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Critiques de Aurélien Masson (9)
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Paris Noir

Le présent recueil trouve son origine dans une rencontre à la Foire des livres de Londres entre Aurélien Masson, qui dirige la collection "Série Noire" chez Gallimard, et Johnny Temple, éditeur d'Akashic Books et le père spirituel de la formule des "villes noires".

À savoir des recueils de nouvelles dédiées à la face obscure de grandes villes, ou comme l'explique Masson : "appréhender la réalité sociale d'une ville par le prisme de la littérature". Et faire cohabiter dans le même ouvrage "des raconteurs d'histoires et des ciseleurs de mots".



Il s'agit d'une formule qui m'a absolument convaincu, comme l'illustrent mes billets récents des livres sur Moscou Noir (le 7 mai 2022), Istanbul Noir (le 25 mai 2022) et Rome Noir (le 27 juin dernier).



Comme à l'accoutumée, cette série comporte un plan de la ville avec indication des lieux du crime et en fin de volume une courte biographie des auteurs des nouvelles.



J'ai commencé ma lecture par la nouvelle de Jérôme Leroy "Berthet s'en va" parce qu'elle est située dans le quartier de la Gare du Nord.

Une gare que je connais, en tant que Belge venant de Bruxelles ou de Dunkerque "fatalement" bien, (comme un des 180 millions de voyageurs l'an).



Nous y faisons la connaissance du mystérieux Berthet, de l'agent des renseignements Morland, sous la couverture de fonctionnaire européen, et de la jeune journaliste d'investigation Hélène Bastogne...



Didier Daeninckx, auteur du merveilleux "Meurtres pour mémoire" de 1984, nous fixe ici rendez-vous dans la plus petite rue de Paris, la rue des Degrés, de 6 mètres, près de la porte Saint-Denis. C'est là que le cadavre de Flavien Carvel est découvert, mortellement blessé au ventre par des coups de couteau. le lieutenant de police Mattéo est chargé d'une enquête pleine de surprises.



La comédienne, scénariste et romancière, Chantal Pelletier, auteure de "Cinq femmes chinoises" est sûrement fascinée par l'Empire du Milieu car sa nouvelle est tout simplement intitulée "Le Chinois" et est située à Belleville et Ménilmontant.

C'est l'histoire de la virile Sonia, ancienne championne de natation, de son coup de foudre pour un séduisant Pékinois de passage, qu'elle est supposée guider à Paris, et qui au lieu de se terminer dans un "sightseeing" de la superbe capitale française... s'achève dans le sang et du Chanel n°5.



Je termine par la toute première nouvelle du recueil de la main de Marc Villard "Le chauffeur" et située dans les Halles, où Vania, une fille publique originaire de la Martinique, est recrutée comme "mule" pour la distribution de coke à Paname. Un job périlleux qu'elle accepte pour entretenir sa famille dans les Caraïbes françaises...

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Paris Noir

Ces nouvelles parisiennes sont assez longues, ont chacune un univers qui leur est propre et malgré une propension au noir, très noir, demeurent ancrées dans la réalité. Elles donnent à voir des quartiers plutôt populaires de Paris, des ruelles et des appartements, des cafés et des jardins publics, où évoluent des personnages que la vie n'a pas gâtés, ou confrontés à des drames qui les dépassent. Seuls quelques-uns maîtrisent leur destin, mais les choix qui s'offrent à eux sont les plus difficiles.

Les styles diffèrent, mais les écritures m'ont plutôt séduite, et une seule nouvelle m'a laissée indifférente. J'ai lu ce recueil dans le train, sur place et au retour d'un week-end à Paris, ce qui est bien la façon idéale de le lire, mais ne m'empêchera pas de le recommander pour toute autre occasion aux amateurs du genre ! le problème étant que cela donne inévitablement envie de noter des auteurs pour découvrir d'autres facettes de leurs univers. Ceux que je noterais seraient Marc Villard à l'écriture sèche mais poétique, Salim Bachi et ses passionnantes références historiques, Jérôme Leroy pour l'univers de la politique ou Laurent Martin pour son drame mi-théâtre, mi-roman. A noter que les auteurs pressentis pour écrire des nouvelles n'étaient pas forcément des spécialistes de la littérature policière.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Paris Noir

Les habitués reconnaîtront le style et les thématiques des auteurs qu'ils ont l'habitude de lire, ce fut mon cas pour Jérôme Leroy, Didier Daeninckx ou DOA. Pourtant, il faut rappeler que ce recueil fut initialement publié aux États-Unis ! On peut donc soulever un sourcil en pensant que ces auteurs 100% français furent traduit outre-Atlantique par une petite maison d'éditions avant de pouvoir être lus en France !



En tout cas, n'hésitez pas à vous plonger dans ce recueil parfois surprenant, dans lequel le noir est fort sombre, dans lequel on franchit la ligne blanche pour se placer souvent du côté des voyous. Tous ces auteurs ont cependant un talent commun : savoir raconter le crime, le sang, la folie...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Paris Noir

Superbe anthologie noire et parisienne concoctée par Aurélien Masson et les éditions Asphalte...



Chose rare, ce recueil de nouvelles noires françaises est d'abord paru... en américain, en 2008 chez Akashic Books, petit éditeur new yorkais, dans le cadre de leur collection sur les grandes villes et le "noir". Publié en France en 2010 chez Asphalte, on y trouve douze nouvelles, parmi lesquelles se distinguent un exercice particulièrement déjanté de Chantal Pelletier ("Le Chinois", quartier Belleville-Ménilmontant), un très beau et très dur texte de Salim Bachi ("Le grand frère", quartier Latin), une fable légèrement délirante et semi-tragique de Jean-Bernard Pouy ("La vengeance des loufiats", quartier du Marais), une réjouissante et terrible déstabilisation orchestrée par Jérôme Leroy ("Berthet s'en va", quartier Gare du Nord), un conte poignant typique de Marc Villard ("Le chauffeur", quartier des Halles), une plongée dans le "business" avec Didier Daeninckx ("Rue des Degrés", quartier Montorgueil), ou encore le récit d'une infernale poursuite nocturne par DOA ("бесценный", quartier Bastille Oberkampf).



Un très bon moment, en compagnie d'une playlist suggérée par les auteurs et par l'anthologiste Aurélien Masson, dans laquelle Fela Kuti et Brian Eno voisinent avec les Von Bondies ou Franz Ferdinand.
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Paris Noir

A première vue, Paris Noir ne pourrait être qu’un simple recueil de nouvelles, comme bien d’autres, dont les auteurs font partie du gratin de la littérature noire, Didier Daeninckx, Jean-Bernard Pouy, Hervé Prudon ou Marc Villard ; d’autres se forgeant doucement un nom sur les grilles du Panthéon de ce genre littéraire comme DOA, Jérôme Leroy, Laurent Martin, Patrick Pécherot ou Chantal Pelletier ; les derniers possédant la clé et n’ayant plus qu’à entrouvrir la porte tels Salim Bachi, Dominique Mainard et Christophe Mercier.



Mélange heureux d’anciens prenant sous leurs ailes protectrices ces oisillons qui ne demandent qu’à s’ébrouer avant de s’envoler sous l’œil bienveillant et tutélaire d’Aurélien Masson, patron depuis 2005 de la Série Noire (depuis il a été remplacé).



Le propos de ce recueil est de montrer Paris comme on ne le voit jamais sur les cartes postales. Un Paris inconnu des touristes qui passent sans voir les quartiers de la capitale, se précipitant sur les icones obligées. Des quartiers qui parfois ressemblent à de petits villages, proches des centres dits d’intérêt, et auxquels on ne prête guère attention.



Chaque écrivain possède ses points d’ancrage (d’encrage ?), ses quartiers de prédilection et nous guide dans un Paris méconnu et que nous côtoyons, parisiens, banlieusards ou simples touristes avides de découvertes.



Ainsi la gare du Nord, et ses cariatides aux gros seins qui regardent passer les voyageurs pressés. Qui les scrutent vraiment et qui connait les à-côtés de cette bâtisse, le canal Saint-Martin, et ses agents de l’état qui se déchirent sur fond de sécurité du territoire ? Ainsi les Halles et la Rambut’ (la rue Rambuteau) chères à Marc Villard qui explore le monde des prostituées, de la drogue et des flics pourris, et ses clubs de jazz.



Ainsi le Quartier Latin dans lequel deux Maghrébins imaginés ( ?) par Salim Bachi qui ne sont pas vraiment intégrés malgré toutes les connaissances didactiques du Grand-Frère. Des images rémanentes, des retours sur une vie antérieure pour le héros narrateur de Laurent Martin, dans le quartier Daumesnil, narrateur qui est parti de chez lui dix ans auparavant et qui revient pour le mariage de sa sœur. Il aurait mieux fait de rester dans son sous-marin ou le garage dans lequel il travaille maintenant. Tout ça pour faire plaisir à la famille !



Et ce Chinois qui pensait déguster la bonne cuisine française et qui passera à la casserole (c’est une image) par la volonté d’une ancienne nageuse tout en muscles et en amours déçues qu’elle aimerait pouvoir déguster à sa convenance.



Lieu récurrent : les cafés, dans lesquels les habitués se mêlent avec méfiance aux protagonistes de passage qui ne cherchent pas à s’encanailler comme le pékin de province, mais qui résolvent plus ou moins bien leurs petites affaires, leurs amours, leurs échecs, leur rancunes, leurs mystères.



Mais attention, ceci n’est pas un guide touristique à l’usage de curieux en mal de sensations fortes. Vous ne rencontrerez pas ses personnages qui se fondent dans la foule, vous n’entrerez pas dans leur intimité, professionnelle, amoureuse, vous passerez peut-être près d’eux mais vous ne les reconnaitrez pas. Laissez-vous plutôt porter par ses histoires sorties de l’imagination d’auteurs qui grattent le vernis pour nous dévoiler l’envers du décor.



Enfin, et si j’ai gardé cette information pour la fin, pour la bonne bouche comme on dit, c’est parce qu’elle est d’importance, cet ouvrage est la réédition d’un recueil paru en 2007… aux Etats-Unis !



Mais Aurélien Masson nous en dit plus dans ses deux introductions, l’une consacrée à l’édition américaine, l’autre à la version française.



Quelques repères géographiques et bibliographiques :



Le Quartier latin vu par Salim Bachi

Montorgueil vu par Didier Daeninckx

Oberkampf vu par DOA

La Gare du Nord vue par Jérôme Leroy

Belleville vu par Dominique Mainard

Daumesnil vu par Laurent Martin

Les Grands Boulevards vus par Christophe Mercier

Les Batignolles vues par Patrick Pécherot

Ménilmontant vu par Chantal Pelletier

Le Marais vu par Jean-Bernard Pouy

La rue de la Santé vue par Hervé Prudon

Les Halles vues par Marc Villard


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Paris Noir

Ce livre fait partie d’une collection de recueils de nouvelles noires pour chaque grande ville (dont, en français, Londres Noir, Los Angeles Noir) et conçu, selon l’éditeur, comme une auberge espagnole.



La description est juste : une auberge espagnole. Les chambres ne se valent pas toutes mais l’auberge, comme dirait le Bibendum, vaut un détour sinon le voyage, surtout si l’on est sensible au charme désuet de la rue de Belzunce, à l’ambiance des bistrots et aux souvenirs ranimés par l’évocation du vrai Paris, de la place Daumesnil au parc de Belleville.



Marc Villard nous promène aux Halles, Salim Bachi au Quartier Latin, Dominique Mainard à Belleville, Jean-Bernard Pouy dans le Marais, DOA à Bastille Oberkampf, et Jérôme Leroy aux alentours de la Gare du Nord, … dans ces courts récits d’un noir souvent teinté de rouge sang.

Ceci n’empêche en rien de profiter des plaisirs des cafés, restaurants et de l’observation des lieux parisiens et de leurs transformations, entre les cadavres …



« Avant la fricassée de langoustines aux cèpes, Berthet et Morland ont commandé en guise d’apéritif une bouteille de champagne Drappier brut zéro dosage.

Berthet et Morland mangent de bonnes cochonnailles et boivent le champagne qui a un goût de vin, ce qui est toujours surprenant dans une époque définitivement falsifiée. »



« A l’époque, la gare du Nord n’avait pas cette allure d’aéroport pour la quatrième dimension, de plate-forme pour freaks en partance pour les univers parallèles de la dope, de la clochardisation accélérée et de la mort sociale. »

(Berthet s’en va – Jérôme Leroy)

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Paris Noir

Douze nouvelles réunies par Aurélien Masson pour faire un tour de Paris hors des sentiers touristiques en compagnie de grandes plumes hexagonales du genre.

Patrick Pécherot nous plonge dans le Paris de l'Occupation via la mémoire défaillante de son personnage.

Jean-Bernard Pouy lance des garçons de café à la poursuite d'un surnommé Zatopek.

Avec DOA, c'est la mafia russe qui est de la partie face à un cave qui saura se tirer d'affaire.

Des flics, des truands, des marginaux et autres dingues peuplent ces pages et les rues de notre capitale au fil d'histoires qui proposent différentes approches du genre jusqu'au très noir, et très bon, texte final d'Hervé Prudon.
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Paris Noir

Recueil de nouvelles ayant pour thème : Paris

Un Paris noir, où quartier après quartier, des grands de la littérature brossent des histoires courtes et ramassées qui se suffisent de quelques pages …

Je me suis régalée à leur lecture ...

Et j'aimerais bien voir apparaître un second volume.

La matière existe forcément :)
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Paris Noir

On y trouve 12 nouvelles
Lien : http://jauke59.canalblog.com..
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