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Citations de Annette Hess (33)


Parfois, le soir, avant d'appliquer sa crème pour le visage, Edith s'asseyait devant le miroir et tirait sur sa peau jusqu'à ce qu'elle paraisse sans rides, comme autrefois. Il lui arrivait de sauter le repas du soir plusieurs jours de suite pour rentrer à nouveau dans sa jupe en velours.
Mais alors ses rides sur les joues se voyaient davantage.
" À`partir d'un certain âge, une femme doit se décider: ressembler à une chèvre ou à une vache!"
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Assise au bord du lit, elle réfléchissait à ce qu'il lui avait raconté, ainsi, même ceux qui avaient été épargnés, même leurs enfants, et jusqu'aux enfants de leurs enfants, vivaient das la souffrance de ce lieu. Eva prit la main de David et la caressa. Il l'attira vers lui sur le lit étroit, et ils s firent la seule chose que l'on pouvait peut-être opposer à tout cela: ils s'aimèrent.
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_Tu sais, dit-elle à David en lui décapsulant une bouteille de bière, j'ai une petite chambre ici, à l'intérieur, dit-elle en désignant le haut de son ventre, juste sous le cœur. J'ai tout mis dedans, puis j'ai éteint la lumière et fermé la porte. Cette petite chambre, quand elle me fait mal, je prends une cuillerée de bicarbonate de soude. Je sais qu'elle est là. Mais, heureusement, j'ai oublié ce qu'il y a l'intérieur. Cinq Russes ? Dix ? Le cadavre de mon mari ? Combien d'enfants morts ? Aucune idée. La porte est fermée, la lumière éteinte.
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Ce qui ressortait de la plupart des articles, c'était qu'il fallait tirer un trait sur le passé. Les vingt et un accusés étaient de gentils grands- pères ou pères de famille, de braves citoyens travailleurs qui avaient traversé le processus de dénazification sans se faire particulièrement remarquer.
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Tu sais, dit-elle à David en lui décapsulant une bouteille de bière, j’ai une petite chambre ici, à l’intérieur, dit-elle en désignant le haut de son ventre, juste sous le cœur. J’ai mis tout dedans, puis j’ai éteint la lumière et fermé la porte. Cette petite chambre, quand elle me fait mal, je prends une cuillerée de bicarbonate de soude. Je sais qu’elle est là. Mais, heureusement, j’ai oublié ce qu’il y a à l’intérieur. Cinq russes ? Dix ? Le cadavre de mon mari ? Combien d’enfants morts ? Aucune idée. La porte est fermée, la lumière éteinte.
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… la visite du camp avait transformé en certitude ce qu'on ne pouvait jusqu'alors qu'imaginer. Auschwitz était bien réel.
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Ce qui ressortait de la plupart des articles, c’était qu’il fallait tirer un trait sur le passé. Les vingt et un accusés étaient de gentils grands-pères ou pères de famille, de braves citoyens travailleurs qui avaient traversé le processus de dénazification sans se faire particulièrement remarquer.
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Sissi avait une relation toute simple à Dieu, ils se laissaient mutuellement tranquilles.
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Un instant plus tard, installés autour de la table du séjour, ils contemplaient le volatile fumant. Les roses jaunes de Jürgen trônaient dans un vase en cristal, comme une offrande funéraire.
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-Laisse le passé où il est, Eva. Ça vaut mieux, crois-moi.
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La mère d’Eva les attendait sur le seuil. Elle affichait le sourire qu’elle réservait à ses meilleurs clients. Son sourire “sucré”, comme disait Stefan. Edith Bruhns avait mis son collier de grenat à deux rangs, ses pendants d’oreilles dorés sertis d’une perle de culture, ainsi que sa broche en or massif en forme de trèfle. Eva n’avait encore jamais vu sa mère porter tous ses bijoux en même temps. Elle pensa au conte du sapin de Noël qu’elle avait lu à Stefan. Le sapin était entreposé au grenier avant d’être brûlé dans la cour au printemps, et quelques décorations oubliées scintillaient sur ses branches sèches. Enfin, pour un troisième dimanche de l’avent, ça va, se dit Eva.
— Monsieur Schorrmann, quel temps nous avez-vous apporté ? Des roses en décembre ?! Mais où est-ce que vous les avez dénichées, monsieur Schorrmann ?
— Il s’appelle Schoormann, maman, avec deux o !
— Donnez-moi donc votre chapeau, monsieur Schooormann.

Dans le séjour, où l’on déjeunait le dimanche, Ludwig Bruhns s’avança vers Jürgen, broche et couteau à volaille dans les mains. Il tendit son poignet droit au jeune homme. Jürgen s’excusa. La neige.
— Ne vous inquiétez pas. Tout va bien. C’est une grosse oie. Seize livres. Il lui faut un certain temps.
Annegret se fraya un chemin jusqu’à l’ami de sa sœur. Son khôl était un peu trop noir, son rouge à lèvres un peu trop orange. Elle donna la main à Jürgen avec un sourire conspirateur.
— Félicitations. Avec elle, vous aurez du concret.
Jürgen se demanda si elle parlait de l’oie ou d’Eva.

Un instant plus tard, installés autour de la table du séjour, ils contemplaient le volatile fumant. Les roses jaunes de Jürgen trônaient dans un vase en cristal, comme une offrande funéraire.
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Vous voyez vos soupçons confirmés, monsieur Miller, n’est-ce pas ?! Vous qui dites toujours que chacun d’entre nous, dans ce pays, était impliqué. À part peut-être vos collègues du ministère public…

— Oui, c’est ce que je pense, l’interrompit David. Jamais ce “Reich” n’aurait pu fonctionner comme il l’a fait si la plupart des gens n’y avaient pas adhéré
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Comment un homme pouvait-il vivre avec la responsabilité d'avoir causé la mort de plusieurs milliers de personnes ?
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Sissi avait une relation toute simple à Dieu, ils se laissaient mutuellement tranquilles.
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Le procureur se rassit. Miller était trop fougueux, trop obstiné.La rumeur courait que son frère était mort dans ce camp. Si c’était vrai, ils avaient un problème. Ils devraient le remplacer, car il manquait d’impartialité. D’un autre côté, ils avaient besoin de jeunes gens engagés comme David Miller qui passaient leurs journées et leurs nuits à étudier des milliers de documents, à comparer les dates, les noms et les faits…
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(Eva) – On me propose un travail. Interprète au tribunal.
- Oh, on dirait que c’est important.
- C’est pour le procès contre certains officiers SS qui ont travaillé dans ce camp.
- Quel camp ?
- Auschwitz.
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_ Qu'est-ce qu'ils ont fait papa et maman?
_Rien, répondit Eva
Comment expliquer à son petit frère à quel point c'était vrai?
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Ils veulent qu''on les console
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Non. D’ailleurs, c’est impossible. Tu n’as au­­cune idée de ce que je sais, de ce que j’ai entendu. Des choses inconcevables qui se sont passées là-bas. Des crimes abominables que ces hommes ont commis !

— J’imagine.

Le visage de Jürgen était dur, soudain. Il lui lança un regard froid, puis se détourna. Voilà à quoi il ressemblera quand il sera vieux, se dit-elle. En cet instant, elle le méprisait.

— Non, justement, c’est inimaginable ! Tu n’es pas venu une seule fois assister à l’audience. Tu ne m’as pas demandé une seule fois ce qu’avaient vécu ces gens. Tu crois qu’ils ont envie qu’on leur rappelle leurs souffrances ? Pourtant, ils viennent ! Ils sont là, dans cette salle où il fait toujours trop chaud, dans la lumière trop vive des projecteurs. Avec ces salauds dans leur dos, assis jambes écartées dans leurs beaux costumes, qui rient et se détournent, et qui disent : “Tu mens ! C’est faux ! Pure calomnie !”, ou, pire encore – Eva se redressa, imitant le ton glacial de l’accusé principal : “Cela échappe à ma connaissance.” Et les témoins racontent comment ils ont été traités, comme des animaux, du bétail, de la vermine. Leurs souffrances, tu ne peux pas les imaginer, et moi non plus ! Les médecins se sont livrés à des expériences sur les détenus, des expériences médicales…
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C'était il y a vingt ans. Quand nous avons compris ce qui se passait, c'était trop tard. Nous ne sommes pas des héros, Eva, nous avions peur, nous avions des enfants en bas-âge. On ne se rebellait pas si facilement à l'époque, on ne peut pas comparer avec aujourd'hui.
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