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Critiques de Aurélie Genêt (83)
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Le dernier Hipposus

Tout d'abord, je tiens à remercier les éditions Rroyzz pour l'envoi de ce livre, offert dans le cadre l'opération "Masse critique jeunesse et jeune adulte".



Erwan, un jeune garçon un peu différent avec ses cheveux blancs, sa vue trouble et ses rondeurs, fait régulièrement l'objet de moqueries. Souvent seul, il attend avec impatience son dixième anniversaire, son père lui ayant promis une journée spéciale rien qu'à eux. Ce jour-là, pourtant, rien ne se passe comme prévu, son père s'en va et le laisse là, comme toujours, à cause de son travail. Erwan en a assez d'être laissé en plan et décide de suivre son père. Ce qu'il démasque va bien au delà son imagination. Il découvre sa véritable nature ainsi que le peuple des océanides. Un peuple divisé en trois castes qui ne se mélangent pas ...



Agréable histoire sous-marine, cousue de fil blanc, qui s'adresse clairement aux enfants (à partir de neuf ans). Erwan (Eroan) et Saliune sont attachants et forment une bonne équipe. On suit leurs péripéties avec plaisir. Une intrigue simple, sans réelle surprise, mais qui porte de belles valeurs telles que l'amitié, le pardon, l'entraide, la persévérance,...

Nos différences sont une force et non une faiblesse. Ensemble nous pouvons aller plus loin.



Challenge multi-auteures SFFF 2020
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Au rythme du vent

Une écriture intéressante, un style qui se démarque agréablement de ce que j'ai pu lire récemment de la part de la jeune génération d'écrivains, une forme - la novella - bien adaptée au récit, donc sur la forme, rien à redire. L'auteur, Aurélie Genêt, est orthophoniste et derrière ses mots se dévoilent sans pudeur un amour vrai pour le langage et un attachement fidèle à la langue française.



Sur le fond, je serai toutefois moins enthousiaste. Le récit de la vie d'Anna, "fille des tempêtes", l'amante solitaire du vent, son rapport à la société, sa conception des liens humains et son regard sur le monde qui l'entoure, amant, fils, collègues, famille, m'ont glacée et souvent agacée. La vie affective d'Anna se résume à un encéphalogramme plat dont les rares soubresauts sont insuffisants à ramener la vie dans son âme et dans son corps. Or, j'aime trop la vie pour réussir à m'identifier à une héroïne aussi pessimiste, aussi étale et aussi désespérante. Mon manque d'empathie pour Anna aura été fatal à l'intérêt que je lui portais en début de lecture.



Malgré les belles descriptions des éléments naturels paisibles ou déchaînés - puisque le passage des saisons rythme toute la narration -, les rapports entre les personnages et la personnalité du premier d'entre eux auront échoué à me faire pleinement apprécier cette oeuvre, pourtant marquée du sceau du talent.





Challenge PETITS PLAISIRS
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Au rythme du vent

Fille des tempêtes, qui attend le vent chaque automne, pour se sentir exister. Elle n'a pas d'attaches, elle est libre. Indifférente mais lucide, rien ne l'effleure, si ce n'est la caresse du vent. Quelque chose est brisé en elle, son regard ressemble à de la terre, à de l'eau, à du vent. Solitaire, elle n'est fidèle qu'au vent d'automne, jusqu'au jour où il lui fausse compagnie …



Très belle écriture qui m'a envoûtée, comme si je me laissais emporter par une bourrasque. Un vent de détresse, un vent démoniaque. Un roman qui pointe du doigt la fragilité des rapports humains. Quelques fois futiles, maladroits ou hypocrites, mais combien essentiels.

Je remercie l'auteure de m'avoir gentiment proposé son roman à la lecture.

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Le Sang d'Aldésie

Il est arrivé un soir, déposé par un cavalier sur le seuil de sa masure, comblant tous les vœux de Mayalen qui voulait de toutes ses forces un petit frère. A Keloew, au sud du royaume d'Aldésie, la vie est rude mais cette bouche à nourrir sera un jour un garçon grand et fort, et une aide précieuse pour aider le père aux travaux des champs. Et la solidarité des villageois fera le reste.

Ce vœu pieux de Mayalen s'est réalisé au delà de ses rêves et Evy a grandi, entouré de l'amour des siens malgré les moqueries de ceux qui ont perçu dans ses différences physiques, les marques d'une possible noblesse. Blond parmi les keloewois bruns, Evy s'est posé beaucoup de questions sur ses origines, ses parents qui l'ont sans doute abandonné pour de bonnes raisons, et il en a conçu quelques blessures : une timidité et un bégaiement persistants, marques de son mal-être intérieur.

C'est encore une fois un cavalier qui va sceller son destin, quinze ans plus tard. Un cavalier qui l'emmène, de force, loin de son village, vers un père qui désire le rencontrer. Après une longue route, il arrive à Aldes, capitale du royaume, et, à sa grande surprise, il découvre que son père n'est autre que Charles, le roi ! Tout à sa joie de connaître enfin sa vraie famille, Evy déchante très vite. La vie à la cour est très codifiée, son père, au mieux l'ignore, au pire, l'humilie publiquement. Pour tous, il n'est qu'un paysan, un bâtard, c'est à dire, moins que rien. Ce n'est que dans la forêt où parfois il s'échappe pour respirer, qu'Evy retrouve un peu de sérénité. Pourtant, c'est un lieu de grand danger, infesté de bandits, avec à leur tête, le plus célèbre d'entre eux, l'ennemi juré de son père, le Duc Lefker, un Soarte, issu de ce peuple de guerriers sorciers, matés par Charles et employés comme esclaves à la cour. Le Duc l'épargne mais un étrange lien s'est crée qui pousse Evy à retourner sans cesse dans les bois.





Un monarque absolu, craint et respecté, une cour cancanière, frivole et comploteuse, un pays exsangue, un peuple qui crie famine quand la noblesse se prélasse dans la soie, un château qui pourrait être Versailles... L'Aldésie et son roi Charles présentent des similitudes indéniables avec la France de Louis XIV...Mais qu'on ne s'y trompe pas, Aurélie GENÊT ne s'est pas lancée dans un roman historique. L'Aldésie est une France qui évoluerait dans un monde parallèle. Un monde où le fantastique côtoie le réel mais sans être naturel. La magie existe, c'est un fait, mais elle fait peur, elle est l'oeuvre du diable. Elle est le fait des seuls soartes, de redoutables sorciers.

Dans cette lutte entre le roi et le Duc, on prend fait et cause pour ce dernier, même s'il est décrit comme sanguinaire et impitoyable. Le roi qui semble avoir le droit de son côté est trop haineux et énigmatique pour que l'on s'y attache. D'autant que son comportement envers son fils illégitime est odieux. Il n'hésite pas à en faire la risée de tous les courtisans, ne cache ni son mépris ni sa rage à son égard. Or, Evy est le gentil de l'histoire. Naïf, maladroit mais plein de bonne volonté, il est perdu dans ce monde d'intrigue et de flagornerie. En quête de reconnaissance, il va de déceptions en affronts, et, même si, très vite, on sent que l'espoir est mince, on aimerait un geste du monarque à son égard. C'est donc le Duc qui va lui tenir lieu de guide, même si leurs rapports sont plus virils que tendres, et toujours teintés de méfiance. Et l'auteure ne tombe pas dans le travers de faire de ce jeune héros un surhomme capable de s'adapter à sa nouvelle vie en un rien de temps et de battre les grands du royaume sur leur propre terrain. Non, l'apprentissage est rude, les bévues succèdent aux maladresses, et Evy ne trouve pas le chemin, ni du cœur de son père, ni de la vie à la cour.

Les rebondissements s'enchaînent, les évènements défilent dans ce roman qui allie mystère, histoire et fantasy. Aurélie GENÊt a su créer un univers qui puise dans le réel mais sait s'en éloigner avec finesse. On pense à Ridicule de Patrice Leconte, à Angélique marquise des anges de Bernard Borderie, au Bossu d'André Hunebelle, cocktail détonant et passionnant qui saura même convaincre les lecteurs réfractaires au fantastique.

Un roman qui se lit d'une traite, à découvrir absolument.





Merci aux éditions fantasy-éditions pour cette excellente lecture.
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Au bout du chemin

J’avais chroniqué le volume #1 de Marathon Editions. « L’école du futur » dont le titre m’avait interpellé, moi qui ai toujours été très attiré par les apprentissages et l’évolution du monde de l’enseignement. Cette fois, c’est le thème du chemin qui a été choisi par Marathon Editions et l'autrice Morgan of Glenco pour fédérer les douze nouvelles de ce travail collectif. Thème symbolique, bien sûr, qui permet à chacun de suivre la sente de son imagination, de gravir les montagnes d’obstacles qu’il trouve sur sa route, de pénétrer la densité des forêts de ses rêves, ses peurs, ses espoirs et ses raisons de vivre.

De factures inégales, comme souvent dans ce type de regroupement d’écritures individuelles, l’ensemble est néanmoins cohérent et pose, dans presque tous les textes, un regard habité de questions pertinentes sur les moteurs de nos vies.

Si l’imagination est au pouvoir, avec ses mondes magiques ne s’embarrassant pas trop des contraintes logiques de nos quotidiens, la part laissée à la soif de relations humaines, au besoin de confiance réciproque et au respect inconditionnel de l’enfance touche inévitablement le lecteur qui accepte d’entrer dans des mondes qui appartiennent à autrui mais dont il n’est pas si étranger que cela.

Au bout du chemin s’avère un bel exercice d’écritures multiples, une belle initiative pour inciter les jeunes à lire de courtes histoires (chaque nouvelle tourne autour d’une douzaine de pages) et un bon moyen d’aider à la naissance ou la confirmation de nouvelles plumes.

J’ai plus particulièrement aimé La reine de Ceux-de-la-forêt, conte merveilleux où les habitants existent bien plus par leurs liens à la forêt et aux autres plutôt qu’à l’affirmation d’eux-mêmes à travers un nom personnel qui renforcerait leur individualisme plutôt que l’esprit collectif qui sied tant à Dame Nature. Et puis Au-delà du jardin, écrin des joies et refuge des peines pour les villageois. Ou encore Si tu veux aller plus loin, marchons ensemble qui, une fois encore fait l’apologie du chemin partagé, de l’aventure vécue en commun. Ou enfin, Le gardien qui nous redit la nécessité d’écouter la personne en souffrance et le besoin de pouvoir rêver de tout un chacun.

Au bout du chemin, un recueil de nouvelles qui met en valeur le travail collectif, la Nature, l’imagination et le besoin de pouvoir rêver. Tout un programme ! Il ne tient qu’à nous de nous engager dans cette voie et de nous laisser vivre portés par ce courant …

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Les Modifiés

Ceci n'est pas une critique à proprement parler (je suis la plus mal placée pour en écrire une), mais peut intéresser ceux qui se poseraient des questions sur le roman.

Sur mon blog, un article raconte l'origine de cette histoire et dans quelles conditions elle fut rédigée, et comprend aussi une critique d'une blogueuse que je ne connais pas personnellement, mais qui m'a fait la gentillesse de chroniquer ce roman. Elle n'intervient malheureusement pas sur Babelio.



Bienvenue dans un monde pas si éloigné du nôtre...
Lien : http://lesmotsdag.over-blog...
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Aquaal, tome 1 : Le secret de l'île originelle

Un roman fantasy destiné aux adolescents et aux jeune adultes, très distrayant et bien écrit. Il s’agit sûrement d’une trilogie, comme c’est souvent le cas avec ce genre littéraire, mais l’intrigue se referme, on peut le lire indépendamment sans gêne, ce qui est très agréable. Ceci ne m’empêchera pas de lire la suite quand elle sera disponible. Je lis assez peu de livre fantasy, donc j’ai peu de point de comparaison. Ce roman m’a semblé plutôt original, il traite le thème des pirates.



Sur l’Archipel l’immense majorité de la population possède l’aquaal, une magie en lien avec la mer qui facilite la navigation, certains peuvent commander aux vents, aux courants, communiquer avec les animaux marins etc. Les jeunes de douze ans passent un test pour détecter leur aquaal particulier et commencent une formation en rapport. Etre dénué de ce sens est ressenti comme une honte et empêche de devenir marin comme tout le monde.Eléonore est fille d’un riche marchand et elle n’a pas d’aquaal. Sa mère décide donc de la marier au fils d’un autre marchand, en espérant qu’elle tombera vite enceinte et que personne ne s’apercevra du problème. Il lui reste une année pour se préparer, mais à seize ans elle rêve d’aventures et refuse cette vie toute tracée. Elle s’enfuit une nuit vers le port, déguisée en garçon et s’embarque sur un bateau modeste pour retrouver son père, en escale dans une île voisine. Là elle se cache dans la cambuse du Danseur, le navire de son père. Alexander le maître d’équipage la repère tout de suite et l’accepte en la faisant passer pour son neveu. Elle compte ne révéler son identité qu’une fois ses preuves faites sur le navire. Toutefois rien ne se passe comme elle le prévoyait, car son père mène une double vie, il est non seulement le plus riche marchand de l’Archipel, mais surtout le terrible Typhon rouge, la terreur des mers. Il l’entraînera dans de grandes aventures comme pirate et surtout dans la recherche de l’Ile Originelle, source de l’aquaal que tous les marins rêvent de découvrir.



Le roman est construit sur l’alternance de chapitres racontant le naufrage de la jeune fille et sa quête sur l’île originelle ou son passé. Pour faciliter la compréhension des jeunes lecteurs, il y a une double série de chapitres numérotés en chiffres arabes ou romains. Le présent est conté à la troisième personne alors qu’Eléonore raconte ses souvenirs en JE. Je m’y connais peu en histoire de pirates, j’ai trouvé ce livre très agréable, les scènes de batailles et de tueries sont assez brèves, ce qui est appréciable en fantasy, on évite aussi la romance, même si on n’est pas passé loin, encore un bon point pour ce livre. De plus il est très bien écrit, avec une très belle langue, tout en restant simple, encore un point important pour la littérature jeunesse.



Il s’agit surtout d’un livre destiné à distraire ses jeunes lecteurs et à stimuler leur imagination, il ne faut pas lui chercher un grand sens existentiel. Le thème de la quête est fréquent dans ce genre, l’héroïne doit réussir quelques épreuves, en particulier déjouer les pièges de l’île et sa faune peu sympathique. Eléonore comprendra qu’elle doit se pardonner et se réconcilier avec elle-même pour réussir.



Un roman jeunesse très sympa que je recommande chaleureusement.




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Les Yeux

Voici une nouvelle intéressante à plus d'un titre. Exploitant l'idée d'éléments surnaturels nuisibles isolant et condamnant une personne à vivre un véritable cauchemar éveillé, jouant sur nos peurs enfantines, quotidiennes et domestiques, le livre réussit rapidement le pari de nous faire peur et nous plonger dans une histoire que l'on dévore jusqu'à la dernière page. Le sentiment terrible de pesanteur et d'inéluctable qui se dégage de cette nouvelle d'épouvante est une réussite. En ajoutant à cela un style soutenu, rigoureux mais en même-temps accessible et agréable, des descriptions magnifiques, on obtient une lecture certes courte, mais qui nous sort en peu de temps de nos certitudes rassurantes, et on en arrive à se demander s'il n'y a vraiment rien sous notre lit !
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Les Modifiés

Un roman bien écrit, à la frontière entre anticipation et thriller, avec un petit côté polar. Un style de qualité et soutenu. Une histoire palpitante dans un univers riche et oppressant. Dans un futur relativement proche, où de nombreux bouleversements géopolitiques ont eu lieu, tout semble apaisé dans le meilleur des mondes. Progrès techniques considérables, fin de la pénurie d'énergie et plein emploi sont de mise. Pourtant dans un quartier huppé se produisent soudainement des meurtres d'une terrible violence. Et ceux qui les perpètrent sont pourtant de brillants citoyens, sans mobile apparent.



L'enquête est confiée à un personnage un peu bourru et qui détonne dans cet univers lisse et technologique. Le personnage de l'enquêteur est attachant, honnête mais semble un peu perdu face aux nouvelles technologies. Il nous montre également une réalité moins enviable de ce monde du futur, pour ceux qui n'ont pas les moyens de bénéficier à titre personnel ou professionnel d'un accès à tout ce progrès. Mais il ne faut pas s'y tromper, il est rusé et plein de ressources. Touchée de près par l'un des meurtres, l'autre personnage principal, qui enseigne dans dans une école pour surdoués de ce quartier, présente un profil bien différent. En apparence naïve, un peu trop tentée par la société de consommation, et dépassée par les événements, elle possède un caractère fort et une volonté de fer. La rencontre de ces deux personnages ne va pas de soi. Mais c'est le destin qui va les rapprocher. Car rapidement il semble que quelque-chose de terrible et à même de bouleverser les certitudes de toute une société voire de toute la planète, se cache derrière cette série de meurtres. Enquêtant jusqu'au tréfonds de cette société en apparence aseptisée mais au fonctionnement de plus en plus suspect voire inquiétant, et face à la multiplications des affaires violentes, nos héros que l'on sent rapidement en danger, vont devoir au plus vite assembler les pièces d'un puzzle complexe et inquiétant pour trouver une issue à cette histoire.



Ce livre ne se lit pas, il se dévore ! Tous les ingrédients d'une lecture prenante sont réunis. Le style des deux auteurs est agréable. Il rappelle selon moi ceux des meilleurs romans d'anticipations de ces 50 dernières années. La lecture est donc un régal, l'univers ne déborde pas de concepts trop déboussolants voire surréalistes, et les personnages sont eux attachants et authentiques, ce qui permet une immersion facile et totale. Malgré tout ils ont de la ressource ! Et pas qu'un peu ! Et si cet univers reste facilement appréhendable, que de dépaysement ! Servis par des descriptions et un sens du détail remarquables, la mise en place de l'univers et le déroulement de l'histoire maintiennent le lecteur dans cette frénésie de lecture ! Qualité de l'écriture, de l'histoire, personnages très réussis, timings maîtrisés à la perfection, suspense et rebondissements font de ce roman une grande réussite. Tant de questions assaillent le lecteur ! Et si peu de réponses sur l'instant ! Comment ne pas foncer !
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Le Sang d'Aldésie

Evy, qui a été abandonné bébé sur le seuil d'une chaumière du sud de l'Aldésie, apprend à quinze ans, par un soldat venue le chercher, qu'il est le fils bâtard du roi Charles. Sur les conseils de son père adoptif il prend la fuite, mais rattrapé et assommé il est emmené de force vers la capitale. Mais malgré la joie de découvrir enfin ses origines, l'adolescent va vite déchanté car en plus des humiliations subies il ne va pas parvenir à s'intégrer dans cette cour cancanière, frivole, comploteuse.



Avec pour postulat de départ une demi-quête identitaire cette fantasy intimiste s'avère des plus classique.



Le récit est essentiellement centré sur l'adolescent, les personnages qui évoluent dans son entourage immédiat, la vie à la cour et sa rencontre avec le bandit Soarte. Cette rencontre permet tout de même d’enrichir l'intrigue d'une orientation annexe.



L'auteure fait bien ressortir la vie à la cour où les courtisans sont au bon vouloir des humeurs du roi pour garder leurs positions acquises ou grimper dans la hiérarchie. Un monde où tout est basé essentiellement sur le paraître.



Les personnages s'avèrent réalistes, complexes et leur psychologie extrêmement bien fouillée. On n'a pas pas de mal à s'attacher à l'adolescent déraciné, c'est ce qui permet en sorte de maintenir le lecteur en éveil.



L'intrigue malgré une orientation annexe manque de profondeur, reposant seulement sur l'intérêt de découvrir l'identité de la mère de l'adolescent. Le récit malgré des rebondissements dans la vie d'Evy manque de rythme car il y a peut de moments d'action, l'auteure ayant privilégié la vie à la cour et les déboires de l'adolescent. Comme il est de coutume dans les fantasy intimistes et malgré des descriptions fort bien réalisées à certains moments le lecteur s'ennuie et à hâte de retrouver des passages plus dynamiques.



La plume de l'auteure est recherchée, travaillée mais très descriptive. Avec l’univers c'est le deuxième gros point fort du roman.



L'univers est très intéressant, bien documenté avec un fort potentiel mais comme l'intégralité du récit se déroule à la cour d'Aldésie et hormis quelques passages sur l'historique du royaume et des ses relations plutôt belliqueuses avec ses voisins, on ne sait rien de ce qui se passe dans le reste du royaume ou dans les royaumes contigus. Il est dommage que pour une fois que l'on évite l'éternel univers médiéviste, l'on reste sur sa faim.



Le dénouement reste ouvert, de mandant une suite car la dernière page fermée on ne peut échapper à l'impression que ce roman est une longue introduction à une série plus ambitieuse.


Lien : http://imaginaire-chronique...
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Le Sang d'Aldésie

Voici un roman à ne pas laisser passer ! Un univers de fantasy attachant, vaste et dense, rappelant par certains aspects la France du 17ème siècle en plein tournant absolutiste. Mais il y a en même temps tellement de différences, de traits propres à ce monde fascinant qu'il est en réalité totalement à découvrir ! Pas du tout une uchronie, mais comportant des détails familiers d'une certaine époque mêlés à une foule d'éléments inédits, ce roman est réellement original sur bien des aspects, presque inclassable ! Pays rivaux, races en conflit, religion contre magie... Il y a beaucoup de tensions latentes, de divisions, de divergences à tous points-de-vue. Mais le Nodius, à la fois mode de vie, respect et soumission à de nombreux dieux et déesses, justifiant la monarchie de droit Divin et un clergé puissant et influant, est omniprésent et maintient une cohésion que le fort pouvoir en place renforce de tout son poids. Tout les ordres de la société se soumettent par croyance plus ou moins naïve ou par intérêt. Rejetés au ban de la société comme une forme d'hérésie barbare, la magie et ses pratiquants ne viennent plus troubler un équilibre qui semble définitivement établi. On ressent tout le poids et l’oppression croissants d'une société séculaire qui semble devenue inamovible. Le style riche, soutenu, rigoureux, mais pourtant accessible, agréable à lire, est tout au service de ce récit, de la mise en place réussie de ce monde, de cette ambiance si particulière et de ses personnages à l'avenant. Ces derniers sont intéressants à plus d'un titre : épais, complexes, variés en apparences et caractères, et même parfois étonnants, improbables ou flamboyants, ils ont chacun une genèse complexe, des buts qui leur sont propres, des intérêts convergeants ou divergeants. Leur rencontres, alliances, trahisons, improbables parfois, en font comme les marionnettes ou les pions de dieux joueurs aux buts supérieurs et insondables. Pas de héros surpuissants ou d'histoires prédictibles et jouées d'avance, mais pourtant des traits d'actions magnifiques et enlevés. La malchance, l'échec ou la réussite inattendus peuvent tomber sur n'importe lesquels d'entre eux, à n'importe quel moment. C'est sans-doute là aussi l'une des plus importantes caractéristiques du style et de la méthode d'écriture employés : pas de clichés scénaristiques, pas de manichéisme niais, pas de facilité de récit basé sur des trajectoires rectilignes sans rebondissements majeurs pour les différents personnages ! L'auteure ne recherche pas la facilité ou le ménagement du lecteur, la foudre peut s'abattre à tout moment, sur n'importe qui ou n'importe quoi, même les fondements de cette société si solide, ou les certitudes des uns ou des autres quel que soit leur but, leur camp, voire même leurs opinions, leur intégrité ou même leur raison ! Rien n'est prévisible, ce qui rend la lecture tellement plaisante ! Et s'il s'agit bien de fantasy, les éléments magiques, telluriques ou autres, crédibles, travaillés, ne servent qu'efficacement et avec la juste mesure le récit et non l'inverse. Dans un contexte de rejet voire d'éradication de la magie, de tels pouvoirs ne se révèlent efficaces que s'ils sont maintenus cachés et ne servent qu'au bon moment. Attendez-vous donc à trouver également moult bretteurs flamboyants aux ressources inattendues ! A quoi tiennent un tel équilibre des forces et la cohésion d'une société maintenue par la main de fer d'un dirigeant inflexible et ambitieux ? Que faut-il pour le rompre ? Ne répondez-pas, vous aurez tout faux ! Voilà donc une lecture différente mais très prenante, superbe synthèse de la fantasy et du roman plus classique, qui plaira à un vaste public, pouvant être à la fois exigeant en matière de style, de language et de richesse littéraire au sens large, sans être noyé sous un flot de combats épiques ou de sorts incessants, mais également un public avide d'évasion et d'action, qui trouvera lui aussi bien des satisfactions et des repères dans un genre magnifiquement renouvelé et distingué.
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Le Sang d'Aldésie

La lecture de ce roman m'a énormément plu ! Au croisement de plusieurs styles littéraires, il réussit le tour de force de combiner fantasy, style de grande qualité, recherche historique impressionnante, psychologie raffinée. Le résultat est excellent et donne envie de lire la suite au plus vite !



Le point-de-vue employé, principalement celui d'un personnage principal en mal de reconnaissance plongé dans un univers impitoyable qui ne lui épargnera rien, était un pari audacieux qui est, de mon point-de-vue, totalement réussi. Les personnages sont profonds, complexes, éloignés des clichés du genre. Ils paraissent d'autant plus réalistes. Là aussi leur psychologie a été visiblement mise au point avec minutie. Pas de héros surpuissant pour lequel on n'est jamais inquiet, pas de combats courrus d'avance. Non, beaucoup de finesse, de moments d'euphorie ou d'abattement, de joies, de peines, d'espoirs, de déception. Là aussi, quel réalisme, même un héros peut avoir ses faiblesses, même un personnage dangereux peut être malade, un personnage peut se tromper d'allié. Le héros n'a pas la vie facile, sa situation est parfois désespérée, son évolution laborieuse. Et le style participe aussi avec brio aux ressentis : à travers lui le héros montre ses limites, l'univers peut se révéler temporairement plus flou, moins accessible quand on le voit à travers des yeux fatigués ou d'un personnage désespéré ou dépassé. Et que c'est intéressant ! Car pour autant autour de lui l'action ne manque pas, des complots se nouent, des rivalités éclatent au grand jour, etc. Et la vie de Cour, où le danger et le malaise paraissent vraiment palpables, nous rappelle que le ridicule peut tuer, car perdre la face dans certaines conditions peut amener de véritables catastrophes personnelles, la redistribution des cartes en terme de pouvoir, d'influence, et des retournements de situations. Et en même temps, bien des personnages sont flamboyants, mais attention aux apparences. L'habit fait le moine en pareille époque, mais mieux vaut savoir manier l'épée, et brillamment, car un duel est vite arrivé. Ces combats à l'épée sont dynamiques précis, c'est une découverte intéressante pour ma part.



L'époque, rappelant la France du XVII ème siècle, révèle un important travail de recherche historique, tant sur le vocabulaire que le mode de vie, les lieux, la technologie, etc. C'est un des éléments qui m'a le plus plu, la somme de travail qui a été investie pour cet aspect, central et apportant une dose de réalisme très appréciable, me paraît colossale. Cet univers fourmille de détails et de descriptions magnifiques. Les pays limitrophes ou plus lointains sont évoqués, avec les déformations inévitables de ceux qui n'y sont jamais allés ou à travers la rivalité ou le mépris d'une population pour une autre. Le culte qui a officiellement cours est une religion inventée mais décrite avec précision. Là aussi il y a visiblement eu une importante réflexion et l'articulation entre ses principes (cette religion impose un mode de vie parfois particulier, bien différent du monothéisme), le pouvoir absolu en place et la présence de magie, est très plaisante. On sent bien comment à la fois cet univers peut nous rappeler l'histoire de notre pays il y a plusieurs siècle, mais aussi combien certaines différences créent d'intéressantes différences. C'est un régal que d'avancer dans une lecture d'une telle richesse, tout en restant dans un univers fantasy. Loin des lieux communs du genre le livre sait rester accessible et en même-temps sa richesse le rendra sans-doute intéressant pour un public exigeant, voulant s'essayer à la fantasy tout en restant dans un style soutenu plus "classique". Bien qu'il y ait de la magie, l'utilisation de celle-ci, reste raisonnable et ne procure pas de pouvoirs grandioses pouvant rendre un récit bancal. J'aurais apprécié malgré tout en voir légèrement davantage, cela n'aurait pas nuit au bon déroulement du récit et peut-être apporté d'autres éléments intéressants. Mais cela n'engage que moi et le livre me semble déjà excellent tel qu'il est !



A l'issue de cette première lecture, le potentiel de l'univers, des personnages, de l'histoire, sont énormes. J'attends la suite avec impatience mais je me doute déjà qu'il s'agit d'une histoire passionnante, d'une dimension potentiellement très impressionnante ! Je recommande la lecture de ce roman à la fois aux amateurs de fantasy qui veulent lire quelque-chose de vraiment renouvelé tout en conservant certains repères et appréciant un style de qualité, mais également aux gens plus habitués à des romans "classiques" qui hésitent un peu à s'essayer à la fantasy, ayant certaines craintes sur le genre. Car ils y trouveront un style soutenu, des personnages complexes et intéressants, pas trop de magie ou de combats longs et violents qui pourraient les rebuter, et un univers certes imaginaire mais à la fois tellement proche et tentant, profitant de tant de richesses d'une époque Ancien Régime, mais pas parfaitement superposable.
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Trio Magique et Duo Infernal, tome 1 : La P..

Critique de Ninik



Ce recueil se dit être réunis sous le thème de la possession. C'est certes vrai, mais, plus qu'une thématique traversant les diverses nouvelles, il est plus question d'une présence en filigrane permettant de réunir ensemble ces histoires (toutes, au départ, publiées séparément en numérique) ensemble, dans un bel ouvrage papier. Le titre du livre, « trio magique et duo infernal » fait référence aux deux parties de l'ouvrage, réunissant d'un côté trois histoires, et de l'autre deux. Cependant, le duo infernal fait forcément penser aux deux auteurs, Olivier Lusetti (qui dirige la collection dans laquelle est publiée l'ouvrage) et Aurélie Genêt, deux auteurs aimant, chacun à leur manière, la fantasy.

Plutôt que de parler de chaque nouvelle séparément, il est plus pertinent de se pencher sur chaque auteur. Olivier Lusetti se révèle ainsi un peu décevant. Non que sa plume ne soit pas bonne, bien au contraire, ou que ses histoires ne soit pas agréables à lire. Non, le soucis vient d'ailleurs. Deux de ses histoires (« Les Epées de la colère » et « Au cœur de la rencontre ») sont annoncés comme étant en partie issues de son roman, « La Promise des monarchies de l'ombre », et cela se sent. « Les Epées de la colère » donne ainsi l'impression du teaser d'un film, détaillant exclusivement un combat. La plume est excellente, les personnages bien décrits, l'action dynamique, les descriptions prenantes, et cette nouvelle à elle-seule donne envie de se plonger dans son roman, mais hélas il manque quelque chose pour que le lecteur puisse apprécier cette scène comme une nouvelle à part entière. Olivier Lusetti semble aimer la Chine (toutes ses histoires se déroulant dans une version fantasy de la Chine antique), et le monde parait bien construit, mais le lecteur n'en voit qu'un minuscule bout, et finalement l'histoire est un peu vaine, puisqu'un simple duel, certes avec de nombreux enjeux, mais qui ne seront qu'esquissés ici. « Au Coeur de la rencontre » possède le même problème, en plongeant son personnage dans un rêve où elle est tiraillée, tentée par une créature démoniaque. Là encore, l'auteur sait nous emmener dans son univers avec brio, mais l'histoire, de par son côté onirique, se termine, de même, en laissant trop de choses non achevées. Encore une fois, les enjeux sont esquissés, mais l'auteur, du fait de ce format un peu bande-annonce (un peu plus long que « Les Epées de la colère »), laisse le lecteur sur sa faim. Même son histoire « La Dernière Houri » ne va pas assez loin, alors que son récit est intriguant en diable, avec cette histoire de malédiction et d'apocalypse (qui par certains côtés fait penser au fascinant film « Le Mur invisible », de Julian Pösler). Les ingrédients sont là, pourtant. Malédiction, prophétie, sensualité, violence, mais l'auteur ne semble pas adapté au format court, et c'est bien dommage. De plus, en utilisant, dans l'une de ses histoires, des onomatopées, il gâche un peu son effet. Cependant, les récits se lisent avec plaisir, donnant grandement envie de découvrir Olivier Lusetti dans un roman.

Aurélie Genêt, de son côté, est bien plus à l'aise avec les nouvelles. Ses deux récits se révèlent très différents, mais possèdent des points communs. Dans les deux cas, l'histoire est très classique dans son scénario, mais transcendée par une plume passionnante.

La première de ses histoire est importante. En effet, « Le Trône d'Aldésie » se révèle être une introduction à son roman « Le Sang d'Aldésie », mais peut se lire de manière totalement indépendante. Dans son histoire, Aurélie Genêt nous conte ainsi l'accession au trône du roi qui, trente ans plus tard, dirigera le royaume dans son roman. La plume est agréable et détaillée, mais sans que le lecteur ne se retrouve perdu. Si Olivier Lusetti aime les univers chinois, Aurélie Genêt nous plonge dans un monde plus occidental, en s'inspirant de la France du 17ème siècle, avec armes à feu rudimentaires, jeux de cours, complots et magie. Le monde est vivant mais, contrairement à l'univers d'Olivier Lusetti, le lecteur n'a pas l'impression qu'il manque des choses à son histoire. Aurélie Genêt lance des pistes sur le passé du royaume et d'autres détails, lui donnant une vie, une patine historique, mais sans s'éloigner de son récit, resserré entre quelques personnages. Les protagonistes sont classiques, sans être caricaturaux, et attachants, et le lecteur se plonge avec plaisir dans cet univers. Le seul défaut vient de la fin, trop brusque. Aurélie Genêt s'attarde sur son histoire, prend le temps de raconter les pensées et les désirs de ses personnages, les tenants et les aboutissants de l'intrigue, et conclut hélas son récit en quelques paragraphes trop expéditifs. Dommage, mais cela ne gâche pas la lecture, et difficile, à la fin de cette nouvelle, de ne pas avoir envie, immédiatement, de se plonger dans son roman.

« Les Yeux » change immédiatement de registre, avec de l'horreur contemporaine. Là encore, un récit très classique se déroule devant le lecteur. Un personnage adolescent, hanté par des démons, craint l'inéluctable. Mais Aurélie Genêt décide, dans une démarche proche de celle de Lovecraft (et, comme dans les histoires du maître, des horreurs indicibles attendent dans l'ombre, guettant l'humanité), de nous plonger dans un récit à la première personne. Nous suivons ainsi les pensées de cette jeune fille, ses craintes, ses doutes, ses terreurs. Et là encore, l'écriture de l'auteure fait des ravages. Précise, fluide, elle nous fait être hantée par les terreurs de la narratrice et, bien que le lecteur sache très bien comment va progresser le récit, comment il va se terminer, il ne peut que frissonner, au fil des pages. Rarement la descente dans une simple cave n'aura été si dérangeante, et Aurélie Genêt parvient à créer une ambiance délicieusement malsaine et à provoquer la frayeur chez le lecteur. La fin, utilisant des extraits de journal intime, continue sa filiation lovecraftienne (en toute modestie bien sur), mais amène un achèvement, aussi ouvert que dérangeant, qui ne peut que fasciner le lecteur, qui aura du mal à ne pas être hanté par ce récit magnifique.

Au final, « Trio magique et duo infernal, volume 1 : la possession » est un très bon recueil qui se lit vite. Certes pas parfait, il mérite amplement le détour pour les deux histoires d'Aurélie Genêt, mais tous les récits sont agréables, celles d'Olivier Lusetti donnant envie de découvrir ce qu'il peut faire d'un récit plus long. Ce recueil, en optant pour se terminer par « Les Yeux » restera de plus longuement dans les mémoires, tant les pensées troublantes et effrayées, tant la conclusion prévisible du récit, sont bien amenés. Aurélie Genêt, aussi bien à l'aise dans la fantasy que dans l'horreur la plus dérangeante, qui évite tout côté graphique et sanglant, est une auteure à suivre, indubitablement.


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Le Sang d'Aldésie

L'équivalent fantasy du Versailles du XVIIème siècle.

Evy, le jeune prince, est très attachant. Au fil du roman il ne cesse d'évoluer : de paysan d'un obscur village il devient prince !

Autour de lui gravitent des hommes de pouvoir : le roi, son père, et le mystérieux Duc, qui l'initie au maniement de l'épée.

J'ai dévoré ce roman plein de rebondissements !

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Aquaal, tome 1 : Le secret de l'île originelle

Aujourd’hui, je suis très heureuse de vous présenter un petit joyau littéraire : Aquaal, de Aurélie Genêt, publié par Livr’S Éditions (une ME belge, et plus précisément montoise !).



J’ai acheté ce livre lors du festival Trolls & Légendes. Si j’ai d’abord été attirée par la couverture (une beauté que l’on doit à @tiphsartist ), j’ai aussi été fortement influencée par @romy_read @bookiwistiti @plume.et.chimere et @premiers_chapitres



J’ai beaucoup aimé la plume de l’autrice qui est très fluide. La lecture est assez rapide, sensation appuyée par le fait que les chapitres soient assez courts (je kiffe). Qui plus est, on a une alternance de point de vue, un chapitre sur 2 : on suit la protagoniste dans le présent, avec une narration à la 3e personne, puis on suit cette même héroïne dans le passé, où elle s’exprime alors à la première personne. J’ai adoré voir peu à peu les 2 temporalités converger.



De manière générale, même si je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages (si ce n’est la petite bestiole colorée de la couverture), j’ai beaucoup d’admiration pour la protagoniste. On la suit tout au long de sa vie, mais principalement quand elle est adulte, et j’admire beaucoup sa force d’esprit et sa débrouillardise. D’ailleurs, moi qui pensais avoir entre les mains un livre estampillé Young Adult, je me suis foutu le doigt dans l’œil. Pour moi, ce livre convient très bien pour des ados et des adultes, très loin des clichés du YA. Et pour mon plus grand plaisir : pas de romance !



Ce livre m’a avant tout fait voyager. Des pirates qui sillonnent les eaux limpides, des îles mystérieuses, une nature luxuriante et un soleil haut dans le ciel, que demander de plus pour se dépayser ? Franchement, j’ai été transportée. Le lire au soleil ou bord de l’eau est un plus !



Enfin, pour être tout a fait honnête, ce livre m’a aussi envoyé de bonnes grosses vibes à la Vaiana (si vous ne l’avez pas encore vu, c’est une erreur). On dira ce qu’on veut, la Pierre Palpitante n’est ni plus ni moins que le cœur de Te Fiti (vous ne me ferez pas changer d’avis).



Bref, je vous conseille de tout cœur cette lecture pour l’été !

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Naufrage terrestre

La SF n’est pas un genre que je lis souvent, parce que ce n’est pas forcément ma tasse de thé. Ceci dit, comme je suis une grande curieuse et que chaque nouvelle des Editions Fantasmagorie a réussi à me transporter, je me suis laissé tenter par Naufrage terrestre. Et j’ai bien fait, dites !



Cette nouvelle très très courte (20 pages environ) nous embarque dans l’histoire de ce peuple qui a échoué sur Terre et qui se cache depuis des millénaires, du moins… jusqu’à ce soir où un évènement particulier va en pousser une, puis tous, à changer la donne.



C’est la première fois je crois que je me dis que cette nouvelle aurait pu être plus développée. Non qu’il y ait un quelconque manque, bien au contraire, puisque j’ai lu la nouvelle d’une traite et j’ai été impressionnée. Je pense toutefois en écrivant ma chronique qu’une plongée plus approfondie n’aurait pas été de trop ! C’est très bien comme ça, mais on a presque envie d’en savoir plus. Surtout sur la suite que l’on peut imaginer de bien des manières !



Parce que si l’on plonge dans le passé des Erkaloniens et plus particulièrement lorsqu’ils arrivent sur Terre, nous ne découvrons pas tout de suite qui ils sont réellement. Différents indices sont disséminés dans l’histoire pour nous mener à la compréhension, j’avoue toutefois m’être trompée de peu ! J’y étais presque, mais on y croirait. C’est effrayant, pas… pas répugnant mais presque, comme chute, et en effet, c’est aussi amusant que déroutant.



Cette nouvelle laisse une grande place à l’imaginaire, mais aussi au réel et au ressenti des personnages, surtout du personnage principal chez qui on ressent cette envie de retrouver la gloire de son peuple, la soif de savoir, et une impatience qui ferait bien penser à une ado. Je trouve que c’est percutant et en même temps, un peu incertain, comme chez un être normal doté de conscience, à mon avis.



Au niveau de la plume ? Maîtrisée, mais comme je vous l’ai dit, adaptée au personnage principal, donc parfois on flirte presque avec des moments moins « justes » (ils le sont pour la nouvelle, mais moins pour la maturité du personnage en lui-même), ce qui nous prouve que l’auteure a bien cerné son héros et la façon de narrer. Pour moi, c’est bien joué !



En conclusion, c’est un nouveau succès pour les Editions Fantasmagorie : Naufrage Terrestre m’aura embarquée pour le temps que j’y serai restée. Il s’agit d’une nouvelle courte, mais qui permet au lecteur de plonger dans un imaginaire intriguant de SF, tout en ayant affaire à un certain réalisme et surtout à une fin qui saura en surprendre plus d’un, tout en nous faisant réfléchir et sourire. Avec une jolie plume maîtrisée… que demander de plus ?

Ce sera un 16/20 pour moi !
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Le Trône d'Aldésie

Ceci n'est pas vraiment une critique (je ne me permettrais pas de critiquer mes propres écrits), mais une petite présentation expliquant la genèse et le contenu de cette nouvelle.

A voir sur mon blog
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Les Modifiés

Thriller futuriste voire de science fiction presque inclassable, aux frontières de ces genres littéraires. Mais réussissant une excellente synthèse de ceux-ci, tenant le lecteur en haleine à la fois par le suspense, mais également par cet univers oppressant, dense, recelant tellement de secrets ! Et en même-temps cohérent dans l'anticipation des technologies, de la médecine, de l'évolution des consciences. Je recommande vivement la lecture de ce roman différent, au style soutenu mais accessible, classique mais renouvelé, au scénario fourni et bien construit, et à l'histoire abordant sous un angle nouveau des thèmes qui apportent des questionnements intéressants sur la vie en société en cours de globalisation et ses possibles dérives à long terme. Pour autant cela se lit principalement comme un thriller à l'histoire passionnante !
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Les Modifiés

Comment classer Les Modifiés ? Est-ce un thriller futuriste ou un bon polar, un brin violent, qui a basculé du côté de la science-fiction, aux frontières de notre réalité ? En tout cas, c'est une très bonne découverte, et un moment tellement bon, qu'il donne envie de découvrir d'autres textes de Aurélie ou/et Emmanuel Genet.

La structure du roman et les rouages du monde et sa société suite à la découverte du Berkélium sont assez précisément décris pour rendre toute cette histoire crédible ; elle pourrait représenter notre futur. Classes sociales chamboulées et réorganisées, nouvelles villes, Etats redéfinis ... avec l'originalité de voir pour la première fois, ou presque, l'Europe en première puissance.

L'enquête policière cherchant à trouver l'origine du déferlement de violence, et les cas qui pourraient être touchés, sort enfin de l'ordinaire pour deux raisons particulières : des crimes violents mis en scène (on parle ici de cannibalisme), et les suspects qui sont tous des Modifiés.

Dans un quartier riche théâtre de l'action, où beaucoup de membres sont Modifiés, la terreur s'intensifie et entraine la psychose ténue (elle aurait pu être d'avantage exploitée, voire développée). Tous les Modifiés deviennent potentiellement un danger, et pour savoir qui possède un risque de devenir un meurtrier sanguinaire, il faut revenir aux origines de la Modification... dans une enquête des plus dangereuses et mystérieuses pour nos deux héros : Gabriel Leloup et Sophia Reynardt.

J'ai aimé l'inspecteur Leloup parce qu'il était unique : blasé par toutes les réformes qui ont radicalement changé son métier et ses tâches, il rêve d'un jour retrouver l'ambition et la fouge, autant que la foi en sa vocation. Un personnage entier, qui sait faire face à ses regrets et changer son attitude et le cours total de sa vie, finalement, lorsqu'ils sent que c'est nécessaire.

Sophia est aussi un personnage adorable car complexe à sa manière : on s'imagine qu'elle sera facile à cerner, mais on voit vite qu'elle n'est pas comme on le croit : pas aussi forte, et pas aussi manipulable à la fois. Elle veut suivre ses choix, allant contre les ambitions de ses parents pour elle, afin de devenir professeur des écoles, un métier qui lui a toujours fait envie, essentiellement pour aider les enfants à apprendre, et les voir s'émerveiller lorsque vient la compréhension dans leurs "petites têtes blondes". On découvre vite sa personnalité propre et surprenante alors qu'on voit qu'elle a du mal à aller contre la société qui l'a bien formatée, durant toute son enfance...

Bref, pour terminer, vous l'aurez compris, j'ai aimé l'originalité de l'histoire et de son intrigue, mais je ne peux terminer sans rappeler un élément essentiel : l'ambiance du récit : autre que futuriste et mystérieuse, j'ai étonnamment retrouvé une douce langueur, presque une latence enivrante, dans le rythme du roman. J'avais déjà repéré cette particularité avec Avant que tout ne recommence, de Michel Nittis... Comme un grappin séducteur qui nous entraîne au tréfonds du récit, lentement, mais surement, avec douceur et suspens maîtrisés. Une belle particularité pour un bon moment, que je recommande, et qui ne laisse pas, malgré son peu de pages, un sentiment d'inachevé, loin delà...

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Au bout du chemin

Marrainé par l'autrice, compositrice, harpeuse, chanteuse, conteuse et streameuse Morgan of Glencoe, ce recueil collectif intitulé Au bout du chemin, présente les douze cheminements d’un appel à textes organisé par Marathon Éditions et le blog livresque Imagin'encre.

En lien avec le thème, les droits d’auteurs de ce livre seront versés à l’association Cœur de forêt qui œuvre pour la protection et la valorisation des forêts.

Je suis personnellement très touchée d’être sollicitée par l’éditeur pour lire et chroniquer cette anthologie sur le thème des chemins



Tout d’abord, le sommaire sous forme de conte, m’a surprise et enchantée… Il dévoile, à sa manière, une logique d’enchainement et la mise en forme du recueil.

Personnellement, j’ai regroupé les nouvelles par thème pour donner des axes de lecture à ma chronique tout en relevant que la forêt sert de décor à une majorité de propositions et que la mort et le deuil reviennent souvent dans les situations décrites de même que l’inspiration, l’écriture…



Une majorité de textes interpellent notre âme d’enfant ou notre goût pour le merveilleux, la fantasy, le surnaturel :

« Ceux de la forêt » de Maud Laborde oscille entre conte de fée, mise en abyme de l’écriture et lien entre passé et présent…

Dans « Au-delà du jardin d’Aurélie Genêt, l’autrice revisite avec poésie le grave sujet d’une disparition d’enfant…

« Chemin vert » de Minuit est une réécriture moderne du célèbre conte Hansel et Gretel…

« Promenons-nous dans les bois » de Chloé Garcia nous parle de résilience et d’osmose avec la nature…

Avec « Lever le voile », Marie Lanotte explore une étrange dimension entre « le rêve éveillé et la réalité rêvée »…



D’autres nouvelles découlent d’univers référentiels faciles à reconnaître :

« Mourir d’amour » de M V Favre revisite la mythologie égyptienne avec beaucoup d’humour tout en valorisant l’essence même de l’humanité idéale : l’amour.

« Révélation brutale « de Camille Soubirou nous balade dans le monde inquiétant des vampires en nous laissant sur un dénouement surprenant.



J’avoue avoir été séduite par le côté légèrement schizophrène de deux nouvelles et le champ des perceptions élargi qu’elles envisagent :

« Si tu veux aller loin, marchons ensemble » de Sébastien Verdier » bouleverse l’espace-temps et mêle les impressions d’un participant à un trail-running sur l’ile de La Réunion à celles d’un esclave en fuite.

« Un pirate à vélo » d’Eve Mattatia ramène l’écrivain à l’angoisse de la page blanche, confond les époques et fusionne le personnage et sa créatrice.



Quelques auteurs ont choisi des problématiques actuelles et/ou préoccupantes :

« Disparaître sous les fougères » de Xavier Lhomme s’inspire de Mimi, une sculpture de Markus Raetz et nous interroge sur la protection de nos forêts.

« Le gardien » de Mathilde Bernardin » nous parle de violences faites aux enfants et des traumatismes qui en résultent.



Enfin, « Chien-loup » de Lily Fox joue les outsiders… L’autrice nous raconte l’histoire d’un chien, de sa naissance à sa mort et des différents humains dont il a partagé la vie. L’animal y devient proche, exemplaire : une paradoxale leçon d’humanité !



Chaque participant a son propre style et l’ensemble est de qualité… Il ne m’appartient pas de juger et de classer les nouvelles. J’ai pris plaisir à cette lecture et c’est le principal…



La quatrième de couverture parle de « chemin découverte ou chemin exploration, chemin initiatique ou chemin apprentissage, chemin épreuve ou chemin délivrance, chemin physique ou chemin intérieur »… Gageons que chacun(e) des douze auteurs, dont les courtes biographies closent le livre, aura tout donné pour illustrer la thématique imposée.


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