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EAN : 9782956166030
128 pages
L'Atteinte (05/04/2022)
3.89/5   9 notes
Résumé :
« Celles », ce sont toutes ces femmes qui ont croisé le chemin tortueux d’Hébert. Au hasard d’un emménagement contraint, le narrateur rencontre ce personnage un peu rance dans une ville qu’on croirait oubliée. Il lui confiera alors ses frasques, terriblement humaines, dont la morale s’écarte au profit d’une loi qui n’aurait été écrite que pour lui. Porté par une langue sans pareil, ce texte donne ses lettres de noblesse à un homme qui en manque certainement, mais il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce roman est léger comme une plume. 118 pages. Il ne se passe presque rien, le banal de l'existence se fait ressentir.
Mais un univers surgit, une poétique de l'existence se dessine. Non par les mots, mais par des émotions qui s'avouent à peine, pour des vies qui se révèlent un peu, dans un anonymat qu'elles refusent de briser.
Si le récit s'organise autour du pire des emmerdeurs pour qui serait amené à vivre sur le pallier du dessus, sous la plume d'Anton Beraber il est un personnage digne de littérature : un vieil homme enfermé dans ses obsessions, plein de roublardises, incarnant une manière de vivre débarrassée de toute culpabilité avec des mots qui n'admettent pas de répliques.
Un homme plein de mystifications mais au contact duquel on aspire à devenir soi-même...

Celles d'Hébert repose sur un dispositif romanesque simple, presque squelettique pour une adepte de la dense pagination. Mais j'ai éprouvé un plaisir de lecture qui demeure bien difficile à expliquer. Surtout en présence de personnages qui ne prétendent pas à l'affection du lecteur et d'une écriture qui s'affranchit parfois des conventions syntaxiques. Il faut s'y habituer.
C'est plus une question de sensation que de contenu, même si Anton Beraber fait preuve d'un véritable talent de styliste. Peut-être une curiosité pour l'énigme qui entoure autant le vieil homme au centre du récit que le narrateur, leur compagnonnage donne au récit une couleur improbable.
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L'action se déroule quelque part en France dans une ville seulement désignée par la lettre E. L'intrigue se joue à l'intérieur et aux abords d'un immeuble situé rue du 19-Mars. Deux quidams ; l'un s'appelle Hébert, il occupe vraisemblablement le rez-de-chaussée, l'autre, le narrateur, un illustre inconnu (puisqu'on ne connaîtra jamais son identité) loge au-dessus.

On ne choisit pas sa famille prétend le dicton populaire et, selon toute probabilité, ses voisins encore moins. Ce sont donc les hasards de la vie qui ont mené le narrateur en question à côtoyer ce Hébert, qui donne son nom au livre. Un drôle de zigue celui-là… Hébert en effet « parle bizarre ». Et il faut réussir à le suivre… Dès les premières lignes filtrent quelques informations sur l'apparence physique de celui-ci. Ainsi Hébert qui n'en est plus à sa prime jeunesse traîne un passé familial assez flou ; il est devenu borgne dans des circonstances plutôt glauques et a de surcroît une oreille contrefaite… Bref, on n'en croise pas souvent des phénomènes de ce genre.
Par la force des matériaux peu isolants et d'une curiosité instinctive qui en pousse certains à se mêler irrépressiblement des oignons des autres, la cohabitation se mue en promiscuité entre ces deux-là. Un huis clos qui tutoie vite la claustrophobie et on se demande bien où tout ça va nous mener tandis qu'au fil du temps se noue une amitié improbable entre deux êtres. le narrateur en viendra même à regretter qu'Hébert n'ait pas davantage marqué les esprits… mais je n'en dirai pas plus.

On est d'emblée désarçonné face à la logorrhée hallucinée de Hébert dont la psychose se décline en mille obsessions. Avec une prose à la fois hermétique et baroque pour emballer le tout. Alors ça prend ou ça lâche, ça passe ou ça lasse. Dans mon cas, j'ai voulu coûte que coûte en savoir plus parce qu'au milieu de ces deux individus, il y a « celles » d'Hébert. Soit, mais qui sont-elles ? Question lancinante qu'on se pose peut-être pas pendant un bail mais au moins tout au long d'une bonne partie de la lecture. Des femmes donc dont on entend parler et qu'on ne voit jamais. Et on se demandera aussi ce qu'elles ont bien pu faire pour mériter de se retrouver dans cette histoire.

À l'issue de ce récit, je peux dire que le style avec son écriture très travaillée, ciselée même, rend l'expérience de lecture inédite.
On peut aussi dire qu'on ne regardera plus son voisin du dessus, du dessous, de palier, de table… et que sais-je encore de la même façon. Je remarque aussi que cette dernière considération sonne comme une banalité. Mensongère qui plus est parce qu'en effet je ne connais personne qui ait déjà regardé son voisin de la même façon.

Ayant reçu ce livre par Service Presse, je dois aussi saluer l'humour de l'éditeur qui utilise un timbre spécial à l'attention des destinataires d'exemplaires gratuits. À la fin de l'ouvrage, j'ai donc pu lire sur le mien en gros caractères et à l'encre rouge : « Service de presse. Ne peut être vendu que par un bon gros connard de soi-disant journaliste pourri bon pour la poubelle. » Message reçu.
Merci aux éditions L'atteinte et à Babelio pour cette découverte.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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« Celle d'Hébert » raconte les aventures d'Hébert l'ancien voisin du narrateur, avec les femmes ainsi que ses conquêtes. Tout au long du roman nous allons voir par les yeux et écouter par les oreilles du narrateur, la vie dans sa nouvelle ville, presque fantôme, les épisodes de la cohabitation entre Hébert et notre personnage, et aussi nous allons observer l'évolution de de celui-ci à travers l'avancée du roman. Nous verrons donc les différents des voisins, mais aussi leurs bons moment aussi rares soient il et enfin comment le personnage de Hébert va devenir de moins en moins glorieux au cours du roman jusqu'à sa fin.
Ce livre retranscrit des dialogues dans une langue mélangée avec un patois, du français rurale, et un lexique élevé cette manière d'écrire rend la lecture de l'ouvrage complexe et difficile à suivre. Ensuite, l'alternance brusque et sèche entre les épisodes de la vie du narrateur et ceux d'Hébert peut complètement dérouter le lecteur de la signification originale des textes, en effet, l'auteur passe d'un passage de la vie du personnage principale à une citation des paroles d'Hébert qui raconte à nouveaux ses aventures avec les dames.
L'ouvrage ne développe malheureusement pas ses personnages, à part Hébert, les personnages sont vides d'objectif et sont réduit à des mécanismes sans âme. Même le caractères du personnage principale n'est pas approfondi on ne sait pas son nom, la ville déserte et résumé par un « E. » et pas plus, de même la « Rue du 19 mars » est un des seuls endroits décrit par l'auteur le reste demeure un environnement flou.
Tout comme le genre du nouveau roman, l'auteur fait preuve d'un refus de la notion de Héros, le personnage est au coeur du roman mais est un personnage de la banalité, anonyme, et enfin, il y a aussi un refus de présence d'une intrigue, le roman raconte une histoire sans rebondissements et celui-ci pourrai simplement se résumer par la phrase : « un voisin raconte ses aventures avec les femmes »
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Un récit vif et et criant de vérité sur toutes celles qui ont croisé la route d' Hébert, ce voisin si particulier du narrateur qui partage avec nous ses échanges avec ce voisin fantasque. Et oui on ne choisi pas ses voisins!

Un grand merci à Babelio et et aux éditions l'atteinte pour cette découverte
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Hébert menait là quelque expérience solitaire sur lui-même dont le désastre de sa vie ne parvenait pas à le désoccuper. L’effarement de l’âge, la folie douce qui l’eussent dû délivrer de toute autre inquiétude précipitaient au contraire en une panique secrète, rentrée, un effroi confus de vieil homme qui lui durcissait le visage en même temps que l’altération de ses forces prolongeait l’instabilité générale de la matière. Je tâchais de suivre la trajectoire de ses pensées dans les silences de plus en plus longs qui finirent par donner à nos rencontres sur le palier l’air d’une photographie interminable, sans autre résultat que d’ajouter mon nom aux monologues insanes dont il remplissait la nuit du 19-Mars, les listes de récriminations qu’il tenait dans son sommeil, pleines de serveuses et de voitures, de football semi-pro, de hameaux du Sud et de sous-vêtements qui grattent. »
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Faut la tête claire sinon contre elles on pourra rien. Parfois je regrette, j'aurais dû pas les regarder. C'est comme regarder le soleil. Dans la tête elles te font les grandes tâches qu'après tu vois partout sur les murs. Il y en a qui savent pas et qui repeignent le mur.
p56
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« Parce qu’évidemment il y en a que je sors du lot : celles de la Poste, par exemple, qui ont bien du mérite. Celles qui dorment sous le pont de fer. Les folles. Les vendeuses de muguet mais tout dépend du prix. Les ouvreuses du Salon agricole et, malgré tout ce qu’on pourrait croire, malgré les yeux qu’elle a toujours un peu fixes, madame Mitterrand. »
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Prix littéraires de L'Incorrect, édition 2018
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