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Citations de Anthony Bussonnais (35)


Cédric, il lui a dit qu’on était pas racistes, que c’est juste qu’on ne veut pas de bougnoules chez nous.
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Son doberman, en revanche, couché dans l’herbe fraîchement tondue, a remarqué le visiteur. Le chien lève la tête, fixe David deux secondes avant de se ruer sur lui. Élancé, musclé, d’un noir luisant contrastant avec les touches de feu : il est magnifique. David s’accroupit pour qu’il se jette dans ses bras, et manque de peu de se faire renverser. Ils s’adorent. Le jeune homme a contribué à son éducation, à son dressage.
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Tous les deux très impulsifs. Des sanguins. Pas réfléchis pour deux sous. Ils imposent le respect, mais n’en sont pas coutumiers. Leur vision du monde est très étriquée, ils n’acceptent pas qu’on remette en cause leurs opinions. Quiconque est trop virulent à leur égard risque de se faire cogner dessus. La baston est leur argument favori, et ça depuis tout petits. Leur père est leur modèle. Les garçons ont grandi en l’écoutant narrer ses frasques de jeunesse. Les cassages de dents, de nez, les mises à l’amende… Ils en sont devenus des copies parfaites. Allant jusqu’à adhérer à son idéologie de race blanche supérieure, patriotes jusqu’au bout des ongles, nationalistes à l’extrême.
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Dans la chambre, la lumière du jour, malgré les volets et les petits rideaux, éclaire déjà la pièce. Ce matin, Arthur est réveillé avant que ne sonne son radioréveil dont les chiffres rouges indiquent 6 h 45. Il tend le bras et pousse le bouton sur off, se tourne vers sa femme qui dort encore, pose délicatement sa main sur son épaule nue, et lui chuchote à l’oreille :
— Betty, il la secoue très légèrement, Betty…
Elle ouvre lentement les yeux. Il l’embrasse sur le front et susurre :
— Debout.
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…celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.
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Le bruit de la chair qui se déchire pour laisser ressortir le projectile lui procure un léger frisson, qui lui est toujours agréable. Le corps s’agite encore de quelques spasmes musculaires, mais son destin est scellé. La pauvre bête, un jeune chevreuil, a fait les frais de cette chasse qui, peu à peu, prend des allures de chasse au fantôme.
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Marie est vêtue de son survêtement fétiche, vert pétant, qui est presque aussi vieux que son fils. Elle le porte harmonieusement aujourd’hui avec des bottes rouges. Jésus arbore une veste trois-quarts en skaï noir par-dessus son jean très délavé, taché de marron à plusieurs endroits, qui tombe sur ses chaussettes noires portées avec des claquettes jaunes. Un mélange entre les Bodin’s et Achille Zavatta.
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…je comprends à quel point cela doit être stressant de ne pas savoir où est votre petit ami ni ce qui peut lui être arrivé. Mais, compte tenu des éléments que j’ai à ce moment précis, je ne peux pas engager de procédure judiciaire. Toute personne majeure est libre d’aller et venir comme elle veut. Et même de disparaître si elle le souhaite.
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Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu.
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Une fois, le bichon d’un des habitants du hameau où vit Alfred était parvenu, par on ne sait quel moyen, à se faufiler chez lui et à fouler le gazon qui entourait sa maison. Alfred avait retrouvé le petit chien blanc maculé de sang, la tête pratiquement arraché du corps, le cou en bouillie. Obama lui avait réglé son compte.
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Le fait est que, par ici, dans la France profonde, le racisme est ordinaire. Mehdi l’a maintes et maintes fois constaté. On dit « bougnoule » comme on dit « négro ». Sans gêne. En riant, même. Mais les gens vous diront qu’ils ne sont pas racistes. Non, c’est juste qu' »il y a trop d’immigrés », « trop d’Arabes ». Qu' »ils n’ont pas à nous imposer leur religion », « leur religion de terroristes ». « Mais je ne dis pas ça pour toi », le rassurent ceux osent sortir ces clichés devant lui. Mehdi ne compte plus les fois où on lui a avoué : » Je n’aime pas les Arabes, mais toi je t’aime bien ». Cette phrase résume à elle seule la stupidité de leur raisonnement. Si tant est qu’ils raisonnent. Car en réalité ils ne connaissent pas d’Arabes (ou alors un ou deux, mais qui ne sont pas représentatifs, à leur avis), n’ont aucune idée ni de ce qu’est l’Islam ni du contenu du Coran.
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On dit «bougnoule» comme on dit «négro». San gêne. En riant, même. Masi les gens vous diront qu’ils ne sont pas racistes. Non, c’est juste qu’ «il y a trop d’immigrés», «trop d’Arabe». Qu’«ils n’ont pas à nous imposer leur religion», «leur religion de terroristes».
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L’attente prend fin. L’impatience, l’excitation et la nervosité engendrées par ces dernières vingt-quatre heures vont enfin pouvoir être exorcisées.
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François, la matraque toujours en position, s’avance un peu, glisse la main à l’intérieur du véhicule, et ouvre la deuxième porte. L’arrière de l’utilitaire est béant. La lumière des lampes des onze comparses du soir s’infiltre à l’intérieur, triomphant de la pénombre qui y régnait. François s’est légèrement décalé pour que tous puissent voir. Le groupe se rapproche un peu, leur curiosité attisée.
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Un bruit de fers qui s’entrechoquent émane de l’antre de la Kangoo.
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François, fin prêt, fait tourner son trousseau dans sa main gauche, jusqu’à saisir la clé qu’il lui faut pour ouvrir l’arrière de sa voiture. Il se tient à présent devant les portes. Après avoir réglé l’inclinaison de sa frontale, de sa main droite il sort sa matraque télescopique de son étui et, d’un vif coup de poignet, la déplie. François approche la clé de la serrure. Avec son avant-bras, il essuie son nez qui goutte. Il enfonce la clé, lève sa matraque en l’air, prêt à l’abattre si cela s’avère nécessaire. Il n’a pas peur, mais il préfère se méfier. Il tourne la clé : ça remue à l’intérieur. François pose la main sur la poignée de la porte, appuie, et ouvre rapidement tout en faisant un pas en arrière pour prévenir un éventuel bondissement. Rien de tel ne se produit.
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Pas de distinction, ils ont tous la même, noire comme la nuit, ne laissant apparaître que leurs yeux et leur bouche. Ils placent alors leur lampe frontale par-dessus.
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Sylvie filme l’arc de cercle formé par le groupe d’individus, tout en s’arrêtant quelques secondes sur chaque personne. Allant jusqu’à zoomer pour capter l’expression de leur visage. La caméra tourne depuis qu’elle est descendue de voiture. À présent, il est temps pour chacun de revêtir sa cagoule. Heureusement, ça, Hélène ne l’a pas oublié.
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Personne ne voulait rater ça. Ils sont conscients qu’ils vont vivre une soirée mémorable.
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Baptiste reproche à Hélène, sa femme, d’avoir oublié leurs torches. Celle-ci dédramatise en suggérant d’utiliser leurs smartphones. Son mari concède que ça fera l’affaire. Tous les autres, à l’exception de Marie qui tient un phare à main, ont des frontales. Aussi, quand François se dirige vers l’arrière de son utilitaire, le reste du groupe forme spontanément un arc de cercle autour de lui, et les lumières convergent vers les portes de la Kangoo blanche. Tous sont impatients. Impatients que François ouvre ces portes. Ils ont attendu ce moment toute la journée. Vingt-quatre heures, même.
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