Une écriture intéressante, un style qui se démarque agréablement de ce que j'ai pu lire récemment de la part de la jeune génération d'écrivains, une forme - la novella - bien adaptée au récit, donc sur la forme, rien à redire. L'auteur,
Aurélie Genêt, est orthophoniste et derrière ses mots se dévoilent sans pudeur un amour vrai pour le langage et un attachement fidèle à la langue française.
Sur le fond, je serai toutefois moins enthousiaste. le récit de la vie d'Anna, "fille des tempêtes", l'amante solitaire du vent, son rapport à la société, sa conception des liens humains et son regard sur le monde qui l'entoure, amant, fils, collègues, famille, m'ont glacée et souvent agacée. La vie affective d'Anna se résume à un encéphalogramme plat dont les rares soubresauts sont insuffisants à ramener la vie dans son âme et dans son corps. Or, j'aime trop la vie pour réussir à m'identifier à une héroïne aussi pessimiste, aussi étale et aussi désespérante. Mon manque d'empathie pour Anna aura été fatal à l'intérêt que je lui portais en début de lecture.
Malgré les belles descriptions des éléments naturels paisibles ou déchaînés - puisque le passage des saisons rythme toute la narration -, les rapports entre les personnages et la personnalité du premier d'entre eux auront échoué à me faire pleinement apprécier cette oeuvre, pourtant marquée du sceau du talent.
Challenge PETITS PLAISIRS