Citations de Antoine de Saint-Exupéry (3271)
"Il faut exiger de chacun ce que chacun peut donner."
La nostalgie c'est le désir d'on ne sait quoi...
Je ne comprends plus ces populations des trains de banlieues, ces hommes qui se croient des hommes, et qui cependant sont réduits, par une pression qu'ils ne sentent pas, comme les fourmis, à l'usage qui en est fait. De quoi remplissent-ils, quand ils sont libres, leurs absurdes petits dimanches ?
La terre nous en apprend plus long sur nous que tous les livres. Parce qu'elle nous résiste. L'homme se découvre quand il se mesure avec l'obstacle
Le chagrin est lié aux frémissements de la vie. Et moi, je n'ai plus de chagrin...
Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d'un même navire.
Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants
les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications
S'il s'agit d'une brindille de radis ou de rosier, on peut la laisser pousser comme elle veut. Mais s'il s'agit d'une mauvaise plante, il faut arracher la plante aussitôt, dès qu'on a su la reconnaître.
Nous n'héritons pas la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
La seconde planète était habitée par un vaniteux : «Ah! Ah! Voilà la visite d'un admirateur!» s'écria de loin le vaniteux dès qu'il aperçut le petit prince. Car, pour les vaniteux, les autres hommes sont des admirateurs.
(...)
Les vaniteux n'entendent jamais que les louanges.
Nous ne marchons pas sur la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants.
Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
Ainsi m'apparut-il de plus en plus qu'i ne fallait point écouter les hommes pour les comprendre. Car là, sous mes yeux, dans la ville, ils ont peu la conscience de la ville. Ils se croient architectes, maçons, gendarmes, prêtres, tisseurs de lin, ils se croient pour leurs intérêts ou leur bonheur et ils ne sentent pas leur amour, de même que ne sent point son amour celui qui vaque dans la maison tout absorbé par les difficultés du jour. Le jour est aux scènes de ménage. Mais la nuit, celui-là qui s'est disputé retrouve l'amour, car l'amour est plus grand que ce vent de paroles. Et l'homme s'accoude à la fenêtre sous les étoiles, de nouveau responsable de ceux qui dorment, du pain à venir, du sommeil de l'épouse qui est là à côté, tellement fragile et délicate et passagère. L'amour, on ne le pense pas. Il est.
En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous enfermons solitaires, avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille de vivre.
( page 35)
Les grandes personnes aiment les chiffres. Quand vous leur parlez d'un nouvel ami, elles ne VOus questionnent jamais sur l'essentiel. Elles ne vous disent jamais :
-"Quel est le son de sa voix ? Quels sont les jeux qu'il préfère ? Est-ce qu'il collectionne les papillons ?"
Elles vous demandent :
-"Quel âge a- t-il ? Combien a-t-il de frères ? Combien pèse-t-il ? Combien gagne son père ?"
Alors seulement elles croient le connaître. Si vous dites aux grandes personnes: "J'ai vu une belle maison en briques roses, avec des géraniums aux fenêtres et des colombes sur le toit..." elles ne parviennent pas à s'imaginer cette maison. Il faut leur dire : "J'ai vu une maison de cent mille francs." Alors elles s'écrient: "Comme c'est joli !"
[P.9)
Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde
On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis.
Toutes les grandes personnes ont d'abord été des enfants. Mais peu d'entre elles s'en souviennent.
- Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser"?.../...
-Mais si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde.../...
-Mais comme il n'existe points de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi!
.../...Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé.