Il examine mon haut, et je regrette subitement de ne pas porter le polo moche turquoise et blanc.
Il lit à voix haute :
— « Demandez gentiment, et je me penche en avant ».
Je grimace.
Voilà le résultat de mes nuits blanches. Je n’ai même pas fait attention à ce que j’enfilais.
— Ça veut dire que je me pencherai en révérence. Tu sais, pour me montrer super aimable avec les gens qui ont des bonnes manières.
Milo ne se fait pas avoir.
— Tu devrais plutôt te faire désirer.
De la chaleur remonte dans ma gorge. Bon sang. Comment suis-je censé répondre à ça ? Comment mes parents auraient-ils répondu ?
Bien sûr, ils n’en auraient pas eu besoin parce qu’ils n’auraient jamais porté un T-shirt si suggestif.
Percy faillit trébucher, mais le bras solide de Cal le retint.
— Alors qu’est-ce que c’est ?
Cal se pencha et l’embrassa, prenant le visage de Percy en coupe alors qu’il le regardait droit dans les yeux.
— Que je me suis engagé auprès de toi.
Les mots eurent l’effet d’un coup de poing sur le cœur de Percy. Il laissa échapper un hoquet qui lui mit les larmes aux yeux.
— Engagé ?
Un doux murmure balaya ses cils.
— Je suis là. Je ne vais pas partir. Voilà, tu es coincé avec moi.
Cal captura ses lèvres dans un baiser pressant qui le consuma et dont Percy se souviendrait toujours. Quand ils se séparèrent, sa voix était toute cassée.
— Je suppose que nous sommes vraiment la terre et l’eau.
— Parce qu’on fait de la boue ?
— Parce que ça colle.
— C’est bon de voir l’eau et la terre passer du temps ensemble !
Percy regarda Cal par-dessus ses lunettes de soleil, qui avaient glissé de son nez.
— Tu vois, c’est pour ça que nous serons toujours ennemis jurés.
Cal leva un sourcil à côté de lui, et Percy démarra, avant de descendre du trottoir.
— Nous ensemble, ça fait de la boue.
Sullivan palpita en lui, se raidissant.
Son orgasme sembla le déchirer durement et longuement et il serra son poignet, le pouce pressé contre son bracelet.
Son sexe épuisé s’échappa, laissant Reid vulnérable et vide. Comme si Sullivan comprenait, il roula loin de lui et l’attira à ses côtés, le tenant près, face à face. Le sperme de Reid dégoulinait sur son torse, mais il s’en fichait. Leurs souffles se mêlèrent et ils se regardèrent, émerveillés par l’endroit qu’ils avaient atteint ensemble.
Sullivan saisit sa jambe et la dirigea sur sa hanche. Il mit sa main sur son cou et colla leurs nez l’un contre l’autre.
— Le bonheur est une activité rationnelle.
Reid reconnut vaguement la citation d’Aristote et éclata de rire.
— On en revient à la philosophie.
Cal tira sur des sangles en cuir qui tombaient de tringles en acier accrochées au plafond.
Ou peut-être pouvaient-ils rester encore un peu.
— C’est une sorte de balançoire, répondit-il.
— C’est loin d’être une chambre d’enfant.
Percy referma ses doigts sur les épaules de Cal et murmura à son oreille :
— Ce n’est pas ce genre-là.
Cal eut soudain la voix rauque.
— Comment le sais-tu ?
— Peut-être parce que je ne suis plus puceau ?
Cal se pencha vers les sangles, échappant à sa prise.
— Moi non plus… ça ne veut pas dire que je saurais comment attacher ce truc. Devant ? Derrière ? Autour ?
— Fantastique, maintenant j’ai de nouvelles images imprimées dans ma tête.
— Moi aussi. Et c’est plutôt moche.
— Cal me manque.
La poitrine de Percy se serra. Il chassa sa frange de ses yeux.
— Tu veux connaître un secret ? À moi aussi.
— Pourquoi c’est secret ?
— Parce que Cal ne doit pas savoir.
— Pourquoi pas ?
— À cause de son sourire suffisant, déjà.
— Qu’est-ce qu’il y a avec son sourire ? demanda-t-elle.
— Ça fait des trucs bizarres à mes genoux. S’il sourit trop, je pourrais tomber.
— Je pleure quand je tombe.
— Oui, moi aussi. En particulier quand il n’y a personne pour m’aider à me relever.
— Tu dois vraiment avoir de mauvais genoux si tu ne peux pas te lever tout seul.
Percy pouffa.
— En effet.
— Tu as besoin de genoux plus forts. Comme ceux des dinos. Demande à Cal, il connaît tout des dinos.
« La pire chose que j’aie faite durant un rencard ? Lui demander quel était son tueur en série préféré. Sous un pont. Dans le noir. »
Theo à Leone, se préparant mentalement pour son rendez-vous avec Liz.
Le week-end dernier, Theo s’était faufilé à l’étage pendant que Jamie travaillait dur. Il s’était mis en boule dans le fauteuil vert olive avec un énorme livre d’Économie. Il avait observé les étagères pleines à craquer et le grand lit fait avec soin, attendant de voir combien de temps il faudrait à Jamie pour se rendre compte qu’il était dans la pièce.
La réponse ? Quarante minutes.
Et quand il l’avait fait, Jamie avait recraché sa gorgée de thé froid. Le regard noir que Theo reçut alors qu’il tirait sur son jean taché avait été inestimable.

— Et si je perds à nouveau ma famille ? Oui, famille.
Je lève nos doigts mêlés vers la maison principale.
— Parce que c’est exactement à ça que nous jouons, là.
Ben déglutit.
— C’est pour ça que tu as réparé le toit ? Parce que tu veux arrêter de jouer ?
Je ris sans humour.
— Non, Ben. Je ne veux pas continuer à l’utiliser comme excuse.
Ma respiration me soulève la poitrine.
— J’ai réparé le toit parce que même si c’est compliqué, même si je pourrais perdre mon emploi et la maison de mes rêves, ainsi que le respect de mes collègues, j’ai besoin de savoir.
— De savoir quoi ?
Ma voix bégaie.
— Est-ce que je peux jouer à la famille pour de vrai avec vous ?
Le silence qui suit s’étire tendrement. Je n’ai jamais eu si peur d’une réponse. Je regarde Ben et je vois un avenir. Je vois des dîners partagés et des histoires répétées cent fois. Je vois des disputes stupides et des actes stupides pour nous rattraper. Je le vois lui, avec Milo dans la villa. Une famille avec qui rire la journée. Un compagnon avec qui gémir la nuit.
Le rêve est en suspens entre nous.
« Je me demande quelle quantité de caca de mouche une personne moyenne mange dans sa vie. »
Leone à Theo mangeant une pomme qu’il n’a pas lavée.