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3.72/5 (sur 151 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Heinzendorf , le 08/04/1944
Biographie :

Christoph Hein est un dramaturge, romancier, essayiste et traducteur allemand.

Il a grandi à Bad Düben, une petite ville au nord de la Saxe, non loin de Leipzig. Son père pasteur n'étant pas considéré par les autorités de RDA comme un travailleur, il n'était pas permis à son fils de fréquenter le lycée. Le jeune Christoph Hein fréquenta donc, avant la construction du mur, un lycée de Berlin-Ouest. Après la construction de celui-ci en 1961, il est donc obligé d'arrêter ses études.

Il ne passera son baccalauréat qu'en 1964, à l'aide de cours du soir, et ne pourra étudier à l'université qu'à partir de 1967, tout en occupant divers emplois : monteur, libraire, garçon de café, journaliste, acteur et assistant à la mise en scène à la Volksbühne, le célèbre théâtre alternatif berlinois. Il y occupera par la suite la fonction de conseiller littéraire, avant d'y voir jouées ses propres pièces - il en a écrit une vingtaine à ce jour. Il se consacre exclusivement à l'écriture depuis 1979.

Le succès viendra en 1982 avec son roman "L'Ami étranger" ("Der fremde Freund"), publié tout d'abord en RDA puis, sous un autre titre ("Drachenblut"), en RFA. Il ne s'est pas démenti depuis.

"L'Ombre d'un père" ("Glückskind mit Vater", 2016) a obtenu le  prix du Meilleur livre étranger 2019.

Christoph Hein, qui est souvent intervenu en public, est l'un des intellectuels allemands les plus importants de son époque - et l'un des premiers à être originaire de RDA. De 1998 à 2000, il est le premier président du Pen Club allemand réunifié.

Christoph Hein a traduit vers l'allemand des œuvres de Racine et de Molière.

Il est le père de Jakob Hein (1971), auteur et médecin.
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Bibliographie de Christoph Hein   (16)Voir plus

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Video et interviews (3) Voir plusAjouter une vidéo

Christoph Hein : La fin de Horn
Olivier BARROT est à Evian et évoque le livre de Christophe HEIN "La fin de Horn". Il résume l'intrigue du livre et le style.

Citations et extraits (56) Voir plus Ajouter une citation
[En Allemagne de l'Est, 1961]
Nous apprenons le français et l'anglais, mais n'avons pas le droit de nous rendre dans ces pays. Et maintenant, depuis la construction du mur, c'est sans espoir. N'est-ce pas insensé d'apprendre des langues étrangères quand on est enfermé derrière un mur? C'est pareil que si on lisait un livre de cuisine sur une île déserte. C'est fou, tout simplement fou!
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J'étais lui. Je reste le fils de mon père pour l'éternité. Je suis son héritier. Son successeur. L'homme en uniforme. Qui a fait ériger un camp d'extermination à côté de ses usines chimiques, de ses halles de production de pneus de toutes sortes. Je suis celui qui fait face aux détenus. Qu'il les fait travailler jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'homme de la SS qui amène la mort. L'assassin condamné. Celui qu'ils ont pendu à la fin de la guerre.
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On n'en a pas fini avec le fascisme en Europe avant longtemps, Hitler a été vaincu, c'est vrai, les nazis allemands ont perdu leur guerre, certes, mais pas le fascisme, il a apporté à certains messieurs de trop belles réussites. Il vit et reviendra, et peut-être plus vite que nous pouvons l'imaginer dans nos pires cauchemars.
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" Chez nous , on dit qu'on ne dort plus dans le lit conjugal , quand l'autre est parti ."( p 342)
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Avec un père comme le mien on n'a pas beaucoup de possibilités. Même si je ne l'ai jamais vu, je suis son fils, le fils d'un criminel.
Tu n'es pas son fils Konz, il ne te connaît pas, ta mère ne veut rien avoir à voir avec lui, tu ne portes pas son nom. Tu n'es pas son fils, tu es sa dernière victime.
Oui, ça aussi, dis-je, sa dernière victime, mais aussi pour toute la vie son fils.
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Pour lui le Führer était un Dieu, un Dieu sévère, un Dieu impitoyable, qui inflige des épreuves, des épreuves difficiles, mais qui veille toujours sur les siens comme un père fidèle et les sauve au dernier moment.
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Ne vous fiez pas aux souvenirs des hommes âgés. Avec nos souvenirs nous essayons de corriger les échecs de notre vie, c'est pour cette seule raison que nous nous souvenons. C'est grâce aux souvenirs que nous nous apaisons vers la fin de notre vie.
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Ce n'est que maintenant, des années après mon départ de la maison paternelle que je commençais à haïr mon père. J'avais constamment été dépendante de lui, il avait réussi à m'angoisser, je craignais sans cesse de ne pas être à la mesure de ses espérances, de ne pas réussir. Je me mis à le haïr car je compris qu'il m'avait volé mon enfance. Pour lui, nous étions, ma soeur, mon frère et moi, de jeunes chiots qu'il fallait dresser pour leur apprendre à se comporter convenablement. P 259
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[...] ... En mai 1943, on vint chercher la fille [des Gohl]. [Ils] avaient longtemps réussi à soustraire leur fille à l'Etat, qui plaçait les malades dans des foyers spécialisés, de façon, comme on disait officiellement, à ne pas compromettre la bonne santé du peuple. Plusieurs années durant, les Gohl avaient réussi à cacher leur fille dans leur maison jusqu'à ce qu'à la suite d'une dénonciation écrite, la municipalité ne puisse plus faire autrement que signaler l'existence de cette petite malade au Gauleiter. On était venu la chercher en mai, et on leur rapporta en septembre l'avis de décès et l'urne avec ses cendres. D'après le certificat de décès, elle était morte d'une pneumonie. M. Gohl fit déposer l'urne dans le cimetière de la forêt et dresser une petite pierre blanche, sans nom ni date. Sur la pierre, une simple croix dorée.

Depuis qu'on leur avait pris leur fille de force, les Gohl ne quittaient plus guère leur maison. On le voyait parfois, lui, aller faire les courses : à l'époque, il achetait encore tout chez Grosser, en haut, près de l'ancienne foire aux bestiaux. Il lui arrivait aussi de se rendre aux thermes, avec un gros paquet sous le bras, et d'exposer ses peintures dans le foyer puis, assis à côté, d'attendre patiemment les acheteurs. Parfois des gens de la ville lui adressaient la parole pour le consoler, mais jamais il ne leur répondait. Il se contentait de les regarder sans rien dire, les yeux remplis de larmes.

A la fin de l'année, quelques mois après l'inhumation des cendres, une effroyable rumeur se répandit pour la première fois dans Guldenberg. Pendant quelques jours, toute la ville en parla discrètement, presque sans le dire. Et tout aussi soudainement qu'elle était venue, la rumeur disparut. Personne n'était peut-être vraiment au courant, mais peut-être aussi que cette rumeur était tellement horrible que l'on préféra ne pas lui prêter attention. Je crois que dans notre ville l'on n'y pensait même plus.

Mais au printemps suivant, il se confirma que la terrible rumeur était vraie. Des promeneurs avaient vu la fille de Gohl, qui entretemps était devenue une grande jeune fille, jouer dans le jardin. Manifestement, l'année précédente, c'était la mère que l'on avait emmenée au lieu de la fille. Mme Gohl avait dû réussir à tromper les autorités et, sous le nom de sa fille, à se faire emmener dans l'un de ces établissements où l'Etat internait les gens qu'il avait condamnés à mort pour cause d'"existence inutile."

Marlene, la fille de Gohl, vivait. Dans l'urne déposée dans la forêt, il y avait les cendres de Gudrun Gohl, la mère de la jeune simple d'esprit. ... [...]
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[...] ... - "Docteur, je n'arrive pas à dormir. Quel est le rapport avec mes parents ? Vous me prenez pour un fou ?

- Sur le plan médical, je ne peux pas l'exclure a priori, monsieur le maire.

- Ne m'énervez pas. Je peux être désagréable.

- Je ne cherche pas à vous énerver, monsieur le maire. Vous venez à ma consultation sans rendez-vous. Je mène mon examen comme bon me semble.

- D'accord, mais alors pourquoi avez-vous besoin de savoir quelles maladies ont eues mes parents et toute ma famille ? Docteur, puis-je vous poser une question ?

- Je vous en prie.

- Que faisait votre père ? Ce n'était sûrement pas un ouvrier.

- Il était patron. Je crois que vous diriez que c'était un capitaliste.

- C'est à peu de choses près ce que je pensais. C'est votre maladie héréditaire, docteur. Mais nous ne sommes pas rancuniers. On ne peut pas choisir ses parents.

- Exactement.

- C'était donc un capitaliste. Il avait une usine ?

- Est-ce que les établissements thermaux Böger vous disent quelque chose ?

- Non.

- Ce Böger, c'était mon père. C'est lui qui a fait construire notre station thermale.

- Un capitaliste philanthrope, n'est-ce pas ?

- Je ne dirais pas cela, monsieur le maire. Ce n'était pas un philanthrope. Pour lui, c'était une bonne affaire. Une très bonne affaire.

- Jusqu'à ce qu'on le dépossède.

- Il n'a pas connu cet épisode. Il est mort deux ans avant la défaite.

- De quelle défaite parlez-vous ? Vous voulez dire la libération ?

- Vous avez raison, monsieur le maire. Après tout, une défaite, c'est toujours un peu une libération." ... [...]
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