Citations de Antoine de Saint-Exupéry (3240)
Je suis choqué par une évidence que nul n'avoue: la vie de l'Esprit est intermittente. La vie de l'Intelligence, elle seule, est permanente, ou à peu près.
Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
Vieux bureaucrate, mon camarade ici présent, nul jamais ne t’a fait t’évader et tu n’en es point responsable. Tu as construit ta paix à force d’aveugler de ciment, comme le font les termites, toutes les échappées vers la lumière. Tu t’es roulé en boule dans ta sécurité bourgeoise, tes routines, les rites étouffants de ta vie provinciale, tu as élevé cet humble rempart contre les vents et les marées et les étoiles. Tu ne veux point t’inquiéter des grands problèmes, tu as eu bien assez de mal à oublier ta condition d’homme. Tu n’es point l’habitant d’une planète errante, tu ne te poses point de questions sans réponse : tu es un petit bourgeois de Toulouse. Nul ne te saisi par les épaules quand il était temps encore. Maintenant, la glaise dont tu es formé a séché, et s’est durcie, et nul en toi ne saurait désormais réveiller le musicien endormi ou le poète, ou l’astronome qui peut-être t’habitait d’abord.
Je ne me plains plus des rafales de pluie. La magie du métier m’ouvre un monde où j’affronterai avant deux heures, les dragons noirs et les crêtes couronnées d’une chevelure d’éclairs bleus, où la nuit venue, délivré, je lirai mon chemin à travers les astres
Je me croyais riche d'une fleur unique, et je ne possède qu'une rose ordinaire ça ne fait pas de moi un bien grand prince...
Il y a une fleur… je crois qu’elle m’a apprivoisé…
Il ne saura sans doute jamais combien cetteveille nous unit.
Il y a dans toute foule, pensait Rivière, des hommes que l'on ne distingue pas, et qui sont de prodigieux messagers. Et sans le savoir eux-mêmes.
C'est un folie de détester toutes les roses parce qu'une épine vous a piqué, ou d'abandonner tous les rêves parce qu'un seul ne s'est pas réalisé.
Une fois de plus, j’ai côtoyé une vérité que je n’ai pas comprise. Je me suis cru perdu, j’ai cru toucher le fond du désespoir et, une fois le renoncement accepté, j’ai connu la paix. Il semble à ces heures-là que l’on se découvre soi-même et que l’on devienne son propre ami.
Il me semble désormais entrevoir mieux ce qu'est une civilisation. Une civilisation est un héritage de croyances, de coutumes et de connaissances, lentement acquises au cours des siècles, difficiles parfois à justifier par la logique, mais qui se justifient d'elles-mêmes, comme des chemins, s'ils conduisent quelque part, puisqu'elles ouvrent à l'homme son étendue intérieure.
- Je ne te crois pas ! Les fleur sont faibles. Elles sont naïves. Elles se rassurent comme elles peuvent. Elles se croient terribles avec leurs épines...
L'attente. Les pas légers. Puis les heures qui coulent fraîches comme un ruisseau entre les herbes et les cailloux blancs. Les sourires, les mots sans importance qui ont tellement d'importance. On écoute la musique du coeur :
c'est joli pour qui sait entendre…
- Tu regarderas, la nuit, les étoiles. C'est trop petit chez moi pour que je te montre où se trouve la mienne. C'est mieux comme ça. Mon étoile, ça sera pour toi une des étoiles. Alors, toutes les étoiles, tu aimeras les regarder... Elles seront toutes tes amies. Et puis je vais te faire un cadeau... Il rit encore.
- Ah! Petit bonhomme, petit bonhomme j'aime entendre ce rire!
- Justement ce sera mon cadeau... Ce sera comme pour l'eau...
- Que veux-tu dire?
- Les gens ont des étoiles qui ne sont pas les mêmes. Pour les uns, qui voyagent, les étoiles sont des guides. Pour d'autres elles ne sont rien que de petites lumières. Pour d'autres, qui sont savants, elles sont des problèmes. Pour mon businessman elles étaient de l'or. Mais toutes ces étoiles-là se taisent. Toi, tu auras des étoiles comme personne n'en a...
- Que veux-tu dire?
- Quand tu regarderas le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles. Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire!
Celui qui meurt pour les progrès des connaissances ou de la guérison des
maladies celui-là sert la vie , en même temps qu' il meurt .
Dans un monde devenu désert, nous avions soif de retrouver des camarades : le goût du pain rompu entre camarades nous a fait accepter les valeurs de la guerre. Mais nous n'avons pas besoin de la guerre pour trouver la chaleur des épaules voisines dans une course vers le même but. La guerre nous trompe. La haine n'ajoute rien à l'exaltation de la course.
Pourquoi nous haïr?Nous sommes solidaires, emportés par la même planète, équipage d'un même navire. Et s'il est bon que des civilisations s'opposent pour favoriser des synthèses nouvelles, il est monstrueux qu'elles s'entre-dévorent.
Puisqu'il suffit, pour nos délivrer, de nos aider à prendre conscience d'un but qui nous relie les uns aux autres, autant le chercher là où il nous unit tous.
Quand on veut un mouton, c'est la preuve qu'on existe.
Les baobabs, avant de grandir, ça commence par être petit.
Mais moi, malheureusement, je ne sais pas voir les moutons à travers les caisses.