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Critiques de Anne Rabinovitch (186)
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Le Livre d'Hanna

Avec l'étude de ce livre ancien, on part à travers les époques et les méandres de l'histoire. Un récit bouleversant qui met en scène différents personnages qui ont rencontré ce livre et qui l'ont tour à tour sauvé de la destruction. Hanna, spécialiste des écrits religieux anciens a pour mission d'étudier l'Haggadah de Sarajevo qui refait surface après la guerre dans les Balkans. L'auteur alterne la vie d'Hanna, ses questions, ses rencontres, ses recherches… avec les chapitres qui nous racontent l'épopée de ce livre à travers les continents dans un récit émouvant. Ce sont plusieurs histoires en une qui se dévoilent au lecteur et qui l'entraîne à travers les guerres et la folie des hommes. De Venise à Jérusalem, de l'inquisition à notre époque, c'est une rencontre érudite et prenante que l'auteur nous propose à travers ce récit. Une lecture qui m'a vraiment séduite tant par la construction de ce livre que par l'histoire qu'il nous raconte.
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Je me réjouissais de retrouver l’auteur des « Vestiges du jour », mais je ne reconnais pas dans ces nouvelles l’écriture qui m’avait tant séduite. Ici, le style est différent. La musique, l’amour, et le désenchantement s’imposent comme les thèmes communs à de courts récits. Ils mettent en scène de curieux personnages qui apparaissent bien désespérés.

Cependant j’ai bien fait d’aller au bout, car la dernière nouvelle, intitulée « Violoncellistes », est celle qui m’a plu.

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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

C'est la première fois que je lis cet auteur et j'ai bien aimé ce recueil de nouvelles. L'écriture est fluide, c'est agréable à lire. Je n'étais pas forcément séduite par le thème et les personnages de certaines des nouvelles (les deux dernières) mais on accroche assez rapidement aux histoires

J'ai surtout bien aimé le ton de ce recueil où il y a beaucoup d'humour, surtout dans la deuxième nouvelle:"Advienne que pourra" qui est vraiment hilarante. J'ai également beaucoup aimé la troisième: "Les collines de Malvern".
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Le Petit copain

Harriet a douze ans et grandit dans l'ombre d'un frère assassiné alors qu'elle n'était qu'un bébé. Son père est parti vivre ailleurs, sa mère est anéantie et abrutie par les médicaments qu'elle prend, sa sœur se réfugie dans le sommeil dès qu'elle le peut. Restent sa grand-mère, Eddie, et ses trois tantes, adorables vieilles femmes. Harriet se met en tête de retrouver l'assassin de son frère, avec l'aide de son fidèle ami Hely, sans savoir sur quel dangereux chemin leur quête va les mener...



J'avais adoré Le Maitre des illusions de Donna Tart, mais j'avais aussi abandonné, au bout de quelques 300 pages, Le Chardonneret malgré les nombreuses critiques élogieuses et le succès du roman. C'est donc avec une légère hésitation que j'ai décidé de lire Le petit copain, en me demandant ce qu'il allait en être cette fois-ci : coup de cœur ou déception ?



Cette fois-ci, c'est un gros coup de cœur pour ce roman qui nous plonge dans l'Amérique profonde et pas très reluisante, à travers le regard lucide d'une jeune fille de douze ans, une Amérique parfois hypocrite, raciste, violente et dure, qui nous emplit d'un sentiment profond d'injustice. Malgré quelques digressions, Donna Tart réussit un coup de maitre en nous emportant du début à la fin dans l'été d'Harriet qui bouleversa sa vie en la faisant quitter définitivement le monde de l'enfance pour celui des adultes, menaçant et impitoyable. Tous les personnages du roman sont décrits en profondeur et on ne peut s'empêcher d'éprouver pour eux des sentiments parfois contradictoires. Ce roman, que je vous conseille vivement, ne vous laissera pas indifférent !
Lien : http://leschroniquesassidues..
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Kazuo Ishiguro est sans doute l'un des auteurs contemporains les plus stimulants. Japonais comme son nom l'indique, il n'a pourtant de japonais que son patronyme. Son style est tout britannique. "Les vestiges du jour" qui lui valurent la célébrité auraient pu être écrits par Henry James ou Somerset Maugham.

Admirateur enthousiaste de son œuvre (je tiens "Auprès de moi toujours" pour l'un des meilleurs romans des dix dernières années), je ne pouvais pas ne pas lire son dernier recueil de nouvelles.

Ces cinq courts récits ont pour trait commun la musique que ses protagonistes pratiquent, composent ou écoutent. On y retrouve l'élégance coutumière de Ishiguro agrémentée d'un zeste d'humour. Ainsi "Les collines de Malvern" versent carrément dans la loufoquerie, un trait inédit dans l’œuvre de Ishiguro.

Pour autant, on ne peut dissiper le soupçon que ces nouvelles constituent des fonds de tiroir, des œuvres à peine ébauchées qu'un éditeur pressé de vendre a arrachées à un auteur en panne d'écriture (son dernier roman remonte à 2005).
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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Cela commence par une tonalité mystérieuse dans l'atmosphère feutrée de Venise.

Puis suit une note désenchantée dans un appartement moderne londonien.

Un air de guitare dans les collines anglaises de Malvern continue le mouvement.

La quatrième nouvelle fait écho à la première, avec un fond sonore plus fantastique.

Enfin, nous retournons à Venise dans le souffle d'un violoncelle.

Le mouvement général se demande quel degré de mensonges et de vérités se cachent derrière la réussite.



Ces "cinq nouvelles de musique au crépuscule" sont souvent surprenantes, parfois émouvantes, mais les personnages m'ont paru désagréables, comme une note discordante...
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Le Petit copain

une plongée dans le sud des Etats-Unis. Pour les amoureux de Faulkner, on retrouve cette ambiance de moiteur, de poussière et de temps qui s'étire dans ce livre.

Harriet est la petite dernière d'une famille plutôt aisée du Sud, marquée par un drame : la mort de son frère Robin lorsqu'il était enfant. Mort inexpliquée qui hante toujours la famille.

La petite Harriet va se mettre à la recherche du meurtrier de son frère, accompagnée de son fidèle ami, le petit Hely. Et très vite ses soupçons vont se porter sur les frères Radcliff, fratrie de délinquants notoires de la région.

Mais emportée par sa grande imagination, Harriet ne va-t-elle pas aller trop loin?

Un bon moment de lecture qui allie aventure, suspens et dépaysement.
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Le Petit copain

J'avais bien aimé le Chardonneret mais lui avais reproché la longueur du texte ; à mon goût, il aurait fallu supprimer deux cents pages. J'ai lu que certains babélionautes avaient abandonné la lecture du « Petit copain » et je le comprends, j'ai failli en faire autant. Je me suis souvent demandé où Donna Tartt voulait en venir. L'histoire est très lente à se mettre en place.

Une étrange famille que celle d' Harriet : un frère mort de façon inexpliquée lorsque celle-ci n'était encore qu'un nourrisson, une mère et une soeur dévastées par cette perte, un père qui a fui, des grand-tantes toutes célibataires ou veuves assez farfelues. Seule Harriet semble « normale », si tant est que cela signifie quelque chose, mais en revanche elle a une obsession : trouver et punir l'assassin de son frère. Elle a l'intuition que c'est l'un des frères Ratliff bien qu'elle n'en ait aucune preuve, que rien ne vienne étayer la conviction de cette fillette de 12 ans.

Qui sont donc les Ratliff ? Donna Tartt a écrit des pages entières sur les relations au sein de cette famille composée de jeunes adultes instables, passés par la case prison, d'un jeune garçon mentalement handicapé, d'une grand-mère qui sert de ciment à cette famille de « rednecks », comme on appelle aux USA des pauvres blancs de la campagne des états du Sud et que nous, Européens, appellerions des « ploucs ».

J'ai eu du mal à trouver un lien entre ces frères qui se querellent en permanence voire sont prêts à s'entretuer et le décès non expliqué de Robin, le frère aîné d'Harriet.

Il m'a fallu lire 4 à 450 pages pour accrocher à ce roman de 846 pages, à savoir au moment où les deux héros, deux enfants, Harriet et son copain Hely, entrent vraiment en action. Ils n'ont pas été sans évoquer pour moi Huckleberry Finn et Tom Sawyer. Alors, les évènements se sont enchaînés, suivis par des pages entières sur le chagrin de la jeune Harriet suite au décès de sa grand-tante Libby. En fait, c'est ce que Donna Tartt sait bien décrire (on l'avait vu dans le Chardonneret ) : la solitude et la peine d'un enfant qui a presque tout perdu, notamment un parent. Ce sont pour moi ses plus belles pages, à se demander s'il n'y a pas un caractère autobiographique à ces sentiments.

Les babélionautes ont attribué de 1 à 5 étoiles à ce roman, je me situe au milieu. Des qualités mais trop de longueurs, pour faire bref !

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Le Livre d'Hanna

Un livre magnifique dont le héros est un livre, "un manuscrit hébreu connu sous le nom de la Haggadah de Sarajevo".

Intrigue passionnante au cours de laquelle on se retrouve plongé dans plusieurs histoires.

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Le Livre d'Hanna

Hanna Heath, conservatrice de manuscrits rares et anciens, se voit confier un livre précieux : une Haggadah magnifiquement illustrée d'enluminures et retrouvée dans les ruines de Sarajevo.



Elle va enquêter sur l'histoire de cet ouvrage et sur les personnes qui l'ont approché et protégé des nombreux périls qui le menaçaient.



Ce roman passionnant, à l'écriture enlevée, nous captive au point de nous faire mener, conjointement à l'héroïne, une même quête.
Lien : http://soeursdouees.canalblo..
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Le Petit copain

Autant un chef-d'œuvre qu'un calvaire pour ma part, je serais incapable de lui donner une note !

J'avais tellement aimé les autres livres de Donna Tartt (surtout le Chardonneret) que je me suis plongée dans celui-ci sans même me questionner. J'avoue avoir vite déchanté quand j'ai constaté que, dès le début, je trouvais ça long et barbant, alors même que je suis généralement friande de longues descriptions, de longues présentations de contexte et personnages etc... Mais là j'ai trouvé que c'était trop, même pour du Tartt. Bien sûr, c'est bien écrit, l'ambiance moite du sud des États-Unis est extrêmement réussie et prend aux tripes mais il n'empêche que c'était chiant !! Je me suis perdue dans les intrigues et anecdotes sans aucun rapport avec l'intrigue principale, j'ai confondu les personnages jusqu'à la toute fin (Edie et Hely...mon cerveau n'a pas voulu enregistrer l'info) et au bout du compte, même dans les scènes d'action, j'étais peu investie. Les personnages sont travaillés mais pas attachants du tout (ce qui était le cas dans les autres livres de Tartt mais ici j'ai trouvé ça particulièrement dérangeant parce que le reste ne me plaisait pas assez pour compenser) et globalement je me fichais bien de ce qui pouvait arriver à Hariet.

Et pour autant, j'ai continué ma lecture jusqu'au bout, lu plusieurs centaines de pages par jour parfois donc je ne peux pas dire que j'ai détesté non plus. Comme beaucoup l'ont précédemment évoqué, effectivement il ne s'agit pas tant d'une enquête que d'un coming of age, ce qui ne m'a pas foncièrement dérangé (et contrairement à d'autres, j'ai plutôt aimé la fin) mais le résumé mériterait d'être modifié, pour qu'on sache à quoi s'attendre en se lançant dans la lecture.

En résumé, disons que je reconnais le talent et le travail derrière le livre mais qu'il n'a pas su me toucher. En gros, lisez-le pour vous faire votre propre avis, c'est la seule solution !
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Le Livre d'Hanna

Ce livre pris au hasard dans les rayons de ma bibliothèque a été une belle découverte.

C'est l'histoire d'une restauratrice de livres anciens qui se voit confier un livre très précieux : la hagaddah de Sarajevo, un livre religieux juif. La restauration de ce livre va être pour elle l'occasion d'enquêter sur son parcours à travers les siècles, grâce aux indices qu'elle va découvrir sur ses pages : poil de chat, minuscules taches...

J'ai trouvé ce livre original et très intéressant ; l'auteur a du faire un gros travail de documentation et on apprend beaucoup de de choses notamment sur les différentes religions.

Je vous le recommande.





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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

La Feuille Volante n° 1231

Nocturnes – Kazuo ISHIGURO – Éditions des deux terres.

Traduit de l'anglais par Anne Rabinovitch.



Composer un recueil de nouvelles est un art difficile pour un auteur à cause de l'idée commune que le lecteur recherche dans tous les textes qui le composent. Ici le sous-titre est parlant puisqu'il s'agit de « Cinq nouvelles de musique au crépuscule ». Le titre fait penser à Chopin, pourtant absent, mais de musique il est effectivement question dans chacune de ces nouvelles puisque Ishiguro convoque notamment Sarah Vaughan et met en scène un crooner américain sur le retour qui entonne les chansons qui ont fait son succès.

Il y a une dimension crépusculaire dans ces nouvelles, que ce soit ce vieux chanteur américain qui choisit Venise pour pousser la sérénade sous la fenêtre de sa femme qu'il aime, avant de divorcer parce que cela se fait dans son métier ou de ce couple d'anglais dont les relations battent tellement de l'aile qu'il attire un ami dans un traquenard pour essayer sans doute de sauver leur amour. Il s'agit surtout des couples, des subtiles variations des sentiments, du temps qui passe et de l'usure des choses, pour l'amour comme pour le reste (eh oui, l'amour est consomptible et ne rime pas avec toujours contrairement à ce que le dicton à l'eau de rose voudrait nous faire croire), même sur les canaux de la Sérénissime où paraît-il tout est plus romantique. En choisissant ce thème, la mélancolie n'est jamais très loin, le pathétique non plus et ce recueil nous présente les êtres qui font ce qu'ils peuvent pour survivre au quotidien avec leurs états d'âme. Tous les musiciens que nous présentent ce recueil ont un côté « loser » ou, ce sont à tout le moins des êtres qui se cherchent. Le narrateur y parle toujours à la première personne et ne cache rien de ses failles.

Il y a aussi le concept de réussite, si important dans nos sociétés occidentales, de cette réussite qui couronne une vie professionnelle et qui engendre l'estime de soi, parfois l’égotisme et l'admiration d'autrui. C'est d'autant plus révoltant que, dans les cas qui nous sont présentés, ces musiciens ont tout ce qu'il faut pour réussir. Il en est question dans l'histoire un peu surréaliste de ce couple d'anglais comme dans celle de ce vieux crooner qui veut sacrifier son couple pour relancer sa carrière. Il est en effet question de réussite pour ce talentueux saxophoniste dont la carrière n'a pas décollé à cause de sa laideur et qui accepte de se faire refaire le visage avec l'argent de l'amant de sa femme. Une opération esthétique lui viendra en aide… mais ! On ne parlera jamais assez du regard des autres et de ses conséquences néfastes. Cela peut être aussi une carrière pleine d'avenir, une réussite en devenir où on se dit légitimement que rien ne peut venir la contrecarrer comme celle de ce violoncelliste qu'une étrange femme souhaite entendre jouer pour elle seule. Pourtant les choses ne sont pas aussi simples et il ne faut guère camper sur nos propres certitudes. Il n'est pas rare que les illusions les plus solides soient déçues et même si la réussite arrive, il est aussi certain que, comme le disaient les anciens, « la rocheTarpéienne n'est jamais loin du Capitole », ce que le poète redit à sa manière « Rien n'est jamais acquis à l'homme, ni sa force ni sa faiblesse ni son cœur... »

Que ce soit dans la campagne anglaise, à la terrasse d'une piazza italienne ou dans un hôtel Hollywood, l'ambiance est un peu délétère, émouvante, burlesque, même carrément loufoque et parfois dérangeante, avec toujours en arrière-plan la musique, des mélomanes ou des musiciens.

L'écriture est simple, presque minimaliste et m'a procuré un bon moment de lecture.



J'avoue que je ne connaissais pas cet écrivain anglais d'origine japonaise nobélisé en 2017. Cela a été une découverte pour moi.





© Hervé GAUTIER – Mars 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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Le Petit copain

Cette femme écrivain est un phénomène. Elle est, à mes yeux, l’une des plus brillantes romancières de la littérature contemporaine. Dix ans séparent chacun de ses trois livres, trois sommes dépassant les 800 pages, trois pavés aussi passionnants que brillants.



Le Petit Copain est le second de ses trois romans (après le Maître des illusions et avant le Chardonneret). Il est peut-être aussi, avouons-le, le moins addictif des trois. mais si sa lecture s’est avérée moins vibrante que celle de ses deux autres opus, il reste un livre-monde passionnant, une plongée suffocante et fascinante dans le grand sud américain et un magnifique livre d’adieu à l’enfance.



Le Petit Copain, c’est un peu comme si Lewis Carrol et son bestiaire onirique s'acoquinaient avec l’âpre réalisme de William Faulkner. Le grand écart entre ces deux pôles paraît impossible et pourtant, que cela fonctionne bien ici!



Harriet, 12 ans, vit dans le grand sud américain, entourée d’un voile de souffrance rentré depuis l’assassinat inexpliqué de son grand frère, retrouvé pendu à un arbre, alors qu’elle n’était qu’un bébé. Sa mère n’est plus depuis que l’ombre d’elle même, son père a quitté le domicile familial, sa soeur est une énigme qui garde pour elle bien des secrets et notamment les souvenirs de ce jour atroce où leur frère a été assassiné. Harriet est une tête de mule, fonceuse, rêveuse avec un caractère bien trempé. Durant l’été, alors que le sud profond est accablé par une chaleur et une moiteur étouffantes, elle décide de résoudre l’énigme de la mort de son frère. Son enquête la conduira à se confronter à quelques monstres qui la changeront à jamais.



Attention, ce livre est une fausse enquête policière, un faux ‘’club des cinq’’, si je puis dire, car l’auteur se moque comme d’une guigne de résoudre le mystère de l’assassinat du frère. Ne chercher pas le polar, il n’y en a pas. Ce qui intéresse Donna Tartt, c’est la peinture du petit monde clos que constitue la bourgade sur les bords du Mississippi où se situe son intrigue, avec sa profusion de moiteur, de serpents, de prédicateurs fous, de rapports de classes (et de couleurs) entre les employés blancs et leurs rejetons et les nounous/femmes de ménage noires qui les servent… C’est aussi une hallucinante plongée dans l’esprit de détraqués de l’Amérique ‘’White Trash’’ et un terrible récit initiatique qui amènent à la perte de l’innocence. Le livre ne cesse de jouer à la frontière en réalisme cru et onirisme cauchemardesque avec un admirable brio. Le monde qui entoure Harriet est un monde rugueux, violent, désespéré, peuplé de monstres et d’atrocités et même une dure à cuir comme notre héroïne va, en s’y frottant, y perdre beaucoup de plumes...



Le récit est servi par un style superbe, fouillé et exigeant. La profusion de détails et de personnages est parfois un peu déstabilisante et rend l’avancée du récit assez lente, mais qu’importe quand cela est fait avec autant de talent! La fin du livre, sans rien en dire, réserve quelques moments d’anthologie qui restent longtemps dans la tête. Bref, chapeau bas!



Le Chardonneret, son troisième roman (et grand chef d’oeuvre!) est sorti en 2014. Plus que sept ans avant de retrouver cette - décidément - très grande dame des lettres !








Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Le Livre d'Hanna

Formidable!!!! Je sors tout juste de ce livre passionnant, qui a pour sujet un autre livre, sur lequel je vais me documenter sans tarder.



L'histoire : une jeune docteur en restauration de livres anciens se voit proposer la mission de restaurer une haggada médiévale, ouvrage sur le culte juif, richement enluminée. En l'examinant, elle va relever des détails : un poil de chat teint, des taches de vin mêlé à du sang, ... Et à chacune de ses découverte, le lecteur découvre l'histoire liée à ce détail. Que l'héroïne restauratrice, elle, ne connaîtra JAMAIS dans les détails!! D'où des allers-retours incessants entre l'histoire, en 1996, et des périodes chronologiques qui vont en reculant : 1940, 1890, 1600, ...... Et donc à chaque fois de nouveaux personnages, qui ne vivent que l'instant d'un chapitre, et qui amènent une atmosphère différente. Jusqu'à la fin, haletante, en 2002...



Conseil : si vous aimez voyager dans l'histoire et dans le temps, si vous aimez les livres, le patrimoine, ce livre est pour vous. Il est très bien écrit, les changements d'époque et de lieux sont bien gérés par l'auteur, et ça reste passionnant. Rien à dire d'autre!!
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La double vie d'Irina

Synopsis : Irina, la quarantaine, illustratrice de livres pour enfants, partage depuis neuf ans la vie de Lawrence, analyste politique. Ils vivent dans une complicité et une routine rassurantes, entre leur travail, les dîners à la maison habilement préparés par Irina, fin cordon-bleu, et leurs soirées tranquilles devant un bon film. Jusqu’au jour où Irina doit aller dîner seule avec Ramsey Acton, célèbre joueur de snooker, et ami de Lawrence. Ce qui était initialement une corvée pour la jeune femme devient une soirée agréable. Au point qu’lrina se trouve soudain devant un dilemme crucial ; prise d’une folle envie de l’embrasser, elle hésite...





A partir de ce moment de doute, l'auteur exploite en parallèle deux histoires possibles. Celle où Irina cède à son désir de l'embrasser et celle où elle résiste. Deux histoires qui se développent en miroir, ponctuées de mêmes événements "historiques", des moments clés de la vie des ces trois personnages. Mais où ces événements prennent une tournure différente. A la fois l'exploration de deux futurs possibles qui ne tiennent qu'à une décision qui somme toute pourrait être considérée comme mineure. Une illustration pour moi d'une croyance : les bonnes et les mauvaises choses de la vie ne sont finalement que ce que nous en faisons.







J'ai aussi beaucoup aimé la partie plus psychologique du roman. Où l'on suit les questionnements d'Irina dans sa vie de couple. Ses doutes, ses manques, ses bonheurs, ses erreurs... Pour moi, une lecture divertissante et intéressante, à conseiller absolument !
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La double vie d'Irina

Un auteur que j'ai découvert et un livre à la construction vraiment étonnante et très intéressante puisque l'on a finalement deux histoires en une, voire deux romans différents. Ce livre nous parle des choix que l'on est amené à faire par rapport à sa vie, à son couple, à sa relation intime et il traite brillamment des possibilités que la vie offre à chacun d'entre nous d'évoluer et de sortir d'un chemin qui semble tout tracé.



Irina qui vit depuis 9 ans avec Lawrence se retrouve seule à fêter l'anniversaire d'un ami commun de leur couple que sa femme vient de quitter. Lors de cette soirée, elle va regarder cet ami d'un oeil neuf et être attirée par cet homme à l'opposé de son compagnon. Le roman nous décrit ensuite les deux possibilités qui peuvent découler d'une telle situation avec des chapitres qui intercalent les deux points de vue. Première possibilité, Irina reste avec Lawrence et se demande ce qu'aurait pu être sa vie si elle avait succombé à ses pulsions et avait décidé d'embrasser Ramsey ce fameux soir. Deuxième possibilité, Irina quitte son compagnon pour vivre pleinement sa toute nouvelle relation.



L'auteur nous décrit de façon particulièrement habile les deux côtés de cette même histoire et si j'ai eu du mal à rentrer dans le roman au départ (pour des raisons qui n'ont rien à voir avec le ou l'écriture), j'avoue que je me suis rapidement laissée prendre au jeu et après quelques pages j'étais vraiment curieuse de découvrir comment pouvaient évoluer les deux possibilités.



En réalité j'ai eu du mal au début car je me demandais comment Irina avait fait pour supporter Lawrence pendant 9 ans ! Il est horripilant, sans fantaisie, dirigiste, jusque dans ses relations intimes puisqu'en 9 ans, aucune variante... il refuse même de la regarder pendant l'amour et supporte à peine d'être embrassé. Il la manipule et se complait dans un semblant de vie de couple étriquée... Mais Irina m'énervait tout autant, victime consentante et aveugle de cette situation. D'ailleurs je n'ai pas vraiment réussi à comprendre si elle était amoureuse de l'idée d'être amoureuse ou si elle était réellement consciente de la pauvreté de leur relation. Ramsey quant à lui est tout le contraire de Lawrence, joueur de snooker célèbre au caractère entier, vulgaire, buveur invétéré... mais charmant et sexy en diable, avec des côtés très énervants et fatigants inhérents à ce genre de personnage. En fait tout le contraire de ce bonnet de nuit de Lawrence.



Le tour de force du roman c'est de réussir à décortiquer chaque possibilité sans prendre réellement parti pour l'une ou l'autre, chacun des chapitres traitant à part égale les situations vécues par les protagonistes. J'ai beaucoup aimé ce livre, non pas pour les personnages, mais pour la réflexion de l'auteur sur le couple et la description clinique qu'elle réussit à faire des deux vies qui s'offrent à Irina, chacune avec ses avantages et ses inconvénients... Lionel Shriver a beaucoup de talent pour nous proposer deux parties vraiment homogènes en qualité avec des analyses vraiment complètes et brillantes des deux relations. J'ai trouvé ce roman vraiment très intéressant, tant par son développement que par son écriture à travers des dialogues caustiques et des descriptions particulièrement fines et ciselées des différentes situations que rencontrent les personnages.

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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Kazuo Ishigwo propose cinq courtes nouvelles centrées autour de la musique et des sentiments. Sentiments, pour la plupart, distendus, voulus ou non.



La musique tient également un rôle essentiel puisqu’elle et le lien ténu entre les personnages, soit en les rapprochant, soit les éloignant les uns des autres.



L’approche de l’auteur concernant la conception des différentes nouvelles est assez particulière. En effet, il n’y a pas vraiment de début, ni de fin. On plonge directement en plein cœur d’un épisode de la vie des ladite personnes, prenant ainsi partie que l’on les a déjà fréquentés auparavant et que l’on connaît tout d’eux. C’est une approche assez déconcertante mais on finit par s’y faire.



On ne peut pas dire que les divers individus soient « flamboyants ». Ils semblent plutôt éteints, pale. Ce sont surtout des personnes comme tout le monde, avec leurs propres soucis, des musiciens en quête de gloire ou sur le retour, désirant percés – où à nouveau – afin de se (re)trouver sur le devant de la scène.



Parfois un peu confus et/ou hermétiques à appréhender, mais, la curiosité aidant, cela se laisse malgré tout lire et à découvrir.

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Le Petit copain

Si le début m’a bien plu, la suite m’a assez déçu et notamment la fin. Déjà, je l’ai lu en anglais, ce qui aurait pu être une bonne idée si seulement je n’avais pas de plus en plus de mal à lire dans la langue de Shakespeare, ça m’est tombé dessus comme ça.

Le bouquin est un sacré pavé avec d’énormes longueurs, le style de l’auteur trop riche en détails et les chapitres trop longs m’ont fait passer pas mal de pages. C’est un peu le problème du livre, le milieu des chapitres ne sert pas à grand-chose et j’ai donc vite pris l’habitude de ne plus les lire pour me soulager d’un poids. Côté thriller psychologique il fait l’affaire, on a bien un tueur qui s’en prend à un enfant en bas âge et une histoire de vengeance mais venant d’une gamine de douze ans, l’enquête n’est pas très crédible à mes yeux. A aucun moment j’ai eu de l’empathie pour ce qui est arrivé à Robin, ni pour la jeune Harriet, ni pour aucun des personnages, ils sont fades et manquent de profondeur. L’histoire aurait pu être intéressante si seulement elle n’avait pas été mené par une enfant qui à lu quelques bouquins avec des détectives célèbres.



Je ne lui trouve aucun point positif, et même si je l’avais lu en français, je pense que j’aurais fait la même chose, j’aurais passé les longueurs sans une once de remord.

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Nocturnes : Cinq nouvelles de musique au cr..

Le titre m’a attirée et me voilà avec ce livre entre les mains.



Cinq nouvelles au ton nostalgique, des personnages en quête de leur vérité à la psychologie fouillée, des émotions justes. Ces cinq nouvelles de Kazuo Ishiguro résonnent comme une musique nostalgique au charme désuet.



La plume de l’auteur excelle à planter le décor, faire jaillir les images et chaque lieu dégage une ambiance particulière. L’auteur met aussi un immense talent à explorer les sentiments des personnages ; ils sont tour à tour désenchantés, rêveurs, ambitieux ou résignés. Jamais le trait n’est forcé, les mots semblent couler de source.



La musique est omniprésente, obsédante, j’ai d’ailleurs éprouvé l’envie d’accompagner la lecture des nouvelles de l’écoute des œuvres, des titres évoqués et cela ajoute une dimension supplémentaire.



Je pensais n’avoir jamais abordé cet auteur et pourtant, une professeur d’anglais nous avait fait lire « The remains of the day », même ton nostalgique, mêmes descriptions fouillées, précises et des pans entiers du roman qui me reviennent en mémoire des années après la lecture.



C’est certain, j’aborderai d’autres œuvres de l’auteur.

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