Tout au fond de l'eau trouble, sous les voiliers, paquebots et chalutiers, les débris s'entassent. Anguilles, mérous ou maquereaux évitent les ancres des bateaux et les nasses des pêcheurs.
Tout est vert, tout est vie, dans la forêt du paresseux. Les oiseaux piaillent, les félins se lovent à l’ombre des palmes, les fourmiliers aspirent des insectes comme avec une paille… et le paresseux – le vois-tu ? – se balance tendrement dans les feuilles. Soudain, un bruit métallique résonne de l’extrémité de la forêt. Le cri d’un toucan fend le ciel. Mais le paresseux – le vois-tu ? – continue sa sieste...
Hommes, mammifères ventre à terre, serpents rampants s'enfuient. Les engins, dans un bruit d'enfer, continuent leur massacre. Le paresseux, lui, toujours endormi, se retourne en bâillant.