantôt le chaud, tantôt le froid et les vents, ramènent Liouba à Talal et Talal à Liouba.

C'est une histoire de synchronicités, de ratages et de coïncidences racontée sur fond mélancolique qui nous ramène à la vacuité des choses, mais aussi à l’essentiel de la vie.

Un premier roman, qui, s'il fait l'éloge de la lenteur, coupe le souffle à son lecteur pour l’entrainer dans ses propres zones d'ombre. Dérangeant pour le malaise laissé dans son sillage, tout en étant intéressant pour les questions qui affleurent.
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Les confluents

Liouba est une jeune journaliste qui parcourt le monde à la recherche de reportages sur le changement climatique. Un jour, elle croise la route de Talal, un photographe qui suit les populations réfugiées. Entre eux, un lien indescriptible se crée. D’année en année, le destin ne cessera de les ramener l’un vers l’autre, puis de les séparer, au gré de leur voyage et engagement pour la sauvegarde de la planète.

Dans un monde qui ne laisse aucun répit à leur combat, finiront-ils par s'autoriser à vivre une histoire loin des tumultes qui les entoure ?

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Un point de rencontre. Là où tout se croise, pour n'amener qu'une seule direction. Les confluents sont ainsi faits. Sur une terre en survie qui peine à préserver ses couleurs comme ses traditions, existe encore des jonctions de beauté. De celles qui s'assemblent et se complète, année après année, au gré d'une direction aussi opposée que concordante. Traversant les mystères de la nature au fil des pages, le lecteur voyage, au plus près du regard des deux explorateurs qui dans un monde bien vaste, ne perdent jamais de vu un amour qui ne connait pas l'adversité du temps qui passe. Poétique, engagé et riche d'humanité, "Les confluents" rappellent les souffrances de notre air tout en oubliant rien de la beauté de la vie. Généreux d'une prose douce et tendre, l'ouvrage offre un voyage du cœur et de l'esprit, jusqu'aux confins du beau de l'existence.

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Pour tous ceux qui aiment les explorations qui parlent avec le cœur.
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Les confluents

"Un proverbe indien dit : "de temps en temps, il nous faut faire une pause pour permettre à notre âme de nous rejoindre."

Dans un monde qui tourne à cent à l'heure, d'avions en trains, à courir, à littéralement se presser ; avec tous ces combats qu'on mène pas toujours pour soi, qu'on peut même défendre ou dogmatiser, parfois pourtant en qualité de simple témoin ; et puis toutes ces rencontres qui remplissent une vie, qui insufflent ou fragilisent ; jusqu'à l'événement qui nous proposera un nouveau courage, celui de se retirer du monde, du stress et des paillettes, devenir davantage contemplatif, prendre le recul, cesser l'urgence, le corps à la nature et la tête dans les étoiles. Trouver son sanctuaire. Voilà ce livre. Il est de ces confluences qui font étonnamment écho à des choix de vie. Toujours étonnantes ces coïncidences !
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