AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.19/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

Anton Beraber, né en 1987, est un écrivain français.
Il vit au Caire.



Ajouter des informations
Bibliographie de Anton Beraber   (5)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Prix littéraires de L'Incorrect, édition 2018


Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Le lendemain des forts orages le grand-père venait le secouer dans son lit quelques minutes avant l'aube. C'était beau, qu'il disait, avant que le soleil n'efface tout. Ce que le grand-père entendait par beau passait aux yeux de Retour pour une de ces énigmes dont les morts remplissent les maisons qu'ils nous laissent et, quand bien même le frisson s'en fût communiqué à nous, qu'on refuse de résoudre par attachement au mystère de mourir. C'était beau, qu'il disait, et Retour malgré la fatigue écoutait respirer les pierres, le grésillement de la faïence chaude dans la cuisine, le tapage des sabots de caoutchouc sur le gratte-merde, à l'entrée, pour faire tomber les paquets d'argile sèche. Il y avait le beau des tableaux et des livres, le beau des assiettes peintes sur le mur, d'On ira Où tu voudras Quand tu voudras et des cartes postales mais il ne serait venu à l'idée de personne de tirer quelqu'un du lit à cette heure pour lui montrer une assiette peinte; toute la gloire des Arts et des Lettres, épuisée par le franchissement de la petite couronne, leur mourait sur les murs en reproduction de reproduction. On sortait sans plus parler.
Commenter  J’apprécie          160
Il m'a demandé mon nom et je ne sais plus quel nom j'ai donné. Il m'a demandé pourquoi je n'avais pas de chaussures et je lui ai expliqué que les morts, sur la plage, taillaient tous trop grand. Après il m'a plus regardé, et pourtant j'en suis là, des années plus tard, à parler de lui avec vous dans la voiture; si vous freinez trop fort, ma mémoire éclatera partout sur le pare-brise et on ne verra que lui.
Commenter  J’apprécie          80
On imagine bien, pourtant, que ce n’était pas prévu comme ça, à l’origine ; que ces océans infinis, ces montagnes, ces forêts du tout début appelaient, je ne sais pas, des hommes à leur mesure ; qu’ils les susciteraient même, comme l’huître fait sa perle, assez naturellement. Il n’en fut rien. Au lieu de ça — mais regardez-les ! ces amoureux de l’humble, ces frayeurs dans les caves, quasi aveugles, mais prêts à lever la main devant leurs yeux au cas où une lueur trop forte apparaîtrait. Ils ont des philosophies de la mesure, des monceaux de proverbes sur la prudence, et ils atténuent leur grande peur d’avoir mal compris en se les répétant les uns aux autres, comme des enfants.
Commenter  J’apprécie          50
On imagine qu’à la guerre il faudrait gueuler moins mais non, tout nous agace, et on voudrait tout corriger. Le commandement faisait ses recommandations et le voisin tirait des lignes très soigneuses sur des cahiers neufs grands carreaux au porte-mine — un sourire ahuri, vraiment. Ça a énervé le frère de Cola Javier et il s’est levé pour tout rempaqueter. On l’a tué là. Le type de la radio a dit, dame ! que ce n’était pas de sa faute si, que les gens n’avaient qu’à pas, qu’il n’avait fait que suivre les, et il tremblait tellement que le pantalon lui tombait.
Commenter  J’apprécie          50
J’ai vu ce que c’était, avant la guerre, même. Les gens parlaient bas à la terrasse des cafés : toutes les langues oui, mais la nôtre, celle-là, ils la parlaient bas. Comme si on allait s’en souvenir, la tasse, la cuiller, le fou noir de l’échiquier, comme si tout notait dans le secret de sa matière : lui, c’en est un. On rentrait chez soi avant l’heure, et très vite. On commandait des armes aux consulats étrangers, en graissant la patte des sentinelles. On n’en obtenait jamais.
Commenter  J’apprécie          40
Faut la tête claire sinon contre elles on pourra rien. Parfois je regrette, j'aurais dû pas les regarder. C'est comme regarder le soleil. Dans la tête elles te font les grandes tâches qu'après tu vois partout sur les murs. Il y en a qui savent pas et qui repeignent le mur.
p56
Commenter  J’apprécie          40
Il est des règnes trop évidemment issus des ténèbres d’avant la Révélation pour ne pas compromettre le salut des braves gens. Quand la peur l’eut gagné lui aussi de ces agapes défendues, bien forcé malgré tout de trouver quelque chose, le militaire organisa des sortes de spectacles où, pour cinq guinées l’agonie, il jetait les petits chats estropiés de Qasr El Eini en pâture à son troupeau de crustacés. " Cela aussi la Loi lui interdit, conclut Mohsen. Mais ce garçon-là aimait une femme du centre-ville, où l’on ne vous présente pas pour moins de quarante mille. "
Commenter  J’apprécie          30
Je n’ouvre pas les Livres, je ne visite pas les Hauts Lieux. Je ne respecte, à titre personnel, aucune de leurs fantastiques sommations. Toutes les fois que je trouvai sur ma route des hommes respectables, pétris de saines valeurs et de l’orgueilleuse désinvolture des Tu ne point, il m’en coûta moins de les fuir que de répondre à leur salut : il y a dans la sainteté une insolence pénible de joueurs du coude, signe d’une envie trop forte de marcher devant vous ; or, expliquai-je au chauffeur, je ne sais d’hommes beaux que ceux qui boitent.
Commenter  J’apprécie          30
Il boit directement au tuyau cette eau morte à lui déchausser les dents. Boire cela, se dit-il, ce n’est pas vraiment boire, pas plus que frapper un mort n’est tuer. Saura-t-il ? Le désir soudain me prend d’être cet homme, de sa manière de tomber et sans orgueil aucun de son autorité d’une seconde sur l’espace. Et la terre derrière lui qu’il a distraitement mouillée blanchit plus encore que le reste : le désert y croît plus vite parce que la provocation.
Commenter  J’apprécie          30
Nous sommes au mitan du saint mois de justice. À peine si la rumeur nous revient, au carrefour, de la cavalcade hallucinée des pardonnés et des impardonnables que la fermeture avancée des bureaux libère trop tôt et qui vont, désemparés par la lumière, s’enfoncer les genoux dans les pare-chocs sans tomber complètement, sans même mal mais des stridences affreuses dans l’oreille, la joue creuse, et rongés par le désir très vite de tout.
Commenter  J’apprécie          30

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Anton Beraber (45)Voir plus

Quiz Voir plus

Les prénoms des personnages de Harry Potter (+ noms dans la version originale)

Quel est le prénom de Hagrid ?

Hagrid est son prénom
Rubeus
Filius
Severus

17 questions
6060 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}